• Dans la fraîcheur du matin d'été

    Je l'ai revu hier et nous sommes retombés dans les bras l'un de l'autre, sans que nous ne sachions si c'était vraiment  la chose à faire. Je m'attendais, compte-tenu de son âge, à trouver chez lui une maturité, une expérience, un recul rassurants. Il n'en n'est rien, si l'expérience est là en effet j'ai en face de moi, pour la première fois de ma vie, un homme encore plus compliqué, plus indécis que moi.

    Retour chez moi, à vélo, dans la fraîcheur d'une matinée splendide. Dans les petites rues de ce vieux quartier de Pessac, les gens bavardent entre voisins, tous en mettant la dernière main à la préparation de la voiture, déjà chargée de valises et de vélo. Un coq chante, dans un jardin, je file dans l'air qui laisse percevoir la chaleur à venir.

    Petit déjeuner sur ma terrasse, je suis seule, ou presque, dans l'immeuble, peu de circulation et les cours de tennis sont encore vide. Je me fais un thé parfumé, bien corsé, en attendant qu'il infuse j'arrose les plantes tandis que Biscotte, qui passe désormais ses journées sur mon canapé, tourne autour des soucoupes afin de boire un peu. Je pourrai profiter de l'instant présent, et m'y efforce, mais l'angoisse est déjà là, douceureuse, sournoise, en arrière-plan.

    Je sors toute l'artillerie possible : j'ai un rdv chez une psychologue, chez une généraliste homéopathe et acupuncteur, j'attends que mon ancienne psychiatre ait un créneau de libre pour moi. Même si ces rendez-vous ne sont pas immédiats, j'ai au moins le sentiment de ne pas rester passive et inerte face à mes angoisses. Je veux m'en sortir. Mais j'ai en arrière-plan la crainte que rien ne marche, et même si je ne le devrais pas, je cède parfois à un certain découragement. Et puis c'est pénible, je sais pourquoi, je sais comment, mais voilà, le fait de savoir ne sert pas à grand'chose. Ce qui, à vrai dire, est normal : le fait de savoir qu'un os est cassé n'est pas ce qui va permettre de le soigner. Mais on vit toujours dans l'idée que les maux psychiques, moraux, sentimentaux, se soignent par la connaissance de ceux-ci, ou la volonté "de s'en sortir", ou, au  mieux, quelques boîtes d'anti-dépresseurs. En attenant, ces angoisses qui me bouffent la vie, qui faussent mon jugement (la rupture de la semaine dernière leur est dûe), j'aimerai bien m'en débarrasser, quelque soit la méthode. A la rentrée je me remets au chant, et/ou au yoga, je commande l'intégrale de Friends et celle de Michel Onfray.

    Et en attendant, je vais m'activer un peu et filer à la douche, j'ai rendez-vous avec une copine pour visiter une expo au grand théatre de Bordeaux, et j'ai horreur d'être en retard.


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