•  Il faisait super beau et chaud ce soir et ça aurait été dommage de ne pas en profiter. Donc, ballade à vélo, dans les bois, avec pour seuls bruits le glissement de mon vélo et les oiseaux qui s'en donnaient à coeur-joie. Je me suis arrêtée pour profiter de ces chants d'oiseaux et tout d'un coup je me suis souvenue que mon super téléphone-radiofm-mp3-appareilphotonumérique fait aussi... des vidéos !!!!!!!!!!!!!! Alors voilà tout un monde qui s'ouvre à moi - celui du 7ème Art - pas moins. L'image est mauvaise il faut le reconnaître, mais c'était juste histoire de  faire écouter à mes amis parisiens des bruits qu'ils n'entendent pas si souvent :-))  (ceci dit, j'espère que ça fonctionne, je ne peux le vérifier, mon pc a un bug au niveau du driver de la carte-son).

    (la pub : évidemment, c'est pas moi qui l'ai tournée ;-))

    Sur ce, je suis rentrée chez moi, où j'ai trouvé mon fils aîné en train... de repasser. Suis-je une mauvaise mère qui préfère aller se ballader plutôt que de repasser les affaires de ses fils, ou une mère qui apprend à ses fils l'apprentissage de la vie et de ses contraintes, dont celle du repassage ? Confuse, j'ai proposé à mon fils de reprendre le repassage à sa place, ce qui, je pense, aurait soulagé les voisins car pour égayer le repassage, le fiston avait mis à fond de la musique de djeuns, même qu'on s'entendait plus parler, mais il a tenu à continuer. Je crois que, tout en trouvant ça gonflant, il était aussi tout fier de pouvoir épater sa prochaine copine en lui disant qu'il était capable de se repasser ses vêtements !

    Sur ce, je file... la Nouvelle Star a commencé ;-))

    (si si, La Nouvelle Star)


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  • Allo la Terre ? Nan, pour l'instant je suis encore sur Terre moi aussi. Sympa la robe, non ? Je l'ai trouvée dans une boutique d'Arcachon, qui diffuse cette marque thaïlandaise. Miracle de l'internet : au premier lavage, je ne savais pas trop comment faire (pas d'étiquette d'indication !) et je ne savais pas si je pouvais, ou non, la passer à la machine puisque les motifs qui ornent la robe sont des applications de différents tissus. J'ai cherché sur le net : j'ai trouvé la société, leur ai envoyé un mail (en anglais ! "Can I wash this dress in my washing-machine ?") et ils m'ont répondu, dans l'heure qui a suivi, et en français, et gentiment ! Formidable !  En fait ils étaient bien contents eux-même d'avoir un retour (positif en plus !) d'une acheteuse française. Vive le net ! (et les gens sympathiques !) 


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  • Je m'étais toujours considérée comme normal, mais voilà qu'un jour, il s'est avéré que j'avais besoin... de quoi d'ailleurs ? je ne sais pas. J'avais des crises d'angoisse, je ne me sentais pas dans mon assiette psychique, j'étais dans une très mauvaise passe, bref, j'ai sonné à la porte d'un psychiatre. Finalement, vu la suite des évènements, il aurait peut-être mieux valu que je m'abstienne, car cela a déclenché une série de réactions en chaîne (un peu comme à Tchernobyl, une expérience de montée en pression qui a mal tourné), qq années de galère qui m'ont donné l'occasion de tester du psy- en tout genre : psychiatres, psychologue, psychothérapeute, et  au final la désagréable sensation d'être plus mal qu'avant.

    Des psychiatres, j'ai appris que le cerveau est une masse plastique susceptible d'avoir des tas de maladies qu'on soigne avec des tas de médicaments. Si les médicaments vous transforment en zombie, et, pire, en zombie en surpoids, c'est pas grave, l'essentiel c'est le rééquilibrage de vos neurones. Car autant le savoir : les psychiatres ne sont pas... psychologues !  Petit florilège : "Non Madame, ce ne sont pas les médicaments qui vous font grossir. Bouffez moins et bougez plus !", "Oh mais comme vous pouvez être hypersensible vous alors !","Mais il faut apprendre à dire non !". Du psychothérapeute, jungien, j'ai appris que j'ai en moi un anima et un animus qu'il faut réconcilier, et qu'il ne faut pas se contrarier soi-même "vous vous imaginez si vous faites ceci alors que vous n'avez pas vraiment envie, que croyez-vous qu'il arrivera ? vous aurez un cancer !". Finalement, la psychologue, avec ses seances d'auto-hypnose, s'est révélée relativement inoffensive, voire même efficace sur certains points. Elle m'a également expliqué que les sentiments et la raison ne fonctionnent pas pareil, et même si ça ne résout rien, c'est déjà bon de le savoir.

    Je ne prends plus de médocs depuis pas mal de temps (moyennant quoi j'ai retrouvé toute ma tête et ma ligne aussi) mais j'avoue que depuis un certain temps, je suis minée par une crise existentielle (dont j'ai déjà parlé) qui me bloque pas mal. J'ai donc résolu de tenter une fois encore un psy/spy. Cette fois-ci, j'ai évité de taper au hasard dans l'annuaire, c'est donc une copine qui m'a rencardé sur un psy qui suit un de ses gamins.

    Déjà, en vérifiant ses coordonnées dans l'annuaire, j'ai eu un instant d'hésitation : le monsieur figure à la fois dans la catégorie psychologue et dans la catégorie psychanalyste. Mais bon, pourquoi pas, psychanalyste j'avais pas encore tenté...

    Me voilà donc chez le monsieur. Au passage, vieille maison en pierre, vieux fauteuils confortables, tapis ancien, une ambiance avec charme et sans tape à l'oeil friqué, un ravissement ! Premier rdv de contact, je lui expose le pourquoi du comment, quisuisjed'oùviensoùvaisje.... Il me donne un rencard pour une première séance, ce soir.

    Ce soir donc, et j'ai raconté pour la énième fois l'histoire de ma vie (je finis par la connaitre par coeur celle-là !). Mais voilà : le monsieur ne parle pas. Bien sûr, il pose des questions de temps en temps. Mais il laisse surtout de grands blancs s'installer. Argh. Pour moi qui ai horreur du vide (même que si je suis là, c'est justement une question de vide existentiel), c'est LE supplice.  Au début, ça a été assez dur. J'ai d'abord été décontenancée : quoi ? il ne dit rien ? que dois-je faire ? recommencer à parler ? regarder en l'air ? lui jeter un regard surpris ? Après, j'ai pris ça comme un jeu : tu ne parles pas mon coco ? tu crois que je vais raconter n'importe quoi parce que justement je n'aime pas le vide ? Et à la fin de la séance, ça a été limite que je n'éclate pas de rire : eh oh ! j'ai arrêté de causer moi ! et toi, là, tu penses à quoi ? tu réfléchis au moins à ce que je viens de te dire ? ou tu fais semblant ? Pour résoudre mon problème existentiel, je  ne sais pas si je suis à la bonne adresse. Mais il faut avouer : j'ai terminé la séance avec la banane !

    C'est une histoire à suivre...


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  • Le Patriarche
    C’est le bruit du Patriarche remuant les branches qui m’a éveillé. C’est toujours lui qui se réveille le premier. J’ai guetté le barrissement habituel, lorsqu’il se mouche dans les feuilles, préludant à l’éveil de la tribu entière. Mais ce matin, seuls le bruit de son corps massif écrasant les feuillages et le sifflement de ses poumons fatigués me sont parvenus. Du reste, il faisait encore sombre et l’heure de l’éveil n’était pas encore venue. Pourtant, j’entendis le vieux corps se lever, avec difficulté. On murmure dans la tribu depuis plusieurs jours qu’il se meure lentement.
    Il a commencé à se mouvoir, puis s’est mis en marche, pesamment. En passant devant moi, son ombre a voilé un instant l’éclat des étoiles. Même maintenant, vouté et affaibli par les douleurs de ses articulations raidies par l’âge, c est encore le Patriarche le plus grand de nous tous.
    Je ne sais pas pourquoi, une histoire m’est revenue en tête, que j’avais entendue au milieu des bavardages qui accompagnent nos déplacements quotidiens à la recherche de nourriture. Le cimetière des éléphants ! Pourquoi y ais-je pensé à ce moment précis où le plus âgé de nous passait devant moi dans l’obscurité de la nuit ? Un pressentiment ? Un frisson a parcouru mon échine. J’ai attendu quelques instants, puis me suis levé à mon tour, et l 'ai suivi, prenant soin de ne pas faire de bruit.
    Nous avons marché ainsi longtemps, lui, le vieux mâle mourant, et quelques dizaines de pas plus loin, moi, le plus jeune de la tribu, l’unique enfant d’ailleurs, le clan s’amenuise au fil des ans. « Nous sommes une espèce en voie de disparition » a dit ma mère un jour à mon père. Celui ci n’a rien dit - que pouvait-il répondre ? Nos prédateurs se multiplient, et nous rencontrons de moins en moins de nos semblables.
    Le vieux semblait savoir où il allait, et il paraissait même se hâter. A peine s’il se désaltéra un peu, lorsque nous franchîmes un ruisseau, alors que d’habitude la découverte d un point d eau met en joie la tribu, nous donnant l occasion de jeux et de bousculades amicales tandis que l’eau gicle de tous côtés.
    La lumière de la lune pâle a fait place à celle du soleil, et la chaleur de celui-ci a brûlé ma jeune peau lorsque nous avons quitté la forêt pour les hautes herbes. Il était déjà haut dans le ciel lorsque nous sommes parvenus à ce que mes parents appellent une « route », un chemin tracé par les hommes, il y a très longtemps, m’ont-ils expliqué. La route était caillouteuse, mais mon grand-père marchait au milieu de celle-ci. Je marchais toujours loin derrière, et s il m’avait vu il n en montrait rien. Malgré la distance, j entendais son souffle devenir de plus en plus rauque au fur et à mesure que nous avancions. J’ai aperçu, de loin en loin, au fil des heures, dans le miroitement de la chaleur sur la route, des ruines. Il paraît que des hommes ont vécus là, il y a longtemps. Parfois ce n était qu’un mirage, dans la chaleur croissante de <st1:personname productid="la journ←e. Combien" w:st="on">la journée. Combien</st1:personname> d’heures avons-nous marché ainsi ?
    Petit à petit, toutefois, je me rapprochais du patriarche. Le chemin se mit à monter, et il lui fut de plus en plus difficile d avancer. Tout d un coup, le souffle lui manqua, il tomba à genoux comme il parvenait au sommet de la côte…
    Je me précipitais à ses côtés. Il ne me jeta pas un regard, toute son attention était braquée sur ce qu’il voyait en contrebas, les ruines d une ville. Il tenta de reprendre son souffle, n y parvint pas, et expira dans mes bras, en chuchotant ces quelques mots :
    « Qu’est-ce qu’un homme, qu’est-ce qu’une cité ? »
    .


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  • De temps en temps, une histoire naît dans ma tête. J'en ai quelques unes qui volettent dans mon cerveau depuis qq années. Rarement, j'en mets une sur papier. Rarement car le passage de l'esprit à l'écrit se révèle un vrai calvaire. Je le regrette car, au final, j'aime bien découvrir mes propres histoires une fois écrites. A chaque vacances, je me dis "il faudrait que je me décide à écrire", et à chaque fois c'est pareil, je n'arrive pas à m'y mettre, il faut dire qu'il me faut énormément de temps pour écrire, chacun des mots que j'écris étant mûrement réfléchi, choisi, pesé... J'en admire donc que davantage le travail des écrivains !

    Dans cette rubrique, je vais mettre les quelques textes qui ont réussi à passer de l'esprit à l'écrit. De courts récits, toujours, car c'est la forme qui correspond toujours à ce qui est en moi. Quand une histoire naît, elle naît avec son début mais aussi sa fin, et je vois très rapidement ce qui relie l'une à l'autre, c'est ce qui, selon moi, explique la brièveté de mes récits. Faut-il s'étonner que, en tant que lectrice, j'affectionne particulièrement le genre de la nouvelle ?

    Deux maîtres m'aident particulièrement : Fredric Brown, qui écrivit beaucoup de nouvelles fantastiques, souvent très très courtes, qui m'ont justement appris que l'importance d'un texte n'est pas forcément dans la longueur ! Son recueil Fantômes et Farfafouilles est en bonne place dans ma bibliothèque. Ecriture, Mémoires d'un Métier, de Stephen King, y serait encore si je ne l'avais offert à un collègue : un livre comme ça, on le prête, on l'offre, on le fait découvrir aux autres ! Je le racheterai un jour où l'autre. Dans ce livre, King ouvre sa boîte à outils aux apprentis-écrivains, c'est donc un bouquin incontournable !

    Sur ce : je vous souhaite une bonne lecture, qu'il s'agisse de mes textes, de ceux de Brown ou des pavés de King si je vous ai donné envie de découvrir ceux-ci !


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  • Pause café

    Alors, tu vois, je suis sur la route, celle que je prends tous les jours pour aller bosser
    (boit une gorgée de son café)
    et bien sûr, c’est comme d’habitude, ça bouchonne un peu, il y a le feu rouge, tu sais, celui de la boulangerie, alors comme d’habitude je fais attention, je regarde bien dans mon rétro quand je freine, le matin les gens sont speeds, hein, j’ai toujours peur de me faire emboutir
    (une mèche s’échappe du chignon tenu par un crayon en papier, elle n’aura pas eu le temps de se peigner avant de partir au bureau ce matin, sa main droite remet la mèche en place de façon automatique, et comme à chaque fois mon cœur s’emballe devant ces boucles animées d’une vie propre)
    tu m’écoutes ? alors, donc, je regarde dans mon rétro, et là je vois que le type derrière, il téléphone. Ca m’agace ces mecs qui téléphonent au volant, avant même d’avoir embauché ! C’est vrai, quoi ! vous critiquez toujours les femmes qui finissent de se maquiller au volant, mais le nombre de mecs qui téléphonent en roulant !… Bref, je fais attention, pied sur le frein, mais voilà, cette fois-ci j’y ai droit, paf !
    (ses mains s’envolent en l’air, oiseaux graciles et gracieux, miment le choc, la tête secouée qui bascule vers le volant, et elle en profite pour porter la tasse à ses lèvres)
    évidemment, comme ça, avec les voitures à touche-touche, au pire mon pare-choc est un peu abîmé, mais rien qu’à l’idée de perdre du temps à devoir faire un constat alors que moi ! moi, je n’y suis pour rien… je suis furax, mais vraiment furax, tu vois ! Je bloque le frein à main, j’empoigne mon sac à main – tu sais, j’ai toujours peur qu’on puisse profiter de ce genre d’occasion pour me le faucher, c’est viscéral cette peur qu’on me fauche mon sac à main, et là, tu vois, c'est intéressant quand même l'inconscient, ça ressort – et je déboule en furie devant le type, cet espèce de connard, qui, tiens-toi bien, n’a pas lâché son téléphone !
    (elle s’énerve, fronce les sourcils et serre les poings, elle est délicieuse)
    pourquoi tu souris ? tu te moques ? ne te moques pas, c’est pas drôle !
    (bon d’accord, ce n’est pas drôle, je prends un air sérieux, je me penche vers elle pour l’écouter plus intensément, et découvre qu’ainsi j’ai une vue plongeante sur son décolleté)
    alors, je continue : le mec, donc, il est toujours au téléphone, et alors là, j’ouvre la portière, je l’attrape par sa cravate, je le sors de sa voiture, je ne sens plus ma force, il se débat, je lui balance – tu t’imagines ? je lui balance mon sac à main à travers la figure, son téléphone vole littéralement dans les airs, je le vois qui pars comme une fusée, le type est par terre, et là, je lui balance mon pied dans le bide ! je lui explose le ventre à ce gros type en cravate ! je sens une énergie incroyable qui me traverse, je me libère complètement et c’est bon ! c’est incroyable comme sensation, c’est comme quand je rêve que je fais l'amour et que je jouis,
    (tiens donc…)
    c’est une sensation incroyablement forte et tellement réelle…
    (elle soupire, se laisse aller dans son fauteuil, son corps se relâche, le crayon tombe et sa chevelure s’évade en longues cascades blondes)
    mon dieu comme c’était bon ! ça m’a fait un bien… tu n’imagines même pas !… vraiment, ça m’a filé une de ces pêches pour la journée !…
    … ça t’arrive jamais, toi, de faire ce genre de rêves complètement délirants ? oh, mais je n’avais pas vu l’heure ! bon, je file, à ce soir…
    (finit sa tasse, se lève, me dépose un baiser-café sur les lèvres, disparaît, jupe et hanches virevoltantes dans le soleil de l’après-midi mais sac à main bien serré sous le bras, et je regarde s’éloigner la femme dont je partage la vie depuis dix ans, jours… et nuits ?…)


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  • FIP

    Bonjour, il est 7 heures et vous écoutez FIP...

    6 H 50, le réveil sonne.
    Je passe sous la douche, j'en sors. J'allume la radio à côté du lavabo. Je me rase et elle débarque dans ma journée "Bonjour, il est 7 heures et vous êtes sur FIP". Un air de jazz, un chanson de Gainsbourg, ma journée commence, la dame de FIP l'accompagne.
    Si j'avais été une femme, j'aurais voulu être une dame de FIP. Je serais belle, blonde, pleine d'assurance, j'entrerais dans la vie de gens et leur parlerais d'amour même quand je leur annoncerais les embouteillages sur le périphérique.
    Ma vie est plus belle depuis qu'elle y est entrée.
    Je l'imagine, je la rêve ; je veux la voir.
    Je finis par apprendre qu'elle déjeune tous les midi dans un petit restau dans une rue que je connais. J'y vais, je veux croiser son chemin et lui dire qu'elle est la femme de ma vie. Je veux que pour une fois elle ne parle qu'à moi, je veux qu'enfin elle ne parle qu'à moi.

    Je rentre dans le restaurant. Je cherche des yeux une femme belle, blonde, assurée. Je ne la vois pas. J'interroge du regard l'ami qui m'a rancardé, il me désigne une dame assise à une table.
    Ce n'est pas elle. Ca ne peut pas être elle. Cette femme est petite, châtain, quelconque. Je fuis.
    6 h 50 le lendemain, le réveil sonne, la douche, 7 h 00 le rasoir, la voix dans la radio qui dit bonjour chez vous.
    Ce n'est pas possible. Comment supporter une telle incohérence.
    Calexico, Herbie Hancock, un adagio de Vivaldi, la voix m'annonce qu'il fera beau aujourd'hui.
    Je m'en fous. Désormais il fait gris. Toujours gris.
    Eliane Elias enchaîne sur les Rita Mitsouko.
    Rien n'y fait. Ca ne peut pas durer.
    Je rentre dans le restau, je fais ce que j'ai à faire. Elle git maintenant par terre, petite, châtain, quelconque pour toujours.

    L'avocat, le juge, le psychiatre, les Assises. Je demande à mon avocat de récuser une des jurées, grise, banale. Le patron du restau se rappelle m'avoir vu la veille. Préméditation. Prison. Je m'en fous. La vie n'a aucun sens si elle n'est pas blonde, belle, fière d'elle et moi.
    Je rentre dans ma cellule. Un type y est déjà installé. Vol à la tire. Un seul coup d'œil me suffit pour repérer la radio qu'il a cantiné. Un seul regard suffit pour qu'il me la donne. Ce con écoute Nostalgie. D'un frôlement du pouce, je me cale sur FIP.
    Un vieux blues, le dernier Fersen. Et soudain une voix. Evidemment ce n'est plus la même. Celle-ci, c'est sûr, elle est grande, belle, élégante, cette fois-ci aucun doute, c'est une vraie blonde.
    Il faut que je sorte d'ici.


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  • Quand l'altimètre est en chute libre, qu'on a (mal) commencé la journée en tombant par hasard sur Désormais de Bécaud à la radio, rien de surprenant à ce qu'on la finisse en sanglotant devant Quatre Mariages et  Un Enterrement.

    He was my North, my South, my East and West,
    My working week and my Sunday rest,
    My noon, my midnight, my talk, my song;
    I thought that love would last for ever; I was wrong.

    The stars are not wanted now: put out every one;
    Pack up the moon and dismantle the sun;
    Pour away the ocean and sweep up the wood,
    For nothing now can ever come to any good.

    Mais comme même au trente-sixième dessous je trouve toujours quelque chose d'intéressant à découvrir, et que la question de la traduction m'a toujours passionnée, je vais essayer de me changer les idées avec cet  article qui évoque les différents choix de traduction du poème de William H. Auden cité dans ce film.

    http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=LING&ID_NUMPUBLIE=LING_372&ID_ARTICLE=LING_372_0135

     

    Chute libre.

     


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  • Je suis particulièrement sensible aux odeurs, ce qui, au fil des saisons, est souvent un réel plaisir. Les odeurs des sous-bois humides en automne, celle des feux de cheminées l'hiver, les mimosas qui embaument dès les beaux jours de février, les tilleuls en juin... en vélo, on traverse tout un tas de senteurs.

    En ce moment, la vedette est l'acacia, qui explose en grosses grappes neigeuses.. Par les chaudes journées (c'était le cas aujourd'hui), les fins d'après-midi sont très parfumées, loin à la ronde. C'est la limite du blog : vous ne profiterez que de la photo, hélas pour vous !

    Le ciel est, par dessus les toits,

    Si bleu, si calme.

    L'arbre, par dessus les toits,

    Berce sa palme. 


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  • Prise par une copine en l'absence du Stagiaire préféré, dont j'ai ouï dire qu'il devrait revenir bientôt, ce qui présage de nouveaux papotages et de nouvelles photos à venir ! (et ça tombe bien, j'ai toute une série de robes estivales à exhiber !).

    J'avais une envie de parme et de noir en contraste. So chic, non ;-))

     


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  • Aujourd'hui, comme dit le slogan de la CRAM que je n'aime pas du tout, "j'ai montré mes seins". Autrement dit, mamographie et échographie, comme il faut le faire régulièrement, et comme je le fais en effet. Non, ce n'est pas un moment très confortable, mais ça dure vingt minutes et on en ressort soulagée. Disons même : extrèmement soulagée. Surtout que la technique et le matériel évoluant, les clichés et images sont de bonne qualité et on peut espérer que le moindre truc suspect pourra y être détecté.

    Donc, le message militant et féministe du jour c'est : ne remettez pas aux calendes grecques cet examen ! Pris en charge à 100 % par sécu+mutuelle, il n'y a aucune raison de louper ce rendez-vous avec notre santé !

    Un conseil : si vous apréhendez, parlez-en avec vos proches femmes : votre mère, votre soeur, vos copines... il y en aura forcément une pour vous conseiller un ou une radiologue efficace, sympathique et qui vous manipule en douceur.

    Alors, ce rendez-vous ? ça y est, vous le prenez ?  :-D


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  • Et peut-être même l'arrière grand-mère...
    Ma grand'mère est au centre. Difficile de dire qui sont les autres personnes. C'est tout le problème des photos de famille quand on n'a plus personne pour les déchiffrer et mettre les noms sur les visages. On peut supposer que la personne plus âgée à sa droite est sa mère, mais rien n'est moins sûr. Dans la joyeuse pagaille qui les entoure, peut-être certains de mes grands oncles, ma grand'mère n'ayant eu que des frères. Peut-être le monsieur à la casquette était-il le troisième (et dernier) mari de mon arrière grand'mère, là encore, pure supposition. Malgré tout, j'aime bien cette photo, pour le naturel des gens qui ne semblent pas trop poser, ou du moins ne sont pas figés comme habituellement sur les photos de famille, surtout celles prises par les photographes dans les studios de l'époque. Celle-ci a été prise en plein air, probablement devant la maison familiale, à Vetheuil,  petit village en bord de Seine. Vetheuil qui a eu son heure de gloire : les impressionnistes sont passés par là, y ont posé leurs chevalets, et ont peint à plusieurs reprises le clocher de l'église surplombant la Seine. Monet, en particulier, qui y a même vécu quelque mois, pour finalement s'installer un peu plus loin, à Giverny.
    Si les matrones ont encore de larges et lourds tabliers sombres, la jeune fille à la gauche de ma grand'mère, ainsi que le jeune homme sur lequel elle s'appuie, évoquent, par la légèreté de leurs tenues et leurs coupes de cheveux, les années 30, période probable de la prise de cette photo. Ma grand'mère, quand à elle, parait "endimanchée", comme en visite. Il faudra que j'en demande plus à ma mère sur la jeunesse de sa propre mère. Je n'ai pas connu ma grand'mère. Grossesses nombreuses, mal suivies... elle meurt d'un cancer généralisé peu après ma naissance. Aujourd'hui, j'ai un âge qu'elle n'aura jamais atteint. Mais pas de doute lorsque je vois cette photo, je la reconnais forcément : mes cousines, certaines de mes nièces aussi, lui ressemblent beaucoup. C'est assez troublant, ces ressemblances qui passent au-delà des années et des générations.

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  • Car il semble qu'en réalité cette petite fille soit un petit garçon. Il est vrai qu'à l'époque les garçons portaient longtemps robes et boucles. Là encore, si on n'a plus personne pour commenter les photos, c'est mal parti. La photo date probablement des années 1910 grand maximum, le fauteuil a encore un côté Napoléon III. Ne nous arrêtons pas sur son regard pas très rassuré : quand il sera grand, il sera militaire ! En 40, il suit De Gaulle à Londres, profite de ses rares permissions pour faire des enfants à ma grand'mère, laquelle l'attend patiemment. Je ne sais pas trop comment, originaire d'un petit village près de Collioure, dans les Pyrénées Orientales, il s'est arrangé pour la rencontrer, elle, originaire d'Ile de France, en tout cas, ensemble ils se sont balladés : la Tunisie tout d'abord, où ils se marient, puis l'Algérie, un petit passage en France, puis l'Allemagne. La petite histoire rejoint la grande, mon grand'père fait partie de l'armée française d'occupation en Allemagne après guerre. Ils finissent par revenir en France. Mon grand'père, après la mort de ma grand'mère, quittera l'armée, rejoindra l'éducation nationale, puis prendra sa retraite au soleil de son village natal. Comme il ne pouvait jamais rien faire comme les autres, il s'installera dans une caravane, et votera socialiste vingt ans après avoir soutenu un certain quarteron de généraux... mais après tout, la vie est ainsi, on change et on change aussi d'idées parfois. Je garde de lui le souvenir d'un homme à la façon de parler tellement directe que cela me terrorisait et qui, pourtant, avait passé une après-midi à faire des découpages avec mes propres fils l'une des rares dernières fois où je l'ai rencontré, au grand ravissement de ceux-ci...


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  • Tout est dans le titre...

     


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