• Pas facile...

    Matinée particulière aujourd'hui : j'assurais l'accompagnement d'un salarié, convoqué à un entretien préalable au licenciement. Il faut savoir que tout salarié convoqué pour une procédure de licenciement a le droit d'être assisté, soit par un représentant du personnel de l'entreprise pour les entreprises où il y a des représentants du personnel (délégués syndicaux, membres du CE, délégués du Personnel...), soit par un conseiller du salarié pour les entreprises où il n'y a pas de représentants du personnel. Le conseiller du salarié étant un syndiqué ayant reçu une formation pour cela, nommé à cette fonction par l'union départementale de son syndicat, et figurant sur une liste de conseillers du salarié disponible auprès de l'inspection du travail.

    La semaine dernière, un salarié ayant reçu une lettre de convocation à l'entretien préalable à son licenciement a donc fait appel à mon syndicat, et c'est moi qui aie pris en main le dossier. Je précise que nous sommes une toute petite section, d'un syndicat pas très connu ni très remuant (il faut l'avouer) et jusqu'à présent nous n'avions jamais été sollicités pour ce genre de chose, toutefois notre union départementale nous proposant un certain nombre de formations, j'ai suivi le cursus "conseiller du salarié".

    En théorie, comme en pratique, le conseiller du salarié n'a pas de pouvoir - il n'est pas là pour assurer la défense du salarié, il ne faut pas m'imaginer débarquant à la DRH pour de grands effets de manche. Mais psychologiquement c'est très important pour un salarié, dans cette circonstance, de ne pas être seul face à la DRH et l'employeur (ou le manager), et puis le conseiller du salarié se doit de noter tout ce qui se dit lors de cet entretien, notes qui seront importantes si le salarié licencié décide de porter l'affaire devant le tribunal des Prud'hommes.

    De cette matinée (dont j'ignore pour l'instant l'issue, le dossier étant mal engagé), j'ai appris qu'il faut avoir un certain recul. En effet, on arrive face à une DRH et un manager ayant généralement bien monté leur dossier, et avec pour seules infos (généralement) celles données par le salarié, autrement dit on a son point de vue à lui, et il faut pouvoir être apte à écouter sereinement la version "officielle" j'entends par là celle qui conduit l'employeur à envisager le licenciement du salarié.

    Pas facile comme mission. D'un  intérêt dont on se passerait bien. Au-delà de la procédure, c'est un drame humain qui se joue. D'abord parce qu'à cette occasion, le salarié entend tout un tas de choses très désagréables, sur la qualité de son travail, sur la qualité de ses compétences, pire : sur sa personnalité ; et ensuite bien sûr parce que c'est terrible de savoir qu'on risque de se retrouver au chômage.


    Et toujours le même constat : l'humain est si peu considéré par ses pairs...


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