(sur la Terre)

Comme tu as pu le voir dans les précédents articles, je me suis amusée avec une petite appli de traitement de photos. Alors attention, je ne retouche jamais mes photos. Eventuellement j'ajoute un peu de flou pour dissimuler un arrière plan disgracieux, je recadre, mais je ne retouche jamais avec un filtre. Je publie mes photos telles que je les ai prises, et tant pis si la grande majorité de mes photos n'est pas digne d'être publiée. Je n'aspire pas à une quelconque reconnaissance, encore moins une quelconque célébrité. Je fais mes petites choses dans mon coin, je mets quelques photos sur ce blog, et d'autres sur Facebook. Je m'amuse avant tout, mais je pose aussi un regard critique sur mes oeuvres c'est important pour pouvoir progresser. Et puis ça me fait beaucoup de bien. Pour les endorphines il y a la salle de sport, le vélo, un bon film, un bon livre, et mes photos. Imagine quand je combine le vélo et la photo ! En tout cas, je trouve la pivoine (photo "Rêves) assez jolie, et je pense que je vais la faire imprimer par un studio photo et l'offrir à Sylviane le mois prochain pour son anniversaire. 

Et ça m'a fait du bien, ce petit intermède photographique, car ces jours-ci le moral est plutôt en baisse et ça pourrait durer. Pas la bonne période, pas la bonne météo, et puis je remâche des choses pas positives. Vendredi dernier j'avais envoyé un sms à mes frères et soeur "Tatie Marguerite est décédée, son enterrement aura lieu mardi". Seul l'aîné de mes frères m'a répondu... "C'est qui tatie Marguerite ?". Les deux autres n'ont même pas mouftés. Pareil, hier je leur ai envoyé un sms "En juin rdv pour une cousinade". C'est mon petit frère qui m'a répondu, cette fois-ci. Comment dire que ne pas avoir de réponse, d'écho, c'est un peu blessant et que je ne le vis pas forcément très bien ? Faut que je prenne beaucoup de distance. Zapper les pensées sombres, les ressentiments, penser-passer à autre chose, à mes photos par exemple. 

Mardi c'était donc l'enterrement de ma tante côté paternel (heureusement ce n'était pas encore Christiane. Ce jour là ça sera compliqué pour moi). Une femme que je n'avais pas vue si souvent, relations familiales parfois compliquées, mais je garde d'elle le souvenir d'une belle femme toujours souriante. Lorsque ma cousine m'a appelée pour me prévenir, je lui ai proposé de lire un texte lors de l'enterrement si elle le souhaitait. Lire les textes, à l'église, c'est mon truc. Ca remonte à mon enfance. Je ne sais pas qui avait trouvé que je lisais bien à haute voix alors toute mon enfance j'ai lu pour les baptêmes, à l'adolescence pour les mariages et maintenant... bah je lis lors des enterrements. Et puis il faut dire que dans ce côté là de la famille, la religion c'était pas trop ça, alors que j'ai suivi la voie de ma mère, du coup quand je lis à l'église ça les soulage un peu. Mais c'est pas rigolo, je m'en passerai bien d'ailleurs j'étais tellement émue cette fois-ci que j'ai bien cru que je n'y arriverai pas, mais bon l'évangile et le psaume sont bien passés.

Nous nous sommes retrouvés entre cousins après la cérémonie, chez ma cousine. Et j'ai lancé l'idée "n'attendons pas le prochain enterrement pour nous revoir, c'est trop moche, faisons une cousinade !". L'idée a plu, ma cousine a proposé son jardin, j'ai proposé de faire ça en mode auberge espagnole. Rendez-vous fin juin.

C'est bientôt l'anniversaire de Monsieur Mon Cadet, je suis allée chez Mollat cet après-midi. Mollat, première librairie indépendante de France, une institution bordelaise. Il y avait foule, bien sûr, d'autant qu'il pleuvait dehors, et qu'on était samedi. Mollat.... tu ne sais pas où donner de la tête, tu aimerais repartir avec un caddie de bouquins, résultat tu repars sans rien car tu ne peux tout simplement pas en choisir un seul. Je cherchais un livre en particulier, un recueil de photos d'Eric Tabucchi, je l'ai cherché sans le voir et j'ai demandé à un vendeur... Ah les vendeurs de chez Mollat... c'est la version bordelaise des garçons de café parisiens vois-tu. Condescendants, désagréables... Bref, le type m'a montré où était le bouquin, mais il ne l'avait qu'en version poche et finalement au hasard des rayons j'ai trouvé autre chose, un bouquin consacré aux sneakers, une des passions de mon fils.

En parlant de bouquins, coup de bol cette semaine, j'ai trouvé (sur Amazon) deux livres que je cherchais depuis des années. Le premier c'est le récit des dernières semaines du IIIème Reich par la secrétaire d'Hitler (le bouquin qui a servi de point de départ à l'excellent film La Chute avec Bruno Ganz), vendu d'occasion par Momox bien sûr. L'autre c'est une histoire un peu incroyable, l'exemple même de la sérendipité. Je te la fais courte : un jour sur une page FB consacrée au Japon je suis tombée sur un article consacrée à une célèbre nonne bouddhiste, qui venait de mourir à l'âge canonique de 99 ans. Intriguée par un des commentaires, j'ai cherché à en savoir plus sur cette femme, dont il s'est avérée qu'elle avait fait scandale dans les années 60, pour avoir quitté son mari et écrits des romans jugés "pornographiques" pour le Japon de l'époque. Un seul de ses romans (La Fin de l'été)a été traduit et publié en France, et était introuvable depuis des années. Je l'avais mis dans ma liste amazon et j'ai eu la surprise de découvrir qu'il venait d'être réédité (par la très belle maison d'édition Picquier bien sûr). Et voilà, les deux bouquins dans mon panier amazon, je clique, je commande, et deux jours après j'avais les bouquins dans ma boîte à lettres. Le tout c'est juste d'arriver à les lire... alors que la PAL sur ma table de chevet ne cesse de s'élever, alors même que les PAL à côté de la table de chevet montent à l'assaut de mes murs à chacun de mes passages à proximité d'une boîte à livres...

Sinon j'avais aussi rdv avec la RH pour un point sur ma situation, et elle m'a envoyé un message alors que je l'attendais depuis 20 minutes pour me dire qu'elle avait un empêchement... ça va être compliqué, ma réorientation. Une de mes cousines vues à l'enterrement de ma tante m'a dit très justement "regarde du côté de ton CPF si tu peux faire quelque chose", pas bête. Ce matin je suis allée à la bibliothèque de la Cité car j'ai entendu dire qu'ils proposent des ateliers de français pour les personnes non francophones. La bibliothécaire, que je connais bien à force de la croiser à la bibliothèque et dans le quartier, m'a dit qu'elle pourrait peut-être en effet me proposer d'intervenir auprès d'enfants, c'est un truc qui me plairait bien. J'espère que ça pourra se faire. Ca ne résoudra pas le problème de ma fin de carrière professionnelle, mais ça m'aidera à reprendre confiance en moi, et à explorer d'autres capacités que celles que je me connais.