• J'ai rencontré Pierre. Il aimait le jazz. Ca tombait bien, j'aimais bien le jazz aussi, même si je n'y connaissais pas grand'chose. Il m'a embrassée sur un standard de Thelonious Monk, m'a caressée sur la BO d'Ascenseur pour l'Echafaud, et m'a dépucelée en fredonnant Watermelon Man… Mais un jour il m'a dit que non, décidemment il ne pouvait pas sortir avec une fille préférant Eddy Louiss à Brad Mehldau, et il m'a quitté là.

    J'ai rencontré Dominique. Dominique aimait le classique, ou plutôt, la musique baroque. Il n'aimait que le baroque d'ailleurs, mais le baroque, je trouve ça beau. Alors il m'a fait écouter Bach, et puis Corelli, et puis Scarlatti,  et puis Monteverdi, aussi. Comme l'initiation de Pierre avait été un peu courte, il m'a aussi fait découvrir les joies du cunnililingus sur son canapé de velours pourpre, tout en m'expliquant l'importance du contrepoint dans la musique baroque, sur fond de Messie, celui de Haendel. Il m'a laissé tomber le jour où j'ai commis la maladresse de m'endormir en écoutant la Passion Selon Saint-Matthieu, qu'il me passait pour la cinquième fois d'affilée pour bien que je saisisse toute l'angoisse des grands intervalles dissonnants ascendants...

    J'ai rencontré Max, et pas de doute, avec sa crête et ses piercings, Max aimait la musique punk. Ca me plaisait bien aussi. On a fait l'amour sur les Sex Pistols (et la machine à laver), les Clash (contre un mur sous une porte cochère, c'était ma première fellation),… mais finalement il a préféré sortir avec Gwen, plus enthousiaste que moi à l'idée se faire percer le clitoris tout en écoutant Madness.

    J'ai rencontré Matthieu. Matthieu ne connaissait ni le jazz, ni le baroque, ni les subtilités qui différencient le death rock du ska punk. Ce n'était pas bien grave, je lui ai fait découvrir le jazz, le baroque, le no-future, et puis aussi la pop et le rock, parce que, quand même, je n'avais pas attendu Pierre, Max ou Dominique pour me servir d'une platine… Et pour faire l'amour, toutes les musiques nous allaient bien, finalement. Nous commencions à discuter sérieusement de la musique qui conviendrait le mieux pour accompagner notre entrée à l'église (Haendel ou Hendrix, Albinoni ou America ?), quand Matthieu s'est senti l'envie irrésistible de montrer à ma meilleure copine sa nouvelle culture musicale, et pas que ça d'ailleurs. Je crois qu'elle lui a accordé beaucoup d'intérêt, et c'est finalement avec elle qu'il a choisi de convoler en justes noces. Je m'en suis vite remise : un garçon qui choisit Céline Dion pour ce genre d'occasion serait bien capable d'appeler ses gamins Jean-Jacques, ou Patricia.

    Je viens de rencontrer Corentin. Corentin se soucie assez peu de musique, sauf des musiques de film. Car Corentin aime le cinéma, et plus particulièrement le cinéma néo-réaliste italien. C'est chouette, j'aime bien le cinéma aussi…

    Mais non ! il n'est pas question que je range mes cd dans des cartons pour qu'il puisse mettre ses dvd sur mes étagères…


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  • Et puis l’orage a éclaté.

    La soirée avait été tendue. Je supporte mal la pleine lune, les temps orageux l’énervent… ça ne pouvait que dégénérer. Une phrase mal comprise, une réponse à laquelle on prête un sous-entendu, une assiette posée trop fort sur la table, le ton qui monte, une porte qui claque… elle est partie pleurer dans la chambre, je me suis brûlé la langue avec un café bu en solitaire, sur un balcon brûlant et sans air, obscurci peu à peu par les nuages de plus en plus menaçants.

    Plus tard, les premières gouttes, épaisses, puissantes, ont frappé la poussière du sol et fait monter cette odeur de terre mouillée que nous aimons tant.

    Je suis entré dans la chambre, éclairée sporadiquement par les premiers éclairs. Je me suis allongé près d’elle. Elle a dit «Dans Les Quatre Saisons aussi, il y a un orage.» Je me suis relevé, j’ai mis le cd sur le platine posée par terre, au bout du lit. Les premières notes ont envahi la pièce, se fondant parfois dans le bruit du tonnerre entrant par la porte-fenêtre ouverte, rideaux flottants dans l‘air encore étouffant, et je l'ai prise dans mes bras.

    Plus tard encore, le silence s’est fait, bercé par le bruit régulier et apaisant de la pluie devenue fine. Très loin, quelques éclairs laissaient encore éclater leurs lumières, tamisées par les nuages plus proches. J’ai pensé que les lumières d’un bombardement devaient ressembler à ça. J'ai pensé aux amants d'Irak, de Tchétchénie ou bien d'ailleurs.

    Le vent s'est refroidi, j’ai remonté les draps sur nos corps nus enlacés.


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  • Le reveil a sonné et ça a été très difficile. Quatre semaines sans réveil, c'est décidemment trop bon, c'est la désintox totale (encore que je ne puisse pas dire que je sois vraiment une intoxiquée du boulot moi). En attendant, j'ai maudit la race humaine qui a inventé le boulot quand on pourrait aussi bien avoir continué à vivre de chasse et de cueillette, d'autant que la bonne vieille période néanderthalienne devait aussi avoir des bons côtés: "Ma nouvelle tunique en peau de bison, tu la préfères courte ou longue ?". Bref, le reveil a sonné, ma tête dans le miroir de la salle de bain était une vraie horreur, ma nouvelle coupe de cheveux n'est pas vraiment une réussite, le soleil m'a flanqué une éruption de petits boutons pile sur le côté de la figure qui n'est pas caché par la coupe destructurée, et j'ai les yeux méchamment gonflés par le manque de sommeil et la crise d'arthose cervicale provoquée par la ballade en vélo d'hier. Et je ne me décide toujours pas à prendre rdv chez mon médecin pour un check-up complet de mon dos et de mon cou…
    Petit déj' plutôt au radar, j'ai failli oublier de mettre l'eau du thé à chauffer. Pourquoi Mais Pourquoi ne suis-je pas de ces gens qui   n'ont besoin que de 3 heures de sommeil par nuit, style Napoléon parait-il. Je me souviens qu'un de mes profs d'histoire au lycée nous avait asséné que les "grands" hommes de l'Histoire, les vainqueurs, les conquérants, étaient des hommes qui ne dormaient que très peu. Je me suis définitivement sentie hors du coup, moi qui ai toujours eu besoin de 8 heures - au minimum - de sommeil quotidien. En une seule phrase, je me suis sentie condamnée au prolétariat le plus humble, le plus obscur, celui qui bossera quarante (non, bientôt cinquante) ans pour gagner son misérable pain rassis quotidien.
    Bref, le petit déj' avalé je suis remonté à la salle de bain pour essayer de me composer une mine la plus acceptable possible en ce jour de reprise. Me laver les cheveux, essayer de me composer une coiffure euh plutôt comment essayer de camoufler cette coupe dont j'ai l'impression qu'elle est franchement horrible ? Dans la glace du salon de coiffure jeudi dernier, ça m'avait paru correct, mais depuis, je focalise sur l'effet destructuré qui me parait immonde. Me passer de l'eau froide sur les yeux pour essayer - en vain - de les faire dégonfler (put*** de cervicales qui contrarient la bonne circulation du système lympathique). Vital : me refaire le vernis des ongles des pieds. Tant pis si j'ai une sale tête, mais hors de question je sorte avec une sale tête ET des ongles des pieds sans vernis. Je tiens beaucoup à la beauté de mes pieds ;-). J'attrape mon appareil auditif et je le remets (ah oui, moche et sourde en plus), je ne l'ai pas mis pdt quatre semaines, sauf un ou deux jours la semaine dernière, histoire de me réhabituer au bruit, vous n'avez pas idée du bruit du monde qui nous entoure.
    Bon, je continue le ravalement de façade, je me maquille tant bien que mal, et je file m'habiller. J'enfile une robe. Horreur, malheur, elle est froissée. Evidemment, je n'ai pas rangé le tas de fringues qui s'entasse sur le fauteuil dans la chambre, et le chat l'a trouvé confortable. Bon, chercher quelle autre robe je vais bien pouvoir me mettre, et changer de robe signifie qu'il faut aussi que je change le schéma mental entier que j'avais élaboré autour de la robe : bijoux, chaussures, veste. Oui j'ai bien dit schéma mental. Ca vous la coupe, hein ? Vous ne pensiez pas qu'une tenue de fille c'est aussi compliqué ! Finalement, j'attrape une autre robe (euh oui, j'ai aussi un ou deux pantalons, une ou deux jupes mais la base essentielle de ma garde-robe c'est LA ROBE). Une toute mignonnette que justement je n'ai pas encore mise, je l'ai trouvée en solde, bon, d'accord elle me grossit un peu, mais elle est vraiment mimi ('zavez vu : la greluche, je sais la faire !). Bref, la robe, les bijoux (devant le miroir, j'hésite : plutôt or ou plutôt argent ? Finalement ce sera or). Evidemment, comme j'ai changé de robe, il faut aussi que je change de sac à main. Donc, transférer mon foutoir d'un sac à l'autre, attraper les chaussures qui vont avec la robe : roses. Oui, j'ai une paire de chaussures roses. Et quand je dis rose, c'est rose. Fuschia, bonbon, pétant quoi. Donc le sac à main est rose aussi. Allez, je mets fin à un suspens que je devine insoutenable : ma robe est blanche, à gros pois noirs, rouges et roses. Si si.
    Je monte (finalement !) dans la voiture, je vérifie que mon badge est toujours à sa place (je ne vois pas pourquoi il n'y serait plus, mais je vérifie quand même). Numéro 1 a eu l'extrème gentillesse de nettoyer de fond en comble, intérieur et extérieur, ma voiture pdt mes vacances (le pauvre, lui n'a pas de vacances cet été), c'est bien agréable d'être dans une voiture propre et sans foutoir. J'apprécie aussi l'absence de monde sur la route, et j'arrive au boulot, je dis bonjour aux quelques collègues présents,  j'allume mon pc, oups j'ai complètement oublié mon mot de passe, il me faut quatre tentatives pour arriver à le retrouver. Et finalement la journée commence, tranquillement quand même : l'avantage de bosser par mail, c'est qu'au retour de congés on peut glandouiller qq heures en prétextant le tri des centaines de mails reçus pdt les congés. Mais à 10 h 30, j'ai l'impression que les congés, c'est déjà loin… Mon collègue préféré me raconte ses vacances, en Italie, ça donne envie. Dans une autre vie, peut-être,… :-(
    A midi, je déjeune à la cafèt - beurk, j'avais complètement oublié l'ordinaire des repas de la cafèt d'entreprise - avec le stagiaire, gonflant à force de lamentations. Damien, ce qu'il faut changer ce n'est pas ta tête, c'est ce qu'il y a dedans…
    Ah ! C'est l'anniversaire de la secrétaire ! 14 h 00, on fête ça autour d'un café et d'une tarte aux fruits…
    Bon, c'est quoi déjà, le prochain film que je vais aller voir… Hein, comment ? Ben ouais, toujours aussi peu motivée pour bosser… Mercredi j'ai rdv pour un entretien pour un poste dans un autre service ; à suivre….


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  •   Afrique du Sud ?
    Forêts de l'Himalaya ?
     Lagon tahitien ?

     
    Barrière de corail ?
     
     
     
     
     
     
    Rien de tout ça, je suis restée dans le Sud-Ouest. Zoo de la Palmyre, aquarium de La Rochelle.
     Plus près, un soir d'orage sur le bassin d'Arcachon,

    une après-midi à vélo jusque dans le Lot et Garonne le long du canal du Midi, 

    et finalement une balade dans les bois dans le Médoc.

     

    Lundi, c'est la reprise.... :-(

     


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  • 13 h 50, numéro 2 ouvre ses volets, à l'étage, s'étire face aux arbres et au ciel, et s'exclame :

    "c'est beau, l'aube !"

     

    ;-)


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  • Les deux passeports étant là, j'ai pu demander l'autorisation ESTA sur le site américain officiel prévu à cet effet. L'autorisation ESTA, c'est un visa simplifié pour les voyages de groupes je crois.

    C'est assez drôle, il faut remplir un formulaire avec nos noms, prénoms, numéros de passeport,... et répondre, par oui ou par non, à un certain nombre de questions dans une rubrique intitulée "Est-ce que ceci vous concerne". Ce sont ces questions qui sont drôles d'ailleurs, voic les meilleures  :

    "Faites-vous usage de stupéfiants ou êtes-vous toxicomane ?" , "Demandez-vous l'admission aux Etats-Unis dans l'intention de vous livrer à des activités criminelles ou immorales ?", "Avez-vous autrefois été impliqué(e), ou êtes-vous maintenant impliqué(e) dans des activités d'espionnage ou de sabotage ; de terrorisme ; de génocide ; ou, entre 1933 et 1945, avez-vous participé, de quelque façon que ce soit, à des persécutions perpétrées au nom de l'Allemagne nazie ou de ses alliés ?"...

    Autrement dit, si je veux embêter mon collègue qui lui aussi doit partir dans le même voyage que moi, il suffit que je lui pique son passeport avant même qu'il ait fait sa demande ESTA, que je me connecte à sa place et que je réponde oui à qq unes de ces questions... Voyons, que vais-je lui attribuer ? une activité immorale ? une toxicomanie régulière ? des goûts pour le terrorisme ? Sachant qu'il est, en ce moment même, aux fêtes de Bayonne, on va dire qu'il y a un peu de tout ça.... Dire qu'il a des liens avec l'Allemagne nazie, vu son âge, ce serait un peu tiré par les cheveux... (pffff en plus il est chauve !)

    Voilà c'était juste la réflexion (pas très intelligente - mais pas plus con quand même que les mecs qui ont pondu ce questionnaire en pensant qu'il y aurait des gens capables de répondre par l'affirmative à une de ces questions*) du jour !

    *heureusement que sur le questionnaire, ils ne demandent pas l'adresse de notre blog ;-))

    Bon, en attendant, autorisations accordées, imprimées, passeports photocopiés, je mets tout ça dans une enveloppe, zou ! j'envoie le tout à l'agence de voyage !


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  •      
    Par lequel je commence ? Alors, vu recemment mais sorti le mois dernier (je l'ai vu lors de sa dernière diffusion sur Bdx je crois), Romaine par Moins 30, avec Sandrine Kiberlain. Une comédie sympa et originale, mais sans prétention, et c'est là justement son défaut. On aurait aimé un peu plus d'ambition, un scénario un peu plus étoffé, notamment concernant les différents personnages que Romaine rencontre dans son périple au Québec, personnages qui auraient pu être bien plus approfondis. Ca aurait pu être une excellente comédie, c'est juste une comédie sympa qui laisse le spectateur sur sa faim. Bien meilleur, le fameux Les Beaux Gosses qui cartonne au box-office depuis sa sortie, succès bien mérité. C'est drôle, très drôle, et on rit bcp avec ces gamins (ils sont tous excellents !), mais aussi avec les profs - et, au passage, saluons Emmanuelle Devos dans un rôle qui prouve que sortie des sempiternels rôles de fille compliquée qu'on lui attribue, elle est capable d'être très rigolote. J'hésitais à aller voir ce film, mais je suis contente de ne pas l'avoir loupé !
    Le film US du moment, c'est Public Enemies, qui réunit Johnny Depp et Marion Cotillard. Bon, et bien celui-là, on peut aussi bien attendre de le voir à la téloche sur Canal+ l'an prochain, ou même sur la 1 l'année suivante. Belle affiche, et ça s'arrête là. Ce n'est pas mauvais, ni même loupé, c'est juste insipide.
     
    Les films "d'ailleurs" à aller voir (décidemment j'adore quand le cinoche m'emmène dans ces ailleurs où je doute de mettre les pieds un jour) : Jaffa, Amerrika et Parque Via.
     
    Jaffa : il s'agit d'un film israelien avec la sublime Ronit Elkabetz. Ronit Elkabetz donc : il y a la superbe, la divine Monica Belluci qui promène sa silhouette sublime de films en films, de revues en revues, de festival en festival, au bras du beau mec qui partage sa vie. Et puis il y a Ronit Elkabetz, quasiment inconnue du grand public, qui magnifie les films dans lesquels elle joue, Ronit Elkabetz, son ventre et ses cuisses de femme mature, et ses yeux et sa chevelure de déesse antique et tragique.
    Bref, Jaffa, ce n'est pas que Ronit Elkabetz, c'est aussi Dana Ivgy. Elles jouaient déja ensemble dans Or, Mon Trésor, et Keren Yedaya les réunit une fois encore pour ce film, qui est bien mais souffre de la comparaison avec ce premier film, Or, qui était d'une rare excellence. J'ai tout de même bcp aimé Jaffa, qui explore les rapports familiaux à la manière d'un huis-clos de tragédie.
     
    Hasard du calendrier, c'est avec un film palestinien que j'ai enchaîné, Amerrika (titre original Amreeka), d'une jeune réalisatrice palestinienne, Cherien Dabis. Excellent film ! Encore une fois, c'est l'occasion de regretter qu'un film aussi bof que Public Enemies fasse la une des médias alors que ce "petit" film passe inaperçu, alors qu'il est d'une rare qualité. Belle réalisation, acteurs époustoufflants, Nisreem Faour (qui interprète le rôle principal) en tête. 
    L'intrigue : Mouna et son fils Fadi débarquent aux USA, fuyant une Israël chaque jour plus dure avec les palestiniens. Mais voilà, ils arrivent au mauvais moment, après les évènements du 11 septembre, et doivent faire face au racisme des américains qui voient, en tout arabe, un musulman terroriste. Pourtant, Mouna et Fadi ne sont pas musulmans, mais chrétiens. "Minority there, minority here", comme l'explique Mouna, savoureusement drôle et optimiste. Tellement drôle et optimiste que forcément, elle finit par attirer les sympathies d'américains qui vont venir à son aide, se souvenant qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres ont aussi été des migrants...
    Le scénario est intelligent, et même si le film donne la pêche, il ne cède pas dans la facilité ni la guimauve. Une très belle réussite pour un premier film ! 
     
    Parque Via : on le sait, le cinéma est en grande forme, au sud du Rio Grande ! C'est avec un plaisir à chaque fois renouvelé que je découvre les films venus de là-bas. Et c'est encore un premier film excellent que celui-ci. Film mexicain d'Enrique Rivero, Parque Via est inspiré de la vie de Nolberto Coria (Beto, dans le film), qui joue d'ailleurs son propre rôle à l'écran. Chaque jour Beto se lève, à la même heure, se lave, se rase, se pèse, déjeune, parcours les couloirs de la grande maison vide qu'il garde et entretient, en attendant la vente de celle-ci. Peut-être s'est-il ennuyé, au début, mais cela fait maintenant longtemps qu'il vit tout seul, répétant à l'infini les mêmes gestes,  dans cette grande maison des années soixante, tellement démodée qu'elle a du mal à se vendre, et finalement il y est très bien, à l'abri du monde qui déverse chaque jour sa violence par l'intermédiaire des journaux télévisés... Mais la maison est finalement vendue... Comment Beto va-t-il pouvoir affronter le retour au monde ?
    Un très beau film, donc, tout en lenteurs maîtrisées, avec un scénario qui sait maintenir le spectateur dans un ennui attentif, et qui surprend par un final imprévu autant qu'original. A noter la magnifique simplicité de Nolberto Coria, vieux monsieur qui fait pour l'occasion ses débuts à l'écran, et dont la prestation est à saluer.
    Un "plus" pour moi également : la maison, un truc bien carré, bien grand, bien compliqué, pièces immenses et innombrables, béton, briques de verres et huisseries métalliques : un pur produit de l'architecture de la fin des années 50 ou début des années soixante (mais je peux me tromper). Une vraie merveille, délicieusement décrépie et admirablement mise en valeur par un jardin paysagé avec sobriété.
     
    Inutile de vous dire que plus ça va, plus je salive à chaque fois que j'ouvre la gazette de l'Utopia, riche de promesses de belles découvertes !
     
    Et à la télé aussi, finalement, il y a des trucs à voir. En l'occurence un bon blockbuster, Outlander Viking, une histoire de monstre et de guerrier venus de l'espace et qui se retrouvent malgré eux en plein village viking. Sympatoche, suspens, effets spéciaux, musique qui va bien, un film bien meilleur que ne le laisse présager son espèce de titre. Comme je l'ai dit, je ne boude jamais mon plaisir devant ce genre de film, dès lors que scénario, réalisation et acteurs tiennent la route.
    Et puis une découverte : Un Monde à Nous, film sorti l'an dernier et dont je n'avais pas entendu parler, ce qui est bien dommage car il est très bon. Dans une petite ville du nord de la France, un homme s'installe dans une maison isolée, seul avec son fils. Est-il, comme il l'explique à son fils, poursuivi par de mystérieux tueurs qui auraient déjà tué sa mère ? Ou est-il simplement un homme aux abois, poursuivi seulement par sa propre conscience après l'accident qui a tué sa femme ? Du père et du fils, lequel des deux protège finalement l'autre ? Edouard Baer, qui interprète le père, est magistral, en homme torturé, usé, à bouts de nerfs, à la fois fort et fragile. Une très bonne production française (F. Balekdjian) comme on aimerait en voir plus souvent sur les écrans français - ou plutôt, qu'on aimerait voir plus souvent reconnue par les média.
     
    Bon, qu'est-ce que je vais voir demain... ? Au fait, il faut que je retourne voir Good Morning England. Le dernier Harry Potter ? je ne sais pas si j'aurais le temps, il y a encore un film israélien qui sort avec... Ronit Elkabetz ! et puis un film argentin qui a l'air bien, et puis, et puis... (et puis Peau d'Ane aussi, mais ça vous le saviez déjà, je ne vais pas vous rechanter la chanson ;-) !)
     

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  • On est déjà le 28 juillet... Quand on est gamin, deux mois de vacances, c'est l'éternité devant soi, je ne connais rien de mieux comme sensation... Voilà ce qui me fait râler, dans le fait de devenir adulte, cette accélération du temps qui passe, et la sensation de cette accéleration qui s'accroit elle-même chaque année... Quand j'étais môme, ce que j'adorais, c'était que ces vacances d'été étaient si longues, qu'à un moment, je finissais par ne plus savoir quel jour on était, comme une sensation de liberté inégalée... Aujourd'hui, même en prenant quatre semaines de congés, j'ai toujours l'échéance de la reprise qui se profile à l'horizon... je sais encore toutefois repousser cette échéance à la lisière de mes pensées, j'ai une grande facilité à déconnecter... et puis j'espère prolonger le tempo estival en août, journées courtes pour aller au cinoche en débauchant, il y a encore bcp de films à voir... Et puis vous savez quoi... Peau d'Ane est programmé à l'Utopia !!! Prenez une jatte, prenez une jatte en bois....


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  • Alors j'en profite pour faire ce que j'aime, à commencer par ne rien faire. Ne rien faire, ça fait du bien aussi, même quand on s'ennuie un peu. L'ennui se nourrit de la chaleur de l'air, des chants des oiseaux, des couleurs des poissons dans le bassin à l'ombre...

    Et puis lire, aller au ciné, faire les dernières soldes, qq balades aussi dans la région, Talmont et son église médiévale en surplomb d'estuaire, la Palmyre et ses animaux... Demain, c'est La Rochelle qui est au programme...

    Il faudrait que je fasse un petit récap' de mes lectures (un petit tour du côté de la Bérésina, avec Rambaud, de Castle Rock et son Bazaar, et puis pas mal d'autres choses aussi), des films vus (en vrac, Jaffa, Amreeka, Parque Via...). Mais j'ai la flemme... et les vacances, ça sert à ça, avant tout : à flemmarder... alors, à la prochaine !  :-D


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  • Un sur deux. Le mien, celui de N°1 n'est pas encore prêt. Mais je suis donc en partie soulagée.

    Il faut donc que je m'attaque au programme ci-dessous... par lequel vais-je commencer ?

     


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  • Le premier m'avait fait une impression épouvantable (résumé des épisodes précédents : je suis très impressionnable) et encore, je ne l'avais pas vu sur grand écran ! J'avais bcp aimé cette atmosphère post-apocalyptique dans laquelle je retrouvais certains de mes cauchemars. Un deuxième épisode m'avait déçu (il faut dire la vérité : lorsqu'on avait vu la bande annonce, on avait vu le film), et pour tout dire, je ne me souviens absolument pas du troisième (il s'appelait comment déjà ?).

    Je n'avais donc pas vraiment prévu d'aller voir ce nouvel opus craignant le réchauffé de ce genre de reprises. Mais N°1 l'ayant vu m'en avait fait un commentaire élogieux (va le voir maman, c'est encore mieux que le tout premier ! ). Un peu court comme critique, mais d'un autre côté j'ai appris à me méfier des pavés dithyrambiques de la gazette de l'Utopia... j'ai donc fait confiance au fiston et me suis pointée hier soir dans un des complexes cinés du coin. Je n'avais pas mis les pieds ds ce genre d'endroit depuis des années, beurk. Du monde, plein de caisses, un videur, une demi-heure de pub (une demi-heure !) avant le film, et les lumières qui se rallument immédiatement après le mot fin, du coup tout le monde se barre, faut même pas espérer voir le générique tranquillote. Et le film en VF, bien sûr.

    Bon, bref, Terminator Renaissance.

    On se souvient de John Connor, on se souvient de Skynet et des terminators, et c'est bien de tous les retrouver, tous en pleine forme, comme de vieux copains. Rien n'a changé, c'est bien tout comme Sarah Connor l'avait prévu, les humains se planquent et les machines les traquent, pour notre plus grand frisson-plaisir. Cette fois-ci, la menace prend une forme différente, celle d'un hybride humain/cyborg, mais les ficelles sont assez fines pour qu'on ne s'aperçoive pas tout de suite, et puis le rythme du film est tel qu'on n'a pas vraiment le temps de penser. Action est le maître mot du film, les plans s'enchainent, les effets spéciaux aussi et c'est très très agréable. J'aime le cinéma d'art et d'essai, mais j'adore les blockbusters qui tiennent leurs promesses, et c'est le cas de ce Terminator Renaissance. A tel point que je me tâte pour aller le revoir tant qu'il est encore à l'écran. A noter qq clins d'oeil sympas au tout premier opus, du "Je reviendrai ", prononcé cette fois-ci par John Connor, à la station essence où Sarah Connor s'arrêtait pour le tout dernier plan du film. Ce nouveau film se situe qq part entre Terminator et Mad Max, avec une ambiance qui rappelle également celle du Fils de L'Homme dans certains plans, et je n'en attendais pas autant, c'est donc une très très agréable surprise.


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  • Rien à dire, il fallait juste que je fasse la photo, qui comble mon goût pour la photo ET l'architecture. La prochaine fois, je la tente en NB.

     


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  • Prise il y a tout juste une heure....

     

    Un visiteur du soir...

    Qui a apprécié les croquettes du chat mises à sa disposition !


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  • Quand un technicien branche une alim' défectueuse et qu'un plomb saute.... on ne bosse plus...

    (mon bureau, un vrai foutoir ! et encore, vous n'en voyez qu'une partie...)


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