• A l'affiche, et à la télé aussi

         
    Par lequel je commence ? Alors, vu recemment mais sorti le mois dernier (je l'ai vu lors de sa dernière diffusion sur Bdx je crois), Romaine par Moins 30, avec Sandrine Kiberlain. Une comédie sympa et originale, mais sans prétention, et c'est là justement son défaut. On aurait aimé un peu plus d'ambition, un scénario un peu plus étoffé, notamment concernant les différents personnages que Romaine rencontre dans son périple au Québec, personnages qui auraient pu être bien plus approfondis. Ca aurait pu être une excellente comédie, c'est juste une comédie sympa qui laisse le spectateur sur sa faim. Bien meilleur, le fameux Les Beaux Gosses qui cartonne au box-office depuis sa sortie, succès bien mérité. C'est drôle, très drôle, et on rit bcp avec ces gamins (ils sont tous excellents !), mais aussi avec les profs - et, au passage, saluons Emmanuelle Devos dans un rôle qui prouve que sortie des sempiternels rôles de fille compliquée qu'on lui attribue, elle est capable d'être très rigolote. J'hésitais à aller voir ce film, mais je suis contente de ne pas l'avoir loupé !
    Le film US du moment, c'est Public Enemies, qui réunit Johnny Depp et Marion Cotillard. Bon, et bien celui-là, on peut aussi bien attendre de le voir à la téloche sur Canal+ l'an prochain, ou même sur la 1 l'année suivante. Belle affiche, et ça s'arrête là. Ce n'est pas mauvais, ni même loupé, c'est juste insipide.
     
    Les films "d'ailleurs" à aller voir (décidemment j'adore quand le cinoche m'emmène dans ces ailleurs où je doute de mettre les pieds un jour) : Jaffa, Amerrika et Parque Via.
     
    Jaffa : il s'agit d'un film israelien avec la sublime Ronit Elkabetz. Ronit Elkabetz donc : il y a la superbe, la divine Monica Belluci qui promène sa silhouette sublime de films en films, de revues en revues, de festival en festival, au bras du beau mec qui partage sa vie. Et puis il y a Ronit Elkabetz, quasiment inconnue du grand public, qui magnifie les films dans lesquels elle joue, Ronit Elkabetz, son ventre et ses cuisses de femme mature, et ses yeux et sa chevelure de déesse antique et tragique.
    Bref, Jaffa, ce n'est pas que Ronit Elkabetz, c'est aussi Dana Ivgy. Elles jouaient déja ensemble dans Or, Mon Trésor, et Keren Yedaya les réunit une fois encore pour ce film, qui est bien mais souffre de la comparaison avec ce premier film, Or, qui était d'une rare excellence. J'ai tout de même bcp aimé Jaffa, qui explore les rapports familiaux à la manière d'un huis-clos de tragédie.
     
    Hasard du calendrier, c'est avec un film palestinien que j'ai enchaîné, Amerrika (titre original Amreeka), d'une jeune réalisatrice palestinienne, Cherien Dabis. Excellent film ! Encore une fois, c'est l'occasion de regretter qu'un film aussi bof que Public Enemies fasse la une des médias alors que ce "petit" film passe inaperçu, alors qu'il est d'une rare qualité. Belle réalisation, acteurs époustoufflants, Nisreem Faour (qui interprète le rôle principal) en tête. 
    L'intrigue : Mouna et son fils Fadi débarquent aux USA, fuyant une Israël chaque jour plus dure avec les palestiniens. Mais voilà, ils arrivent au mauvais moment, après les évènements du 11 septembre, et doivent faire face au racisme des américains qui voient, en tout arabe, un musulman terroriste. Pourtant, Mouna et Fadi ne sont pas musulmans, mais chrétiens. "Minority there, minority here", comme l'explique Mouna, savoureusement drôle et optimiste. Tellement drôle et optimiste que forcément, elle finit par attirer les sympathies d'américains qui vont venir à son aide, se souvenant qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres ont aussi été des migrants...
    Le scénario est intelligent, et même si le film donne la pêche, il ne cède pas dans la facilité ni la guimauve. Une très belle réussite pour un premier film ! 
     
    Parque Via : on le sait, le cinéma est en grande forme, au sud du Rio Grande ! C'est avec un plaisir à chaque fois renouvelé que je découvre les films venus de là-bas. Et c'est encore un premier film excellent que celui-ci. Film mexicain d'Enrique Rivero, Parque Via est inspiré de la vie de Nolberto Coria (Beto, dans le film), qui joue d'ailleurs son propre rôle à l'écran. Chaque jour Beto se lève, à la même heure, se lave, se rase, se pèse, déjeune, parcours les couloirs de la grande maison vide qu'il garde et entretient, en attendant la vente de celle-ci. Peut-être s'est-il ennuyé, au début, mais cela fait maintenant longtemps qu'il vit tout seul, répétant à l'infini les mêmes gestes,  dans cette grande maison des années soixante, tellement démodée qu'elle a du mal à se vendre, et finalement il y est très bien, à l'abri du monde qui déverse chaque jour sa violence par l'intermédiaire des journaux télévisés... Mais la maison est finalement vendue... Comment Beto va-t-il pouvoir affronter le retour au monde ?
    Un très beau film, donc, tout en lenteurs maîtrisées, avec un scénario qui sait maintenir le spectateur dans un ennui attentif, et qui surprend par un final imprévu autant qu'original. A noter la magnifique simplicité de Nolberto Coria, vieux monsieur qui fait pour l'occasion ses débuts à l'écran, et dont la prestation est à saluer.
    Un "plus" pour moi également : la maison, un truc bien carré, bien grand, bien compliqué, pièces immenses et innombrables, béton, briques de verres et huisseries métalliques : un pur produit de l'architecture de la fin des années 50 ou début des années soixante (mais je peux me tromper). Une vraie merveille, délicieusement décrépie et admirablement mise en valeur par un jardin paysagé avec sobriété.
     
    Inutile de vous dire que plus ça va, plus je salive à chaque fois que j'ouvre la gazette de l'Utopia, riche de promesses de belles découvertes !
     
    Et à la télé aussi, finalement, il y a des trucs à voir. En l'occurence un bon blockbuster, Outlander Viking, une histoire de monstre et de guerrier venus de l'espace et qui se retrouvent malgré eux en plein village viking. Sympatoche, suspens, effets spéciaux, musique qui va bien, un film bien meilleur que ne le laisse présager son espèce de titre. Comme je l'ai dit, je ne boude jamais mon plaisir devant ce genre de film, dès lors que scénario, réalisation et acteurs tiennent la route.
    Et puis une découverte : Un Monde à Nous, film sorti l'an dernier et dont je n'avais pas entendu parler, ce qui est bien dommage car il est très bon. Dans une petite ville du nord de la France, un homme s'installe dans une maison isolée, seul avec son fils. Est-il, comme il l'explique à son fils, poursuivi par de mystérieux tueurs qui auraient déjà tué sa mère ? Ou est-il simplement un homme aux abois, poursuivi seulement par sa propre conscience après l'accident qui a tué sa femme ? Du père et du fils, lequel des deux protège finalement l'autre ? Edouard Baer, qui interprète le père, est magistral, en homme torturé, usé, à bouts de nerfs, à la fois fort et fragile. Une très bonne production française (F. Balekdjian) comme on aimerait en voir plus souvent sur les écrans français - ou plutôt, qu'on aimerait voir plus souvent reconnue par les média.
     
    Bon, qu'est-ce que je vais voir demain... ? Au fait, il faut que je retourne voir Good Morning England. Le dernier Harry Potter ? je ne sais pas si j'aurais le temps, il y a encore un film israélien qui sort avec... Ronit Elkabetz ! et puis un film argentin qui a l'air bien, et puis, et puis... (et puis Peau d'Ane aussi, mais ça vous le saviez déjà, je ne vais pas vous rechanter la chanson ;-) !)
     

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