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    ...puisque j'ai loupé plus de films que je n'en n'ai vu, et, surtout, des films que je voulais absolument voir. Je ne vais pas me lamenter, ça ne sert à rien, autant me consoler en me disant qu'au moins, je ne regrette pas les quelques uns que j'ai tout de même pu voir, car ils étaient très bien. J'ai quand même profité du voyage retour NY/Paris pour visionner  Good Morning England (à défaut d'aller le revoir une fois encore au ciné), et constater que la version française est une horreur. Décidemment, rien ne vaudra jamais la VO (sauf pour les films de Woody Allen, trop bavards).

    En vrac : Pierre et Le Loup, très très belle adaptation, visuellement parlant, de l'oeuvre de  Prokoviev. Je devais avoir quatre ans (maxi) quand ma mère en a acheté le 33 T (il faudrait que je vérifie, il se pourrait que ce soit un 78 T !), probablement récité par un acteur de l'époque célèbre. Qu'est-ce que j'ai pu trembler en écoutant cette histoire ! Et, à priori, je ne l'avais pas entendu depuis quelques décennies. J'étais donc très contente de voir cette animation qui, je le répète, est absolument magnifique. Par contre, je regrette certains partis pris de la réalisatrice, en particulier le fait qu'elle est changé la fin, ce qui, à mon sens, est injustifiable.
    Ensuite Les Joies de la Famille : comédie suédoise assez légère, qui aborde le thème de l'homoparentalité et de l'adoption. Dans un décor de rêve, le réalisateur écorche gentiment mais fermement la société suédoise bien-pensante, et nous présente un beau portrait de mecs qui doivent faire face à l'arrivée d'un ado, rebelle qui plus est, alors qu'ils avaient préparé une belle chambre de bébé... Sympa donc, rien de transcendant tout de même mais un bon moment de cinéma. Vu quelques semaines après Tu n'aimeras Point, ce film israélien qui évoquait une relation homosexuelle dans le milieu juif orthodoxe, j'ai trouvé intéressant le contraste entre les deux films.

    A Propos d'Elly est un film iranien qui m'a beaucoup plu. De jeunes couples iraniens décident de passer un week-end ensemble, et louent une villa en bord de mer. Une des jeunes femmes a invité l'institutrice de son fils à se joindre à eux, car elle aimerait bien lui faire rencontrer un de ses amis, qui se retrouve célibataire. Chants, pique-niques, l'ambiance est festive. Malheureusement, le week-end tourne au drame lorsqu'Elly disparait...  Le thème n'est pas la disparition d'Elly, bien qu'on le pense un bon moment, habitués que nous sommes au cinéma occidental. Il s'agit d'un film iranien, et le film va en fait aborder le thème des relations hommes/femmes, dans une société musulmane. Si on l'oublie pendant tout le début du film, dès que le drame survient le spectateur se trouve plongé dans un monde inconnu pour lui, et que ce film lui permet de découvrir.
    Mary and Max : après Le Sens de la Vie pour 9.99 $, vu il y a quelques mois, et que cette animation n'est pas sans rappeler par son aspect un peu sombre, je prends goût aux animations pour un public non enfantin. Cette histoire d'amitié épistolaire entre une jeune australienne et un vieil américain atteint du syndrome d'Asperger (une forme d'autisme) n'est certes pas drôle, mais on suit le film avec un intérêt croissant. J'apprécie vraiment cette alternative aux "vrais" films.

    L'ovni cinématographique - et je l'ai donc gardé pour la fin - c'était ce Léger Tremblement du Paysage. D'abord, la mise en scène : quelques personnages, sortis d'on ne sait où, qui vivent dans un endroit assez bizarroïde... Et pour cause : le film a été filmé dans un centre d'études agronomiques, pas très loin de Bordeaux. Le centre, bâti dans les années 70, est resté "dans son jus" : bâtiments de préfabriqués aux parois extra-fines, baies vitrées carrées serties d'aluminium. Le réalisateur a de plus choisi d'utiliser certaines salles techniques (salles de labo telles que j'ai pu en connaître au collège !) pour certaines scènes, et a meublé le centre de meubles et d'appareils typiques des années 70 (méthode d'anglais du Reader's Digest, magnétophones...). Sans parler de la musique, bravo au réalisateur d'avoir pensé à illustrer son film de musiques expérimentales de ces années là, musiques expérimentales qui n'avaient de musique que le nom, au grand dam du public de l'époque !  L'intrigue ? pas d'intrigue. C'est assez...lunaire va-t-on dire. Ils sont là, tous occupés à leurs diverses activités, le prof de gym qui s'entraîne à la course automobile dans les bois voisins, le peintre qui cherche LA couleur, la chercheuse-agronome qui photographie les structures végétales, les gamins qui jouent à la conquête spatiale... Il ne faut pas chercher plus loin que ce qu'on voit : ce film est à prendre tel quel, il faut lâcher prise, accepter ce qu'on voit, c'est de là que vient le plaisir. Et c'est peut-être ça le véritable sens du film : savoir parfois être capable d'accepter les choses telles qu'elles nous viennent. Evidemment, ce genre de film, ça a de quoi donner des boutons. Personnellement, j'ai adhéré, et adoré !
    Ouf, le cinéma peut encore être capable de produire ce genre de choses ! et ouf, il y a encore des salles pour diffuser ce genre de films ! Ci-dessous, l'article du Monde consacré au film.

     

     


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  • District 9 (réalisateur Neil Blomkamp) est un film qui commence bien et qui aurait pu être la très bonne surprise SF de l'année, et du reste j'en suis sortie plutôt ravie. Mais à la réflexion, il souffre de quelques faiblesses et laisse une désagréable impression d'inachevé. Ca part très bien : tourné sur le mode du documentaire, d'abord sur le sauvetage humanitaire d'extra-terrestres en détresse, puis s'enchaînent les interviews des protagonistes de ce qui apparait être une sale affaire. Mais laquelle ? ce début attise donc l'intérêt du spectateur. Du reste, le point de départ est très original : vingt ans avant le début des évênements que le spectateur va découvrir, un vaisseau ET s'est échoué dans l'atmosphère terrestre, au dessus de l'Afrique du sud, et un million d'ET (appelés "crevettes") ont été récupérés, puis finalement parqués dans ce qui est très vite devenu un ghetto. A présent, misère et trafics en tous genres ont lieu au sein même du ghetto, qui attise les convoitises de certains : les "crevettes" s'avèrent détenir des armes de très forte puissance, mais qui ne fonctionnent que lorsqu'ils les manipulent car elles doivent être reliées à l'adn de l'extraterrestre les manipulant. Le ghetto prenant trop d'importance, il est prévu d'en expulser les aliens et de les transférer plusieurs kms plus loin... C'est à ce moment que l'action débute réellement, alors que le spectateur a pu deviner que tout ne s'est pas passé exactement comme prévu...

    Un film très original, autant par sa forme (du moins au début) que par son intrigue. Il y avait longtemps que je n'avais rien vu d'aussi original en SF. Terminator et Alien, au bout de quatre films c'est du réchauffé... Là, il faut vraiment souligner l'originalité du film. Malheureusement on peut reprocher au film de ne pas rester aussi original jusqu'au bout, même si le suspens maintient l'intérêt du spectateur tout le long de deux heures trépidantes. Malgré tout, j'irais peut-être le revoir, car il m'a vivement intéressé !


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  • Deux films seulement en quinze jours :-(  ça me suprend moi-même d'ailleurs mais j'ai beau chercher, il semble que ce soit pourtant le cas.
    Consolation : les deux films que j'ai vus étaient de très bons films.

    The Reader 

    tout d'abord. L'intrigue : dans les années 50 en Allemagne de l'Ouest, un jeune homme s'éprend d'une femme plus âgée. Avant de faire l'amour, elle lui demande toujours de lui lire un extrait de roman. Puis un jour, elle disparait. Quelques années plus tard, devenu étudiant en droit, il assiste au procès de femmes accusées d'avoir été gardiennes de camps de concentration. Parmi elles il reconnait cette femme qu'il a aimé...

    Un très beau film, au rythme un peu lent mais qui convient parfaitement à l'histoire. Et, au delà de l'histoire, l'Histoire. C'est le genre de film qui provoque la réflexion, pendant, après, et même pendant plusieurs jours après ! J'ai apprécié la justesse du jeu de Kate Winslet : elle ne rend pas son personnage dramatiquement mystérieux, et ne cherche pas à attirer la sympathie. Quand au réalisateur, Stephen Daldry, il a su prendre une distance nécessaire par rapport à l'anecdotique pour provoquer chez le spectateur de quoi réfléchir longuement, donc. Un des thèmes abordés est celui de la responsabilité individuelle, mais pas seulement par le biais de cette femme renvoyée à ses actions pdt la guerre ; le jeune homme, adulte en devenir, est lui aussi confronté à un choix ; quand aux autres gardiennes elles incarnent encore un autre aspect du choix, celui du rejet de la faute sur autrui... Un film aussi beau qu'intelligent, et j'ai apprécié ce long moment.

    Second film, très différent. Tu n'aimeras point (titre original traduit en anglais : Eyes wide open). Aaron est un juif orthodoxe vivant dans un vieux quartier traditionnel de Jérusalem, barbe chapeau et redingote noire rituels. Pas de télé, pas de distraction, le travail (Aaron est boucher) et l'étude de la Torah rythmant sa vie. Aaron est heureux quand il chante (des chants religieux, bien sûr) mais il ne semble pas malheureux non plus, entouré de ses enfants et de sa femme. Mais un soir de pluie, Ezri entre dans sa vie. Ezri est un étudiant, malheureux en amour... difficile d'être homosexuel dans ce milieu ultra-orthodoxe ! Pour l'aider, Aaron lui propose travail et hébergement. Petit à petit, il va comprendre l'orientation sexuelle d'Ezri, et va également découvrir sa propre attraction pour lui...

    Boudé par la critique spécialisée, le film est bien plus apprécié par le public, et c'est tant mieux. Ce film est très beau et surtout très réussi. Voir deux barbus s'étreindre l'un l'autre aurait pu être graveleux, gênant, voire carrément pas crédible, mais non, on s'attache à Aaron (un peu moins à Ezri en ce qui me concerne) et on suit avec intérêt sa naissance aux sentiments ("Avant j'étais mort, maintenant je suis vivant" dit-il) et sa recherche de vérité dans le Livre. Tous lui disent qu'il a tort, et le poids de la communauté est palpable dans tout le film (Eyes wide open, s'agit-il des yeux d'Aaron qui s'ouvre sur autre chose que la religion, et/ou ceux de la communauté fixés sur toute personne qui ne suit plus la règle ?), mais il ne trouve rien dans la religion qui condamne son amour pour Ezri. Le film n'est pas tant l'histoire d'une liaison homosexuelle dans un milieu orthodoxe, que l'histoire du doute auquel un être humain se trouve parfois confronté, que ce soit vis à vis de la religion, de la politique, de la société... Là encore, un film qui laisse une empreinte durable dans la tête de celui qui le voit...

     


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  • Je n'ai pas pu résister : j'ai tenté une photo en plein cinoche.  ;-)

     

     


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  • Parce qu'un tour au ciné, ça fait (presque) toujours du bien ! 

    Alors, dans le vase aux tickets (oui, je garde tous mes tickets de cinoche, depuis qq années ça fait un joli tas coloré - promis, j'en ferai une photo), j'ai rajouté ce mois-ci, en vrac : Là-Haut, La Camara Oscura, Zion et son frère, Simon Konianski, Whatever Works, Une Journée particulière, Rio ligne 174, et... Peau d'Ane. Du moins si je n'en n'ai pas oublié. Et je pense que ça doit être le cas. D'ailleurs voilà, j'ai oublié Good Morning England, déjà vu en juillet mais revu avec beaucoup de plaisir. D'ailleurs l'Utopia le programmant toujours, je vais essayer d'aller le revoir.

    Le problème d'aller voir autant de films, c'est que c'est un vrai bazar pour en mettre les petites photos... Le problème aussi, c'est ce que j'en ai malgré tout manqué beaucoup.

    Alors, très vite : Whatever Works, le dernier Woody Allen est bien, mais horriblement bavard. Trop pour le regarder en VO, dommage. Là-Haut, le Pixar de l'été, est également très sympa, je me suis totalement laissée aller au plaisir de regarder une animation très mignonne et de surcroît très émouvante. La Cámara Oscúra était assez étrange et m'a déçu (une image manquant de netteté, un propos convenu sur la beauté, un réalisateur qui voulait en faire trop...). Zion et son frère, avec Ahhh! Ronit Elkabetz ! est... un film israélien avec Ronit Elkabetz, c'est à dire centré sur la famille, avec ce que cela signifie de cris et de violence. (au passage, j'ai loupé la redif' des Sept Jours sur Canal, et je le regrette bien, je l'ai vu au cinoche bien sûr mais j'aurais bien aimé le revoir).

    Simon Konianski était bien plus drôle, qui met en scène une famille juive belge, avec, entre autres, Popeck qui est un acteur que j'adore. Un très bon film, très beau aussi, plein d'humour, de finesse, d'émotion, le tout admirablement mis en valeur par une réalisation impeccable (image excellente, scénario génial, choix musicaux décalés...), bref un très très bon moment. Un des meilleurs films que j'ai vus en 2009. Rio Ligne 174 était bcp moins drôle, évidemment : même si Simon Konianski montre qu'on peut faire de l'humour - et intelligemment - avec la Shoah, difficile d'esquisser l'ombre d'un rictus lorsqu'il s'agit de l'ultra-violence des favelas, gamins shootés (à la drogue et au flingue) en pleine rue, racket, prostitution... l'enfer sur terre, et pas vraiment d'espoir de rédemption, en dépit des églises et des ONG qui fleurissent à tous les coins de rue... Belle image de la plage de Copacabana, vue sur de superbes filles allongées... ce sont des sculptures de sable. Les vraies sont un peu plus loin, et leurs prestations sont tarifées. Dur, mais là encore, une réalisation impeccable, qui souligne par sa nervosité la violence du propos. Décidemment, ce cinéma latino-américain, j'en redemande !

    Relative déception avec Adieu Gary, ce soir : un très très beau film... au propos un peu vide m'a-t-il semblé. Une belle réalisation (à souligner : la fabuleuse musique du Trio Joubran, formation d'instruments traditionnels orientaux, en particulier du oud qui est un instrument au son carrément magique) mais que dire de l'histoire ? Qq part dans le Sud de la France inondé de soleil, des gens s'accrochent à leur ville, peu à peu désertée depuis la délocalisation de l'usine qui employait une bonne partie d'entre eux. En fait, c'est assez génial : le film a été tourné dans une ville ouvrière bâtie à côté d'une cimenterie, ces décors (naturels donc) sont très très surprenant. Un peu comme une ville ouvrière du Nord en plein Midi, sans la brique rouge mais toute blanche et ensoleillée. La misère est-elle moins dure au soleil ? assurément non, c'est peut-être ça, finalement, ce que dit ce film. Le travail parti, il reste les oubliés du bord de route, les vieux, les émigrés qui ont fait souche, les handicapés... J'ai adoré cette ambiance un peu hors du temps, un peu comme dans Home, ce film qui l'an dernier, m'avait tant plu (non, pas celui d'Arthus-Bertrand, celui de Ursula Meier).

    Pour terminer, Une Journée Particulière, que je n'avais jamais vu, et que j'ai vu, pour l'occasion, dans la copie réédité en couleur sépia. Un film à voir, et à revoir. Magistral ou presque. Une leçon de cinéma autant que d'histoire. Et puis, bien sûr, Peau d'Ane, cultissime pour moi, je l'ai déjà dit moulte et moulte fois, je ne m'en lasse pas, les poèmes de Cocteau et d'Apollinaire déclamés par Jean Marais, la rencontre du kitch/flower-power des années 70 avec le classissisme des chateaux de la Loire. A noter la fabuleuse utilisation de l'espace, du vide, au niveau des décors intérieurs. Audacieux. Non, vraiment, sur le sujet je suis intarissable. Consternation de la copine qui m'accompagnait. Elle n'avait jamais vu le film et ne s'attendait certes pas à ça, et a priori je ne l'ai pas convertie... même si trois heures plus tard, une des chansons du film lui trottait encore dans la tête ! En ce qui me concerne, lundi matin je suis arrivée au boulot en chantant

    "Que l'on me pende,

    si je n'ai pas rêvé,

    je me demande

    si je n'ai pas trouvé

    l'amour au passage..."

    je vous laisse découvrir la suite de la chanson vous-même, s'il ne passe pas à côté de chez vous je crois qu'une version double dvd vient de sortir...


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