Je ne connaissais pas la Picardie. En plus, même si j'aimais bien la géo, je suis assez nulle sur les régions où je ne suis jamais allée. Mais j'ai découvert (trop brièvement) une région magnifique, des paysages complètement différents de tous ceux que j'avais pu voir jusqu'à présent, et j'ai eu un gros coup de foudre pour une région que j'imaginais plus sombre, plus froide et plus austère (bravo les clichés sur le Nord).
Inutile de dire que ce genre de paysages là, ça m'a fait grosse impression, parce que même si j'aime bien mes pins, c'est monotone et, surtout (et c'est ce qui me pèse le plus) le regard y est limité. En Picardie, j'ai trouvé le bonheur du regard porté sur l'infini, et cela m'a fait autant de bien aux yeux qu'à l'esprit.
Une rue d'Amiens, là encore j'avoue que j'imaginais une ville sombre, hors j'ai découvert une ville splendide, j'ai regretté de ne pouvoir y rester plus longtemps, il y a là une richesse architecturale démentielle (sans parler de la maison de Jules Verne !).
Je n'ai voulu passer mon temps à photographier tout ce que je voyais, car j'avais réalisé, en avril à Paris, que cela devait être pénible de m'accompagner alors que je passe mon temps à tourner la tête dans tous les sens, à m'arrêter toutes les trente secondes pour prendre en photo tout ce que je vois.
Pudeur, également, face aux traces de l'Histoire, en l'occurence celles de la guerre de 14-18 qui a marqué la région de nombreuses façons (mémoriaux, traces de tranchées, terres bouleversées par les obus, cimetières militaires). Une drôle de sensation, ces traces d'un passé violent, dans la douceur d'une après-midi ensoleillée qui exhale les odeurs des champs de colza environnants...
Et, bien sûr, merci à toi, pour m'avoir fait découvrir cette région qui t'est chère, et m'avoir ouvert la porte d'une petite maison de briques que je n'oublierai pas...