• Le vieux qui lisait des histoires d'amour

     
    Depuis le temps que j'en connaissais le titre, de ce roman ! Je le voyais régulièrement dans la bouquinerie où je vais de temps à autre, et puis un jour je l'ai acheté, mais il s'en est fallu de plusieurs mois encore pour que je l'ouvre. J'ai comme ça dans ma bibliothèque trois-quatre bouquins qui m'attendent.

    Le Vieux quil lisait des romans d'amour, de Luis Sepulveda, est un petit roman d'une centaine de pages, et il pourrait donc être une excellente façon de rentrer dans la littérature sud-américaine, pour qui est un peu effrayé par les pavés de Garcia Marquez par exemple.

    Ce vieux, c'est Antonio José Bolivar Proano, venu de la Cordillière, poussé vers l'Amazone par le destin, la mort de sa femme dans leur village natal. Parvenu au bord du fleuve alors qu'il vieillit, il va s'y installer, dans un de ces petits villages de roseaux où vivent les pêcheurs, le cacique local, un arracheur de dents itinérant, village ravitaillé par bâteau lorsque le temps le permet. Il a vécu quelques années au sein même de la foisonnante forêt amazonienne, parmi les indiens Shuars, qui l'ont accueilli en lui disant qu'il n'était pas un des leurs, mais qu'il était comme eux.

    La vie dans la forêt avait trempé chaque centimètre de son corps. Il avait acquis des muscles de félin qui se durcirent avec les années. Sa connaissance de la forêt valait celle d'un Shuar. Il nageait aussi bien qu'un Shuar. Il savait suivre une piste comme un Shuar. Il était comme un Shuar, mais il n'était pas un Shuar.
    C'est pourquoi il devait s'absenter régulièrement : ils lui avaient expliqué qu'il était bon qu'il ne soit pas vraiment l'un des leurs. Ils aimaient le voir, ils aimaient sa compagnie, mais ils voulaient aussi sentir son absence, la tristesse de ne pouvoir lui parler, et les battements joyeux de leur coeur quand ils le voyait revenir.

    Avec l'âge, il a quitté la forêt, et alors qu'il vit tranquillement dans le petit village, il va découvrir la lecture. Et plus précisemment celle des romans d'amour, des romans dans lesquels les héros doivent se battre pour voir leur amour s'accomplir. Il vit tranquillement, entre la pêche pour la nourriture du corps, et les romans pour la nourriture de l'esprit. Mais un jour un évènement survient qui rompt la tranquilité du village. Un gringo venu chasser les fauves pour leurs peaux, va tuer les petits d'une femelle ocelot. Celle-ci, folle de douleur, va tuer tous les hommes qu'elle trouvera sur son chemin, en se rapprochant toujours davantage du village. Le maire va donc décider d'organiser une expédition dans la forêt, pour tuer le fauve. Antonio José Bolivar voudrait bien ne pas y participer, il comprend trop la douleur de cette femelle. Mais ses connaissances de la forêt étant précieuses, le maire ne lui laisse pas le choix. Et voilà que part l'expédition, mais qui, de la bête ou des hommes, poursuit l'autre ? Et lorsque l'affrontement final mettra Antonio José Bolivar face à la femelle, lequel triomphera ?

    Un beau roman, luxuriant, foisonnant, comme la plupart des romans sud-américains, dans lesquels la magie du conte n'est jamais très loin. Pour les amateurs du genre, je conseille également les nouvelles de l'auteur uruguayen Horacio Quiroga, Cuentos de la Selva/Contes de la forêt, nouvelles tout à la fois enchanteresses et rudes - comme la vie en ces lattitudes.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :