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    Une bonne moisson, certes, mais pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être, maintenant que j'habite à 100 mètres du cinéma !

    Alors, rapidement :


    - Tamara Drewe, on peut s'en passer. Qualifié, sur le site du ciné, de "comédie bucolique british". A mon avis, c'est le bucolique qui gâche le truc. Je n'ai pas vraiment accroché sur un film qui, en dépit d'éléments excellents (les personnages sont délicieusement caricaturaux) m'a paru mou. Pire, je n'ai pas compris si Frears voulait expliquer/prouver/démontrer quoi que ce soit... 

    - Les Petits Ruisseaux : quand on ose montrer enfin le désir, la sexualité, mais aussi la maladie, au quatrième âge, et qu'on le fait bien, ça peut donner ce résultat là : un excellent film qui donne la pêche sans occulter tristesse et réalité. Il y avait longtemps qu'un film français ne m'avait pas autant réjoui. Accessoirement, compte-tenu de certains éléments personnels, je ne l'ai pas non plus regardé d'un oeil neutre, et l'ai d'autant plus apprécié. A mon avis, au palmarès des prochains César, d'autant que réalisation, photographie, acteurs... tout était impeccable !.

    - The Housemaid : remake d'un autre film que je n'ai pas vu. Film-surprise, c'est à dire qu'on arrive dans la salle sans savoir ce qu'on va voir, sauf qu'il s'agit d'un film en avant-première. La lumière s'éteint, le film commence, et on le découvre... Je n'avais jamais osé tenter l'expérience, mais j'ai apprécié, et me suis inscrite pour la prochaine avant-première surprise, à la fin du mois. Pour ce film-ci, l'expérience était vraiment désorientante, on comprenait rapidement qu'il s'agissait d'un film asiatique, mais il fallait un certain temps pour arriver à comprendre que l'action se déroulait en Corée du Sud. Bref, un bon thriller, dont l'action se situe dans une famille richissime coréenne. J'ai été impressionnée par la réalité du luxe qui se dégageait de ce film, impression assez étrange.

    - Retour en Europe pour Le Premier qui l'a dit, comédie italienne très réussie, sur le thème de l'homosexualité et des conséquences du coming-out du fils aîné d'une famille d'industriels italiens, attachés à une certaine tradition machiste. Et le problème est surtout qu'en faisant son coming-out, il a coupé l'herbe sous le pied à son cadet, qui, du coup, n'ose plus rien dire, d'autant qu'il se surprend à trouver du charme à une jeune femme de son entourage... une très bonne comédie, donc, que je recommande si on a besoin de bons éclats de rire !

    - Les Rêves dansants, dans les pas de Pina Bausch. Un très beau documentaire. En 2008, la chorégraphe allemande décide de monter une nouvelle fois son spectacle Kontakthof, non pas avec des danseurs expérimentés, mais avec des adolescents d'un lycée allemand. Nous suivons donc, au travers de ce documentaire, cette expérience. C'est très émouvant, car les adolescents sont toujours bien plus pudiques qu'on ne le croie, or ce spectacle met en scène les rapports humains, et les rapports amoureux en particulier. Une belle réussite, mais un grand regret : le spectacle final ne fait l'objet que de quelques images, beaucoup trop courtes, et c'est donc frustrant.

    - A cinq heures de Paris : une comédie douce-amère, israelienne. Pour une fois, le cinéma israélien s'ouvre sur l'universalité des sentiments humains, ça change agréablement de l'espèce d'égocentrisme dont il fait trop souvent preuve. Bon, l'actrice principale ne vaut pas Ronit Elkabetz (rhaaaa ! Ronitz Elkabtez ! mon idole, Belluci peut aller se rhabiller), mais elle joue tout de même bien, et l'acteur principal interprète avec bcp de finesse le rôle d'un homme tiraillé entre ses sentiments et sa timidité. Pas vraiment de happy-end, j'aurais bien aimé pourtant, en tout cas le film est bien.

    - j'ai gardé le meilleur pour la fin : En el secreto de sus Ojos / Dans ses yeux. Le cinéma sud-américain est en grande forme, ce film là le prouve encore mieux que les autres !  Un film qui mêle avec maestria intrigue policière et intrigue sentimentale, se déroulant à la fois dans les années 70 (et l'on a donc également la présence significative d'un contexte historique qui pèse dans l'intrigue policière) et à notre époque. Un très beau film, dense, parfois violent (j'avais parlé il y a qq semaines d'une scène de viol qui m'avait dérangée) mais dont je suis sortie bouleversée. Et, comme souvent, en râlant de voir ce genre de film sortir dans la quasi indifférence des médias et du public, parce que n'étant ni français ni anglo-saxon, et zut !


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  • Sinon, mis à part le perturbant El Secreto de sus Ojos, la "bonne nouvelle du jour" d'hier en arrivant au cinoche, ça aurait pu être que l'an prochain, le ciné situé à...100 mètres (100 mètres !!!) de The Studio met en place une Université populaire du Cinéma, 30 cours suivi de 30 films, de "l'histoire du cinéma" au "cinéma raconte l'Histoire" en passant par l"es mouvements esthétiques du cinéma", of course... Et tout ça pour : 10 euros d'inscription annuelle, et 3 euros pour chaque film programmé en suivant le cours. Que demande le peuple cinéphile ?  (rhaaa je sens les parisiens envieux sur ce coup !)

    J'ai quand même eu du mal à sauter en l'air, parce que la programmation annoncée est plutôt "bâteau". Autant en Emporte le Vent, Pierrot le Fou, Nanouk l'Esquimau... N'empêche, j'ai pris le bulletin d'inscription, et dès que mon changement d'adresse sera fait, je le dépose !


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  • J'avais lu Shutter Island, de Dennis Lehane (Rivages Noirs), il y a déjà pas mal d'années, et  j'en gardais un bon souvenir (bien meilleur, en tout cas, que Mystic River), celui d'un livre qui nous raconte une histoire qui, une fois arrivé au bout du bouquin, se révèle être tt à fait différente. Une deuxième lecture, cet été, me laissait plus que perplexe sur une possible adaptation écran, en raison, en particulier, des nombreuses scènes oniriques, et porteuses de sens, présentes dans le bouquin, et qui me semblaient impossibles à transposer à l'écran. Cela n'a pour autant pas décourager Martin Scorcese, et il faut bien admettre qu'il a eu raison, et que le film est à la hauteur du bouquin, u ne fois n'est pas coutume. Que dire, alors, de la prestation de Di Caprio ? Il est parfait, comme d'habitude, même si j'ai préféré sa prestation dans Aviator, ou, mieux encore, dans Les Noces Rebelles. Mais je me lasse de le voir systématiquement dans des rôles dramatiques, et j'aimerai bien qu'un réalisateur lui offre enfin un rôle plus léger.
     
    Adèle Blanc Sec. Ah, Adèle. Je vais être honnête : j'ai lu les BD il y a pas mal d'années, je me souviens les avoir particulièrement aimées, notamment pour la qualité des dessins et la mise en scène du Paris d'autrefois. Mais pour ce qui est des histoires, je ne m'en souviens plus ! Une chose est sûre : après avoir vu le film, je vous conseillerai plutôt les BD, et pas le film ! D'accord, les momies sont très drôles, les scènes au muséum d'Histoire Naturelle (tiens, une idée de ballade.......) et la reconstitution de la grande galerie du Louvre sont très bien aussi. Allez, j'irai jsq à saluer la belle qualité de l'image. Mais voilà : c'est tout. Les personnages sont trop excessifs, de même que les maquillages, les effets spéciaux sont parfois à la limite du mauvais et Louise Bourgoin fait du Louise Bourgoin, pas du Adèle Blanc Sec. Dommage. J'ai eu la désagréable impression de voir un film de la trilogie de La Momie, version française, et un cran au-dessous malheureusement. Je n'ai pas pour autant passé un mauvais moment, ça m'a juste un peu agacée car je pense qu'il n' aurait pas fallu grand chose (un meilleur casting, pour commencer ! un autre réalisateur, aussi, je n'aime pas spécialement Besson, mis à part Le Cinquième Element, je déteste carrément Nikita,  en tête du palmarès des plus mauvais films que j'ai vu) pour que le film soit à la hauteur des meilleurs blockbusters américains. 




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    Entre le nouveau quartier qui jouxte la (très très moche) bibliothèque François Mitterand et le village de Bercy, il y a un pont (honte à moi, je n'en connais pas le nom) sur lequel mon regard a été attiré par ces stickers. Phrase étrange, autant que le livre dont elle est extraite, Avec les Moines-Soldats. Il ne s'agit pas d'un roman, il s'agit d'"entrevoutes", terme architectural repris par Lutz Bassmann pour qualifier son écrit à la structure en clefs et miroirs. Etrange vous disais-je... Etrange aussi, le mouvement littéraire auquel Lutz Bassmann est rattaché, ce post-exotisme dont le créateur est Antoine Volodine, dont Lutz Bassmann ne serait peut-être qu'un avatar, en dépit d'une biographie aux airs on ne peut plus authentiques...
     
    Avec les Moines-Soldats est un livre à découvrir, par curiosité, l'intérêt viendra ensuite. Univers onirique, sombre, déroutant qui mélange fantastique, poésie, politique, le tout dans une ambiance post-apocalyptique : surtout ne pas se fier aux allures sympathiques de l'expression "Post-exotisme"!... Mais le meilleur de Lutz Bassmann est certainement dans ses magnifiques Haïkus de Prison, dans lequel  l'auteur (qui qu'il soit réellement) décrit un univers concentrationnaire. Où, quand ? là n'est pas la question tant le sujet est malheureusement universel. Tout l'interêt de l'ouvrage réside dans l'utilisation (et la maîtrise !) du haïku, habituellement plus connu pour célébrer la beauté triste d'un vol d'oies dans un ciel d'automne, et  dont l'utilisation, ici, pour évoquer barbelés, matons et déportation, accentue l'inhumanité du récit.

    Le site officiel de Lutz Bassmann est ici. Il propose, entre autres, une lecture (via youtube) de quelques uns de ses Haïkus.
     
    Bon voyage dans un univers très particulier...
     
     
     
     

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  • L'homosexuel ou le guerrier sauvage ? Les deux films de la semaine étaient deux films mettant en vedette deux hommes d'un genre totalement différent, mais tous deux assez émoustillants ais-je trouvé.

    A Single Man, de Tom Ford est un beau film, très esthétique. George, universitaire anglais vivant à Los Angeles, ne se remet pas de la mort accidentelle de son ami, survenue un an plus tard. Il se réveille un matin avec l'intention d'en finir avec la vie, et va vivre cette journée avec une intensité toute particulière.

    Colin Firth et Julianne Moore se révèlent impeccables de grâce et de  légereté dans un film pourtant particulièrement triste. Tom Ford nous replonge avec talent dans l'ambiance des USA en 1962, et en voyant ce film j'ai pensé à  Ice Storm, de Ang Lee, que j'avais bcp aimé (bien que Ice Storm se situe à l'époque du Watergate, c'est à dire un peu plus tard). J'ai particulièrement aimé la façon dont Ford parvient à faire partager la souffrance de George, sans pour autant jamais verser dans le pathos larmoyant. George, tout en vivant l'instant présent, est tout entier tourné vers son passé, n'a plus l'énergie pour se tourner vers un  possible futur, et Colin Firth, en dépit d'un aspect rigide, sait parfaitement laisser transparaître le désespoir du personnage.

     

    Que dire du Guerrier Silencieux, (Walhala Rising) de Nicolas Winding Refn ? Qu'il suscite des critiques très contrastées, entre incompréhension et enthousiasme. Sur une lande désolée, un homme est dans une cage, enchainé, couvert de tatouages et de cicatrices, borgne. Des hommes le sortent, avec précaution, de sa cage, un enfant lui peint des symboles sur le corps avec de la boue, puis il est de nouveau enchaîné, toujours par le cou, à un poteau en plein air. Qui est-il, d'où vient-il ? cela ne sera jamais dit. On comprend vite qu'il est la propriété d'un homme, qui se sert de lui comme d'un chien féroce, pour des combats, occasions de paris. On devine qu'on est dans un pays nordique, dans des temps anciens. Mais le destin va amener cet homme sur la route de soldats chrétiens, cherchant à rejoindre la Terre Promise. En fait de terre promise, ils trouveront l'amérique du nord...

    Sur ce même scénario, d'autres auraient joué la surenchère, des hordes de païens affrontant les premiers croisés, auraient convoqués tempêtes et effets spéciaux, etc. Rien de tel de la part de Nicolas Winding Refn. Le film est minimaliste, et le spectateur a vite l'impression de participer à une expérience cinématographique dont il est partie prenante, plutôt que d'assister passivement à un énième film d'action. Cela peut donc dérouter, voire déranger. Personnellement j'ai beaucoup apprécié, et même aimé, même si je n'ai pas adhéré à tous les choix du réalisateur. Le reproche principal que je fait à Winding Refn est plutôt lié au scénario lui-même, il me semble qu'il a voulu courir trop de lièvres à la fois, explorer trop de directions, dont certaines hors de propos (à un moment on se demande si la dimension fantastique que prend le film est réellement voulue par le réalisateur), ou mal exploitées (l'épisode maritime frôle parfois le ridicule).  Il n'en demeure pas moins que Winding Refn fait des choix audacieux. Les scènes de combats sont d'une violence extrème, à la limite du supportable (mmmmhhhh la belle scène d'éviscération à mains nues!), mais le caractère excessif en est contrebalancé par la rapidité de la scène d'une part, par les filtres utilisés pdt une bonne partie du film d'autre part. Autre choix intéressant, le minimalisme des décors : la place est laissée à la beauté des décors naturels, en l'occurence la lande écossaise, aride, ou les forêts nordiques aux fougères luxuriantes, sur fond de fjords étincelants de lumière froide. Enfin, il fallait oser choisir, pour interpréter les indiens, des acteurs... tibétains. Choix audacieux mais réussi, puisqu'il consolide, dans ses derniers plans, la sensation éprouvée tout au long du film, celle d'une plongée vertigineuse dans les temps reculés de l'histoire humaine...

    (ah oui, j'oubliais : mention spéciale pour l'acteur Mads Mikkelsen. Borgne, muet, couturé de cicatrices, couvert de boue, il parvient à rester diantrement sexuellement attirant...)   

     

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