• Les lectures du moment

    Les lectures du moment

    Les Trois Mousquetaires, souvenir de longues semaines passées à le lire, j'avais 9 ans et j'étais tellement passionnée, que j'allais à l'école le cartable sur le dos et le nez dans le bouquin, regardant à peine où je marchais. L'enfance, comme l'adolescence, connaissent cette magie des lectures qui nous captivent de longues journées, parfois de longues semaines, magie que l'on ne retrouve pas si souvent une fois adulte. Dumas, Jules Verne... ont créés les héros de mon enfance et de mon adolescence.

    Les Trois Mousquetaires, donc, relu 50 ans plus tard, avec le même plaisir. La fougue de D'Artagnan, la figure sombre du Cardinal de Richelieu accompagné de son âme damnée Rochefort, l'histoire des ferrets de la Reine, et puis Milady aussi belle que maléfique... Et puis le siège de La Rochelle, j'avoue que j'avais oublié l'aspect historique du roman. Les Trois mousquetaires donc, et il faut que je trouve maintenant la suite, Vingt Ans après.

    "Si mal montés que fussent les deux amis, ils prirent bientôt les devants et arrivèrent à Crèvecoeur. De loin ils aperçurent Aramis mélancoliquement appuyé sur sa fenêtre et regardant, comme ma soeur Anne, poudroyer l'horizon.

    "Holà, et ! Aramis ! que diable faites-vous donc là ? crièrent les deux amis

    - Ah ! c'est vous, D'Artagnan, c'est vous, Athos, dit le jeune homme ; je songeais avec quelle rapidité s'en vont les biens de ce monde, et mon cheval anglais, qui s'éloignait et qui vient de disparaître au milieu d'un tourbillon de poussière m'était une image de la fragilité des choses de ce monde. La vie elle-même peut se résoudre en trois mots : Eras, est, fuit."

     

    Changement d'ambiance radical avec A l'Ouest rien de nouveau, d'Erich Maria Remarque. Ecrit après la guerre de 14-18 ce court roman - mais est-ce vraiment un roman tant on sent que l'auteur relate sa propre expérience ? raconte le quotidien d'un jeune allemand devenu soldat, par la force de l'Histoire. Il est allemand, il pourrait être anglais, ou français, tant son récit est universel. L'horreur, à laquelle on s'habitue, et où est encore l'humanité quand on n'est plus humain, mais soldat ? Et pourtant, ce narrateur dont on ne sait même pas le nom tant il pourrait être n'importe lequel de ces soldats, n'est jamais si vivant que dans l'instant présent, qui seul compte dans cet enfer, dans cette folie absurde. Un petit livre qui marque durablement.

    Kemmerich est mort, Haie Westhus meurt. Au jour du jugement dernier on aura du mal à recoller le corps de Hans Kramer qui a été écrabouillé par un obus ; Martens n'a plus de jambes, Meyer est mort, Marx est mort, Beyer est mort, Hämmerling est mort ; cent vingt hommes sont couchés quelque part dans les ambulances, la peau trouée : c'est une chose maudite, mais en quoi cela nous touche-t-il maintenant ? Nous vivons. Si nous pouvions les sauver, oui, on le verrait, peu nous importerait de risquer nous-mêmes notre peau, nous serions vite en route, car nous avons, quand nous le voulons, un sacré ressort ; nous ne connaissons guère la peur, sauf la peur de mourir, mais alors c'est autre chose, c'est physique.

    Mais nos camarades sont morts, nous ne pouvons pas les aider ; ils ont la paix. Qui sait ce qui nous attend encore ? Ce que nous voulons, c'est nous caler là et dormir ou bouffer à plein ventre, nous pocharder et fumer, pour que les heures ne soient pas vides. La vie est courte.

    Pas très rigolo, certes. Beaucoup moins de panache que chez Dumas. Mais un petit bouquin touchant et hélas universel. La guerre a encore de beaux jours devant elle :-(

     

    Et chez Dumas comme chez Remarque, roman d'aventures ou récit vécu,  le même constat de la brièveté de la vie.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Janvier à 11:32
    Louisianne

    Jolies lectures ! Hélas oui la guerre a de beaux jours devant elle ! 

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