• Le fauteuil, Loukoum était encore dessus ce matin. Incroyable comme les chats ont un sens inné pour savoir ce qui sera confortable avant même de s'y être installé. Et quand ils ont constaté qu'en effet c'est confortable, c'est à eux.

     

    Nous étions au restaurant, Sylvie, Joss et moi hier midi (*), le service a été particulièrement long mais nous n'étions pas pressées - aucune de nous ne travaille en ce moment - et il ne restait plus que nous et deux types à la table à côté. L'un d'eux a regardé sa montre "ah il va falloir retourner travailler", je me suis tournée vers lui "bon courage". Ils étaient sympa et nous aussi, on a blagué ensemble "et oui ils faut qu'il y en ait qui bossent pour celles qui ne travaillent pas..." Je pense qu'ils ont rembauché bien en retard mais c'était vendredi, il faisait beau et nous avons prolongé la discussion. En fait les gens, quand tu es souriant(e), tu passes souvent de moments impromptus très agréables. Et moi, même quand ça ne va pas, j'ai toujours le sourire.

     

    (*) Et en ce qui me concerne, après le restau mercredi midi avec une de mes anciennes managers, jeudi midi avec Monsieur Mon Cadet, et jeudi soir avec Gabrielle. Et après je pleure en montant sur la balance - smiley qui lève les yeux au ciel.


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  • C - Chaleur. Hier soir Gabrielle et moi on va au restau, on arrive il fait chaud, on repart il fait frais limite chair de poule. La semaine prochaine il parait qu'il va faire très chaud et pourquoi pas, on va pas se plaindre et puis finalement on a évité les grosses chaleurs de juin et juillet de ces dernières années. Les nuits sont bien plus faciles et reposantes.

    V - Vocaux. Régulièrement Loïc et moi échangeons des vocaux via Messenger. Des messages écrits bien sûr aussi, mais des vocaux, parce que nous ne sommes pas trop à l'aise au téléphone lui et moi - ce qui rend d'autant plus précieux et agréable nos rares conversations directes. Les vocaux c'est rigolo, c'est une autre forme de dialogue. On se parle de littérature mais pas que, on parle aussi de politique de temps en temps, de finances, de je ne sais quoi encore. Il n'y a qu'avec Loïc que j'utilise les vocaux et j'aime bien ça. Loïc est en Bretagne, comme d'autres personnes que j'aime, ça fait iech la Bretagne c'est trop loin pour moi qui n'aime pas conduire, et c'est mal desservi en train.

    P - Poids. Ma balance ne m'est pas favorable, elle est objective : je me suis laissée aller ces derniers mois, j'ai repris presque tous les kilos que j'avais perdus l'été dernier. Je suis gourmande et je le paie. Objectif : me reprendre en main. Ceci dit le restau de ce midi avec les voisines sous une tonnelle d'érables était bien bon... c'est pas gagné.

    L'Abécédaire de la fin juillet

    D - Détachement. Après une deuxième après-midi passée à l'association caritative susceptible de m'accueillir pour ma fin de carrière en bénévolat, j'ai pris la décision d'accepter cette mission. Lundi je me suis sentie utile, en phase avec mon souhait de m'impliquer auprès de personnes défavorisées. J'ai également bien fait le point avec eux avant de leur dire oui : je ferais aussi des tâches de "back-office", notamment du secrétariat. J'ai fait le point avec la RH bien sûr et nous avons tous pris rendez-vous fin août (avant, tout le monde est en congés) pour formaliser mon détachement. Une nouvelle expérience à laquelle je ne m'attendais pas, mais pourquoi pas, ça pourrait être une façon de terminer ma carrière professionnelle sans rester sur l'échec de mon poste actuel.

    K - Kiné. Il m'a bien fait rire tout à l'heure, en me laissant un message sur mon répondeur "On avait rdv lundi après-midi mais écoute, la météo annonce du temps très chaud et j'ai envie de prolonger mon week-end...". Bah au moins c'est honnête. Je lui ai envoyé un sms pour lui répondre qu'il avait bien raison :-)  Quand on dit que les jeunes n'ont pas le même rapport au travail, c'est vrai ! - Et je trouve que c'est peut-être bien plus sain.

    C - Ciné. Le ciné de ma commune a toujours un programme spécial enfants, et en ce moment il reprogramme une très belle animation que j'avais vue il y a quelques années, L'Enfant qui voulait être un ours, sublimée par la musique de Bruno Coulais. Evidemment au bout de dix minutes j'étais déjà en train de pleurer - je suis au maximum de mon hypersensibilité. Fin d'après-midi difficile. Ma psy est en vacances cinq semaines en août, bien sûr - le mois d'août c'est le grand désert dans tous les domaines c'est une horreur de ne pas travailler en août - nous avons donc programmé deux séances la semaine prochaine. Ca fait deux mois que je ne suis de nouveau pas bien :-(

    S - Salon. Le nouveau fauteuil ça donne des envies de revoir mon ameublement. Changement professionnel, plus de télétravail, plus besoin de travailler sur ma table de salle à manger... Il y a matière à réflexions et j'aime bien ça, et puis c'est peut-être une façon de faire face à l'angoisse de changer de vie professionnelle et même de vie tout court car la mission caritative c'est un préambule à la retraite. 


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  • A peine si elle a dormi avec moi cette nuit, Loukoum a passé sa journée sur le nouveau fauteuil. L'essayer, c'est l'adopter.

    Le nouveau fauteuil

    Et vas y que j'y dors, que je m'y retourne dans tous les sens, que j'y fais ma toilette, que j'y laisse tous mes poils... et comme c'est du tissu les premiers coups de griffe ne tarderont pas :-/

    L'histoire du fauteuil ? J'étais hier matin chez Ikéa avec mon fils qui avait des meubles à y acheter, il finit d'aménager sa maison. Et Ikéa on aime bien y aller ensemble. On fait le tour du magasin, on prend ce qu'on est venu chercher, sans parler de ce qu'on n'est pas venu chercher comme toujours chez Ikéa, et puis on termine en passant par le coin "Bonnes affaires" juste avant les caisses. Et là, je LE vois, le fauteuil qui me plaisait bien à l'étage au-dessus, en rose, et à un prix imbattable. Oui mais pas de place pour le fauteuil dans la voiture de mon fils. Et puis ais-je vraiment besoin de ce fauteuil ? J'ai déjà deux fauteuils, que j'aime beaucoup, en rotin, très confortables. Et pas la place pour un troisième fauteuil. Oui mais si je fais reprendre un des fauteuils en rotin, peut-être que... cogitations, cogitations.

    On quitte Ikéa, on va déjeuner sur la zone commerciale, on repart, mon fils me ramène chez moi... Cogitations cogitations, le fauteuil rose assorti au canapé rose, pourquoi pas, c'est vrai que le rotin ça fait moins chic qu'un fauteuil en tissu mais si je prends le fauteuil rose je n'aurais plus qu'un fauteuil en rotin ça sera dépareillé oui mais je peux toujours acheter un deuxième fauteuil rose dans quelques mois.... Je me connecte sur l'appli Ikéa, je fais une estimation pour la reprise (Ikéa reprend certains de ses meubles, même au bout de quelques années, dans certaines conditions bien sûr) du fauteuil en rotin, ils le reprennent et à un prix intéressant...

    Cogitations intenses mais rapides, si je veux faire un AR chez Ikéa il vaut mieux que je le fasse en heure creuse pour éviter de me trouver coincée sur la rocade...

    Allez, j'attrape un des fauteuils en rotin, je le charge dans la twingo, je file chez Ikéa. Fauteuil dans les bras je file au comptoir des reprises, un monsieur très gentil me fait un avoir, je file aux bonnes affaires juste derrière et je ressors toute contente, mon fauteuil rose dans les bras. Il est plus encombrant et plus lourd que le fauteuil en rotin je le sens bien en traversant le parking et je vais bien m'embêter pour le mettre dans l'ascenseur chez moi mais voilà, une heure plus tard à peu près le fauteuil est dans mon salon. Et Loukoum, dessus.

     

    Comme je trouve ça rigolo, j'envoie une photo du fauteuil avec Loukoum à ma voisine "regarde, je viens d'acheter un nouveau fauteuil, Loukoum valide !". Elle m'appelle pour en savoir plus, je lui raconte mes petites histoires, le fauteuil rose, le fauteuil en rotin... Et là elle me dit "mais comment il était ton fauteuil en rotin ?" Je trouve ça bizarre mais je lui envoie une photo (puisque j'ai toujours le second). Et puis on raccroche, je termine l'après-midi en lisant une revue sur le hamac... Et voilà que juste avant dîner, je reçois un sms de Sylvie avec une photo de son chat dans un fauteuil en rotin... "Merci pour ton fauteuil, Ebène valide ". Figure-toi que la veille elle avait été chez Ikéa, avait regardé les fauteuils en rotin en se disant que ça lui plairait bien, avait hésité en voyant les prix... L'occasion faisant le larron, elle a fait un AR chez Ikéa pour racheter le mien, qui avait remplacé le rose au rayon "Bonnes affaires"... Bon, c'était un peu inattendu mais assez rigolo au final. Ikéa power, ils sont très forts ces suédois.


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  • Dans la série des mecs qui me prennent un peu pour leur maman il y a Olivier dont j'ai fait la connaissance à la clinique de jour et qui a souhaité rester en contact avec moi, en particulier parce que son psy lui a dit que ce serait bien de "sociabiliser". La sociabilisation c'est tombé sur moi mais Olivier est sympa et en plus il habite pas loin de chez moi, du reste moi aussi je dois me faire un nouveau réseau maintenant que je quitte le boulot (c'est en fait le cas d'Olivier, qui ne travaille plus depuis un burn-out assez violent). Il y a les voisines bien sûr mais les mecs c'est plus rigolo.

    Bref, Olivier, ses terrariums, ses aquariums, sa collection de statuettes de lézards en tout genre, ses deux British Shorthairs très moches mais très affectueux, et puis Olivier et ses problèmes de couple. Mais nos conversations sont variées, c'est sympa, et il vient d'investir dans un bel appareil photo alors nous voilà partis pour un shooting photo à côté de chez lui, dans un quartier construit par Le Corbusier au siècle dernier. De temps en temps on y voit débarquer un ou deux bus de japonais c'est rigolo. C'est un quartier que j'aime et que je connais bien pour y avoir vécu lorsque j'étais enfant.

    Il faisait un beau soleil, on a bien profité de la lumière et des couleurs des maisons, on a fait un max de photos et j'attends avec impatience qu'il mette les siennes sur Facebook car elles seront certainement très belles, et puis il a ce point commun avec moi d'aimer les photos originales, les points de vue différents, les cadrages non ordinaires.

    Ensuite on est rentré chez lui, et on a parlé de ses problèmes de couple :-) ou plutôt, je l'ai écouté parler de ses problèmes de couple.

    Séance photo


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  • "Date", oui je speake english comme les djeuns.

    J'ai reçu un sms lundi, d'un numéro inconnu "Bonjour, j'espère que tu vas bien, est-ce que ça te dit d'aller prendre un verre avec Shirley en juillet ou en août ?". Ah. Qui c'est qui m'écrit, et qui c'est Shirley ??? Je me suis dit je ne connais pas ce numéro mais comme j'ai fait du ménage dans mon répertoire téléphonique et que j'ai supprimé en particulier les numéros de collègues avec qui je ne bosse plus, notamment tous les prestataires qui ont quitté la boîte... Bon, je pars pour un presta. Du coup je pense à PO, avec qui j'avais bien sympathisé et qui aurait pu être en vacances dans les parages (il est parisien comme la majorité de mes collègues) et vouloir en profiter pour me voir. Bon, juillet ET août ça colle pas trop avec des vacances. Mais bon sang qui est Shirley ? J'avais une vieille conversation Whatsapp avec PO je vérifie le numéro : pas le sien. Ah, ça se complique. Et Shirley ??? Ah oui ça me revient enfin : une prestataire (encore une !) avec laquelle j'ai bossé il y a deux ans! Trop de prestataires qui vont et qui viennent :-(

    Bon, Shirley c'est ok mais si c'est pas PO qui m'écrit, alors qui ?

    Comme je suis joueuse, j'ai quand même répondu oui pour aller prendre un verre, ce soir.

    Nouveau message hier : "Finalement Shirley pas dispo". Là ça change tout, pas trop envie d'aller prendre un verre en tête à tête avec je ne sais pas qui. Je réponds "pas de problème on reporte à une autre fois quand Shirley sera dispo". Et j'en profite pour répondre à Gabrielle qui m'a proposé d'aller au restau ce soir que c'est OK - parce que Gabrielle étant bien occupée, j'essaie toujours de répondre présente quand elle l'est elle-même.

    Bref. Je me lève ce matin nouveau message "Oui mais j'ai pas trop le moral et j'ai envie d'aller prendre un verre. On pourrait y aller malgré tout ?"

    Les SMS c'est pratique mais c'est aussi une façon de pas se parler, voire d'éviter de se parler. Ca m'agace. Et puis on perd du temps. J'ai attrapé mon smartphone en version téléphone, et j'ai appelé le numéro mystère... Je suis tombée sur le répondeur... "Vous êtes bien sur le répondeur de Marco..."

    Ah b****l ! Marco ! Encore un prestataire, un parisien venu chercher le beau temps et l'océan par chez nous et qui déprime depuis qu'il a terminé sa mission chez nous parce qu'il se cherche du boulot, que c'est moins facile qu'à Paris et qu'il est tout seul sur Bordeaux. Je comprends qu'il déprime mais pour le coup, pas trop envie d'un tête à tête avec un mec avec qui j'ai jamais échangé plus d'une phrase ou deux en fait. J'ai le chic pour attirer les mecs qui ont besoin qu'on les écoute. Ca doit être mon côté maman. J'ai décliné gentiment, je lui ai proposé qu'on remette ça à une autre fois, j'ai laissé - tout de même, le mec déprime - la porte ouverte pour un café dans un bar du centre-ville un de ces jours et puis voilà.

    J'aurais préféré PO, qui est un beau black très rigolo (mais très marié et très papa) ça aurait été plus sympa, smiley consterné. Bah voilà l'histoire du rendez-vous mystère, ça m'a quand même amusée quelques jours. 


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  • Je suis allée chez Ikea, j'en suis ressortie avec un fauteuil... rose. J'ai chargé le fauteuil dans la twingo, c'est incroyable tout ce que la twingo aura pu me ramener de chez Ikéa au fil des années, siège arrière rabattu elle n'est pas si petite. Bref, je charge le fauteuil, arrivé chez moi je le décharge, je le porte jusqu'à l'ascenseur parce qu'il pèse quand même son poids, trois étages avec le fauteuil j'ai pas le courage.

    J'ouvre la porte le fauteuil dans les bras, je le porte jusqu'au salon, je le pose, et hop ! une Loukoum dessus. Même pas eu le temps d'enlever l'étiquette.

    La bienheureuse

    Bah elle y est toujours et moi je me contente d'une chaise.


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  • Mon fils aîné est en vacances, mon cadet ne travaille pas le jeudi... nous nous sommes retrouvés pour déjeuner hier midi. Le point de rendez-vous était chez mon aîné, galère totale pour y arriver, là où je mets habituellement 35 minutes j'ai mis un peu plus d'une heure, bouchons et travaux un peu partout, et la chaleur dans la twingo non climatisée... Bien contente d'arriver enfin, et de m'asseoir dans la mercade climatisée de mon cadet pour aller au restaurant.

    Ma belle-fille travaille, la pauvre*, nous étions tous les quatre, mes fils Poupette et moi, et avons passé un bon moment ensemble.

    (*Je n'ai rien contre ma belle-fille mais il faut avouer que ce n'est pas pareil quand elle est là, j'ai été moi-même une belle-fille assez longtemps pour savoir combien cette relation là est compliquée. Comme me l'a dit une voisine "les pièces rapportées, c'est toujours un problème". Voui. Pas de problème avec une quelconque belle-fille du côté de mon cadet, il y a eu l'italienne avec qui je m'entendais bien mais qui avait un caractère épouvantable et cela n'a pas été très loin, et puis il a eu une super meilleure copine que j'aurais bien aimé avoir comme belle-fille mais non c'était juste une meilleur copine, et puis depuis un an il y avait une petite copine... que je n'ai jamais vue parce qu'elle n'y tenait pas (sympa !) parce que "c'était trop tôt", c'était tellement trop tôt que l'histoire s'est terminée avant qu'en effet j'ai pu la voir autrement qu'en photo. Elle habitait de l'autre côté de Bordeaux, et mon fils n'était pas assez amoureux pour faire la route des Landes à Bordeaux toutes les semaines et encore moins pour lui proposer de venir s'installer chez lui, fin de l'histoire. Une belle-fille de moins, c'est déjà ça.)

     

    Poupette m'a fait un joli dessin (photo à venir, je l'ai oublié chez mon fils) et moi j'ai fait de jolies photos de Poupette.

    Poupette !

    Mon cadet est reparti chez lui, et mon aîné devait aller faire une course avec Poupette dans un magasin de bricolage, c'était sans compter Poupette qui avait plutôt envie de rester avec moi. Ce n'était pas prévu et cela m'a fait chaud au coeur qu'elle préfère être avec moi. Nous avons donc passé l'après-midi à jouer ensemble et à lire des histoires, les petits enfants c'est chouette "Alors on dirait que tu donnes à manger au petit chat et moi je serais le papa", oui Poupette je vais donner à manger au petit chat. Le mois prochain on fête ses six ans, elle a déjà perdu quelques dents et en septembre c'est la rentrée en CP ! Et puis "eh beh le bébé il va sortir avant Noël". Et oui, Poupette va avoir un petit frère ou une petite soeur !


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  • Comme je racontais mon week-end à ma voisine Sylvie, celle-ci m'a dit "et tu as mangé au restaurant toute seule ?". Bah oui. Gabrielle aussi, il y a quelques années, avait été surprise et m'avait dit "moi je ne pourrais pas".

    Alors je t'explique : de 2003 à 2005 j'ai connu une période professionnelle assez faste, très sympa. Je faisais partie d'une équipe chargée d'un projet de déploiement d'un logiciel d'approvisionnement. C'était super intéressant, je faisais de l'import de bases de données, des tests de montée de version, je faisais de l'"accompagnement au changement" auprès des personnes qui allaient utiliser le logiciel, j'écrivais des modes opératoires... je m'éclatais. Et comme une partie des personnes concernées bossait au siège parisien de l'entreprise, je montais régulièrement à Paris. C'est comme ça que j'ai découvert la cuisine libanaise, la cuisine indienne - à l'époque à Bordeaux on était encore très traditionnel - et que j'ai appris à être seule au resto, à être seule à l'hôtel (et à me débrouiller seule dans le métro). Ce qui à Paris n'est pas gênant, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui mangent ou dînent en solo, en particulier tous les salariés qui y vont pour un déplacement professionnel. Mais j'admets que ce qui est facile à Paris dans le cadre du travail, l'est moins dans d'autres circonstances et ailleurs. Il est plus facile de déjeuner seul que de dîner seul en province. C'est une histoire du regard des autres sur soi, bien sûr. 

    Bref, à Bazas j'ai déjeuné seule, j'ai dîné seule, et ça ne m'a pas dérangée. 

     

    Alors, Paris, le logiciel, je te raconte. Mémoires d'une autre époque. Mon manager était un type plutôt bonne bourgeoisie bordelaise, qui présentait bien et avait les bonnes grâces de son propre manager, lequel siégeait à la droite du Père. Du coup mon manager avait un peu bourse ouverte pour atteindre ses objectifs et ça nous profitait. On a fait des repas d'équipe au château des Girondins de Bordeaux, aux Sources de Caudalie, on est parti en séminaire sur l'île de Ré, à Bilbao (ah, le Guggenheim !)... Dans les objectifs de mon manager, il y avait donc le déploiement d'un logiciel d'achats, visant à rendre autonomes les assistantes de Direction de la boîte sur une tâche qui était fait jusque là par notre service. Pas très contentes, les assistantes. Pas contentes du tout, elles ne se privaient pas de me le dire lors des réunions que je leur faisais pour leur présenter le logiciel et l'avancement du déploiement - le fameux "accompagnement au changement" - et comme elles n'étaient définitivement pas contentes, elles l'ont fait remonter à leurs directeurs respectifs. Lesquels se sont plaints auprès de mon manager. La politique ça existe aussi dans le monde de l'entreprise, et mon manager sentant venir la fronde n'a pas voulu risquer son poste, il présentait bien mais n'était pas très courageux. Un jour il a débarqué dans mon bureau "Vous croyez qu'on va y arriver, à déployer ce logiciel ? Euh... Bon, on arrête tout". Trois ans de boulot balayés en une phrase. Bah pour moi c'était pas grave, c'était dommage parce que j'avais passé de super moments à bosser sur le projet, mais j'avais également dû faire face à pas mal d'oppositions et ce n'était en effet pas confortable tous les jours. En trois ans j'avais eu l'occasion de faire des choses que je n'aurais jamais faites sinon, et cela a été une des périodes les plus sympas de ma vie professionnelle, et c'était déjà ça de pris.

    Et puis j'en ai bien profité, parce que quand j'allais à Paris je n'y allais que pour une matinée de réunion, du coup j'en profitais ensuite pour explorer les restau du quartier - note de frais - et surtout pour profiter de mon après-midi pour découvrir Paris et surtout visiter les musées et voir les expos. J'ai découvert le musée Maillol, le musée Picasso, la BNF, j'ai admiré les crinolines du musée Galliera, et j'ai exploré toutes les petites rues du Marais, entre autres. Je n'avais jamais été à Paris auparavant, sauf une fois pour mes 20 ans, alors c'était une vraie chance que de découvrir Paris dans ces conditions. Et à l'époque on se déplaçait encore en avion (aujourd'hui la politique de l'entreprise l'interdit, c'est le train) et j'ai eu des voyages splendides, notamment un lever de soleil un matin d'été, le soleil rasant dévoilait tous les reliefs des rivières, des collines, jusqu'à la chaine des Puys, je m'en souviens encore. Aujourd'hui ce genre de choses n'est plus possible, et c'est bien dommage pour les jeunes générations, parce que c'était quand même quelque chose que de balancer lors de repas de famille "alors oui, cette semaine j'étais encoooore à Paris pour le boulot...". Encore qu'aujourd'hui, les djeuns se baladent tous en Ryanair avec une facilité que je leur envie.... Mais bon, voilà, c'est un excellent souvenir et donc, non, ça ne me dérange pas d'aller au restaurant seule.

     

    Sur le même sujet : je suis une grande admiratrice de Colette, dont j'ai lu une bonne partie des oeuvres, pour une bonne part autobiographiques ou directement inspirée de sa vie. Et elle raconte notamment ses années de femme seule et indépendante, ce qui dans les années 20/30 n'était pas banal. Dans "Chambre d'hôtel" en particulier elle relate ses voyages et ses séjours en solitaire dans les villes où la bonne société parisienne venait "prendre les eaux". Je me suis beaucoup retrouvée dans ces écrits doux-amers, lucides aussi.


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  • Je ne me souviens plus trop de ce que j'en ai dit précédemment, en tout cas j'avais rendez-vous avec une association dans le cadre de ma recherche de mission de bénévolat. Une asso caritative catholique, qui accueille, la journée, des "bénéficiaires", un public de SDF, de femmes isolées, pour un café, une douche, une orientation vers une assistante sociale ou autre chose... J'ai vu les locaux de l'association la semaine dernière, les responsables et bénévoles tous très gentils, les locaux tout propres. Mais c'était un jour de fermeture, alors ce qu'on m'avait dit, c'était surtout la théorie. J'y suis donc retournée aujourd'hui pour une journée d'"immersion" dans la vraie vie de l'association.

    Alors... les portes sont encore fermées que les gens s'entassent derrière. Les portes à peine ouvertes c'est la ruée, ils connaissent tous les lieux alors la plupart va vers l'espace café et pour réclamer* du café, et les autres se pressent au comptoir de l'accueil pour s'inscrire pour la douche, ou la laverie, ou autre chose encore. (*parce qu'ils réclament. Voire exigent. Et en plus deviennent vite agressifs si ça ne va pas assez vite à leur goût).

    Déjà, les canaliser. Ensuite, les calmer et leur expliquer que c'est chacun son tour, alors même qu'ils le savent bien. Ensuite encore, essayer de les comprendre. Il faut avoir une certaine habitude. Etre rapide à remplir les fiches car tout bénéficiaire doit faire l'objet d'une fiche de suivi, quoiqu'il demande, car il s'agit d'une association et elle doit rendre des comptes aux donateurs. C'est normal. Etre rapide parce qu'encore une fois, ce sont des gens qui vivent dans l'immédiateté et ne supportent pas qu'on leur dise non. Je pense que c'est un peu normal, ils sont par ailleurs confrontés à tant de refus.

    Alors... les "bénéficiaires"... Ma psy m'avait prévenue, pour avoir quelques années d'expérience en hôpital psychiatrique... La grande majorité des SDF souffre de troubles psychiques. Et quand tu en croises un qui a l'air normal... ça déraille dès la deuxième phrase, en fait il ou elle est aussi fou que les autres. Une gentille petite vieille à l'air tout à fait normal "ah ça fait du bien de prendre une douche ! mais je me méfie : la dernière fois ils m'ont droguée à la méthadone..."...

    Alors on t'explique qu'il y a des règles : ne jamais s'approcher trop d'eux, ne jamais s'interposer en cas d'affrontement, faire attention qu'il n'y ait jamais de "bénéficiaire" derrière le comptoir de l'accueil... On t'apprend qu'ils sont vite agressifs dès que la température extérieure monte un peu, et tu comprends vite qu'à la fermeture des portes en fin d'après-midi ça peut vite mal tourner puisqu'ils... ne veulent pas partir. Normal, pour eux ça veut dire retourner dans la rue. Tu comprends vite également qu'il faut leur parler trèèèès gentiment, surtout pas brusquement, ne pas insister s'ils ne veulent pas te donner leur nom - mais essayer tout de même de l'obtenir - et qu'il faut se méfier des habitués... devenus un peu trop habitués et pensant donc que les règles ne sont pas pour eux.

    Et puis il y a tous les étrangers, souvent déjà agressifs (culturellement et/ou du fait de leur situation d'immigrés) surtout envers les femmes, très revendicatifs, qu'il faut arriver à comprendre selon leur niveau de français, et qui sont souvent eux aussi atteints de troubles psy.

    J'imagine que ça aussi c'est normal, vivre dans la rue doit vite te faire tomber dans la folie.

    Bref. Une nana était en plein pétage de plomb, qui se promenait de surcroit avec une bouteille de whisky dans ses affaires, et avait un couteau dans sa poche comme nous l'a dit un autre SDF. Ceci dit à mon avis ils en ont tous au moins un. Une habituée des lieux, un jour normal pour les bénévoles. Elle voulait prendre une douche, elle a passé l'après-midi à gueuler et s'agiter dans tous les sens. Parce que les gens, pour la plupart, restent là toute l'après-midi. Encore une fois, ça peut se comprendre, ils sont entourés, pris en charge, c'est bien mieux que la rue.

    Alors... le boulot est sympa parce que c'est un travail d''équipe et que tous les bénévoles sont sympas, chacun est autonome et il n'y a pas de pression hiérarchique... mais est-ce bien raisonnable d'aller bosser trois ans - trois ans ! avec des fous potentiellement dangereux ? J'aurais pas dit non pour une mission de six mois, et j'avoue que j'hésite encore parce que malgré tout j'ai trouvé ça sympa,  mais il faut que j'apprenne à écouter les conseils de mon entourage. Mon fils cadet, à qui j'en ai parlé, m'en a dissuadée, ma psy aussi et je ne doute pas qu'Isabelle, lorsqu'elle lira ce post (coucou Isabelle) dira la même chose (et tu as raison).

    Bon, me trouver une autre mission. Et tout aussi difficile : décliner poliment mais fermement cette mission quelque peu anxiogène, tout de même. (Encore que, j'avoue, j'hésite encore un peu).

    En tout cas je t'assure, se trouver avec autant de gens gravement perturbés autour de soi, c'est... perturbant. Et ça fait froid dans le dos de savoir qu'ils se baladent en liberté.

    La petite anecdote marrante - parce qu'il y en a toujours une - les bénévoles dans une asso catho, c'est plutôt du bon niveau social tu t'en doutes. Une des bénévoles, précédemment directrice de l'asso, Marie-Gertrude ou qq chose comme ça, est très chic et en dépit du lieu porte une jolie robe. Une des SDF l'interpelle "Eh ! tu sais que chez Lidl ils vendent la même ?!"... Tu vois, c'est flippant mais ça peut être drôle aussi.


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  • Je suis donc partie en week-end vendredi matin. Trop de monde sur l'autoroute et tant qu'à partir ailleurs, autant rouler tranquille et profiter du paysage. Etape chez mon cadet vendredi midi, qui m'a fait découvrir une... crêperie. Pas vraiment couleur locale, mais nous ne sommes pas très magret ni foie gras. Et les galettes étaient très bonnes.

    La crêperie était située sur un airial au sortir de la petite commune où vit désormais mon fils. L'occasion de faire une photo d'un des plus beaux paysages du monde - et encore la lumière n'était pas extraordinaire, le temps n'étant décidemment pas au rendez-vous de cet été.

    Comme un goût de vacances

     

    Et puis retour sur la route direction Bazas, je passe par les petites départementales bordées de pins, j'y suis seule, je roule tranquillement pour profiter du paysage. Je reconnais certaines routes que je prenais il y a douze ans lors de ma parenthèse paloise, lorsque j'explorais tous les itinéraires bis, je reconnais le grand champ de maïs qui sert de refuge hivernal aux grues. Je repasse des Landes en Gironde, le paysage est le même - les frontières ne sont souvent que des pointillés sur du papier. Et puis insensiblement le vert des forêts change, de plus en plus de feuillus les composent. Et puis les champs, déjà moissonnés, et je suis à Bazas, le parc de l'hôtel, le parking, la voiture ne bougera plus jusqu'au retour.

    L'hôtel... alors autant te dire : le luxe. Un bel hôtel familial, du personnel bien formé, souriant, aux petits soins pour les clients. Assez d'étoiles pour que les chambres soient très confortables, que la moquette des couloirs soit bien épaisse, que le parc soit splendide, que la piscine soit chauffée et que la table y soit délicate et recherchée. La clientèle est chic, familiale - les petits garçons portent des bermudas et des polos, les petites filles toutes blondes ont de jolies robes. 

    J'ai réservé trop tard pour avoir une chambre avec porte-fenêtre, n'empêche la vue est belle depuis ma fenêtre et le bruit du jet d'eau et les chants d'oiseaux très reposants.

    Comme un goût de vacances

    L'hôtel est situé à cinq minutes à pied du centre historique de Bazas, auquel on accède par une jolie petite route qui donne un beau point de vue sur la cité.

    Comme un goût de vacances

    J'ai passé plusieurs heures à me balader et explorer les rues anciennes. Bazas, des remparts, une belle cathédrale et une place à arcades, des maisons très anciennes - Moyen-Age, Renaissance - dont certaines abritent des jardins anciens derrière des portes dont le bois a été coupé il y a mille ans ou à peu près.

    Comme un goût de vacances

    J'ai fait collection des trous de serrure, qui laissent deviner des secrets de verdure de l'autre côté,  une collection comme une autre... Quelle Histoire, quelles histoires derrière ces serrures ? 

    Comme un goût de vacances

    Le temps était hélas trop frais pour que je profite de la soirée qui prévoyait animations, illumination de la cathédrale et feu d'artifice. Une autre année peut-être.  A l'hôtel j'ai profité de la piscine - j'y étais seule !  du hammam et savouré mes repas. Le boeuf de Bazas, un incontournable, et l'assiette de légumes rôtis pour mon dîner végétarien étaient juste sublime, j'ai commandé les plats à la carte sans en regarder les prix. Je vais te dire : le luxe, c'est bien, c'est reposant, et j'ai apprécié cette pause à sa juste valeur, en étant pleinement consciente de la chance que j'ai de pouvoir me l'offrir et en savourant cette chance. 

    Bazas, le calme, la nature, tout ce vert... Bazas c'était une possibilité, à l'époque où j'ai cherché à quitter la métropole.

    Je suis rentrée par les petites routes, les petits villages aux églises anciennes, les hameaux. J'avais espéré de petites routes dans les pins... j'avais oublié le grand incendie d'il y a deux ans. Les forêts brûlées ont été nettoyées des arbres morts, la moline et les fougères ont repoussé, mais ça fait bizarre ces grandes étendues plates et sans arbres auxquelles on est pas habitué par ici. Heureusement il y a encore de belles forêts qui ont été épargnées. 

    Retour sur la métropole, devoir laisser derrière moi les grandes étendues de nature, revenir sur la ville encombrée, sale. Il y a certes des avantages à vivre dans la métropole, je le vérifie tous les jours, mais je n'en peux plus de tout ce béton, de cette promiscuité. Il s'en faut de quelques années - trois ou quatre, pas plus je l'espère - pour que je puisse prendre une décision. Si j'avais espéré pouvoir compter sur le télétravail pour m'éloigner, cela n'est plus d'actualité, le télétravail n'est pas autorisé lorsqu'on part en mission de bénévolat salarié. Mais même si cela est difficile au quotidien, j'ai appris que lorsque ce n'est pas le moment pour un projet, et bien ce n'est effectivement pas le moment.

    Je suis rentrée chez moi, Loukoum est venue me voir en miaulant tristement, elle s'est habituée à ce que je sois tout le temps chez moi et a été perturbée par le fait d'être seule deux jours. Ce qui ne m'arrange pas, car j'aurais bien aimé repartir un peu, le Gers en septembre par exemple. Je n'étais pas sortie de mon appartement depuis deux ans, il était temps.


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  • Le projet de mission de bénévolat se précise, puisque je suis allée visiter une association ce matin comme prévu. Par rapport à celle visité la semaine dernière, rien à voir. De vastes locaux - il est vrai que c'est une plus grande asso que la précédente - mais surtout, blancs et propres. La mission : accueillir les bénéficiaires, à savoir majoritairement des SDF, hommes ou femmes, ou des femmes en difficulté. Leur proposer un café, une douche, un système de bagagerie pour leurs sacs s'ils en ont besoin. Les orienter vers différents services si besoin, la domiciliation du courrier par exemple, ou l'accès aux pc en libre service, ou vers les organismes qui pourront les aider. Mission pouvant évoluer au fil des mois vers des tâches plus administratives, selon les besoins de l'association. "Le suivi budgétaire, vous feriez ça ?" m'a demandé le responsable de l'association. J'ai poliment décliné. Je suis mon propre budget, et j'ai parfois des doutes sur la façon dont je le fais, alors le faire pour une structure non merci. Il était déçu, moi beaucoup moins. De l'accueil, pour commencer, même si ce n'est pas facile compte-tenu du public concerné, ça me convient.

    J'y retourne la semaine prochaine pour une après-midi d'"immersion" comme on dit, c'est à dire pour regarder d'un peu plus près le poste, et puis après je lance - ou pas - la procédure avec la RH.

    Légère inquiétude : l'association est située en plein Bordeaux. Accessible en tram mais donc plus loin que mon bureau. Et les journées ont l'air bien chargées. Certes j'ai annoncé que je ne travaillerai désormais plus qu'à 60 %, c'est à dire 3 jours par semaine, ça risque d'être un peu raide au début, j'ai pris l'habitude de vivre à un rythme bien plus tranquille.

     

    J'ai passé l'après-midi avec Oliver et Jean-Matthieu que j'étais très contente de revoir. Nous avons échangé nos numéros de téléphone. Bon, il est toujours bien marié et c'est dommage pour moi. Mais comme disait Jack Lemmon à la fin de Certains l'aiment chaud "personne n'est parfait".

    J'ai commencé à préparer mon sac pour le week-end, ce n'est qu'un week-end et j'ai appris à voyager léger, alors le sac sera plus lourd que son contenu. Je fais un détour par les Landes pour déjeuner avec mon fils demain, puis je couperai par les petites routes en direction de Bazas. Le week-end s'annonce beau, ça tombe bien.


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  • C'est bien simple, alors que depuis des années je prends une photo du lever de soleil quasiment chaque matin, cela fait plusieurs mois que je n'en prends plus, ou presque, et qu'il n'y a pas eu de lever de soleil avec un ciel flamboyant. Et mon fils me disait pareil tout à l'heure, lui qui fait la même chose mais côté soleil couchant.

    Un "beau" lever de soleil en ce moment c'est ça, au mieux : 

    Matin


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  • Pas le mien, celui de Gabrielle.

    Gabrielle elle bosse dix heures par jour depuis toujours. Mais tant qu'elle était seule, c'était pas un problème. Elle bossait sa semaine, parfois un peu le samedi, s'ennuyait ferme et déprimait le dimanche mais au moins elle se reposait.

    Et puis elle a rencontré son ami, alors même qu'on lui confiait un poste à responsabilité. Les journées ne sont plus de dix heures, mais de onze ou douze, et le week-end, elle le passe avec son ami tout en essayant de conserver une vie sociale en continuant de voir ses copines. Elle s'épuise, elle le sait, mais elle continue. Et quand on lui conseille de bosser moins, voire de s'arrêter, elle répond "je sais, on verra".

    Pour moi, c'est tout vu. Des gens qui relevaient d'un burn-out, j'en ai vu à la clinique où j'ai passé quelques mois l'an dernier, et d'ailleurs Olivier et Jean-Matthieu y ont atterri pour cette raison. On ne se relève pas d'un burn-out avec un arrêt de deux semaines. Gabrielle va droit dans le mur, elle le sait, et elle y va. 

    Il y a deux ans dans le dernier échange que j'ai eu avec Julie alors que j'essayais de lui donner des conseils dans une situation difficile qu'elle vivait, celle-ci m'a violemment reprochée d'avoir "le syndrome du sauveur. Et si moi, justement, je ne veux pas être sauvée ?!". Fin d'une amitié de plusieurs années. Est-ce que si tu passes à côté d'un mec qui se noie, tu ne vas pas lui lancer une bouée ? sauter pour le repécher ? Pour moi c'est pareil, mais faut croire que pour d'autres non. Bref, j'ai compris la leçon. J'ai dit à Gabrielle "je m'inquiète pour toi, sache que je suis et serai là". 

    Moi, il y a vingt ans j'ai foncé dans le mur. Et je me souviens bien de ce moment où j'ai espéré qu'une main me repêche avant la noyade qui a été la mienne. Je me suis noyée et ça fait vingt ans que j'écope.


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  • Et en ce moment, c'est plus souvent sans.

    Et aujourd'hui, encore plus. Chloé vient de perdre son papa, et je suis bien sûr allée à la cérémonie, au crématorium où ont eu lieu les cérémonies d'adieu de mes parents. Nous étions quelques collègues, ça au moins c'était réconfortant - je suis trop souvent seule pour ce genre de cérémonie. Cérémonie qui m'a rappelée celles de mes parents. Trop de remords, trop de regrets, trop de chagrin.

    Pas le moral du tout en repartant, du coup je suis allée au bureau rejoindre mes collègues pour déjeuner, pas envie de déjeuner toute seule aujourd'hui, et ça m'a fait du bien.

    Du reste la discussion de ce midi a tourné autour de la nouvelle du jour : une nouvelle réorganisation ! Notre N+3 change de poste, et c'est notre manager qui prend sa place : une très belle promotion pour elle ! On ne sait pas encore pour l'instant qui va la remplacer et donc qui sera notre nouveau manager. Je me sens à la fois concernée et détachée de cette réorganisation, la énième et, peut-être enfin !  la dernière de ma carrière professionnelle. 

    Je suis rentrée chez moi, et suis repartie à Bordeaux pour une expo photo qui m'a déçue, mais ce n'était pas grave. En rentrant, surprise, la petite Laura que j'avais hébergée quelques semaines fin 2022 passait devant chez moi ! Le hasard, elle cherche un appartement et venait d'en visiter un dans la résidence à côté. Et elle était un peu perdue alors qu'elle devait aller en visiter un autre mais dans la commune d'à côté et elle cherchait le tram... Je lui ai dit de monter dans la voiture et zou ! direction la visite, que nous avons faite ensemble parce que ça m'amusait, et puis je l'ai ramenée chez elle (elle n'habite pas très loin de chez moi) et nous en avons profité pour papoter. En fait nous sommes toujours restées en contact et nous nous retrouvons régulièrement pour prendre un verre à Pessac centre. Elle m'a envoyé un petit mot tout à l'heure pour me dire qu'elle n'a finalement pas été retenue pour l'appartement, il faut dire que trouver un appartement sur la métropole est devenu très difficile, et c'est presque mission impossible quand les futurs étudiants se mettent eux aussi sur les rangs.

    Une journée qui a mieux terminé qu'elle n'avait commencée, comme c'est souvent le cas en ce moment. Demain matin, j'ai rendez-vous avec une association pour parler d'une éventuelle mission - échaudée par le rendez-vous de la semaine dernière j'avoue être un peu anxieuse - et demain après-midi j'ai rendez-vous chez Olivier pour prendre un pot avec lui... et Jean-Matthieu !  Ca, au moins, ça sera sympa. Olivier est en pleine crise de couple et ça fait plusieurs fois qu'il parle de moi à son psy en lui disant qu'avec moi, au moins, il peut discuter alors qu'avec sa copine c'est plus possible. Son psy lui a donc conseillé... de sortir avec moi. Oui mais non hein. En tout cas, ça nous a fait rire.

    Côté lecture après avoir terminé les nouvelles d'Amos Oz j'ai enchaîné avec un récit de Kessel consacré à un des pionniers de l'aéropostale - je suis fascinée par l'aéropostale - et j'ai également un recueil de poésie en cours, les poèmes de Missak Manouchian traduits et édités à l'occasion de son entrée au Panthéon. Comme je disais à Loïc sur Messenger : on nous fait apprendre des poésies toute notre enfance, et ensuite on nous enseigne les grands poètes classiques ou ceux du XXème siècle et puis ensuite... plus rien. Qui lit encore de la poésie, adulte ? Et pourtant les auteurs contemporains sont intéressants. En cours sur ma table de chevet il y a un recueil de Jaccottet et il faut dire que la poésie, ces dernières années, vient souvent à moi grâce aux boîtes à livres. Et en ce qui concerne la poésie en langue étrangère, une question : comment peut-on la traduire en français ? S'il y a des rimes, comment en rendre l'effet tout en conservant les mots ? Je me posais déjà la question quand, ado, j'avais découvert les haikus japonais. Dans les lectures en cours également un petit bouquin sur les grandes explorations en Afrique à la fin du XIXème siècle. C'est loin et pourtant si proche.

    Sinon, dernières séances au ciné, Elyas avec Roschdy Zem, très bien, et Les Fantômes, moins bien. J'en reparlerai.

    Un motif de satisfaction au moins : depuis dimanche j'ai renoué avec le rythme du réveil matinal, c'est bien mais pour cela j'ai dû rajouter l'alarme du smartphone à la radio du radio-réveil. Ce n'est pas facile mais j'espère arriver à reprendre ce rythme. A défaut d'aller à la salle de sport régulièrement je vais au moins chaque mardi matin au yoga et j'ai maintenant des séances de kiné deux fois par semaine pour mes cervicales et le kiné est efficace et alterne massages et exercices, les deux me faisant du bien. C'est un jeune kiné qui débute mais je le trouve très bien, comparé à d'autres kinés que j'ai pu voir auparavant.

    La dépression est là, qui fait son grand retour, douloureusement, alors que la météo est est mauvaise et que le mois d'août se profile - le mois d'août où tout s'arrête, vide terrible pour le solitaire et le dépressif alors je te raconte pas quand tu es les deux à la fois - mais je me lève, je m'apprête comme je l'ai toujours fait, mon appartement est toujours impeccable et je vais essayer de me reprendre en main question nutrition. Je m'accroche, je m'accroche, je m'accroche. 


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  • Et je ne parle pas du récipient ! 

    Levée aux aurores, devant le bureau de vote à 7 h 35, pour apprendre... que je n'étais pas assesseur, cette semaine, que c'était juste dimanche dernier.

    Ca m'apprendra à ne lire certaines choses qu'en travers, toujours trop vite.

    Bref, j'avais la flemme d'attendre 25 minutes l'ouverture officielle des bureaux pour pouvoir voter, je suis rentrée chez moi, j'ai fait un câlin à Loukoum, et puis dans la fraîcheur du petit matin je suis allée au marché, j'en ai ramené une salade bien fraîche et puis une barquette de fraises. J'ai nettoyé la salade puis les fraises, et hop ! deux saladiers filmés, bien rangés dans le frigo, prêts à l'utilisation. J'ai pris le temps de faire des photos de la salade, des fraises, et puis de relaver par terre la cuisine que j'avais déjà lavée hier mais que j'avais tâchée hier soir, et puis re passer le balai, aussi. A vrai dire, je me suis un peu ennuyée. En d'autres temps j'aurais enfourché mon vélo pour profiter de la fraîcheur et du soleil du matin, mais en revenant du bureau de vote j'ai envoyé un sms à ma voisine lui disant qu'on irait voter ensemble si elle voulait, résultat... ben j'attends qu'elle se réveille :-/

    Ca m'a mis en forme, ce réveil de bonne heure, moi qui traîne ma fatigue depuis plusieurs mois et n'arrive plus à me réveiller. Je pense surtout que c'est parce que, en arrêt, je n'ai plus de raison de me lever tôt. Résultat un mauvais cercle vicieux que je connais, plus tu dors plus tu as envie de dormir et plus tu es fatiguée. Il faut que je revienne à mon rythme d'avant, celui qui me donne de l'énergie, lever au petit matin, profiter de la lumière du soleil qui se lève... Mais il est vrai que la météo n'a pas aidée ces derniers mois parce que l'énergie du soleil levant... encore aurait-il fallu voir le soleil.

    Bref, là je m'ennuie un peu en attendant ma voisine, la peste soit des gros dormeurs.


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