• Jamais avant le coucher du soleil : Trolls, sexe and rock'n roll !

    Jamais avant le coucher du soleil, de Johanna Sinisalo. Paru chez Actes Sud, maison d'édition spécialisée dans les littératures du monde, ce qui donne l'occasion de belles découvertes. Par contre, je regrette que ce roman là soit paru chez Actes Sud, il aurait gagné, je pense, à paraitre chez un éditeur plus orienté fantastique.

    Car Jamais... n'est pas un roman ordinaire. (Trop) court, il alterne passages narratifs à voix multiples (les différents protagonistes de l'intrigue intervenant chacun à leur tour) et extraits de livres, d'encyclopédies, de sites web. Vrais, faux ? l'effet recherché par Johanna Sinisalo est atteint : une fois le bouquin terminé, je me suis précipitée sur le net vérifier certaines sources... Pour dire si je me suis laissée emporter par l'histoire !

    L'intrigue, justement : un soir en rentrant chez lui, Ange, jeune photographe talentueux, tombe sur une bande de gamins en train de martyriser ce qu'il prend d'abord pour un chien. Une fois les gamins enfuis, il découvre que le chien est en fait... un bébé troll. Fasciné, il cède à une pulsion qu'il ne comprend pas, et ramène l'animal chez lui.

    Il s'agit donc d'un roman fantastique, mais fantastique pour adultes, et ce genre de choses est toujours agréable. Parce que les trolls, d'accord, mais j'ai un peu soupé des romans où le héros est forcément un jeune homme trèèèès simple ("mais pourquoi, mais pourquoi moi ?") mais qui va se révéler plein de talents, pour peu qu'on lui mette une épée (ou une dague, ou une hache, ou un arc, ou un royaume...) entre les mains. Les mondes imaginaires, ça va bien cinq minutes. Dans Jamais... l'histoire se situe de nos jours, dans une Finlande moderne, où les trolls sont des prédateurs discrets à tel point qu'on les a longtemps crus imaginaires, mais qui se révèlent bien réels et d'une férocité qui les place au sommet de la chaîne alimentaire. Alors lorsqu'un des ex de Ange découvre que celui-ci semble cacher un troll, il craint le pire. De fait, le pire arrivera... Trolls, sexe and rock'n roll, c'est un peu ce à quoi ressemble ce bouquin, que j'ai dévoré à deux reprises, et que j'achèterais probablement un de ces jours, pour pouvoir le relire, encore et encore !

    Extrait :

    "Tout en  pianotant  sur  l'ordinateur,  je  surveille ma chambre du  coin de l'oeil. Dans  l'inconscience  de l'ivresse, l'idée de recueillir ce pauvre petit troll perdu et abandonné paraissait sacrément géniale. Un ogre qui peut atteindre deux mètres de haut à l'âge adulte ! Mais même maintenant que je suis à jeun, il a quelque chose de totalement captivant. Est-ce simplement l'harmonieuse souplesse de ses lignes qui flatte mon oeil de photographe ? Est-ce parce qu'il me faut, dès que je vois quelque chose de beau, me l'approprier aussitôt ? Des yeux, par le truchement d'un objectif, ou des mains. D'un clic de l'obturateur ou d'un claquement de verrou. Même si je ne sais pas ce que je pourrais bien en faire. (...) Que diable mangent les trolls ?"


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