• Il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas utilisée, celle là. Il est vrai que je suis plutôt silencieuse sur certaines choses, nonobstant le fait qu'on pourrait croire que je m'épanche avec facilité sur ce blog, et que je n'y parle que de moi. Oui mais non, et je pratique l'auto-censure bien plus qu'on ne le croit.

    Bon, autopsy parce que ça ne va pas fort en ce moment, mais que je progresse lentement mais sûrement vers une meilleure connaissance de la façon dont je fonctionne, sur mes failles, sur ce sur quoi il faut que je travaille. En l'occurence cette semaine j'ai compris que si je ne dis pas à ma psy que je ne vais pas bien, elle ne le devinera pas. Et c'est d'autant plus important que je ne la vois pas si souvent, juste une fois par mois environ. Mais je lui ai tout de même dit, cette fois-ci, que je voulais la voir plus souvent et, en toute fin de séance, ai lâché que je me sentais un peu sur le fil du rasoir. Trop bas, trop tard pour qu'elle réagisse. Résultat j'en suis sortie désespérée de me sentir lâchée avec mon mal-être grandissant, jusqu'à la séance suivante. Aide-toi, le ciel t'aidera, j'ai augmenté ce soir la dose du neuroleptique que je prends, parce que la mini-dose que je prends n'est peut-être pas suffisante en ce moment. Je n'ai pas beaucoup augmenté la dose, c'est presque plus psychologique que thérapeuthique, mais je tiens à limiter au maximum les effets secondaires du médicament.

    Je rangeais mes affaires, ce soir, au moment de quitter le boulot, un de mes collègues est venu discuter, et comme je lui demandais "ça va ?" pour amorcer la discussion, il m'a fait tout un laïus sur le fait qu'on n'est pas si mal, qu'on a du boulot, la santé, une ambiance de travail plutôt sympathique, des chefs pas trop pénibles... J'ai acquiescé avec un grand sourire, lui ai répondu qu'en effet on peut cocher pas mal de cases positives dans la liste de ce qui va bien, et donc qu'on peut dire qu'on est plutôt heureux et chanceux de l'être... Je me voyais mal lui répondre qu'en fait j'étais en pleine crise d'angoisse depuis le milieu de la matinée, d'autant qu'il est handicapé physique. Oui, mais, pensais-je en moi-même, tous les handicaps ne se voient pas...

    J'ai longtemps pensé que, parce que mes moments de moral bas étaient toujours - ou du moins je le voyais ainsi - justifiés par des évènements extérieurs, ils n'étaient pas pathologiques, et l'épisode dépressif de 2012/2013, survenu sans raison apparente, m'avait laissé perplexe.  Je commence à admettre qu'il y a bel et bien pathologie, et que le savoir m'aidera peut-être à vivre mieux.


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  • Une vague bouffée hier soir en arrivant chez moi, mais ce matin, c'est monté un peu plus fort. Quand on été habitué, malheureusement, à des crises fréquentes, et fortes, et que cela a presque disparu, la moindre crise, même si elle est moins forte qu'avant, parait encore plus insupportable. La crise d'angoisse me donne l'envie de fuir, un mouvement irrépressible, de fuir de moi-même aussi, si je pouvais sortir de moi, de ma peau... C'est bien la fuite qui me caractérise en ces moments là, en vélo, en voiture... Je dis toujours "fuir" en ces moments là. La fuite, ce n'est pas positif, je devrais affronter, ou au moins dire que j'évite, que j'esquive, que je trouve une voie pour m'en sortir. Comme me l'a dit mon ancienne manager, je vois toujours le négatif, pas le positif. Elle a raison. J'arrive maintenant ( pour l'instant ?) à surmonter ces crises, au moins parce qu'elles sont de faible intensité. La fuite, pourtant, ce n'est pas si négatif. Chez les animaux, c'est un instinct de survie. Chez moi aussi, je crois. Les deux tentatives de suicide que j'ai faites, à bien y réfléchir, je les ai faites pendant ou juste après de grands moments d'angoisse, parfois plusieurs jours. L'angoisse, ça me fait perdre mes repères, je perds les pédales. Je lutte pour n'appeler personne à la rescousse, à l'aide, parce que c'est difficile, pour les autres. Alors je pars, j'essaie de laisser l'angoisse derrière moi, en allant plus vite qu'elle, en me mettant en mouvement. Pour l'instant, ça fonctionne...


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  • Ambivalence. Parce que d'un côté, je ne supporte pas d'être et de vivre seule. Insupportable c'est vraiment le mot d'ailleurs, quand on voit dans quel état je me retrouve les jours où je suis seule, où je ne travaille pas. Il va d'ailleurs se passer du temps avant que je prenne des congés. Si je pouvais travailler le samedi aussi, je le ferais. C'est dire ! Et, d'un autre côté, ce que je veux, c'est apprendre à vivre bien, seule. Et c'est vrai que ça a toujours été un de mes fantasmes, la vie solitaire, l'ermite, l'île déserte. Aujourd'hui je réalise que vivre seule, pour moi, c'est l'horreur absolue. Tout en déclarant, donc, haut et fort, que je veux réussir à être heureuse, seule. Ambivalence, paradoxe. Pour faire de la psychanalyse à deux balles, je dirais que cela vient peut-être de l'enfance, de la souffrance de devoir partager ma mère avec d'autres enfants, et des oncles et tantes très, trop, présents. Et la souffrance d'avoir une mère non remise de la mort de sa propre mère. J'ai découvert il y a plusieurs mois que je pourrais souffrir d'abandonnisme, cette angoisse qui se manifeste non pas quand on a été abandonné, mais quand on a grandi sans le regard aimant d'un ou des parents. Je pourrai donc avoir le fantasme de la solitude par peur de souffrir de la perte éventuel de l'être autour duquel je construirais ma vie. Je parle au conditionnel, mais au regard de mes dernières années, je ferai mieux d'adopter le présent.

    Oui, je sors à l'instant d'une séance chez mon spychiatre.


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  • Pau comme un passage à l'acte. C'est sorti, comme ça, ce soir chez le psy. Mais, pourquoi ? Il faut que je creuse, que je me remette dans le contexte. Je voudrais bien comprendre. Il y a dix ans, j'aurai ri au nez de celui ou celle qui m'aurait demandé si je pensais au suicide. Dix ans plus tard...


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  • Pas vraiment une crise d'angoisse, plutôt un sentiment diffus d'anxiété, tout ce matin, en particulier parce que la rando de cet après-midi prenait un tour incertain en raison de la météo, mais pas seulement. Il faut que je me résolve à admettre, à presque 50 ans, au fait que je ne suis pas normale, ou, plutôt, que je ne fonctionne psychologiquement pas normalement. Ca me blesse, ce constat d'anormalité. Le comble : j'habite à présent en face d'un centre hospitalier... psychiatrique. Ce voisinage m'interpelle. Ces gens, de l'autre côté de la barrière, ils sont pris en charge, dans leurs maladies, leur fragilité, leurs angoisses, leurs excès, parfois. J'aimerai bien, parfois, une telle prise en charge, lâcher prise. Mais j'ai un boulot, ce qui est structurant, dans l'organisation de la vie quotidienne, ce qui m'autonomise, financièrement, et ce qui est extrèmement important, socialement. Cela me permet de paraître "normale", de vivre normalement en apparence, même si finalement maintenant je  ne me sens pas "normale". Je me sens fragile et je me pose des questions,  celle-ci surtout : est-ce que cette fragilité, apparue ces dernières années, va s'accroître, comme la fissure d'un mur qui s'agrandirait ? Peut-être faut-il que je regarde aussi ce qui est positif : je fais face à mes difficultés, je gère mes affaires correctement et si je procrastine sur certaines choses, ce ne sont que des choses minimes : je n'ai pas encore défait mes cartons. Mais ça c'est encore autre chose, ma non-envie de m'installer ici, je fais de la résistance, en quelque sorte. Je ne dérape qu'émotionnellement, donc. Etre seule n'arrange rien. Je ne peux m'oublier dans les échos de respirations autres, de préoccupations familiales. Seule, je suis seule avec moi-même, mes questions, mes pensées trop bruyantes, mes angoisses augmentées par la peur qu'elles me débordent, et de ne savoir y faire face, seule. Etre seule ne me dérangerait pas si je n'étais pas mal, si j'étais "normale". Ou est-ce qu'encore une fois je prends le problème à l'envers ?


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