• Bronca au boulot

    Hubert est en arrêt maladie pour plusieurs semaines encore (mais il se remet bien), Chloé est en vacances au soleil. John, prestataire en renfort dans notre service régulièrement, est maintenant renforcé par Alexandre, un autre prestataire. Ils font du bon boulot, surtout John, avec qui c'est un vrai plaisir de travailler. Et puis il y a ma collègue D., le boulet du service, il faut le dire. John et Alexandre commencent à craquer, et atteindre le point de non-retour. Il faut dire qu'entendre dire "arrête de me donner du boulot, je m'en vais dans une heure" ou "je suis trop mal payée, je gagne que 1300 euros" (oui, mais, pour deux jours...) à longueur de journée, c'est pénible. Elle se plaint de ne pas avoir été augmenté depuis dix ans... mais en dix ans elle a eu deux congés maternité, un congé parental, trois arrêts maladie de plusieurs mois, deux mi-temps thérapeutiques, tant est si bien que la Sécu l'a passée en invalidité il y a un an, et elle ne travaille plus que deux jours par semaine, mais payés à temps complet du fait de la pension d'invalidité et du complément de salaire de la prévoyance d'entreprise.  Du reste les chiffres sont là : elle a la productivité la plus basse du service, au ras des pâquerettes, et quand elle est là, elle trouve le moyen d'aller surfer sur internet et de râler si elle trouve qu'elle a trop de travail, alors même qu'on lui donne les tâches les plus simples. D'ailleurs le problème est là : faut-il la considérer, quand elle est avec nous, comme quelqu'un d'handicapé (elle est bipolaire) de ne lui donner que des choses simples à faire, ou faut-il considérer comme quelqu'un de normal lorsqu'elle travaille ? ("je ne suis pas si bête que vous le croyez" nous a-t-elle déclaré aujourd'hui). Dans son précédent service, elle a été, c'est vrai, victime de harcèlement de la part de sa manager. Mais il faut avouer qu'il y a quelque chose en elle qui éveille les pires instincts. J'ai fait beaucoup d'efforts - elle m'exaspère tellement que je suis vite agressive à son égard - mais je ne la supporte plus. Toutefois, il n'est pas possible de se laisser aller à nos mauvais côtés, et je fais attention, j'essaie de rester calme, et je vais également devoir reprendre John et Alexandre, car il n'est pas possible de les laisser aller à se montrer désagréables. Je vais cependant essayer de trouver le temps d'en parler à notre manager pour qu'on clarifie la situation et la position de D. parmi nous. Voyons le bon côté des choses : elle n'est là que deux jours par semaine - nous ne la supporterions pas à temps complet !


  • Commentaires

    1
    Vendredi 23 Septembre 2016 à 14:53

    C'est vrai que travailler avec des personnes reconnues handicapées, c'est délicat, encore plus quand le handicap est d'ordre psychologique ou mental. On ne sait jamais comment se comporter avec eux. On tient compte de leur handicap (ou mais comment placer le curseur) ou on fait comme si de rien était.

    Dans mon groupe de formation, il y a un stagiaire qui s'avère presque illettré. C'est un cas un peu différent mais pas facile. Doit-on l'aider ou le laisser se débrouiller pour qu'il progresse de lui même. On l'a aider mais c'est vrai que c'est fatiguant de lui répéter cent la même chose, de répondre aux mêmes questions.

      • Vendredi 23 Septembre 2016 à 20:48

        Voilà, c'est exactement ça, où placer le curseur !

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