• Les lectures du mois de mai

    Peu de visites au ciné ce mois-ci : beau temps oblige, il est bien plus agréable de se promener à vélo ou se prélasser sur le hamac avec un bouquin. Voire les deux quand l'après-midi est longue !

    Dans l'ordre : le dernier Stephen King, un classique anglais, et une nouveauté anglaise.

    Duma Key, le dernier King.

    Que dire de ce dernier pavé du "Maître" ? A vrai dire, je ne sais pas, je n'arrive pas à définir clairement ce que j'en ai pensé. En négatif : ça manque de pep's. En positif : bien que je l'ai trouvé mou, il m'a quand même assez accroché pour que j'y consacre plusieurs soirées et après-midi d'affilée. Mais il m'a manqué ce petit qq chose qui faisait qu'autrefois je lisais du King pour lire du King, et je ne parle pas de l'horreur ou du fantastique (car j'accroche en fait assez peu à ce genre littéraire), je veux parler de l'écriture de King, cette façon bien à lui qu'il avait de rendre vivant ses personnages. Qualité qu'il a toujours d'ailleurs, mais ses héros vieillissent, peut-être est-ce pour celà que j'ai éprouvé une certaine distance par rapport à de Duma Key ? Pourtant, les trois personnages principaux sont pourtant intéressants, d'autant que King a mis bcp de lui-même dans le personnage principal, Edgar Freemantle. Côté fantastique, là encore c'est un peu léger - mais j'avoue que, cette nuit, en pleine insomnie, le souvenir d'une certaine frenouille est venu me hanter, et ce n'était pas agréable... Mais on est loin du monde parallèle mis en scène par King dans Lisey's Story, qui était exceptionnel de maestria. Peut-être d'ailleurs ce Duma Key souffre-t-il de la proximité avec ce précédent roman. Paru après le très décevant Cellulaire, il eut paru bien meilleur certainement.

    Après ce pavé, j'ai attaqué un classique anglais, Samedi soir Dimanche matin, d'Alan Silitoe. Le titre vous dira peut-être qq chose, on en trouvait pas mal d'extraits ds les bouquins d'anglais lorsque j'étais au collège. Je l'ai trouvé il y a qq semaines dans un vide-grenier et n'ai pu résister à la curiosité. Et c'est le genre d'occasion où on se dit "mais bon dieu pourquoi suis-je passé si longtemps à côté !". Dans ce roman, Silitoe met en scène Arthur, un jeune anglais vivant à Newcastle ds les années 50. C'est l'après-guerre, on y parle encore de restrictions, et la télévision pointe son nez dans les premiers foyers qui peuvent se l'offrir, mais la vie est simple : on travaille toute la semaine à l'usine, et on passe son temps libre au pub ou à la pêche selon la saison. Mais pour Arthur, angry young man, cela n'est pas suffisant. Oui, il apprécie de travailler et de pouvoir dépenser ce qu'il gagne comme il le souhaite, il apprécie son succès auprès des femmes, et apprécie qu'on le respecte pour sa facilité à boire et à cogner si on lui cherche des noises. Mais il est en colère : il n'aime pas l'usine qui lui vole son temps, il n'aime pas les syndicats qui lui conseillent de se calmer, il n'aime pas l'Etat qui lui prend une partie de ce qu'il gagne, et s'il courtise des femmes mariées c'est pour ne pas se mettre la corde au cou trop tôt, quitte à passer un mauvais quart d'heure face aux maris, mais là encore, même à deux contre un, il ne rend pas les armes facilement...

    Un portrait très intéressant de la classe ouvrière anglaise des années 50, et d'un jeune homme extrèmement attachant en dépit (ou à cause de ?) de son caractère hargneux. Je m'attendais à une version anglaise de 325 000 Francs, or j'ai découvert un livre bien plus universel et intemporel, bref, un grand roman. A lire et à relire !

    Dans la PAL, il y avait également un autre roman anglais, mais tout récent celui-ci, puisqu'il s'agit du fameux roman de Alan Bennett, La Reine des Lectrices, dont on parle tant depuis sa sortie. Et il le mérite bien : on passe deux heures extrèmement agréables avec ce petit roman, qui ne paie pas de mine (moins de 200 pages) mais ne manque pas d'audace. Imaginez un peu : le personnage principal n'est autre qu'Elizabeth II ! Un jour, Son Altesse Royale monte dans un bibliobus et emprunte un livre, par politesse vis à vis du bibliothècaire, car il n'y a pas vraiment de temps pour la lecture dans son agenda... Mais voilà, elle se met à lire...et ne s'arrête plus, au grand dam du Prince Philip, du premier ministre, de son secrétaire particulier... C'est très très drôle, assez émouvant aussi car Bennett sait très bien nous décrire l'isolement de la Reine. J'adore lorsque la littérature, comme ça, nous embarque dans une histoire totalement inattendue, et à laquelle on accroche totalement. Donc là encore : à découvrir rapidement !

     


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