• Trouvé au hasard d'une visite sur un autre blog, un blog dont j'aprécie l'inventivité.

    Les 807


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  • brume

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  • Lundi, je quittais le boulot à 17 heures, une fois n'est pas coutume. J'étais décidée à aller, en suivant, à la salle de sport. Arrivée là-bas, salle comble, ce qui ne m'inspire pas, j'aime y être plutôt tranquille. Alors je suis rentrée chez moi, mais comme j'avais mauvaise conscience et qu'il faisait encore jour, j'ai chaussé mes baskets et suis allée au centre-ville, j'avais deux-trois trucs à y faire.

    Je suis partie non par la route, mais par la coulée verte qui borde la ligne de tram. L'air était frais et piquant, le jour finissait, c'était bien, cela m'a fait du bien de m'aérer. Je suis arrivée au centre ville alors que le jour s'était bien assombri, presque entre chien et loup, les voitures avaient allumés leurs phares. Je suis arrivée par le pôle intermodal. Le pôle intermodal, il s'est construit ces dernières années. Au début, quand la municipalité en a parlé, je ne voyais pas bien de quoi il s'agissait. Et puis le projet a pris forme - et il faut rendre hommage aux édiles qui ont su monter un projet intéressant. Parallèles, les rails du train, du tram, et le couloir des bus. A la nuit tombante, à cent mètres de distance, c'était beau. Un train venait  de s'arrêter, deux rames de tram stationnaient, un bus aussi, chacun ses lumières, et le camaïeu de gris bleuté des différents transports sur le pavement minéral légèrement brillant. La ville a aussi son charme.


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  • coin
     
    Un coin de rue comme un autre, même pire, pas vraiment beau. Au centre, un petit papier collé attire mon attention.
     
    coin2
     
    Sans commentaire....

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  • Passage à vide. Depuis un certain temps. Dans la journée, ça va, au boulot je donne le change, par pudeur, par politesse. C'est le soir, et le matin quand je me lève, que c'est difficile. Je me couche le soir avec de sombres pensées, et je me réveille avec. Rien ne va bien, dans ma vie, argent, boulot, santé, enfants, parents... et avec tout ça je me trimballe une p***** de culpabilité. Je culpabilise sur tout, pour tout. Je m'en veux de ne pas plus vivre mes fils, de ne plus me souvenir de leur enfance, je me demande si j'ai été suffisamment présente, j'en doute. Je m'en veux de ne pas avoir été gentille avec mon ex-mari, d'avoir été désagréable avec mon ex-belle-mère, décédée depuis. Je m'en veux de ne pas aimer mes parents, d'être agressive avec ma mère diminuée par la maladie. Je m'en veux de me plaindre.

    Peut-être que si j'étais deux, ce serait plus facile, plus léger, quelqu'un avec qui parler, échanger, mettre les choses en perspective. Une épaule, hein, ce serait bien, une épaule.

    Alors j'écris sur mon blog.


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  • Mais avant cela, un samedi. J'avais prévu d'aller au cinéma, mais une amie m'a sollicité pour un thé l'après-midi, elle avait des choses à me dire par rapport à son travail, besoin d'échanger nos points de vue. Je pensais aller au ciné ensuite, puis finalement je suis rentrée chez moi et me suis lancée dans un grand ménage à fond de l'appartement. Ranger les décos de Noël, mettre en forme le bouquet que je venais de m'acheter (mon amie et moi sommes passées devant un fleuriste), passer le balai partout et laver par terre. Ca m'a fait du bien, je me voyais mal reprendre le travail avec un appartement "non-impeccable". Surtout qu'au rythme du boulot vont s'ajouter les heures de kiné que m'a prescrit le médecin (l'arthrose est un long feuilleton). Ah, et puis avant le thé avec ma copine, passage par la médiathèque. Prendre de nouveaux cd, dvd, bouquins. Et surtout assister au mini-concert (1 heure tout de même) du Trio Milonga, deux guitares et un violoncelle, trois filles réunies par l'amour du tango. Bien sympa.

    J'ai emprunté 2 dvd à la médiathèque, L'Aurore de Murnau (honte à moi ça fait deux fois que je l'emprunte et je ne prends jamais le temps de le regarder), et un documentaire consacré à Méliès. Documentaire très intéressant. Méliès était un touche à tout génial. D'abord illusionniste (bien que destiné à travailler dans la manufacture familiale de chaussures), il a été intéressé par le cinéma (qui n'était encore à l'époque que de la photographie en mouvement) dès les débuts de celui-ci, car il a de suite compris que cela allait donner lieu à un spectacle bien supérieur aux spectacles existants. Illusionniste, il va découvrir que le cinéma lui permet d'aller bien au-delà des trucages habituels, va réaliser les premiers effets spéciaux et montages de l'histoire du cinéma. Il bricolera lui-même une caméra, concevra un studio, des décors, des scenarii, sera à la fois producteur, réalisateur, monteur, acteur... pour réaliser ce qu'il n'appelle pas des films, mais des fééries. Hélas, le public se lassera de ses fééries et Méliès tombera dans l'oubli, et ses films aussi. La médiathèque a peu de films, mais un fond intéressant de documentaires. Malheureusement je n'en n'ai toujours pas compris le système de classement, ce qui m'oblige à fouiller au petit bonheur la chance. Celui-ci était mis en avant sur une étagère (peut-être en raison du film Hugo Cabret qui remet Méliès sur le devant de la scène ?) c'est ainsi que je l'ai découvert.

    Alors que mon APN ne me quittait pas, cela fait plusieurs mois qu'il reste dans un meuble. Total, je n'ai pas pu faire de photos du Trio Milonga. Et aujourd'hui chez mes parents, pareil. Je me suis servie de l'APN de mon père, mais il faudra que je trouve le temps de les rapatrier sur ma carte mémoire.

    Repas familial, donc. Cadeaux échangés, effervescence, champagne. Chez mes parents, on est encore enfants, figés dans une sorte de minorité éternelle et pesante. Pourtant, le plus jeune de mes frères se tasse déjà, et c'est sa fille, la plus jeune de mes nièces, qui grandit, treize ans aujourd'hui. Ces retrouvailles familiales, c'est à la fois trop court et trop long. Trop courtes, ces quelques heures qui nous permettent de nous retrouver, mais ne nous permettent pas d'échanger véritablement sur ce que nous devenons les uns et les autres. Trop long, ce rassemblement finalement un peu artificiel, toujours sous le poids de l'oeil des parents, que notre brouhaha et notre effervescence fatiguent désormais. Et puis l'absence de ma soeur, aussi. On n'en parle pas. Si je m'efforce de préserver le contact avec elle, je pense que le plus jeune de mes frères n'a plus aucune nouvelles. Je pense qu'il ne sait même pas pourquoi ma soeur s'est éloignée, je pense qu'il n'aura eu que la version forcément partiale de ma mère. Je donnerai cher pour pouvoir me réunir avec mes frères (voire mes frères et ma soeur !) en dehors de mes parents, mais c'est difficilement réalisable, pour une raison très matérielle : mon frère cadet vit à Poitiers, quand il vient, il est hébergé chez mes parents, et notre famille (enfants + petits enfants) est trop nombreuse pour pouvoir se réunir ailleurs que chez mes parents - où la table à trois rallonges ne suffit plus à nous accueillir. Je pense pourtant que cela nous ferait du bien, nous retrouver entre nous, sans mes parents.

    Ma soeur. Justement, c'était son anniversaire aujourd'hui. Alors après être partie de chez mes parents, je suis passée chez elle. Vingt minutes. A-t-elle été contente de me voir ? ou pas ? impossible de le savoir, au-delà de la cordialité affichée. Elle ne m'a pas demandé des nouvelles de mes parents, de mes frères, je ne lui en n'ai pas donné.

    Joies et enfer de la famille. Je pense qu'il y aura matière à discuter, chez le psy, mardi.

    Demain, je reprends le boulot après cette semaine de congés. Cette pause a été bienvenue, même si tout ne m'a pas convenu : je ne me suis pas assez aérée, j'aurais dû essayer d'aller m'oxygéner davantage dans la nature, bois ou plage, et j'ai fui tout moment de repos chez moi, par exemple rester un après-midi à bouquiner sur mon canapé, "à ne rien faire". Peur du néant, angoisse non résolue. L'incapacité d'être seul, le bouquin de Catherine Audiberti acheté il y a qq semaines, m'a vivement intéressée, je me suis retrouvé dans pas mal de choses décrites par cette psychanalyste. Ca ne me donne pas, pour autant, la clé pour résoudre mon problème d'angoisses, dont, paradoxalement, je ne souffre plus depuis ces derniers mois, alors que je vis seule.

    Bref, demain je reprends le boulot. Il faut donc que j'arrête là mes considérations nombrilistes, pour ne pas me coucher trop tard. Demain, le réveil va sonner, Et ça va être dur.


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  • Un aller-retour pour aller déjeuner tous les trois avec mon fils aîné, puis des courses à faire ensemble, et donc l'occasion, comme à chaque fois, d'avoir une conversation à bâtons rompus avec mon cadet. Je m'inquiète toujours autant de son avenir, me demandant où j'ai failli pour que mon fils de 19 ans, intelligent et doué (mais pour quoi finalement ?) ne fasse rien cette année. Et je m'inquiète d'autant plus lorsqu'il m'annonce cet après-midi que de toute façon, il ne sait pas ce qu'il veut faire. Qu'il avait choisi de faire un bac pro commerce par défaut, et qu'il n'a aucune idée du métier qu'il voudrait faire.

    A l'heure où l'on parle d'orientation dès la classe de quatrième, c'est affolant de constater qu'en fait les enfants auraient au contraire besoin de plus de temps et de davantages de moyens pour savoir comment et vers où s'orienter. Car mon fils m'a expliqué qu'une bonne partie de ses camarades, issus de sa classe de terminale, est également dans l'impasse. Certains n'ont pas eu le bac, d'autres l'ont eu mais ne se sont pas inscrits dans des études supérieures, et ne font rien, comme lui. Certes, cela me déculpabilise. Mais ne change rien à mon inquiétude.

    Autre sujet d'inquiétude : "Parfois, je me demande si les autres pensent." ; "J'ai l'impression que mon cerveau travaille tout le temps, et  je ne sais pas si c'est le cas pour les autres." C'est ce qu'il m'a déclaré. Et puis aussi : "Quand on est jeune, on sait que quand on sera grand, on va travailler, et puis on se mariera et on aura des enfants, et puis quand on travaillera, on attendra la retraite ; mais quand on sera à la retraite ? l'étape suivante c'est la mort.". Rien de nouveau  pour moi : ce sont les pensées que j'ai tous les jours. Mais moi, j'ai presque 50 ans. Et lui il n'en n'a pas 20. Est-il possible que je lui ai transmis, dans ses gênes, mes angoisses existentielles ? A 20 ans, je n'avais pas ce genre de choses, de questionnement, en tête. Pour autant, il est d'un naturel plutot gai, mais je suis bien placée pour savoir que l'humour est parfois "la politesse du désespoir" comme a dit je ne sais plus qui. Je l'ai renvoyé à la philosophie, en lui expliquant que d'autres, depuis l'antiquité, s'étaient posés les mêmes questions que lui (faisant un bac pro, il n'a malheureusement pas eu de cours de philo). Je lui ai parlé de L'Etranger, de Camus.

    Il va de soi que je vais le surveiller de près. Et je réalise qu'il faut absolument que je lui transmette tout ce que j'ai appris ces dernières années, par mes lectures, par l'écoute de Michel Onfray, par mes propres questionnements aussi. J'ai encore un rôle à jour auprès de mon fils, et il ne faut pas que je le rate.


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  • les-acacias-10569533khert

    Comme le dit l'affiche pour présenter le film : "Un homme, une femme, un bébé, et 1500 kms". L'acacia est un arbre des forêts tropicales dont la caractéristique est d'avoir de redoutables épines sur le tronc, épines qui sont le fruit de l'évolution, et visent à protéger l'arbre des agressions des plantes parasites. L'acacia, comme une métaphore de l'écorce dont se sont entourés les deux protagonistes du film, face à la rudesse de la vie ? Des troncs d'acacias, c'est aussi ce que transporte Ruben, chauffeur routier. Pour rendre service à son patron, il accepte de prendre à son bord Jacinta, pour l'emmener du Paraguay en Argentine. Quand Jacinta arrive, Ruben découvre un passager supplémentaire : le bébé de Jacinta. Ensemble ils vont parcourir les 1500 kms du voyage.

    Un film court, tout en minimalisme et retenue. De longs plans, aucun décor, si ce n'est le décor naturel des paysages traversés, vus à travers les vitres du camion. Peu de dialogues, pas d'effusions ni de démonstration de sentiments. C'est le spectateur, en fait, qui va construire l'histoire qui se tisse sous ses yeux à partir de regards et de sourires fugaces. Le bébé, Anahi, fille sans père, va faire prendre conscience à Ruben de ce qui manque à sa vie : une femme, un enfant, peut-être.

    A noter : l'intrigue se noue autour du bébé, qui en est le personnage central. Mais comment diable a fait le réalisateur pour arriver un bébé de cinq mois de telle façon qu'on oublie qu'il s'agit  d'un film et non de la réalité ? Sourires, pleurs, endormissements... tout est là, quand il le faut. C'est bluffant autant que magique.

    C'est un film argentin, et c'est comme d'habitude une réussite.


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  • Je commence l'année comme j'ai terminé : fauchée. Le repas de Noël a finalement lieu, dans ma famille, dimanche prochain, et, pour ne pas paraître radin alors que je suis tout simplement fauchée, j'ai outrepassé le budget cadeaux que je m'étais fixée. Je ne dirai pas que j'ai dépensé sans compter, parce qu'au contraire, j'ai compté chaque euro dépensé. On a tout tenté, Madame, mais nous n'avons pu stopper l'hémorragie, et votre porte-monnaie est mort. (je crois avoir écrit que je regarde les premières saisons d'Urgences, en ce moment). Ce n'est pas que je regrette de faire des cadeaux ; ce que je regrette c'est simplement de ne pouvoir les offrir le coeur léger. Je ne regrette pas les cadeaux non plus : quand j'offre qq chose, j'essaie toujours de choisir un cadeau qui convienne à la personne à qui je l'offre, tout en essayant de trouver quelque chose d'original. Cette année, j'offre thés et cafés venus de plusieurs horizons. J'ai plaisanté avec la vendeuse de la brûlerie de café où je suis allée en disant "c'est pour offrir, et j'ai l'impression d'être pendant la guerre !" elle a ri mais elle m'a confirmé que c'est un cadeau plus fréquent qu'on ne le pense. Elle vend aussi du thé, et j'en ai repéré un que je m'offrirai à l'occasion, un thé aux épices indiennes. Je n'aime pas trop les thés aromatisés (quoique je vienne de m'en acheter un à la châtaigne, mais pas aromatisé, avec des vrais de morceaux de châtaigne mélés aux feuilles de thé) mais je trouve qu'un thé aux épices n'est pas un thé aromatisé, c'est un thé... épicé quoi. Je ne trouve pas les mots pour expliquer, le thé aux épices, il faut le goûter pour comprendre.

    La chose pour laquelle je ne regarde pas à la dépense, c'est pour le cinéma. J'achète les places par dix, au Jean-Eustache comme à l'Utopia, ce qui me permet de bénéficier d'un tarif attractif : 4,70 euros la place. Le cinéma est alors un luxe abordable. Je dis luxe parce que pour moi, le cinéma c'est qq chose de fort, de précieux, plus fort même qu'un livre.

    Il y a encore des choses gratuites : si je n'ai pas encore (je me le promets à chaque vacances, et puis finalement je n'ai jamais le temps) été au musée d'Aquitaine, dont l'accès aux collections permanentes est gratuit, j'ai assisté, cet après-midi, à une conférence consacrée à l'architecte bordelais Pierre Lajus. Pierre Lajus, aujourd'hui âgé et retiré des affaires, s'est consacré, durant les années 70 à l'habitat individuel, alors que la tendance était plutôt à l'habitat collectif. Sa réalisation emblématique est la maison "Girolle", une maison conçue sur deux principes : le premier la réalisation rapide et à prix abordable, le second l'ouverture de la maison sur l'extérieur. En effet, ses premières maisons ont été concues plus particulièrement sur le bassin d'arcachon et ses pinèdes, et la caractéristique des Girolles est d'avoir une façade plein sud entièrement vitrée. Pour concevoir une maison à un prix abordable, Lajus a adopté le principe de conception en modules, préfabriqués, et construits en série. La conférence était d'autant plus intéressante que Pierre Lajus lui-même était présent.

    Avec mon fils cadet, je vais rejoindre mon fils aîné à son travail, demain midi, pour déjeuner avec lui dans un petit restaurant à côté de l'atelier où il travaille. Ensuite, je traîne mon cadet au salon de l'étudiant à Bordeaux. Il a enfin ouvert ses cours du CNED... aujourd'hui, mais ce n'est pas une solution perenne pour quelqu'un d'aussi procrastinateur que lui, je veux dont qu'il réintègre le circuit étudiant l'an prochain - mais y parviendra-t-il en ayant décroché un an complet ?

    D'un an l'autre, je commence l'année avec les mêmes soucis que ceux avec lesquels j'ai terminé l'an dernier. Ce n'est pas une date sur le calendrier, le passage d'un 31 à un 1er, d'un 11  à un 12, qui change quoi que ce soit. Mais mon horoscope m'annonce que je devrais équilibrer mon budget cette année - je ne demande qu'à le croire, si seulement  j'échappe au plan social qui s'annonce. Soyons optimiste !


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  • J'avais été éblouie par Shotgun Stories, le premier film de Jeff Nichols, il y trois ans, je crois. C'était un film beau et intelligent, qui m'a beaucoup impressionnée par la dimension tragique qu'il atteignait. J'étais donc contente d'apprendre la sortie de son deuxième film, Take Shelter, avec de nouveau Michael Shannon dans le rôle principal. Je suis sortie de ce Take Shelter plutôt déboussolée.

    take-shelter-movie-posterL'intrigue : Curtis LaForche, est un américain de classe moyenne, avec femme, enfant et chien, vivant dans la campagne nord-américaine. Curtis souffre soudainement de cauchemars apocalyptiques particulièrement réalistes. Son mal être et son obstination à vouloir aménager un abri anti-tornade dans son jardin vont mettre en péril son couple et son travail. Ses rêves sont-ils prophétiques, ou, comme sa mère, développe-t-il une schizophrénie paranoïde ?

    Ce film est particulièrement prenant, et met le spectateur dans un état de tension permanente, tout en brouillant les pistes avec habileté. Rien à voir, donc,  avec le précédent opus de Nichols, j'ai plutôt pensé à Night M. Shyalaman à plusieurs reprises, mais en mieux. Nichols joue à brouiller les pistes, comme je viens de le dire, et amène le spectateur à se demander tour à tour s'il regarde un film fantastique, un film catastrophe ou un thriller psychologique. Et à la fin... eh bien il s'avère que c'est tout cela à la fois, et c'est très fort (autant qu'effrayant). J'ai particulièrement aimé la dimension psychologique, quand le personnage joué par Michael Shannon s'interroge sur son état mental - et le spectateur avec lui.

    C'est un peu tôt (!) pour affirmer comme certains que c'est LE film de l'année, mais il est certain que l'année démarre fort et bien, avec un tel film !


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  • hugo cabret

      Clap de fin pour l'année 2011, sur le dernier  film de Scorsese, Hugo Cabret. Séance de 18 h 00 samedi, avant mon repas de Saint Sylvestre. Je me suis ennuyée pendant deux heures, pire, j'ai eu horreur : un, du gamin qui interprète Hugo Cabret (et qu'on voit donc toute la durée du film), deux, du manque de vraisemblance de certains décors. L'invention n'est pas le mensonge, comme l'ont si bien écrit Daniel Pennac et Stephen King. Seul intérêt du film : l'hommage de Scorsese à Georges Méliès, et là par contre, c'est très réussi, j'ai adoré la reconstitution du tournage des films de Méliès. Un quart d'heure d'intérêt sur un film de deux heures... ouais. Je me suis consolée en regardant, plus tard dans la soirée, Les Aristochats (que je n'avais jamais vu) sur ma télé (joie du téléchargement).

    J'ai commencé l'année 2012 avec une comédie gay et juive, ou juive et gay, comme on veut. 766917-l-affiche-du-film-let-my-people-go-637x0-2Let my people Go.
     Il m'arrive assez régulièrement, lorsque je dévore la gazette de l'Utopia juste sortie des presses, de sélectionner des films mais d'en oublier l'intrigue. Une fois, je suis même arrivée à la caisse en ayant carrément oublié le titre du film ! Je découvre alors totalement le film, c'est une expérience originale. Hier, dans la file d'attente, il y avait plein de monsieurs d'un certain âge, en couple. Je me suis dit "tiens, je ne me souvenais pas avoir sélectionné un film gay", et j'ai craint m'être carrément trompée de film. Mais non, au final c'est bien le film que je voulais voir. Let my people go, c'est l'histoire d'un jeune français-gay-juif vivant une grande histoire d'amour avec un jeune finlandais goy. Les premières scènes qui se passent en Finlande semblent tirées des photos/chromos de Pierre et Gilles, c'est très drôle, réussi, et de circonstance. Rupture amoureuse, et voilà notre petit français de retour à Paris au sein d'une famille haute en couleur et agitée. Quelques scènes hilarantes, en particulier quand Ruben se fait draguer par un notaire interprété par Jean-Luc Bideau, notaire lubrique en plein coming-out. Carmen Maura est délicieuse en mère juive attachée aux traditions, mais également au bonheur de son fils. Bref, un bon moment.

    Le Jean-Eustache, de son côté, propose à chaque nouvelle programmation des séances "ultimo". Il s'agit d'une reprogrammation de films qui ont eu un certain succès, quelques semaines après leur arrêt de programmation. Une séance rattrapage, en quelque sorte. J'ai souvent trouvé ça pratique, me permettant ainsi de voir des films que j'avais loupé lors de leur sortie. En l'occurence ce soir j'ai ainsi pu voir Polisse. Et je ne l'ai pas regretté, au contraire, j'aurais regretté de l'avoir loupé.

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    Polisse, on en a beaucoup parlé lors de sa sortie, d'une part en raison de son sujet (immersion dans l'univers de la brigade des mineurs) et d'autre part en raison de la distribution (une belle brochette d'acteurs/actrices), avec entre autre Joey Starr. La première demie-heure est percutante, on plonge directement et sans reprendre son souffle dans le monde glauque de tout ce qui peut arriver aux enfants, viols, incestes, maltraitance. C'est dur, parfois très dur. On se demande si le film (qui dure deux heures) va continuer ainsi, comme une accumulation de constats de ce que peut être la réalité, mais petit à petit une histoire émerge et tisse un fil. On suit alors le quotidien d'une équipe de la brigade des mineurs, un peu comme un reportage télé. Le film, inspiré de faits réels, est donc assez effrayant et on se doute bien, comme le montre le film, que les flics qui sont immergés là-dedans n'en sortent pas indemnes. Côté acteurs j'ai pris plaisir à retrouver deux actrices que j'aime beaucoup, Marina Foïs et Karin Viard, mises en situation d'affrontement dans le film, quand à Joey Starr il crève l'écran, c'est une révélation, je le sens bien parti pour le César du meilleur acteur masculin. Lors de la sortie du film, j'avais zappé par hasard sur la critique du film sur France Inter. Un des intervenants disait qu'il s'agissait d'un film particulièrement réussi "dont le seul défaut, c'est Maïwenn", Maïwenn réalisant le film et jouant également un des rôles féminins. Je trouve la critique injuste. La réalisation est bonne (mis à part un ou deux loupé au montage), propre, quand au rôle qu'elle interprète, il n'est pas si incongru qu'il parait au premier abord et la romance avec le personnage joué par Joey Starr amène un peu d'oxygène bienvenue dans un film qui serait sans cela bien trop étouffant tellement ce qu'il montre est dur. Bref, un film comme j'aimerais en voir plus souvent.

    Je suis en vacances cette semaine, j'en profite pour faire le plein de cinéma, il y a longtemps que cela ne m'était pas arrivé, et cela me fait beaucoup de bien.

    sin-city

    En DVD j'ai découvert avant-hier soir Sin City, film à l'esthétisme très étudié et très original, inspiré du roman/BD de Frank Miller. Une pléiade d'acteurs (entre autres Bruce Willis et Mickey Rourke) pour un film inclassable, qui m'a fait l'effet d'une grande claque visuelle ; j'aime beaucoup quand le cinéma se transcende lui-même.

     


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