• Un dimanche en famille

    Mais avant cela, un samedi. J'avais prévu d'aller au cinéma, mais une amie m'a sollicité pour un thé l'après-midi, elle avait des choses à me dire par rapport à son travail, besoin d'échanger nos points de vue. Je pensais aller au ciné ensuite, puis finalement je suis rentrée chez moi et me suis lancée dans un grand ménage à fond de l'appartement. Ranger les décos de Noël, mettre en forme le bouquet que je venais de m'acheter (mon amie et moi sommes passées devant un fleuriste), passer le balai partout et laver par terre. Ca m'a fait du bien, je me voyais mal reprendre le travail avec un appartement "non-impeccable". Surtout qu'au rythme du boulot vont s'ajouter les heures de kiné que m'a prescrit le médecin (l'arthrose est un long feuilleton). Ah, et puis avant le thé avec ma copine, passage par la médiathèque. Prendre de nouveaux cd, dvd, bouquins. Et surtout assister au mini-concert (1 heure tout de même) du Trio Milonga, deux guitares et un violoncelle, trois filles réunies par l'amour du tango. Bien sympa.

    J'ai emprunté 2 dvd à la médiathèque, L'Aurore de Murnau (honte à moi ça fait deux fois que je l'emprunte et je ne prends jamais le temps de le regarder), et un documentaire consacré à Méliès. Documentaire très intéressant. Méliès était un touche à tout génial. D'abord illusionniste (bien que destiné à travailler dans la manufacture familiale de chaussures), il a été intéressé par le cinéma (qui n'était encore à l'époque que de la photographie en mouvement) dès les débuts de celui-ci, car il a de suite compris que cela allait donner lieu à un spectacle bien supérieur aux spectacles existants. Illusionniste, il va découvrir que le cinéma lui permet d'aller bien au-delà des trucages habituels, va réaliser les premiers effets spéciaux et montages de l'histoire du cinéma. Il bricolera lui-même une caméra, concevra un studio, des décors, des scenarii, sera à la fois producteur, réalisateur, monteur, acteur... pour réaliser ce qu'il n'appelle pas des films, mais des fééries. Hélas, le public se lassera de ses fééries et Méliès tombera dans l'oubli, et ses films aussi. La médiathèque a peu de films, mais un fond intéressant de documentaires. Malheureusement je n'en n'ai toujours pas compris le système de classement, ce qui m'oblige à fouiller au petit bonheur la chance. Celui-ci était mis en avant sur une étagère (peut-être en raison du film Hugo Cabret qui remet Méliès sur le devant de la scène ?) c'est ainsi que je l'ai découvert.

    Alors que mon APN ne me quittait pas, cela fait plusieurs mois qu'il reste dans un meuble. Total, je n'ai pas pu faire de photos du Trio Milonga. Et aujourd'hui chez mes parents, pareil. Je me suis servie de l'APN de mon père, mais il faudra que je trouve le temps de les rapatrier sur ma carte mémoire.

    Repas familial, donc. Cadeaux échangés, effervescence, champagne. Chez mes parents, on est encore enfants, figés dans une sorte de minorité éternelle et pesante. Pourtant, le plus jeune de mes frères se tasse déjà, et c'est sa fille, la plus jeune de mes nièces, qui grandit, treize ans aujourd'hui. Ces retrouvailles familiales, c'est à la fois trop court et trop long. Trop courtes, ces quelques heures qui nous permettent de nous retrouver, mais ne nous permettent pas d'échanger véritablement sur ce que nous devenons les uns et les autres. Trop long, ce rassemblement finalement un peu artificiel, toujours sous le poids de l'oeil des parents, que notre brouhaha et notre effervescence fatiguent désormais. Et puis l'absence de ma soeur, aussi. On n'en parle pas. Si je m'efforce de préserver le contact avec elle, je pense que le plus jeune de mes frères n'a plus aucune nouvelles. Je pense qu'il ne sait même pas pourquoi ma soeur s'est éloignée, je pense qu'il n'aura eu que la version forcément partiale de ma mère. Je donnerai cher pour pouvoir me réunir avec mes frères (voire mes frères et ma soeur !) en dehors de mes parents, mais c'est difficilement réalisable, pour une raison très matérielle : mon frère cadet vit à Poitiers, quand il vient, il est hébergé chez mes parents, et notre famille (enfants + petits enfants) est trop nombreuse pour pouvoir se réunir ailleurs que chez mes parents - où la table à trois rallonges ne suffit plus à nous accueillir. Je pense pourtant que cela nous ferait du bien, nous retrouver entre nous, sans mes parents.

    Ma soeur. Justement, c'était son anniversaire aujourd'hui. Alors après être partie de chez mes parents, je suis passée chez elle. Vingt minutes. A-t-elle été contente de me voir ? ou pas ? impossible de le savoir, au-delà de la cordialité affichée. Elle ne m'a pas demandé des nouvelles de mes parents, de mes frères, je ne lui en n'ai pas donné.

    Joies et enfer de la famille. Je pense qu'il y aura matière à discuter, chez le psy, mardi.

    Demain, je reprends le boulot après cette semaine de congés. Cette pause a été bienvenue, même si tout ne m'a pas convenu : je ne me suis pas assez aérée, j'aurais dû essayer d'aller m'oxygéner davantage dans la nature, bois ou plage, et j'ai fui tout moment de repos chez moi, par exemple rester un après-midi à bouquiner sur mon canapé, "à ne rien faire". Peur du néant, angoisse non résolue. L'incapacité d'être seul, le bouquin de Catherine Audiberti acheté il y a qq semaines, m'a vivement intéressée, je me suis retrouvé dans pas mal de choses décrites par cette psychanalyste. Ca ne me donne pas, pour autant, la clé pour résoudre mon problème d'angoisses, dont, paradoxalement, je ne souffre plus depuis ces derniers mois, alors que je vis seule.

    Bref, demain je reprends le boulot. Il faut donc que j'arrête là mes considérations nombrilistes, pour ne pas me coucher trop tard. Demain, le réveil va sonner, Et ça va être dur.


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