• Petite forme !

    Deux films seulement en quinze jours :-(  ça me suprend moi-même d'ailleurs mais j'ai beau chercher, il semble que ce soit pourtant le cas.
    Consolation : les deux films que j'ai vus étaient de très bons films.

    The Reader 

    tout d'abord. L'intrigue : dans les années 50 en Allemagne de l'Ouest, un jeune homme s'éprend d'une femme plus âgée. Avant de faire l'amour, elle lui demande toujours de lui lire un extrait de roman. Puis un jour, elle disparait. Quelques années plus tard, devenu étudiant en droit, il assiste au procès de femmes accusées d'avoir été gardiennes de camps de concentration. Parmi elles il reconnait cette femme qu'il a aimé...

    Un très beau film, au rythme un peu lent mais qui convient parfaitement à l'histoire. Et, au delà de l'histoire, l'Histoire. C'est le genre de film qui provoque la réflexion, pendant, après, et même pendant plusieurs jours après ! J'ai apprécié la justesse du jeu de Kate Winslet : elle ne rend pas son personnage dramatiquement mystérieux, et ne cherche pas à attirer la sympathie. Quand au réalisateur, Stephen Daldry, il a su prendre une distance nécessaire par rapport à l'anecdotique pour provoquer chez le spectateur de quoi réfléchir longuement, donc. Un des thèmes abordés est celui de la responsabilité individuelle, mais pas seulement par le biais de cette femme renvoyée à ses actions pdt la guerre ; le jeune homme, adulte en devenir, est lui aussi confronté à un choix ; quand aux autres gardiennes elles incarnent encore un autre aspect du choix, celui du rejet de la faute sur autrui... Un film aussi beau qu'intelligent, et j'ai apprécié ce long moment.

    Second film, très différent. Tu n'aimeras point (titre original traduit en anglais : Eyes wide open). Aaron est un juif orthodoxe vivant dans un vieux quartier traditionnel de Jérusalem, barbe chapeau et redingote noire rituels. Pas de télé, pas de distraction, le travail (Aaron est boucher) et l'étude de la Torah rythmant sa vie. Aaron est heureux quand il chante (des chants religieux, bien sûr) mais il ne semble pas malheureux non plus, entouré de ses enfants et de sa femme. Mais un soir de pluie, Ezri entre dans sa vie. Ezri est un étudiant, malheureux en amour... difficile d'être homosexuel dans ce milieu ultra-orthodoxe ! Pour l'aider, Aaron lui propose travail et hébergement. Petit à petit, il va comprendre l'orientation sexuelle d'Ezri, et va également découvrir sa propre attraction pour lui...

    Boudé par la critique spécialisée, le film est bien plus apprécié par le public, et c'est tant mieux. Ce film est très beau et surtout très réussi. Voir deux barbus s'étreindre l'un l'autre aurait pu être graveleux, gênant, voire carrément pas crédible, mais non, on s'attache à Aaron (un peu moins à Ezri en ce qui me concerne) et on suit avec intérêt sa naissance aux sentiments ("Avant j'étais mort, maintenant je suis vivant" dit-il) et sa recherche de vérité dans le Livre. Tous lui disent qu'il a tort, et le poids de la communauté est palpable dans tout le film (Eyes wide open, s'agit-il des yeux d'Aaron qui s'ouvre sur autre chose que la religion, et/ou ceux de la communauté fixés sur toute personne qui ne suit plus la règle ?), mais il ne trouve rien dans la religion qui condamne son amour pour Ezri. Le film n'est pas tant l'histoire d'une liaison homosexuelle dans un milieu orthodoxe, que l'histoire du doute auquel un être humain se trouve parfois confronté, que ce soit vis à vis de la religion, de la politique, de la société... Là encore, un film qui laisse une empreinte durable dans la tête de celui qui le voit...

     


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