• J'étais fatiguée ce soir en quittant le travail, pas fatiguée de fatigue, mais fatiguée d'énervement. Toujours la même chose, la productivité à tenir, mais aussi l'ambiance bruyante dans laquelle  je travaille, dans un environnement confiné, à la lumière des néons. J'aurais pu aller à la salle de sport me défouler, mais je quittais le boulot à 18 h, et à l'idée de rentrer à 20 h chez moi si je passais par la salle de sport, j'ai renoncé. J'avais besoin de décompresser, et enchainer boulot, sport, et rentrer tard chez moi, ce n'était pas ce qu'il me fallait ce soir.

    Alors je suis rentrée, j'ai mis un cd de Blues sur la chaîne, et je me suis attaquée au rangement de mes papiers (relevés de banque, bulletins de salaire, le genre de trucs qui s'accumulent vite si on n'y fait pas attention, et qui donnent une impression de bazar désagréable), tout en dansant au rythme de la musique. Au milieu des bricoles qui traînaient, j'ai remis la main sur un chapeau que je me suis achetée dans un magasin de vêtements d'occasion il y a deux semaines, un petit chapeau noir de la même matière qu'un manteau. Je suis très contente de ce chapeau, parce que pour une fois, c'est un chapeau à ma taille, qui ne me tombe pas sur les oreilles. J'ai mis le chapeau, et j'ai continué à danser et classer mes papiers. Puis j'ai préparé mon repas (une soupe en sachet, c'est vite expédié, et un yaourt) et je me suis attablée, toujours avec mon chapeau sur la tête. Je m'en fous il n'y a personne pour me voir, et j'en suis décidemment très contente, de ce chapeau. Le reflet de la baie vitrée me renvoie une image à la Amélie Nothomb, avec un peu moins de volume tout de même. Là, maintenant, à vingt deux heures trente j'ai encore mon chapeau sur la tête, vivement que l'hiver arrive pour que je puisse sortir avec. En attendant, je le remettrai demain soir :-)


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  • Une collègue a emmené, pour fêter son anniversaire, un gâteau et une poche de dosettes de café. J'adore l'odeur du café et je ne rate jamais une occasion de mettre le nez dans une poche de café. C'est ce que j'ai fait cette après-midi, mais là, tout d'un coup, une fulgurence, une image : moi, petite, un petit train en plastique, dans des grains de café, et l'odeur des grains.

    Quelques millièmes de secondes, une image qui remonte du passé lointain. Je sais de quoi  il s'agit. Quand j'étais enfant, il y avait fréquemment de petits objets/cadeaux destinés à favoriser l'achat  : des images dans les tablettes de chocolats, des gadgets dans la lessive, des petits animaux en plastique dans les paquets de biscottes...  Et donc, dans les paquets de café (en grains !) un wagon en plastique. Des poches de café, j'en ai souvent reniflé, sensible comme je le suis aux (bonnes) odeurs. Pourquoi ce souvenir, soudain, cet éclair, cette fois-ci ? Une molécule odorante, différentes des autres, qui aura retrouvé, dans mon cerveau, une autre molécule semblable dont le souvenir était enfoui dans un des tiroirs de ma mémoire ? Mystère et magie.


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  • Des Racines et des Ailes consacré ce soir au musée d'Orsay, rénové, et à l'Art Nouveau. Je suis fan de l'Art Nouveau, et de son successeur, l'Art Déco, deux mouvements légers et lumineux après des siècles de lourdeurs sombres. Quand au musée d'Orsay... mon musée préféré. J'y suis allée à plusieurs reprises, émerveillée à chaque fois de l'audace du choc entre l'immensité du volume de l'ancienne gare et l'éparpillement des sculptures qui la peuplent. Les volumes sont beaux, d'une simplicité qui permet de ne voir que les oeuvres exposées. Orsay, j'y ai passé de longues heures, devant Caillebotte, Gauguin, Van Gogh, Bonnard... J'ai eu un véritable choc en découvrant le bleu du ciel et des vitraux de L'Eglise d'Auvers sur Oise.

    Je n'ai pas prévu d'aller à Paris cette année - je dois emmener mon fils cadet à New York pour ses 20 ans - mais dès que je pourrai, j'irais, et je ferais forcément un tour à Orsay.


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  • La séance psy du mardi matin. On est parfois plus proche de la philosophie que de la psychiatrie, c'est d'autant plus intéressant. Il faut dire que je tombe régulièrement dans le "quisuisjedouviensjeouvaije", ce qui n'est jamais agréable. Heureusement d'ailleurs que l'an dernier, à Pau, je ne suis pas tombée dans cette déprime là, car je pense que cela aurait été dangereux.

    Aujourd'hui, on a parlé de la conscience d'être, j'ai en effet, quasiment en permanence, une conscience aigüe d'être, d'autant plus que je vis seule. Quand on est en couple, et encore plus en famille, on ne se pose pas trop de questions (quoique), du moins, généralement. Aujourd'hui je vis seule, c'est une vie égocentrique (je n'ai pas dit égoïste) qui m'interpelle encore plus qu'auparavant sur le sens de la vie. Que faire du temps qui nous est imparti, comme disait ce bon vieux Gandalf. Débat, avec le psy, sur la conscience que nous avons de nous-mêmes, par rapport aux animaux par exemple. Je soulève la question de l'inutilité de l'Homme dans l'écosystème terrien, il me répond que c'est une question de point de vue, l'utilité. On en vient à parler du Chat, le chat a-t-il conscience d'être ? à quoi sert un chat ? La question du chat vient sur le tapis car j'explique que je voudrais un chat, mais que je me refuse à en adopter un car je ne serai pas assez disponible, et je trouve égoïste de prendre un chat si ce n'est pas pour s'en occuper (au passage, la question que se pose tout admirateur du félin sacré : le chat est-il là pour nous, ou sommes-nous là pour le Chat ?).  Bref. Le chat est un objet comme un autre, me répond le psy, un objet de consommation. "Comme un lapin. Sauf que ça se termine moins bien pour le lapin."

    On a terminé la séance là-dessus, et je me marrais toute seule en repartant.


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  • C - Chauffage. Je viens d'allumer le chauffage. Il a fait gris et humide ces derniers jours, même s'il fait relativement doux dehors, l'appartement s'est un peu refroidi. J'ai mis vingt minutes à comprendre comment marchent ces fichus radiateurs, je ne suis vraiment pas douée. Je n'avais pas le mode d'emploi, sauf pour le radiateur de la salle de bain, parce que celui-là est un peu spécial, il a un programme "turbo" pour le matin - mais je pense que mon sèche-cheveux/chauffage d'appoint doit moins consommer.

    C - Chemin. Comme je l'avais supposé en voyant une vue aérienne du quartier, il y a un petit chemin qui passe derrière la résidence, dans le vaste espace, en partie boisé, qui sépare la résidence d'autres résidences, un peu plus loin, cachées par les feuillages, que je découvre maintenant que les arbres se deshabillent. J'ai pris ce chemin deux-trois en vélo, pas rassurée la première fois, ni la deuxième d'ailleurs, mais il est agréable. Il rejoint une des pistes cyclables pessacaises, c'est agréable quand je me balade en vélo.

    C - Cinéma. J'ai décidemment beaucoup de retard dans mes compte-rendus. Je suis allée voir, entre autres, un documentaire sur la vieillesse. Cela a fait bcp rire une copine à qui j'ai dit ça. C'est en fait une grosse névrose, chez moi. La vieillesse ça m'angoisse, j'ai toujours l'impression que je vais y arriver l'année prochaine - quand j'ai fêté mes 30 ans, j'avais l'impression que j'en aurai 60 l'année suivante. Impossible de savoir d'où me vient cette angoisse là. Alors ce documentaire, c'était un peu pour exorciser ça, pour essayer de me rassurer. Peine perdue. J'ai retrouvé chez ces vieillards (des octogénaires) des préoccupations qui sont déjà les miennes, la transmission, le rapport au matériel, le fait de vivre seul...

    D - Drive, le film. Il y a des films sur lesquels j'hésite, après coup. Coup de génie ou bide total ? Je ressens intensément alors le fait que ce n'est qu'une question de point de vue. J'en reparlerai. JB, mon fils cadet, est, comme moi, tombé dedans. J'hésitais entre aller revoir le film, en VO cette fois, pour retrouver le choc de ce visionnage, ou ne pas y retourner de peur, justement, de le trouver finalement vide. Et puis mon fils m'a dit qu'il avait envie de le revoir, et cela m'a fait plaisir de constater, une fois encore, à quel point il fonctionne comme moi, ça me prend aux tripes ça. Nous allons donc aller le revoir, en principe cette semaine.

    Mail - J'ai envoyé un mail, le mois dernier, à quelqu'un qui m'a été très cher, pour prendre des nouvelles. Je n'ai pas eu de réponse. N'a-t-il pas voulu répondre, a-t-il changé d'adresse e-mail, quelle est sa vie, est-il malade ? J'ai pensé au roman Inconnu à cette adresse.

    M - Marche. J'essaie d'en faire le plus souvent possible, à défaut de sport. Pour aller à Pessac centre, je me suis aperçue que je peux faire un long détour, par la coulée verte du tram, un vaste espace de part et d'autres des voies, peuplé de beaux chênes, aménagé avec une voie pietonne et une piste cyclable.

    M - Marché. Un nouvel étal vient de s'installer. Deux italiens vendent des pâtes fraîches, au poids, qu'ils emballent dans des poches en papier. J'en ai acheté, aux... châtaignes et lardons. Je les goûterai un de ces soirs. Au marché, j'ai aussi acheté de quoi faire un taboulé libanais, et j'ai passé une heure à ciseler la botte de persil frais ! Puis j'ai appelé mon fils cadet, il adore lui aussi ce plat, et je n'allais pas en préparer pour moi sans prévoir sa part. Il est passé chercher sa petite barquette, en coup de vent, entre une partie de jeu vidéo chez un copain, et un match de foot, mais il n'aurait loupé ça pour rien au monde.

    O - Oiseaux. Je les ai entendues avant de les voir, c'est toujours quelque chose de très spécial, vaguement inquiétant. Plusieurs vols de grues sont passés samedi, assez bas, alors que je me promenais, justement, sur la coulée verte du tram. Un beau spectacle d'automne, un ciel aux différentes teintes de gris, puis ces V ondoyants qui le traversent...

    S - Serpent. Avec les pluies de ces derniers jours, le Serpent, le petit ruisseau qui borde la résidence, et traverse un parc un peu plus loin, s'est remis à couler. Il était complètement à sec, ces derniers temps, c'était la première fois (je le connais depuis qq années) que je le voyais à sec.

    S - Sport. Depuis que je suis inscrite à la salle de sport, je n'ai pu y aller que deux fois, vu les horaires que j'ai actuellement. Dommage, j'en aurais bien besoin, et puis c'est pas mal, ce système de tapis de marche, de vélo élliptique, c'est assez rigolo. Par contre, de bonnes chaussures sont indispensables, et il faut impérativement que je m'en achète. C'est là qu'on voit la légèreté de ce genre d'endroit : il y a bien des coaches, mais ils se préoccupent peu de ce genre de détails, et on risque de se faire plus de mal que de bien, finalement.

    T - Télé. Je viens de m'en acheter une nouvelle, un plus grand écran. Rien d'extraordinaire non plus, de quoi profiter des films un peu plus confortablement, du fond de mon canapé. "Est-ce qu'elle est lourde ?" ais-je demandé au vendeur. "Regardez, je la porte avec trois doigts". Moi, il m'a fallu les deux bras. Et un pied, pour ouvrir les portes de la résidence. Mais pour la mettre en route, cela m'a pris moins de temps que pour les radiateurs  :-)

    Z - Zen. Ca vient, ça vient... Mais je n'ai plus confiance en moi. Faux espoir ou réel mieux-être ?


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