• Expérimentations - 3

    Celle-là, je ne voulais pas la mettre sur mon blog, je l'avais mise ds un dossier en notant "à refaire". Pourquoi ? Je suis totalement satisfaite de la composition, du cadrage, du mouvement, des couleurs. Mais l'arum est sale. Or dans toutes les "belles" photos qu'on peut voir ici et là ds les bouquins consacrés aux photographes, il n'y a jamais de saleté. L'urinoir de Duchamp, la cuvette de porcelaine de Weston, sont pareillement immaculés, comme s'il fallait faire oublier la trivialité de l'objet.  Aussi, j'avais éliminé cette photo, en notant qu'il faudrait que je sois plus vigilante la prochaine fois, non seulement au cadrage, etc, mais aussi à la qualité même de ce que j'étais en train de photographier. (c'est aussi le paradoxe de la photo : on photographie tout en oubliant de regarder ce qu'on photographie !) 

    Et puis cet après-midi, en y réfléchissant bien, je me suis dit que la réalité, ce ne sont pas ces belles photos sur papier glacé. Oui, bien sûr, en choisissant un arum plus beau - en le lavant peut-être même ! j'obtiendrai la photo (que je  ferai d'ailleurs certainement à l'occasion) dont je rêve. Mais la réalité de l'arum du jardin, c'est bien celle-ci, celle de l'arum sali par la pluie et la grêle de l'orage. J'en viens à me poser des questions sur cet art que j'admire entre tous : la photographie ne serait-elle rien d'autre qu'un miroir ne nous renvoyant qu'une vision idéalisée du monde ? 

     


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