• ... pour gagner plus. Eh oui, même moi, j'en viens là. Total, je vais bien faire une semaine de quarante heures. Ce soir, je suis rentrée chez moi particulièrement tôt : 18 h 30 !

    Les heures sup' c'est pas vraiment un truc qui m'intéresse. Mais en juillet j'en ai fait, trois (!), et j'ai été étonnée de constater sur mon bulletin de salaire que cela me faisait peu de beurre dans les épinards. Attention, pas une plaque ! plutôt le petit bout de beurre, présenté dans son papier bien plié en quatre, qu'on sert dans les caféterias avec l'assiette de saucisson. Ce mois-ci, ou plutôt le mois prochain compte-tenu du décalage de la paie, je serais probablement contente de retrouver ce petit bout de beurre. Certaines de mes collègues, pour faire encore plus d'heures supplémentaires, viennent travailler le samedi. Je dis : hola ! faut pas tomber dans le vice, non plus ! travailler le samedi, moi ? heurk. Ceci dit, dans mon service, on travaille, par rotation, un samedi tous les deux mois. Cela me mettra de fort méchante humeur quand viendra mon tour. Heureusement qu'on ne travaille pas le lundi suivant (manquerait plus que ça).

    Evidemment, comme le travail, c'est pas mon truc, je suis fatiguée. Et puis c'est frustrant, de louper le beau temps qu'il fait, dans les bureaux il fait froid et sombre, alors que dehors il fait juste la température idéale, chaud comme j'en rêve, ni trop, ni trop peu. Heureusement que je dîne dehors, le soir, ça compense un (tout petit) peu.

    Je suis contente : depuis que j'avais acheté ma télé, en janvier dernier à Pau, je l'allumais dès que j'ouvrais ma porte. La télévision apporte un oubli appréciable quand on est déprimé, et donne une impression de compagnie quand on est seul. Mais ces derniers mois, depuis que je suis dans mon nouvel appartement en fait, je m'en suis détachée petit à petit. Désormais je mange sans télé, et je m'en porte d'ailleurs mieux, je mange en portant mon attention sur ce que je mange, même si je cuisine peu je trouve cela bien, de se concentrer sur ce qu'on a dans l'assiette, et puis je préfère manger dans le calme. J'ai commencé à écouter la radio de plus en plus souvent, France Inter, à réécouter des cd, et parfois même je reste dans le silence sans que cela m'occasionne d'angoisse. Je sais que c'est fragile, mais je suis tout de même sur la bonne voie. Pour la voiture, j'ai découvert Le Mouv', que j'aprécie beaucoup. Musicalement c'est un peu comme Nova, mais avec plus de discussions, un peu dans le style de France Inter, et j'aime bien cet esprit-là. Mais cette semaine, pour me reposer quand je sors du travail, j'écoute un cd trouvé à la médiathèque, piano tranquille et... bols tibétains, pour la relaxation. Et ca marche :-)

    Et puis côté lecture, je savoure actuellement La Grande Intrigue, de François Taillandier (encore merci Julie), un truc génialissime qui fait qu'on se sent plus intelligent. Histoires de familles, considérations sur la société actuelle, sur l'écriture, sur la langue, c'est d'une richesse... A lire et à relire sans modération, mais avec attention, d'ailleurs ce sera probablement un de mes prochains (rares) achats de livres.


    2 commentaires
  • Il m'a flanqué une trouille folle quand je suis entrée dans ma chambre, et que j'ai vu un truc sombre tout en haut de la fenêtre, à l'intérieur. Je crois qu'il était tout aussi effrayé, et complètement perdu. Il a voleté à plusieurs reprises, ne s'est pas trop cogné, heureusement. J'ai allumé la lumière de la terrasse, éteint celles de l'appartement, et il a fini par repartir. Je ne sais pas de quelle espèce il était, il était tout gris, avec un petit bec pointu, et de petits yeux noirs et ronds comme deux perles.

    soir

    2 commentaires
  • rue

    votre commentaire
  • tn-le-cochon-de-gaza-22323-1902184601

     Le Cochon de Gaza, film français de Sylvain Estibal. Jaafar, le personnage principal, est joué par Sasson Gabai, déjà vu dans le très beau film La Visite de la Fanfare, où il donnait la réplique à Ronit Elkabetz.

    Jaafar, pêcheur palestinien, relève dans ses filets un... cochon, bien vivant. Mais le cochon est un animal impur pour les musulmans, comme pour les juifs. Il faut donc se débarrasser de l'animal dont personne ne veut. Mais comment ?

    C'est donc le point de départ de ce film, qui joue sur le terrain de la comédie et de la fable. C'est en effet très drôle. Mais Estibal utilise toutes les formes d'humour, et l'on rit des gags qui s'enchaînent tout comme on apprécie le second degré de certaines situations. J'ai beaucoup apprécié cet aspect du film, je trouve qu'Estibal, pour son premier film, s'en sort plutôt bien.

    Tout au long de l'histoire, Jaafar va devoir faire face aux intégrismes des deux bords, soldats  israéliens armés jusqu'aux dents et extrémistes musulmans qui cherchent leur nouveau martyr. C'est ainsi que Jaafar va se retrouver bien malgré lui embarqué dans un enchaînement de situations toutes aussi burlesques, voire ubuesques, les unes que les autres, et dont le point commun est de dénoncer l'absurdité du conflit israélo-palestinien. Il y a du Charlot, dans ce film, et Sasson Gabai est excellent. Et on finit par s'attacher... au cochon.

    J'ai beaucoup ri, mais j'avais la gorge serrée à la fin, parce qu'au delà de l'humour, le sujet du film est surtout et avant tout la difficulté des deux communautés à vivre ensemble sur le même bout de terre. Le film n'a laissé personne indifférent, et, chose rarissime, les spectateurs on applaudi à la fin. La salle était pleine, et je pense que le film fera un bon nombre d'entrées dans les semaines à venir.


    votre commentaire
  • ... J'ai "séché" la traditionnelle séance de ciné du samedi après-midi à l'Utopia. J'étais bien partie pour, pourtant, mais une fois arrivée à Bordeaux, en avance, je suis rentrée dans une ou deux  boutiques, et, mes finances étant à zéro, mais non pas en négatif, je me suis accordée une petite séance shopping. Il y avait très longtemps que ça ne m'était pas arrivé ! Mes dépenses sont restées modestes, mais cela m'a fait du bien. Ces dernier mois mes quelques dépenses tournaient autour de l'aménagement de mon appartement, ce que je ne regrette pas, je suis maintenant très contente de son aménagement, mais j'ai retrouvé plaisir cet après-midi à m'acheter un truc aussi simple qu'un pull.

    Il fallait également que j'achète un cadeau pour mon fils aîné, qui fête aujourd'hui... ses 22 ans. Le dire, ça me fait déjà drôle, mais le voir écrit...! 22 ans. Oh la la. Ca a passé vite. C'est désormais un jeune adulte, il travaille, partage son temps, sans le compter, entre travail, amis, petite amie. Il prend la maison familiale pour un hôtel restaurant où il ne fait que passer, au grand dam de son père (ce que je peux comprendre). Quand je regarde des photos de lui, petit, ça me parait vraiment très loin, je le regrette.

     

    Je ne suis donc pas allée à l'Utopia, mais comme je rentrais suffisamment tôt sur Pessac, j'ai laissé le tramway m'emmener jusqu'au terminus, en plein centre de Pessac, à deux pas du cinéma Jean-Eustache, en me disant que vers 17 h 30, il y aurait bien une séance. Bingo, à 17 h 20 il y avait une séance du Cochon de Gaza, que je voulais voir, et dont je fais faire le compte-rendu dans la rubrique adéquate.


    votre commentaire
  • Fut un temps où l'on y croyait...

    rue1 (large)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    rue2

    rue3 (large)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Probablement quand la Poste était un (tout petit) service public de proximité...

    poste

    votre commentaire
  • C - Chambre. Le matin, il fait désormais frais, y compris dans ma chambre. C'est un peu ce que je craignais, deux des murs donnent sur l'extérieur et elle est donc plus fraîche que la pièce principale. Désormais, je ne pars plus en laissant la fenêtre ouverte, je ferme bien la fenêtre mais ouvre grand le volet roulant, de même que dans le séjour, afin que le soleil chauffe les pièces.  Dans la salle de bain, également, ça commence à se rafraîchir. La douche est une douche à l'italienne, sans cabine, j'ai donc un peu froid quand j'en sors. Mais nous ne sommes qu'en septembre, alors le chauffage c'est comme les collants, je tiendrai le plus longtemps possible, sans. Mais ça va être dur, je suis frileuse.

    C - Changement. Mes parents viennent de poser une option pour un appartement, dans une ville de la CUB bordelaise. Besoin de se rapprocher des hôpitaux, de se simplifier la vie, une maison et un jardin ça finit par être lourd à entretenir à partir d'un certain âge, disent-ils. Je ne suis pas bien sûre que cela soit une bonne idée, mais ils sont décidés. Ils ont donc mis la maison du Barp en vente, et très égoïstement, je le regrette.

    M - Médaille du Travail. Je suis en train de constituer un dossier pour obtenir la médaille du Travail. Je me fiche un peu de la médaille, je fais ça uniquement pour le (petit) chèque qui va avec. Je suis vénale ? c'est surtout que ça mettra du beurre dans les épinards ! Pour la première fois depuis longtemps, je vais équilibrer mes comptes ce mois-ci (du moins en principe) c'est à dire que je devrais terminer à zéro, et non plus à découvert. Tout simplement parce que je ne suis pas prélevée des impôts, ayant été suffisamment prélevée au court de l'année. J'ai plutôt tendance à mal me débrouiller question argent, mais là, au moins, j'ai compris qu'il valait mieux anticiper, et faire augmenter les prélèvements mensuels est un bon moyen d'éviter les mauvaises surprises en fin d'année.

    Pour en revenir au dossier pour la médaille du Travail, j'ai besoin de certains papiers. Mes contrats de travail ou, à défaut, mes bulletins de salaire, ou, à défaut encore, mon relevé de carrière CNAV. La CNAV, c'est la caisse de retraite du régime général, le relevé de carrière c'est le truc déprimant qui te dit combien de trimestres il te reste encore à travailler. Généralement, beaucoup. J'ai déjà fait un relevé de carrière, il y a quatre ans. Et là où je me suis vraiment épatée, c'est en le cherchant. Je me suis dit : "voyons, si je l'ai rangé, j'ai dû le faire dans un dossier qui pourrait s'appeler "retraite"." Et s'il y a un dossier "retraite", il se pourrait qu'il soit classé dans le même dossier que celui où il y a aussi mes dossiers de compte-épargne, mes impôts, le contrat de prévoyance de mon entreprise, mon plan épargne retraite, etc... Et bien... et bien oui, dans ce dossier là, il y avait bien une grande enveloppe (je classe tout dans  de grandes enveloppes kraft, c'est pratique) marquée "retraite", avec le relevé CNAV dedans, et le courrier me donnant mon code d'accès au site. Ce qui prouve :

    - que je suis une fille organisée

    - que mon système de classement fonctionne.

    P - Photos. Je suis nettement moins organisée, par contre, pour mes photos. J'en suis désormais à ma quatrième carte mémoire, avec des photos en vrac, sur un système de stockage qui n'est pas censé être pérenne. Il faudrait que je me décide à acheter un nouveau pc, plus rapide pour traiter mes photos (j'entends par là, les classer, redimensionner celles que j'importe sur mon blog, me constituer un dossier de photos à imprimer), avec un disque dur afin de pouvoir les stocker sans peur de les perdre.

    P - Psy. Celui que je consulte me parait être le psy tel que je le cherchais depuis longtemps. Je parle et  il intervient quand il le faut pour mettre un élément en lumière ou me faire une remarque pertinente. Je le vois le mardi matin, puisque je commence le travail à 11 h ce jour là, et ce n'est pas évident de me mettre au travail après la séance, surtout si celle-ci m'a remuée.

    T - Tard. Avec les horaires que j'ai, si j'ai besoin de faire une course, ou si j'ai un rendez-vous (ce soir chez mon généraliste), je rentre tard chez moi. Je n'ai pas trop le temps de me poser, et je recommence à me coucher tard. Finalement, j'apprécie les jours où je commence à 10 h, cela me permet de dormir un peu plus ! Une inquiétude tout de même : si j'ai si peu de temps de libre, je vais avoir du mal à travailler pour la fac, or le programme de l'année est plutôt chargé.

    De fait : bonne nuit.


    votre commentaire
  • Bon, d'accord, c'est pas l'endroit où l'on pense faire une visite guidée. Mais j'aime beaucoup les cimetières, je trouve ça joli. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne parviens pas à trouver ça triste, probablement, je l'admets, car je n'ai encore perdu personne de proche.  Et tant pis si j'ai l'air un peu fêlé. Un cimetière, c'est calme (forcément), les tombes sont différentes, il y a des choses à voir, des noms du XIXème siècle, des caractères typographiques des années 20, des ferronneries anciennes. Les cimetières sont très différents, d'une région à l'autre, c'est intéressant de comparer les différences. Dans un petit cimetière vers Poitiers, où vit le plus jeune de mes frères, les femmes sont enterrées sous leur nom de jeune fille, leur nom d'épouse étant mentionné à côté.

    J'ai une certaine reticence à prendre des photos d'un cimetière, malgré tout l'intérêt que j'éprouve, je n'ai donc pris qu'une photo, d'une inscription figurant sur une tombe.

    cimetierre
     
    (Bonne mère et bonne épouse, voilà qui ne sera pas inscrit sur ma tombe. Dommage, j'aimais bien cette formule désuète)

    Cette visite était intéressante. J'avais doncdéjà constaté que les tombes étaient différentes, mais je n'avais jamais étudié ces différences. Il y a des tombes qui rappellent les catafalques anciens, d'autres d'inspiration gothique. Le monsieur qui nous faisait la visite nous a également fait un historique des cimetières en France, d'abord enclos autour de l'église, puis éloignés du centre des villages ou des villes, pour diverses raisons, dont certainement des raisons d'hygiène. Il a également mis en évidence le paradoxe qu'il y a à s'intéresser aux rites funéraires anciens, via l'archéologie, et ignorer l'art funéraire plus récent. De fait, il y a malheureusement bien des choses qui disparaissent, faute que l'on s'y intéresse. Par exemple, les croix en ferronnerie qui ornaient les tombes du XIXème siècle. Pendant une certaine période, également, on entourait les tombes de grilles en fer, ou de chaînes, pour tracer les limites de la concession.

    Les inscriptions, messages des vivants aux morts, changent. Les "regrêts éternels" laissent la place à des phrases extraites de chansons de Goldman ou Cabrel.

    Après la visite, je me suis attardée, je suis allée sur la tombe de mon grand'père et de ma grand'mère. J'ai longtemps été dérangée du fait qu'il n'y ait pas de tombes, ni de souvenirs familiaux, au-delà de mes grand'parents. J'aurais eu besoin de me situer dans une généalogie plus longue. Mes grand'parents ont disparu trop tôt pour me transmettre quoi que ce soit. En attendant, je cherche ce que je pourrais mettre, comme plante, sur cette tombe. C'est un peu désolant, c'est trop minéral, ces fleurs en céramiques sur le granit.

    Comme je suis bavarde, j'ai entamé la discussion avec le gardien du cimetière. Pour moi, il a ouvert ses grands livres, dans lesquels sont répertoriés les concessions, et, il faut bien le dire tel quel, les morts qui sont enterrés là. Ces registres permettent de retrouver la tombe d'une vieille tante oubliée, et de savoir aussi la durée d'attribution d'une concession. Difficile de se faire enterrer à Pessac, désormais, le cimetière est plein et la liste d'attente pour obtenir une concession est très longue. J'ai, accessoirement, appris une chose importante : à défaut de pouvoir s'y faire enterrer, on peut se faire incinérer et faire sceller son urne sur une tombe de la famille.

    Bon, je sais, ça fait assez glauque de parler de ça. Sauf que cela me préoccupe, parce que je n'ai pas envie que mes fils, quand ils devront faire face à ma disparition, doivent en plus de leur chagrin, faire face à ces questions matérielles.

    Mais je ne dois pas être tout à fait normale. Ce soir je pense à mon enterrement, et ce matin j'ai fondu en larmes chez mon psy en parlant du nounours de mon enfance. "Elle était gentille, mais un peu bizarre quand même". Ce devrait être une bonne épitaphe.

     

    Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion,
    Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion,
    Et de ta plus belle écriture,
    Note ce qu'il faudra qu'il advint de mon corps,
    Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord,
    Que sur un seul point : la rupture.


    Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf,
    Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf,
    Et d'ici que quelqu'un n'en sorte,
    Il risque de se faire tard et je ne peux,
    Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu,
    Place aux jeunes en quelque sorte..


    7 commentaires
  • Entre deux visites (mon week-end a été bien occupé) des Journées du Patrimoine, j'avais prévu d'aller... au cirque. C'est un truc bête mais si tout le monde connait le cirque... combien de nous n'y sont allés qu'une fois, ou même pas du tout ? On connait surtout le cirque par la télé, finalement, grâce à "La piste aux étoiles" de mon enfance, ou, plus récemment, par les retransmissions du festival du cirque de Monte-Carlo. Chaque année un cirque s'installe à Bordeaux, sur l'immense place des Quinconces, aussi cette année j'étais décidée à ne pas laisser l'occasion.

    Et c'était parti pour deux heures magiques !

    cirque1

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    cirque2

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est Gabrielle, qui m'accompagnait pour cette soirée (et la soirée fut bien agréable !), qui m'a fait remarqué la polyvalence du personnel : ce sont les artistes qui font presque tout : ils tiennent la caisse, puis assurent le placement  des spectateurs dans le chapiteau, puis, au fil des  numéros, montent et démontent les différents accessoires des spectacles. Pour cela, bien sûr, ils n'ont pas leurs costumes à paillettes, on ne s'aperçoit donc pas forcément de la chose.

    Et que serait un cirque... sans clowns ?!

    cirque3

    .

    ... et sans barbapapa... ;-)

    cirque4

    3 commentaires
  • J'avais prévu une visite d'un réservoir d'eau potable, hier après-midi, mais mon gps m'a lâché, juste au moment où je le mettais en route pour partir, or le réservoir est dans un coin de Bordeaux que je ne connais pas du tout. Changement de programme, que je n'ai pas regretté. Je suis allé visiter la Bourse du Travail de Bordeaux. La BT, je la connaissais pour l'avoir fréquentée, lorsque j'étais étudiante. A l'époque, consciente que mes études ne me mèneraient pas loin dans une voie professionnelle (le latin me barrant la route vers le professorat de français), je me suis inscrite à des cours du soir qui préparaient au CAP de sténo-dactylographe. Voilà bien un mot disparu de notre dictionnaire. Ce n'est que hier que j'ai compris que ces cours étaient financés en grande partie par la CGT, qui occupe la Bourse du Travail. Je prenais des cours du soir, trois fois par semaine, ce n'était pas toujours évident, en plein hiver, de se motiver pour y aller, je prenais les derniers bus du soir pour rentrer chez moi à 20 h 30. Quand nous arrivions à 18 h 30 pour le début des cours, il fallait traverser le grand hall de la Bourse, froid et peu accueillant, et monter jusqu'au dernier étage. De là, aux beaux jours de l'automne ou du printemps, on avait une vue splendide sur les toits bordelais. Pendant trois ans, j'ai appris la sténo, la dactylo, et quelques rudiments des matières dont nous avions besoin pour le CAP, classement, arithmétique... Nous devions être une petite vingtaine, à taper sur de vieilles Olivetti... mécaniques, même pas électriques ! Je garde un bon souvenir de ces cours. Une des curiosités du lieu était (car je n'ai découvert que  hier les véritables trésors de l'immeuble) l'ascenseur. Il datait de la contruction de la Bourse, c'est à dire 1936. La cage était tout métalique, ainsi que l'ascenseur lui-même, on y entrait par une porte qu'on ouvrait, puis il fallait replier une grille, comme on voit dans certains films, si on y prête attention, notamment assez souvent dans les comédies se passant à Paris. L'ascenseur était poussif, mais il n'est jamais tombé en panne. Aujourd'hui la cage métalique existe toujours, mais l'appareil lui-même a été changé pour un appareil aux normes.

    Bref, la Bourse du Travail. Construite dans les beaux jours du Front Populaire, en 1936, architecture triomphante de l'époque, béton et décoration Art Déco. Aujourd'hui le bâtiment est en mauvais état, la mairie traîne des pieds pour entamer des travaux qui s'avèrent de plus en plus important au fur à mesure qu'on laisse pourrir la  situation. Il a tout de même été classé, en 1998, à l'inventaire des monuments historiques.

    bt1
     
    Quand on voit le bâtiment, il parait sombre, bizarrement fichu. En fait, il est remarquablement conçu. Il bénéficie d'une clarté extraordinaire, mis à part le hall, et encore, c'est relatif, car il est suffisamment éclairé par les grandes portes que l'on distigue, pour ne pas avoir besoin d'éclaire artificiel. Si l'on regarde bien la photo, on voit une multitude de fenêtres sur le côté gauche, qui est la façade ouest, et, sur la façade avant, comme sur la façade est, de longues ouvertures permettent à la lumière d'entrer largement. Au centre du bâtiment, une vaste cour a été créée, et tous les locaux du bâtiment bénéficie donc d'une bonne luminosité. Ces hautes colonnes blanches correspondent à un vaste théatre, car le Front Populaire se préoccupe de la démocratisation de la culture. Il servira de théatre, de lieu de chant pour les chorales du quartier, pour des fêtes, il possède également une salle de projection qui le transforme donc en cinéma. Tout en haut du bâtiment, la terrasse, puisque le bâtiment est à toit plat, comme beaucoup d'immeubles de cette période.
     
    La Bourse du Travail est au départ un lieu destiné aux syndicats, pour que ceux-ci puissent se consacrer à leurs activités dans des locaux corrects, mais les premières bourses du travail, fondées à la fin du XIXème siècle, étaient également des endroits où les patrons venaient chercher du personnel, d'où le terme de "bourse". Les murs appartiennent aux mairies, les syndicats en sont les affectataires. Actuellement la BT de Bordeaux est affectée à la CGT.
     
    Comment l'ignorer....
    .
    bt2
     
    Mais le véritable trésor de cette Bourse, ce sont des fresques monumentales réalisées par des artistes de renom de l'époque. Fresques à la gloire de l'activité économique florissante de l'époque, du commerce, y compris du commerce d'Outre-Mer, du port de Bordeaux, etc. Les peintures sont situées en hauteur, de surcroit je manquais de recul, j'ai donc eu du mal à prendre des photos. Je me contente de vous présenter celle-ci :
     

    bt5
     
    On notera, sur la droite, l'image idyllique de la fraternisation du soldat et du paysan. Paradoxalement, sur les différentes fresques il n'y a pas d'ouvrier représenté, ces peintures sont plutôt "classiques", comme celle-ci qui célèbre la vigne tout en utilisant des éléments qui s'inscrivent dans la longue lignée de la peinture : corne d'abondance, divinité dénudée, angelots... On remarquera aussi les feuilles d'acanthe ;-) sous la corne d'abondance.
     
    Le monde du travail se retrouve, dans une certaine mesure, non dans ces fresques mais dans des éléments décoratifs. Ainsi, les rampes d'escalier rappellent les isolateurs électriques
     
    bt6 (large)
    et, de façon plus discrète, en ornement de la cage d'ascenseur dont j'ai parlé plus haut :
     
    bt4 (large)
     
    La visite, guidée, était menée par une militante cégétiste, qui s'est spécialisée dans l'Histoire sociale. Il est certain que pour un bâtiment comme celui-ci, on ne peut séparer l'Histoire de l'architecture.
     
    Dans le hall d'accueil, un certain nombre de brochures étaient donc à notre disposition, dont celle-ci, dont je suis sûre qu'elle intéressera un de mes lecteurs, amateur de la célèbre vague d'Hokusai  ;-)
     
    cgt
     
    Avec le recul, je n'en reviens pas d'être passée côté de cet aspect là de la Bourse du Travail, quand je la fréquentais pour les cours du soir. A ma décharche, je dois dire que le bâtiment, après la fermeture des bureaux, se prêtait peu à la balade à travers ses couloirs immenses et vides. J'ai d'ailleurs longtemps cauchemardé à ce sujet !
     
    Au final, une visite que j'ai été très heureuse de faire !

    4 commentaires
  • Niguedouille ! Alors que je suis fatiguée, de la fatigue qui me met la poche à l'oeil et le cheveux en berne, je me suis trompée dans mes horaires d'hier et ai commencé ma journée une heure plus tôt que prévu. Alors que j'aurais pu dormir une heure de plus... je me suis maudite toute la journée !

    Horaires, Ô désespoir...

    Parce que dans le service dans lequel je travaille désormais, les horaires, ce n'est pas une partie de plaisir. Il y a cinq types de plages horaires  :

    - 9 h/17 h : rare, une fois par semaine

    - 9 h/18 h : l'horaire le plus fréquent, généralement trois fois par semaine

    - 10 h/18 h : l'horaire bien merdique, qui te bouffe la journée tout en ne rapportant que 7 heures au compteur horaire

    - 10 h/19 h : quand tu rentres de la pause déjeuner, à 14 h, tu sais que l'après-midi va être looooong. Mais au moins, ça fait une journée de 8 heures, c'est donc 1 heure qui va incrémenter le compteur des jours "d'ATT" (je suis sur un système de 35 heures annualisées)

    - 11 h/19 h : permet de se lever une heure plus tard, de passer une heure sous la douche, de se faire un masque anti-fatigue, un gommage corporel, un shampoing-soin à l'algue japonaise... ou de mettre en route une machine de linge,  passer l'aspirateur,  laver par terre, étendre le linge sorti de la machine... Me permet surtout d'aller chez le psy pour ma séance hebdomadaire.

    On a "droit" à un 17 h par semaine, et on "doit" faire un 19 h par semaine, parfois deux.

    La pause repas est d'une heure, au choix, soit à midi, soit à 13 heures, selon l'heure à laquelle on termine le soir.

    Je m'habitue enfin (au bout de six mois !) à ces horaires. Ce qui me gêne le plus, c'est qu'il n'y a pas de régularité. J'ai obtenu d'être sur la plage 11/19 tous les mardi, pour me permettre d'aller chez le psy, c'est bien la seule journée "fixe" que j'ai, et je suis la seule à avoir ainsi une journée à l'horaire fixe. Ainsi j'étais "de 17 h" vendredi dernier, et aussi lundi, mais lundi prochain je suis de 10 h/18 h. Aujourd'hui, j'étais de 10/19. Je trouve qu'il serait plus simple d'avoir toujours les mêmes plages horaires toujours les mêmes jours (comme moi qui suis "de soir" chaque mardi), mais il s'avère que je suis la seule du service à le penser... les autres semblent  s'accomoder d'un système qui, pourtant, ne permet pas de prendre de rendez-vous, de faire d'activité régulière (sport, loisir)... Car, si les plannings doivent être faits et donnés un mois à l'avance... en pratique c'est une autre histoire. Nous sommes le 15 septembre et je ne connais toujours pas mes horaires d'octobre. Je pourrais, il est vrai, sortir ma casquette syndicale et rappeler à ma manager les termes de l'accord sur l'aménagement du travail, mais j'avoue que j'ai du mal à faire ce genre de démarche, d'autant que je me méfie du caractère de ma manager. Travailler dans une ambiance pourrie, j'ai déjà donné, alors je n'ai pas envie de me griller pour une histoire de plannings en retard. De plus, maintenant que je vis seule, je suis moins stressée par ces horaires et leur irrégularité. C'est un peu égoïste, mais quand j'en parle à mes collègues, elles ne remettent pas le système en cause, alors je ne vais pas brandir le drapeau rouge si la situation convient peu ou prou à tout le monde.

    Ce qui me manque surtout : c'est de ne plus pouvoir finir, au moins un jour par semaine, à seize heures, pour la séance ciné de dix-sept heures !


    2 commentaires
  • afrique
     
    Les photos étaient interdites, on se  demande bien pourquoi, et j'enrage de ne pas avoir pu prendre certains des masques qui étaient présentés. Ils étaient tous magnifiques. Ce mois-ci, étant en principe un peu plus en fond, j'espère pouvoir retourner au musée acheter le catalogue de l'exposition.
     
    J'ai visité cette exposition le dernier jour de mes vacances, qui était également le dernier jour de l'exposition, et  je suis contente de ne pas l'avoir loupée, je serais passée à côté de quelque chose de vraiment génial.
     
    Les africains n'ont pas de dieu(x). Leur spiritualité s'exprime différemment de la nôtre. Il y a le monde des hommes, et il y a le monde des esprits. Entre les hommes et les esprits, des intercesseurs, des sorciers, des sortilèges, des fétiches... L'exposition était partagée en trois parties, les masques, les statues, les fétiches. Chacunes de ces entitées correspondant à un mode de relation avec l'invisible. Etaient donc exposés des masques, "objets de savoir", des statues, "objets de devoir", des costumes de cérémonies, de danses rituelles, et des fétiches, "objets de pouvoir".
     
    Les masques étaient, comme je l'ai dit, magnifiques. Ces masques, en bois, étaient destinés à être portés, et j'ai été impressionnée par la taille et le poids de certaint d'entre eux. On imagine le fardeau que pouvait représenter le fait de les porter, plusieurs heures d'affilée. On mesure ainsi l'importance du monde des esprits pour les africains.
     
    On pouvait également voir plusieurs films ethnologiques montrant différentes danses et cérémonies, qui ponctuaient la visite de façon plus vivante, et plus parlante aussi, moins théorique en quelque sorte. Une exposition exceptionnelle, de part sa richesse (200 oeuvres étaient exposées) et son intérêt. J'avais rarement vu, sur Bordeaux, une exposition d'une telle qualité. Cela m'a donnée une furieuse envie d'aller découvrir le musée du quai Branly, ce que j'espère faire l'an prochain.
     
    masque

    7 commentaires
  • habemus papam

      Habemus papam, de Nanni Moretti, un des films dont on parle beaucoup en ce moment. En ce moment aussi, je vais vois des films dont on parle, pas les obscurs films d'art et d'essai. Ca change.

    Bon, je déteste Piccoli. Je l'ai toujours détesté, c'est un type qui me fait un effet très désagréable, mais je suis  quand même allé voir le film, parce que la bande annonce m'avait parue sympa, de même que la critique du film dans la gazette de l'Utopia. Je ne l'ai pas regrettté. En plus, je l'ai vu en VO, comme d'hab, j'adore les films en VO, et j'adore aussi l'italien, alors j'ai été comblée. L'italien est la langue que je préfère.

    Bref, Piccoli. Il m'a un peu gâché le film. J'aurais préféré un acteur quasi inconnu, un acteur qui ne s'interposerait pas entre le personnage et moi.

    Habemus papam, donc, est la phrase rituelle prononcée après l'élection d'un nouveau pape (parce que les papes sont élus). "Nous avons un pape", ceci dit d'un ton solennel en même temps que triomphant, un nouveau pape c'est l'Eglise qui a un nouveau chef spirituel, un nouveau Pierre, un nouveau berger. Mais en l'occurence ce cardinal, qui se voit propulsé au siège le plus haut du monde chrétien, a plutôt l'impression que le... ciel lui tombe sur la tête. Et le voilà qui se sent incapable d'affronter la mission qui l'attend, qui se sent incapable d'affronter la foule qui l'attend, place Saint Pierre, cette chrétienté qui l'attend pleine d'espoir.

    Voilà qui met le conclave (l'assemblée des cardinaux qui élisent le nouveau pape, l'un d'entre eux) dans l'embarras. La situation est inédite, et ils se demandent comment réagir face à ce pape un peu hagard. Un psychanlyste appelé à la rescousse ne sera pas d'un grand secours, mais voilà que le pape fraîchement élu trompe l'attention de sa garde rapprochée et s'enfuit dans Rome....

    Je n'en dis pas plus, je ne veux pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux de mes lecteurs qui voudraient aller voir ce film.

    Mon avis : une comédie assez fine, avec quelques bons moments de dérision, d'irrévérence, une pointe de causticité des plus agréables. Quelques scènes mémorables, dont celle de la confrontation du psychanalyste et des cardinaux. Pour autant, l'Eglise est traitée avec respect,  Nanni Moretti est parti sur une hypothèse, celle d'un homme qui refuserait d'être pape, et non sur une critique de l'institution chrétienne. Comme je l'ai dit plus haut, je n'aime pas Piccoli et j'ai donc eu du mal à adhérer à son personnage, je le regrette, car cet homme en proie à la plus grande des interrogations est fort intéressant. A noter de superbes décors, on a vraiment l'impression d'être dans le sein même du Vatican, c'est bluffant.

    Un film particulièrement original de part son sujet, et une réalisation soignée, bref, à aller voir.


    votre commentaire
  • On n'est déjà plus en été, et pas encore en automne. Je goûte peu ces "entre-deux" inconfortables, trop frais le matin, trop chaud l'après-midi. Ces deux derniers jours, le temps est même assez bizarre. Ce matin il faisait particulièrement doux, j'aurais pu déjeuner dehors si le ciel n'avait été sombre, obscurci par des nuages, presque un ciel d'hiver.

    Mais il faisait particulièrement bon, cette fin d'après-midi, pour prendre un thé à la menthe dans le quartier cosmopolite de Bordeaux, sur la place Saint-Michel. Etrange d'avoir la sensation d'être en plein milieu de la journée, à 19 heures encore, et de devoir allumer les veilleuses à la voiture, une heure plus tard. Je n'ai pas eu assez d'été cette année, cela risque d'être dur jusqu'à l'été prochain. Je suis particulièrement sensible au temps, plus les années passent plus j'ai besoin de chaleur et de soleil. Cette année je n'ai pas profité de mon hamac, demain soir mes fils viennent dîner et si nous voulons profiter de la lumière du soleil , il nous faudra dîner de bonne heure.

    Contre toute attente, j'ai laissé de bons souvenirs à mes collègues palois/es. La semaine dernière, l'une d'elles m'a demandé de mes nouvelles par mail, et aujourd'hui, c'est une autre, de passage à Bordeaux, qui m'a proposé de prendre ensemble ce thé en terrasse. Je garde et garderai toujours un mauvais souvenir de ce passage hivernal à Pau, mais cela me fait plaisir de garder des contacts avec mes anciens collègues, cela me fait plaisir aussi de constater qu'en dépit de l'état dans lequel j'étais, je suis parvenue à conserver des contacts humains, à laisser une bonne impression. C'est une pensée plutôt positive, à conserver pour les jours mauvais s'il en revient. J'ai été contente de retrouver Tahia (ce n'est pas son prénom, celui de l'état-civil, c'est celui qu'elle s'est choisi), une fille formidable qui aime son boulot mais sait prendre le temps de vivre, la preuve c'est qu'elle a pris le parti de se mettre à temps partiel, pour se donner du temps à elle, quitte à  perdre une partie de son salaire. Elle est énergique, gaie, ouverte aux autres. Elle est aussi fan des Space-invaders, et, ce soir, m'a montrée la photo du dernier Quetzacoatl qu'elle a déniché sur les murs de Pau.

    J'ai passé un long et bon moment avec elle, à discuter en paressant au soleil, sans regarder l'heure. Personne ne m'attend, j'ai donc le luxe d'avoir tout mon temps pour moi. Je n'avais jamais connu cela, lorsque j'ai vécu en couple (et avant cela quand je vivais chez mes parents), et maintenant que j'ai réussi à apprivoiser cette situation si étrange pour moi (et oh combien difficile pendant longtemps), j'apprécie d'être seule - sauf quand une araignée s'invite dans mon évier à sept heures du matin.

    Il est presque 23 heures, il fait encore doux dehors, j'ai laissé la baie vitrée ouverte, j'espère qu'un insecte quelconque n'en profite pas pour rentrer chez moi pendant que j'ai le dos tourné, les yeux rivés à mon ordinateur.

    Je devrai me mettre au lit sans tarder, il me faut finir les dernières pages  du troisième tome de La Grande Intrigue, de François Tailliandier (merci Julie, ce roman est à la hauteur de ce que tu m'en avais dit). Après ça, il faudra que j'attaque mes classiques, j'ai reçu aujourd'hui une réponse favorable à ma demande d'admission en première année de licence de Lettres Modernes à la Sorbonne ! 


    2 commentaires
  • 11 septembre. Quel 11 septembre ? Celui de 1973 au Chili, coup d'état militaire soutenu... par les américains ? Une minute de silence... pour les milliers de victimes qui meurent de faim chaque année ?

    Ca me gonfle, ces images qui tournent en boucle, histoire de donner un peu de frisson au téléspectateur bien assis dans son canapé, fascination morbide pour l'horreur vécue par d'autres.


    2 commentaires