• Dimanche en famille

     

    Ce dimanche, nous fêtions, dans ma famille, l'anniversaire de N°2. Pour l'occasion, j'ai préparé un de ses plats préférés, le taboulé libanais. J'y ai passé du temps, ai particulièrement soigné la préparation, et au vu de son plaisir en découvrant le plat, le résultat a été à la hauteur de mes espérances.

    Les repas de famille, chez moi, c'est toujours qq chose d'intense. En l'absence du plus jeune de mes frères, qui n'a pu descendre de Poitiers, nous sommes « quand même » 16 autour de la table. C'est donc un peu la foire, ça bavarde et ça s'agite dans tous les sens. Il n'est plus question, depuis qq années, d'un repas traditionnel, plats familiaux préparés. Salades composées, taboulés, plats de charcuteries et de viandes froides, c'est plus simple. Il n'en faut pas moins débarrasser au fur et à mesure, se lever pour enlever les assiettes, aller chercher celles pour le dessert, se relever pour le café,.. Je constate, rassurée, que ces dernières années les repas se sont apaisés, en ce qui concerne les relations de ma soeur avec moi. Il y a deux ans, j'étais sortie du repas de Noël à la limite des pleurs, en me disant que c'était bien le dernier repas familial auquel j'assisterais ! Mais voilà, en même temps, mes frères et soeur, j'aurais du mal à vivre sans. Il n'en demeure pas moins que ces repas sont toujours un moment de stress autant que de plaisir.

    Au moment du café, je me lâche à ajouter une goutte de cognac dans ma troisième tasse de café, en même temps que je partage une cigarette avec ma soeur. L'alcool, c'est un problème pour moi. J'estime qu'il ne me faudrait pas deux semaines pour devenir alcoolique. Alors je m'en méfie, au point d'être en colère contre moi-même quand je dépasse, d'une gorgée, le seuil de tolérance que je me suis fixé, à savoir : zéro. Mais ces derniers temps, j'avoue, alcool et clope, ça me tente péniblement.

    Dans l'après-midi, la chienne des voisins, une adorable petite batarde pleine de poils à la bouille toute fine, arrive, suivie d'un de ses petits, âgé de deux mois. Je craquerais volontiers pour celui-là, qui a la frimousse adorable d'un shi-tzu. Mais hier j'ai croisé un chat roux, et je me suis dit que j'aimerais avoir un chat roux...

    Un peu plus tard encore, comme nous profitons d'un rayon de soleil pour sortir sur la terrasse, mon fils aîné se déshabille brusquement, et pique une tête dans la piscine. Pari avec un de ses cousines ? Ça ne m'étonnerait pas. Il est rejoint par le fils de mon frère, qui ne veut pas être en reste, et tient à égaler son grand cousin. N°1, de part son âge, bénéficie d'une admiration toute particulière de la part de ses cousins et cousines.

    Plaisanteries sur une composition de plantations que vient de faire ma mère, un olivier entre deux pots de fleurs, ça vole un peu bas, mais mon frère et moi sommes de temps en temps des obsédés de première. Mon frère qui est brusquement accaparé par son fils, et la fille de ma belle-soeur, qui grimpent sur lui pour jouer à "l'arbre vivant", pendant que ma  soeur décide elle aussi de tenter un plongeon dans la piscine, 15° mais pas beaucoup plus dehors, à moins d'être en plein soleil, saleté de météo.N°2 quand à lui taquine le ballon, tandis que mes nièces papotent entre elles. Douceur d'un après-midi famille nombreuse...

    Dans l'après-midi, encore, remarquer les tremblements accrus de ma mère. Regarder l'heure, lui demander si elle a pris son médicament, aller le lui chercher.

    Plus tard, c'est le départ des uns et des autres. N°1 repart avec N°2, et ramène en même temps une de ses cousines, contente de profiter de la voiture un peu sportive de son cousin. Comme d'habitude, je suis inquiète de les voir partir ensemble.

    Et puis il faut ranger. Je me dépense sans compter. En une heure, je passe l'aspirateur partout, et je lave aussi tout le séjour. J'ai besoin de me dépenser, de m'occuper, surtout. Sentant une marée basse arriver, je décide d'aller faire du vélo. Ma mère admire ma belle énergie. Si elle savait...

    J'enfourche le vélo, juste à temps, les vannes lâchent. Celles du ciel aussi, d'ailleurs, mais rien de grave, même pas une vraie pluie. Perdue dans mes pensées, les yeux sur le guidon, arquée contre le vent, je loupe le chevreuil qui déboule à dix mètres de moi... Je décide de refaire une partie du circuit que j'ai fait dimanche dernier à pied. Ne pas croire que ce soit plus rapide à vélo : j'ai appris, à mes dépends, que le sable, durci par le froid, est devenu désagréablement mou avec le printemps. Comme j'arrive au bout d'une piste, justement faite debout sur les pédales, à la force des jambes et des bras, je sens la montée d'endorphine attendue, et l'étau se desserre un peu. La marée remonte bien lentement, toutefois. Je m'arrête près d'un ruisseau, pour en écouter le chant, ainsi que celui des oiseaux alentours. Je ne savoure pas, comme l'autre soir, l'instant. Pédaler, pédaler encore, lutter. Attendre que la marée remonte, une fois encore.


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