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La notule du quotidien
Décidément, difficile de trouver le bon dosage. Je suis de nouveau un peu éteinte, avec de nouveau moins d'énergie. Le pire c'est que la dépression est là, bien là, ça fait deux jours que le moral redescend de façon conséquente. Le boulot n'arrange rien, tant et si bien que lundi, lors d'un entretien que m'avait fixé ma chef, je lui ai expliqué que j'avais du mal à retrouver de la motivation et que je commençais à réfléchir à négocier une rupture conventionnelle. Elle a, forcément, été surprise et m'a conseillé de patienter deux ans encore - en effet un dispositif de la Big Bank permet de partir deux ans avant la retraite pour faire du bénévolat dans une association, tout en restant salarié de la Big Bank et en en gardant donc tous les avantages, salaire, mutuelle, droits à la retraite, etc. C'est ainsi que j'ai vu un ancien collègue partir à la SPA, une ancienne collègue aller bosser dans une association d'aide aux jeunes en recherche d'emploi, et un autre s'est trouvé une planque sympa à la fédération départementale de rugby... Bon, pourquoi pas. Dans l'idéal, oui, il faudrait que je reste dans mon boulot actuel qui a plein d'avantages, mon équipe et ma chef qui sont loin et que je n'ai donc pas sur le dos, des horaires que je gère à ma convenance et un boulot qui n'est pas trop pénible. Oui, et comme je l'ai dit à ma chef, c'est certainement la dépression qui me démotive.
"Quoi, tu as repris le boulot !" m'a dit une fille aujourd'hui à la clinique de jour "moi je fais une dépression sévère et je ne peux pas travailler." L'air de dire "si tu peux bosser c'est que tu n'es pas vraiment en dépression". Je ne sais qui, dernièrement, m'a également dit "souriante comme vous êtes on ne dirait pas que ça va mal". Eh bien oui, je travaille et je souris, même quand je suis au trente-sixième dessous. Parce que j'ai été élevée à la dure par une mère qui disait "quoi tu ne vas pas manquer l'école quand même !" et que j'ai grandi en pensant que manquer l'école était la chose la plus grave que je pouvais faire, que j'ai transféré ça sur le travail, et parce que je pense que la première des politesses c'est de ne pas faire la gueule aux autres car ils n'y sont pour rien, si je suis mal. Et oui, je pense aussi que certains pourraient se mettre un coup de pied au cul au lieu de rester à se morfondre, que ce n'est pas en restant sans rien faire qu'on sort de la dépression. C'est d'ailleurs un des sujets qui a amené la rupture entre Julie et moi l'an dernier, et tant pis.
Mais bon, bref.
Le boulot sans motivation quatre jours par semaine, la clinique de jour le mercredi et l'art-thérapie, les discussions avec Jean-Mathieu et les autres, des découvertes sympas, ou pas. Jean-Mathieu, j'aurais volontiers fait une approche, pas de chance il est marié. Le soir, c'est lecture, j'en ai pour quelques semaines avec la série des Sauveur & Fils. Le train-train, le ménage, les fleurs à arroser, mes fils m'appellent plus souvent qu'avant et ça c'est bien. Moins de sport, plus de grignotages c'est pas bon pour la forme et les formes, mais je me suis fait une raison, c'est pas la priorité en ce moment, faut juste que je fasse gaffe à pas dépasser la limite, celle de la ceinture du jean.
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