A - Années. 80. Au bureau, notre petite équipe travaille en musique. Le DJ, c'est l'homme du service. Le seul problème c'est qu'il a des goûts musicaux de m... qui ne sont pas les miens. Et régulièrement, on a droit à un spécial années 80. Les années 80, j'ai bien aimé, j'ai chanté et dansé sur ces tubes, et je ne crache pas dessus, c'était bien sympa. A l'époque. Parce que les années 80, c'était il y a 30 ans et oui, 30 ans. On était jeunes et beaux, depuis, on a un peu vécu autre chose, et les tubes des années 80, de temps en temps, ça va, mais trop souvent, ça me gonfle sérieusement. (ceci dit, il y a pire que les tubes des années 80 : les remix de Mickael Jackson). J'ai réussi à le convertir au lounge, mais il demeure hermétique au jazz :-(  Quand j'en ai marre des années 80 ou de Mickael Jackson (nooooooon pas Mickael Jacksooooonnn) je prends les commandes et je balance des chants d'oiseaux, au moins j'ai la paix pendant une heure. La vie en communauté, c'est jamais facile.

B - Bus. Je l'avoue, cela n'a pas été facile de m'y habituer ; délaisser la voiture, plus rapide, au profit du bus, bien plus lent et long, ce n'était pas un changement évident. Mais cette année, j'ai pris le rythme, et puis j'ai découvert un énorme avantage : fatiguée comme je le suis tout le temps, m'asseoir dans le bus et ne pas conduire, c'est très reposant. J'ai toujours l'estomac trop sensible pour lire, mais je regarde par la fenêtre, je rêvasse (j'ai toujours été douée pour ça) et ça me fait du bien.

D - Dépression. Elle m'a tellement collée aux basques, j'ai été tellement mal, en 2013, j'ai eu tant de mal à en émerger et réaliser que j'en étais sortie, que je n'ai pas vu passer 2014, anesthésiée comme je l'étais encore. Nous voilà en 2015, et je me demande où est passé 2014 ? Sensation bizarre, j'ai une année... qui a disparu. Ce n'est pas pour autant que je suis plus jeune ;-)

F - Fleurs. J'ai trouvé un petit bouquet de tulipes et de jonquilles, ce soir, au supermarché d'à côté. Un avant goût de printemps en accord avec le soleil qui brillait aujourd'hui. Ca fait du bien ! 

L - Légereté. J'avais retrouvé le moral. Mais en plus, maintenant, j'ai retrouvé ma légereté. C'est étrange, n'est-ce pas, cette sensation de pesanteur liée à la dépression, et de légereté associée au bien-être. Quels sont les mécanismes chimiques à l'oeuvre ? Mystère.

P - Petites phrases. Je suis toujours attentive aux "petites phrases" des gens qui m'entourent, parce que c'est parfois très enrichissant. Ainsi, comme je vantais, récemment, les mérites du célibat (aucune contrainte ! la liberté !) à quelqu'un, mon interlocuteur m'a répondu, d'une voix très douce "moi, je trouve que par amour, on peut faire des efforts et devenir meilleur". Ah. Oui, c'est vrai. D'ailleurs, lorsque je me suis retrouvée seule, je craignais de devenir aussi égocentrique - pour ne pas dire aussi égoïste - que certaines célibataires de mon entourage. Le rappel est bienvenu, il faut que je veille à rester ouverte aux autres, et à corriger mes éventuels petits travers qui pourraient s'accentuer à force de vivre seule. Il faut toujours être attentif à ce que disent les autres...

P - Poids. J'ai toujours mes dix kilos de trop. D'une part, je suis trop fatiguée pour essayer de maigrir, d'autre part, je me suis habituée et en fait, comme je suis bien dans ma tête, je suis également bien dans mon corps. A l'occasion des soldes, je me suis achetée quelques vêtements qui, malgré tout, me vont bien. L'image de soi, c'est aussi et surtout dans la tête. En fait je n'ai pas besoin de maigrir, j'ai besoin de faire du sport. Mais ça c'est une autre histoire...

R - Retraite. Je viens de discuter retraite avec un assureur, et celui-ci, à l'aide de quelques éléments que je lui ai donné, notamment mon relevé de carrière, m'a fait une projection sur ma future retraite. Résultat des courses, il faut que je travaille jusqu'à 67 ans. Horreur malheur. En fait, je le savais, mais le voir écrit, ça m'a mis face à la réalité.  Mais le pire n'est pas seulement de devoir travailler jusqu'à cet âge avancé. Le problème de la retraite c'est surtout la diminution des revenus. J'ai déjà du mal à m'en sortir avec un salaire, alors avec une retraite.... :-/  Du coup, je ne sais pas ce qui est le pire, devoir travailler jusqu'à la vieillesse, ou devoir me serrer la ceinture quand je ne travaillerai plus. Je me soucie fortement, par contre, de l'état dans lequel je serai dans les dernières années de ma vie professionnelle. Je suis déjà tellement fatiguée...  D'ailleurs, je ne me vois pas travailler jusqu'au bout à temps complet. Idéalement, j'aurais aimé passer à temps partiel (80 %) quand j'aurais 55 ans. Mais travailler moins, c'est gagner moins...

T - Travail. C'est le calme plat. Alors qu'on a passé 2014 débordés par le boulot, et qu'on a dû faire pas mal d'heures pour rester à flot, on en est à se tourner les pouces. Bien sûr, on peut tout de même se trouver du travail, en profiter pour mettre à jour des procédures d'entreprise par exemple, mais l'activité habituellement récurrente est au point mort. Ca ne me préoccupe que moyennement. On est à la veille d'une réorganisation importante, du fait de notre changement d'actionnariat, et on ne sait si notre service sera maintenu ou pas, et, pour l'avoir déjà vécu une fois dans ma vie professionnelle, je sais que lorsqu'un directeur décide de supprimer un service et d'en déplacer l'activité, il n'y a pas grand'chose à faire, sinon d'aller dans le sens du vent... et comme, de toute façon, j'aime bien le changement, j'attends tranquillement le prochain. Ce qui est dommage, c'est que j'aime bien ce que je fais. En fait, je prends du plaisir à bosser et il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, à ce point là. J'aime ce que je fais, j'apprends des choses, je monte en compétence et je progresse intellectuellement. J'espère donc que mon prochain poste sera aussi passionnant !