• Ma tante Christiane va finalement partir en maison de retraite, elle n'est plus capable de rester seule chez elle, elle a des crises d'angoisse, ne se sent plus en sécurité, a peur de tomber...

    Ma cousine m'a annoncé qu'elle va donc mettre en vente la maison, et j'en suis d'autant plus navrée que je n'ai pas les moyens de l'acheter.

    Cette maison, je la connais depuis toujours. C'est mon oncle et ma tante qui l'avait fait construire, quelques années après leur mariage, à la fin des années 50. Quand je suis née, ma mère, travaillant, m'a confié en garde à ma tante. J'ai passé mes trois premières années avec ma tante, et ma grand'mère qui vivait chez elle, et sans vouloir faire de psychologie à dix balles, je pense que cela explique les rapports distants que j'ai toujours eu avec ma mère. Question caractère, je tiens bien plus de ma tante que de ma mère d'ailleurs. Cette maison, ce sont des souvenirs d'enfance, mais pas seulement puisque j'ai toujours continué à y aller pour voir ma grand'mère, puis mon oncle et ma tante, puis ma tante quand elle s'est retrouvée toute seule. J'en connais chaque détail, l'odeur de soupe de la cuisine, et l'odeur de vieux bois du garage.

    Bref, la maison, le jardin avec les groseilliers, et l'érable dont l'ombre abritait le petit bassin avec ses poissons rouges. Ce n'est pas pour rien que je rêve d'une maison avec... un bassin et des poissons rouges. Ah, et puis il y avait un potager, et puis un poulailler, bien sûr. Et un vieil évier de béton contre un mur, tout froid, pour y mettre le linge à tremper, et les enfants à rafraîchir, l'été. Je me souviens bien du froid de ce lavoir sous mes fesses de petite fille...

    La maison va être vendue, je n'en doute pas, à un bon prix. Petite, mal agencée, elle sera rasée par le nouveau propriétaire, qui construira à la place une superbe maison moderne. La clôture, le portail, ont été forgés par mon oncle lui-même. Ils disparaitront aussi, et mon enfance, définitivement.


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  • J'avais prévu d'aller à la salle de sport ce matin, mais je me suis finalement lancée dans le réaménagement de la chambre - en particulier des Piles à Lire - parce que j'ai changé de commode. J'ai déplacé la volumineuse commode blanche Ikea dans la salle de bain, et j'ai acheté une jolie commode un peu plus petite avec de jolis tiroirs décorés de cannage en rotin. Sous le grand miroir rond entouré de bois, ça fait un joli ensemble, et je gagne en sensation d'espace. Une chose en entraînant une autre, j'en ai profité pour faire le grand ménage de la chambre, en particulier la poussière. Je déteste faire la poussière. Je pourrais nettoyer mes toilettes ou la litière de la chatte tous les jours, mais je ne fais la poussière que quand j'y suis obligée, c'est à dire quand elle commence à s'accumuler de façon voyante et désagréable quand on veut attraper un objet ou un livre.

    Bref, réaménager la chambre, faire la poussière, passer la couverture d'hiver à la machine à laver, passer l'aspirateur à fond dans tout l'appartement, et j'ai terminé en rangeant les papiers qui traînaient sur la table de salle à manger, relevés de compte, tickets de carte bleue... Il était 10 heures quand j'ai pris ma douche, et j'en ai profité pour nettoyer la salle de bain à fond, joints de la douche compris. Matinée en mode "tornade blanche". Trop tard pour aller à la salle de sport, mais si je ne me suis pas musclée, je pense avoir dépensé pas mal de calories. Et j'ai une chambre toute neuve.

    J'avais déjà fait un grand ménage dimanche, en rangeant la cuisine et en lavant les sols, et j'étais d'autant plus contente d'avoir un appartement bien propre que Gabrielle et son ami sont passés prendre le café dimanche après midi.

    Je ne suis pas du genre maniaque mais j'aime quand c'est propre et ordonné, ce qui est généralement toujours à peu près le cas chez moi, mais la vision de la maison de Patrick, dont je m'occupe du chat, m'a tellement épouvantée que j'ai eu de grandes envies de propreté, encore plus que d'habitude.

    Alors d'accord les garçons n'ont pas le même sens de la propreté que les filles, paraît-il, mais la maison de Patrick, franchement... beurk. Rien n'est rangé et surtout, ce n'est pas propre. La maison n'était déjà pas très propre quand il l'a achetée, mais il s'est tout simplement contenté d'y poser ses meubles, tels quels. J'ai du mal à comprendre. Il a les moyens de payer une femme de ménage, et puis il pourrait au moins ranger. Il est parti en vacances en laissant tout en vrac, la nappe avec les miettes dans la salle à manger, le pot de farine ouvert dans la cuisine, les torchons sales posés sur le plan de travail à l'endroit où il s'en est servi... Résultat... des asticots qui frétillent dans la cuisine... Je fais très attention à ce qu'il n'y en ai pas dans le bol du chat à chaque fois que j'y vais, je rince bien la cuillère dont je me sers, et je me tiens le plus loin possible du plan de travail. Parfois, les gens, vaut mieux pas avoir vu leur intérieur !

    Prochaine étape : le nettoyage de l'intérieur du frigo et du lave-vaisselle. En même temps, toujours en arrêt de travail, ça m'occupe ! Et puis quand c'est tout beau tout propre, c'est bon pour le moral !


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  • Alors, Eric, le thé...

    Mon premier thé, c'est du Lipton en sachet, que me fait goûter ma mère un jour, comme elle en boit ce jour là en  fin d'après-midi,e dois avoir huit ans. Un thé sucré, avec un nuage de lait. Il y aura quelques goûters, comme ça, avec des biscottes beurrées pour agrémenter le thé, mais le thé, je ne l'adopterai vraiment qu'à l'adolescence, lorsque je ne supporterai plus le lait chaud. A ce moment là ça sera du Lipton en sachets, mais avec quelques excursions du côté du thé en vrac, Colonie Coloniale et Twinings. Et de temps en temps, chez une copine, un paquet en carton de thé aromatisé, souvent du thé au jasmin ou à la mangue, de chez Kusmi, 4 francs le paquet, à l'époque Kusmi c'est du thé qu'on trouve dans les "boutiques exotiques", à côté des bâtonnets d'encens, c'est pas le thé chic d'aujourd'hui.

    Bref, le thé, celui de l'après-midi pris chez ma copine chilienne en sortant du lycée, pour les chiliens le thé c'est important comme l'écrit Neruda dans ses mémoires que je lis à l'époque. La soeur de ma copine a une recette bien à elle, elle infuse le sachet de thé directement dans le lait chaud...

    Le thé, et puis la théière, même en sachet le thé, pour moi, c'est dans la théière, j'ai mes petites manies et mes goûts pour le decorum. Jeune maman pressée, ce sera longtemps du thé en sachet.

    Je ne sais pas comment je suis revenue au thé en vrac, et au thé de marque, qui plus est. En poussant la porte de la boutique Betjemann et Barton je crois. Une petite boutique au charme désuet, belles étagères rouges pour mettre en valeur les grands pots gris, un comptoir à l'ancienne, un magnifique lustre de cristal, et en vitrine une collection de théières anglaises toutes plus kitch les unes que les autres. Et au comptoir, une délicieuse vieille demoiselle, très chic et très aimable. Mes réveils n'auront plus qu'un seul goût pendant plusieurs années, celui de l'Orange blues.

    Et puis un jour la demoiselle part en vacances.... et ne rouvre pas la boutique, à son retour.

    Je profite d'un déplacement parisien, plusieurs mois plus tard, pour me rendre à la boutique du boulevard Malesherbes, je confie mon désappointement au vendeur qui m'explique qu'ils ont été très désappointés eux aussi, la boutique bordelaise étant celle qui faisait le meilleur chiffre d'affaires en France après celles de Paris. Ils n'en savent pas davantage sur l'arrêt de l'activité de la vieille demoiselle. Je demande donc mon Orange blues habituel.... et on me répond qu'en fait, ce thé n'existe pas chez Betjemann et Barton. La vieille demoiselle avait ses marottes figure-toi, elle faisait ses propres mélanges à partir des mélanges existants. Je trouve un Orange douce qui ressemble un peu à mon thé adoré, mais pas tout à fait. Voilà un goût perdu à jamais...

    La Big Bank est pourvue d'une conciergerie, c'est bien pratique, et celle-ci nous propose régulièrement des thés à des prix compétitifs puisqu'en commandes groupées. L'occasion pour moi de tester les thés de chez Damman Frères, et d'être séduite par un thé noir très fort, très puissant, parfait pour le petit déjeuner. Un Strong breakfast qui porte bien son nom. Ils ont aussi un Pecan Pie gourmand, parfait pour l'hiver, un thé aux fruits rouges, pour l'été. J'ai aussi appris à apprécier le Lapsang Souchong, ce thé au parfum étonnamment fumé.

    Eh non Eric, je ne vais pas chez Mariage, je me fournis rue Judaïque, pas beaucoup plus loin en fait. Mariage... je ne suis pas fan (avec un peu d'humour facile je pourrais dire que ce n'est pas... ma tasse de thé), je ne dis pas qu'ils ne sont pas bons, je dis simplement qu'ils ne sont pas à mon goût.

     

    Je n'en connais pas l'histoire, mais il y avait dans les affaires de mes parents, provenant du côté de ma mère sûrement, une cuillère à thé, cuillère avec laquelle j'ai souvent joué. Lorsque j'ai vidé l'appartement de mes parents, je l'ai récupérée, je la garde précieusement. Elle est toute simple, en inox, colorée pour avoir servi de nombreuses années - du temps de mes grands parents probablement car je n'ai jamais vu ma mère s'en servir - un peu cabossée, mais j'y tiens énormément. Elle a une place de choix parmi les objets qui décorent ma cuisine.

    L'instant T

    Ma théière... trouvée dans une brocante. Elle date des années 30 - je suis une inconditionnelle des objets de cette époque. Elle est en porcelaine "aluminite", toute simple, blanche et argentée, et j'en prends bien soin car j'y tiens beaucoup, je suis très sensible à la beauté, et je n'aime rien tant que les objets du quotidiens qui sont autant pratique que beaux, et puis j'aime également les objets qui ont eu une histoire avant moi, même si je ne la connais pas toujours.

    L'instant T

    Voilà, c'était l'instant Thé, dédicace spéciale à Eric qui m'a inspiré cet article, voyage gustativo-temporel ;-)


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  • C - Chat. Je fais du cat-sitting pour le chat de Patrick, c'est une chose, mais j'ai refusé de le faire pour le chat de Sylviane, qui part en Polynésie trois semaines en septembre prochain, parce qu'il y a d'autres solutions que la bonne copine qui (n') a (pas° que ça à faire (et gratuitement en plus !) (si on a les moyens d'aller en Polynésie on a les moyens de payer une pension pour chat !). Ce serait bien que les gens comprennent que non, un chat ça ne peut pas rester seul longtemps. Le chat c'est indépendant, pas solitaire. Le pauvre chat de Patrick miaule comme un désespéré quand il m'entend arriver, et  ne me lâche pas d'une semelle le temps que je passe avec lui, gros ronrons et gros câlins.

    D - Dépression. Avec des bas vertigineux. Mardi c'était abyssal.

    S - Sport. Pour autant la semaine n'a pas été mauvaise sur le plan physique, j'ai été à la salle de sport deux fois - c'est vital en ce moment, le mot n'est pas trop fort, d'aller chercher des endorphines et de sortir de chez moi, j'ai marché, je suis allée à la piscine et j'ai été contente de voir que je tenais encore la forme.

    P - Poids. J'ai pris du poids, la balance me le dit, et pourtant la ceinture du pantalon ne me serre pas, et celle de la jupe non plus. Je ne comprends pas tout mais tant mieux, et j'essaie de limiter les grignotages.

    B - Bague. J'ai fait agrandir la bague de ma mère dont j'ai hérité. Il m'a fallu un certain temps avant de me faire à l'idée de porter un de ses bijoux, et puis finalement, la bague à mon doigt, j'en suis contente. Les rapports avec ma mère avaient été compliqués, depuis ma plus tendre enfance mais vois-tu, c'est moi qui l'ai accompagnée, à la fin.

    L - Lecture. Une pause dans la série des Sauveur & Fils, histoire de faire durer le plaisir plus longtemps. Une pause le temps d'un Agatha Christie, et d'un roman de Natsume Soseki. La littérature japonaise, je m'efforce depuis des années, et je trouve ça toujours aussi difficile, mais vas savoir pourquoi, je ne renonce pas. J'ai même essayé les adaptations de Soseki en mangas, par contre là, non, c'est définitivement pas pour moi

    Q - Quotidien. Au quotidien, le réveil sonne comme tous les jours, que je travaille ou non, et j'essaie de me lever tôt, pour garder le rythme. Me lever tôt c'est important, parce que j'ai besoin de la fraîcheur du matin - et en ce moment c'est très frais ! et de la lumière du soleil levant. Je crois à l'énergie de cette lumière, et même quand j'ai du mal à me lever, j'apprécie le petit matin. Je profite de ne pas travailler pour faire de plus longs câlins à Loukoum, et de vivre à un rythme un peu plus tranquille. Cette semaine j'en ai profité pour faire un petit tour à Bordeaux, j'avais besoin d'aller chez Mollat, d'aller chercher mon thé préféré aussi. Et puis je dors, un peu plus que d'habitude, parce que même si la fatigue cède un peu le pas, j'ai encore des moments où j'ai besoin de dormir. Ainsi je ne suis pas allée au cinéma hier samedi, mais j'ai dormi une bonne partie de l'après-midi. L'avantage, c'est que si je suis au plus mal côté dépression, je ne suis plus stressée ! La clinique de jour me fait beaucoup, beaucoup de bien, je ne m'en sortirais pas s'il n'y avait pas ces moments de pause dans la dépression.

    P - Partir. C'est la psy qui me l'a dit "surtout, partez un peu, ne restez pas chez vous !". Mais faire des projets, quand on n'est pas bien, ce n'est pas si facile. Et puis partir dans des endroits bondés avec plein de touristes, non merci. Cette semaine, je suis encore bloquée par le chat de Patrick, mais c'est vrai, les semaines suivantes j'irais peut-être respirer ailleurs, je sens bien qu'en effet ça me fera du bien. Une journée à Arcachon, une autre dans les Landes, retourner voir ma soeur, avec elle peut-être pousser du côté de Royan... Chez Mollat j'ai trouvé deux petits bouquins de balades à faire en Gironde et dans le nord des Landes, pas très loin, accessibles, le tout c'est de se donner un coup de pied au derrière pour s'y mettre.

    P - Pile. Pile à lire. Je récupère des bouquins dans les boîtes à livres des alentours, je ne peux pas voir une de ces boîtes sans m'y arrêter. Les boîtes à livres c'est génial. Mais pas bon pour mes piles, qui montent à l'assaut des murs de ma chambre. Hier, comme j'allais poser un énième livre ramené d'une balade à pied, la pile s'est mise à vaciller, et patatras, les bouquins sont tombés, pile dans un des bols d'eau de Loukoum, et voilà, des bouquins et de l'eau partout, et des bouquins dans l'eau. Voyons le bon côté des choses, je ne manquerai jamais de lecture.


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  • J'ai beau faire la maline en disant que la dépression, c'est aussi une question de volonté, j'étais bien mal ces derniers jours, et quand la psy a sorti sa liasse d'arrêts de travail, j'ai pas dit non. Et aussitôt après, en sortant de chez elle, je culpabilisais d'être en arrêt. J'étais mal à l'idée de continuer à travailler dans l'état dans lequel je suis, je suis mal à l'idée de m'arrêter... c'est pas toujours simple d'être moi.

    C'est donc reparti pour plusieurs semaines d'arrêt maladie, et ma psy m'a conseillé d'aller à la clinique de jour plus souvent. Elle m'a aussi conseillé d'aller prendre l'air quelques jours ailleurs que chez moi. Oui, pourquoi pas, c'est vrai que ça me ferait du bien. Plus facile à dire qu'à faire, je me retrouve à devoir aller m'occuper du chat de Patrick qui part en vacances pour une dizaine de jours - et je ne me souviens fichtrement plus de le lui avoir proposé, amnésies de la dépression, en tout cas ça ne m'arrange pas.

    A défaut d'aller voir ailleurs si j'y suis, mieux, retrouver le chemin de la salle de sport, faire du rangement dans l'appartement et, dès demain, aller déjeuner chez mon fils aîné et profiter de ma petite-fille.


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  • Pas mal de désistement pour la soirée lancée par Sylviane, et nous n'étions finalement que toutes les quatre, Sylviane et ses filles et moi, toutes pimpantes dans nos marinières, à l'entrée du roof-top, ce soir. Il y avait foule, vingt minutes d'attente pour une table, et personne en marinière... Sylviane ne se démonte pas et interpelle un des serveurs "et pour ceux qui ont le dress-code, pas moyen de passer plus vite ?" "Quel dress-code ?" "Ben, la marinière !" "Hein ?" Bon, apparemment l'info trouvée sur Facebook par Sylvie était fausse, et nous avions bien l'air malin, toutes les quatre en marinières !

    Vingt minutes d'attente, pas de soirée "Chansons françaises" comme espéré, on s'est rabattues sur un autre roof-top, moins en vue, donc moins fréquenté. Pas d'attente et une ambiance sympa, le roof-top en été c'est vraiment bien. Public varié, et pas mal de jeunes femmes dans des tenues légères - il a fait très beau aujourd'hui.

    En voyant passer à côté de nous une jeune femme dans une robe plus que moulante, j'ai dit à Sylviane "Il faut que je t'avoue un truc, au début de ma dépression je me suis achetée une robe de bombasse, le truc que j'assume pas du tout, je me demande même comment j'ai pu avoir cette idée là !" Et voilà que je lui explique à quoi ressemble la robe, un truc hyper moulant, avec un festival de couleurs, et puis des lacets sur le côté pour la resserrer encore plus... On se marre bien mais décidément "j'assume pas, cette robe je ne  la mettrais jamais, je vais la revendre sur Vinted"... sauf que là, Sylviane a une idée de génie "samedi c'est soirée blanche, c'est trop tard pour changer le dress-code, mais la prochaine fois on fera... une soirée "bombasses" !!!"

    Voilà qui promet.


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    The wall on which the prophets wrote
    Is cracking at the seams
    Upon the instruments of death
    The sunlight brightly gleams
    When every man is torn apart
    With nightmares and with dreams
    Will no one lay the laurel wreath
    When silence drowns the screams
    Confusion will be my epitaph
    As I crawl a cracked and broken path
    If we make it we can all sit back and laugh
    But I fear tomorrow I'll be crying
    Yes, I fear tomorrow I'll be crying
    Yes, I fear tomorrow I'll be crying
    Between the iron gates of fate
    The seeds of time were sown
    And watered by the deeds of those
    Who know and who are known
    Knowledge is a deadly friend
    If no one sets the rules
    The fate of all mankind I see
    Is in the hands of fools
    The wall on which the prophets wrote
    Is cracking at the seams
    Upon the instruments of death
    The sunlight brightly gleams
    When every man is torn apart
    With nightmares and with dreams
    Will no one lay the laurel wreath
    When silence drowns the screams?
    Confusion will be my epitaph
    As I crawl a cracked and broken path
    If we make it we can all sit back and laugh
    But I fear tomorrow I'll be crying
    Yes, I fear tomorrow I'll be crying
    Yes, I fear tomorrow I'll be crying

     


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  • Décidément, difficile de trouver le bon dosage. Je suis de nouveau un peu éteinte, avec de nouveau moins d'énergie. Le pire c'est que la dépression est là, bien là, ça fait deux jours que le moral redescend de façon conséquente. Le boulot n'arrange rien, tant et si bien que lundi, lors d'un entretien que m'avait fixé ma chef, je lui ai expliqué que j'avais du mal à retrouver de la motivation et que je commençais à réfléchir à négocier une rupture conventionnelle. Elle a, forcément, été surprise et m'a conseillé de patienter deux ans encore - en effet un dispositif de la Big Bank permet de partir deux ans avant la retraite pour faire du bénévolat dans une association, tout en restant salarié de la Big Bank et en en gardant donc tous les avantages, salaire, mutuelle, droits à la retraite, etc. C'est ainsi que j'ai vu un ancien collègue partir à la SPA, une ancienne collègue aller bosser dans une association d'aide aux jeunes en recherche d'emploi, et un autre s'est trouvé une planque sympa à la fédération départementale de rugby... Bon, pourquoi pas. Dans l'idéal, oui, il faudrait que je reste dans mon boulot actuel qui a plein d'avantages, mon équipe et ma chef qui sont loin et que je n'ai donc pas sur le dos, des horaires que je gère à ma convenance et un boulot qui n'est pas trop pénible. Oui, et comme je l'ai dit à ma chef, c'est certainement la dépression qui me démotive.

    "Quoi, tu as repris le boulot !" m'a dit une fille aujourd'hui à la clinique de jour "moi je fais une dépression sévère et je ne peux pas travailler." L'air de dire "si tu peux bosser c'est que tu n'es pas vraiment en dépression". Je ne sais qui, dernièrement, m'a également dit "souriante comme vous êtes on ne dirait pas que ça va mal". Eh bien oui, je travaille et je souris, même quand je suis au trente-sixième dessous. Parce que j'ai été élevée à la dure par une mère qui disait "quoi tu ne vas pas manquer l'école quand même !" et que j'ai grandi en pensant que manquer l'école était la chose la plus grave que je pouvais faire, que j'ai transféré ça sur le travail, et parce que je pense que la première des politesses c'est de ne pas faire la gueule aux autres car ils n'y sont pour rien, si je suis mal. Et oui, je pense aussi que certains pourraient se mettre un coup de pied au cul au lieu de rester à se morfondre, que ce n'est pas en restant sans rien faire qu'on sort de la dépression. C'est d'ailleurs un des sujets qui a amené la rupture entre Julie et moi l'an dernier, et tant pis.

    Mais bon, bref.

    Le boulot sans motivation quatre jours par semaine, la clinique de jour le mercredi et l'art-thérapie, les discussions avec Jean-Mathieu et les autres, des découvertes sympas, ou pas. Jean-Mathieu, j'aurais volontiers fait une approche, pas de chance il est marié. Le soir, c'est lecture, j'en ai pour quelques semaines avec la série des Sauveur & Fils. Le train-train, le ménage, les fleurs à arroser, mes fils m'appellent plus souvent qu'avant et ça c'est bien. Moins de sport, plus de grignotages c'est pas bon pour la forme et les formes, mais je me suis fait une raison, c'est pas la priorité en ce moment, faut juste que je fasse gaffe à pas dépasser la limite, celle de la ceinture du jean.


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  • Vendredi ma psy a modifié mon traitement, en l'augmentant. En bon petit soldat j'ai préparé mon médicament, comme tout les soirs, puis je me suis couchée. En m'endormant j'ai eu un peu mal au ventre, et je me suis réveillée difficilement, dans le coaltar. Argh, le nouveau dosage, pas cool... sauf qu'en arrivant dans ma cuisine, j'ai découvert que le médicament de la veille au soir... ben j'avais oublié de le prendre. L'effet placebo, c'est une réalité !

    Si je n'avais pas vu le médicament oublié aurais-je été aussi mal que je l'ai été, samedi matin ? je me pose la question, du coup. Parce que ce samedi n'a pas été top. Grosse crise d'angoisse le matin - mais le CBD semble être efficace - et mal-être durable. Ca ne m'a pas empêchée de m'activer, aller faire mes courses, aller à la bibliothèque, mais il faut avoir connu la dépression pour savoir à quel point tout devient plus difficile et plus lourd à faire dans ces conditions. Bref, je me suis motivée pour aller à la bijouterie du centre-ville où je voulais me rendre, faire un tour à la boutique de vêtements de seconde-main, et puis aller au cinéma en suivant.

    Le ciné, j'ai failli renoncer, parce que je n'étais pas bien et que rien ne me tentait, que le film que j'avais envisagé d'aller voir faisait trois heures... et puis finalement j'ai eu raison d'y aller. Le film, c'est Openheimer et, passé une première heure un peu difficile car je ne comprenais pas trop l'intrigue, pas bien au fait du système de défense et du système démocratique américain, un peu déroutée par les allers-retours temporels, j'ai finalement apprécié la réalisation et l'intrigue. Ces trois heures étaient intenses, les acteurs au meilleur de leur art, la réalisation impeccable et la photographie splendide. J'en suis sortie en ayant le sentiment d'avoir vu un grand film, et ce n'est pas si fréquent. Ca m'a fait du bien. J'ai terminé la journée avec Sauveur et Fils, excellent roman de Marie-Aude Murail. Astuce pour arriver à lire pendant une dépression : privilégier les romans courts, les recueils de nouvelles, et la littérature pour ados/jeunes adultes, littérature pour laquelle j'ai beaucoup de considération, et qui est bien agréable quand on n'est pas au mieux de sa forme. La bibliothécaire a fait le parallèle entre ce roman et la série En Thérapie diffusée l'an dernier sur Arte, et elle a raison ! Et du reste, Sauveur & Fils est une série de plusieurs tomes, du plaisir en perspective ! 

    J'ai passé un meilleur dimanche, je me suis levée tôt, j'ai fait un grand ménage dans l'appartement, lavé ma housse de couette, puis je suis allée faire du vélo dans la fraîcheur d'un petit matin gris et frais. En revenant de ma balade j'ai croisé ma voisine d'à côté, je lui ai proposé d'aller déjeuner ensemble au petit boui-boui où nous avons déjà été deux ou trois fois et nous avons passé un bon moment. Après ma sieste, j'ai fait un clafoutis aux abricots pour le dîner de demain avec Monsieur Mon Cadet, puis je suis repartie faire du vélo et ça m'a permis d'évacuer la somnolence de la sieste.

    Le passage chez le bijoutier, c'est pour faire agrandir une bague de ma mère pour pouvoir la porter. J'ai mis un certain temps à me décider, ce genre d'héritage n'est pas facile, mais cette bague est un cadeau de mon père à ma mère pour leur 30 ans de mariage, et mes rapports à mes parents se sont grandement apaisés, à les avoir accompagnés durant leurs derniers moments. Bref, je vais porter la bague, et je fais travailler un artisan, c'est important pour moi, je ne voulais pas passer par une bijouterie anonyme.

    Un week-end en demi-teinte certes, mais bien mieux que d'autres. Demain c'est travail, avec Chen qui rentre de congés, on verra ce que ça donne. Mercredi c'est la clinique de jour - et mercredi dernier en art-thérapie j'ai découvert le modelage d'argile et j'ai adoré ça. Sylviane a lancé une idée de sortie pour jeudi soir, sur un roof-top bordelais pas très loin de chez nous. Dress-code : une marinière, et ça tombe bien j'en ai trouvé une dans une friperie hier après-midi juste avant le ciné, six euros la marinière pour une soirée je ne me suis pas ruinée. Sylviane et Laurent font une soirée chez eux samedi prochain, dress code "tous en blanc" et bon, pourquoi pas. Cette semaine s'annonce festive et c'est très bien !


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  • Il a fait beau et chaud aujourd'hui. Je suis allée à la médiathèque à pied, en fin d'après-midi, il faisait chaud mais c'était supportable. J'avais des bouquins à rendre, et une réservation à récupérer. En sortant de la médiathèque j'ai flâné dans le parc, les sens en éveil, j'ai écouté le vent dans les hautes branches des grands arbres centenaires, j'ai écouté les premières feuilles mortes crisser sous mes pas, j'ai senti craquer les écorces des platanes sous mes chaussures. J'ai marché lentement pour profiter du moment, de la caresse du vent chaud sous l'ombre des arbres. J'ai pris le temps de prendre en photo les reflets dans les baies vitrées de la médiathèque, savouré la légereté du petit roman dans ma main, humé l'odeur de sa reliure encore fraîche.

    Je me suis sentie presque bien, en tout cas bien mieux que depuis plusieurs mois, et j'ai apprécié cette pause dans la dépression. De retour chez moi je me suis mise dans le hamac et j'ai commencé le bouquin, un polar dont l'action se situe dans la région bordelaise. Je n'aime pas les polars, toujours trop sanguinolents et violents, aux personnages toujours trop caricaturaux, mais j'étais curieuse de lire celui-ci car c'est le premier volume d'une "trilogie bordelaise". Passé les premières pages trop prévisibles - morts violentes, flic torturé par son passé - j'ai fini par me prendre au jeu et j'en ai lu la première moitié d'une traite. Contentement, il y avait longtemps qu'en raison de la dépression je n'avais pas réussi à me plonger aussi longtemps dans un livre.

    Une pause pour venir poser ici le souvenir de cette bonne fin de journée et je repars dans mon hamac, pour continuer à avancer dans mon bouquin, que je pourrais peut-être finir ce soir, ce qui serait une bonne nouvelle :-)


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  • La censure étatique qui empêchait la diffusion de la chanson pour le moins sulfureuse sur les ondes, mais la censure familiale aussi, penses-tu, ma mère offusquée des Divorcés de Michel Delpech, et mon père fermant la porte du salon pour pouvoir écouter le dernier 33 tours de Brassens, souvenir des années 70 en famille. On la connaissait pourtant bien cette chanson, mais ce sont les « radios libres », la bande FM libérée par l’arrivée de Mitterrand au pouvoir qui vont l’imposer. Années 80, impossible d’allumer la radio sans l’entendre. Et ça avait quand même un peu plus de classe que le rap d’aujourd’hui.


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  • Pas de feux d'artifice cette année, j'étais seule et je n'étais pas assez en forme pour pousser jusqu'au parc où se déroulaient les festivités et attendre seule que l'heure arrive - et c'est toujours trop tard pour moi en plus. Je l'ai fait certaines années, mais cette année, non.

    Pas envie de rester seule pour ce week-end de trois jours. Habituellement un week-end de trois jours, c'est la fête pour moi mais en ce moment, c'est plutôt galère. Alors j'ai appelé ma soeur, et je suis partie en fin d'après-midi, vendredi, pour passer la nuit chez elle, dans le Médoc. J'ai fait la route sous la chaleur, mais admirative des paysages traversés, comme à chaque fois. Les vignobles médocains, les petits villages, les près parsemés de rouleaux de chaume... la route était belle, j'étais partie sur un créneau calme, j'en ai bien profité. Bonne soirée avec ma soeur et mon beau-frère, et puis retour samedi matin, changement d'ambiance, pluie et 15° de moins, j'étais de retour chez moi en fin de matinée samedi et cette parenthèse m'a fait beaucoup de bien.

    La notule du 14 juillet

    L'odeur de la campagne, le chant du coq, l'angélus de l'église toute proche... quelques heures où je me suis sentie mieux que depuis plusieurs mois, encore une fois, ça m'a fait du bien.

    Ca m'a suffisamment requinquée pour que le reste du week-end se passe bien, sans trop de mal-être et sans les crises d'angoisse habituelles des samedis et dimanches. Je me suis reposée, j'ai fait un peu de vélo.

    La notule du 14 juillet

    Demain c'est la reprise du boulot, j'ai bien fait de reprendre la semaine dernière, il y a eu de gros incidents sur le système informatique et nous devons en gérer les conséquences. Samee tout seul aurait galéré, d'autant que c'était la première fois qu'il devait faire face à ce genre de problème. Le début de semaine risque d'être intense, pourvu que ça ne dure pas trop longtemps.

    J'ai changé de smartphone le week-end dernier, je galère un peu à retrouver mes marques, réinstaller mes applis, prendre en main le fonctionnement du nouvel appareil. Rien que de petits agacements, encore moins agréables quand on est pas en forme.

    Sinon, au quotidien, la canicule qui frappe le sud de l'Europe nous épargne pour l'instant, pourvu que ça dure. Je trouve même que ce début d'été est agréable, les débuts de journée sont assez frais pour que l'appartement conserve une température correcte et que les nuits ne soient pas difficiles, et c'est plutôt une bonne chose.


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  • Il faut dire ce qui est, la dépression tu t'en sors pas sans médocs. Et ça ne marche pas toujours du premier coup. Et les psys jouent les apprentis sorciers avec un peu trop d'autorité à mon goût. Vaste sujet, les cocktails inextricables, les effets secondaires, les a priori dogmatiques des toubibs auxquels ils s'accrochent, les a priori et avis des patients qu'on ne prend pas en compte... Bref.

    Bref, en ce moment c'est compliqué, il ne faut pas seulement gérer la dépression mais aussi gérer les ajustements de traitement. Plus de médocs c'est moins de dépression mais plus de fatigue - et quand je parle de fatigue c'est un abrutissement permanent façon zombie - moins de médocs c'est plus d'énergie mais la dépression qui repart de plus belle. C'est comme tout, c'est juste une question d'équilibre et le tout c'est de trouver le bon.


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  • Tu veux que je te dise ? La dépression, l'été, c'est la loose. Tout le monde est en tenue légère, moral et dynamisme à l'unisson du beau temps, le sourire aux lèvres, on parle d'apéro entre amis, de barbecue en famille, de dimanches à la plage... Moi je rêve de jours sombres, de foulards et d'écharpes qui me cacheraient aux regards des autres, de jours maussades qui ne m'obligeraient pas à sourire, l'hiver tu peux faire la gueule c'est de saison, tu peux avoir mauvaise mine c'est le manque de soleil, tu peux t'enfouir au fond de ton lit à huit du soir tout le monde est déjà calfeutré chez soi. Et pas question d'aller chercher les endorphines à la salle de sport l'été, il y fait trop chaud, même faire du vélo est parfois tout simplement impossible les jours de trop forte chaleur !

    Le seul avantage de l'été, c'est les lunettes de soleil qui te permettent de te cacher un peu.

    Non, sans dec', tu n'imagines même pas à quel point l'été rend la dépression encore plus douloureuse :-/


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