• Atelier d'écriture - 2

    Consigne : Vous trouver une cape d'invisibilité, racontez ce que vous en faites.

    C'est en voyant le chat sortir de nulle part, juste devant le banc sur lequel je prenais le soleil, que j'ai compris que quelque chose clochait. Je me suis approché et le sol a changé de texture sous mon pied. En me baissant pour poser ma main par terre, j'ai senti une sorte de tissu que j'ai empoigné et tiré. Je ne voyais rien, je ne voyais plus tout à fait ma main et pourtant je tenais quelque chose, un tissu, une étoffe bizarre. J'ai secoué la chose, l'ai tâtée pour en mesurer les contours, ceux d'un grand paréo, ou d'une cape. Une... cape invisible ? Et si je la mettais sur moi, est-ce que cette cape allait me cacher comme elle avait caché le chat ? Tant bien que mal j'ai passé l'étoffe sur moi, le monde autour est devenu un peu flou, j'ai agité ma main devant moi et j'ai constaté qu'en effet je ne la voyais plus. Une cape d'invisibilité ! Super ! Mais, qu'en faire ? J'ai balayé mes envies, y compris les plus folles - braquer une bijouterie, m'amuser à effrayer mes amis, aller espionner ma femme - mais je me sentais un peu coupable de toutes ces pensées : j'ai une confiance absolue dans ma femme, j'aimais trop mes amis pour m'amuser à leurs dépends, quant aux bijouteries elles sont sous bonne garde. J'étais bien perplexe, quand mon attention a été attirée par des cris et des miaulements non loin de moi. Des gamins avaient trouvé une portée de chatons et s'en amusaient, sous le regard éperdue du chat que j'avais aperçu en m'asseyant sur mon banc - une chatte en fait, maman de la portée malmenée par les vauriens. J'ai chassé les garnements, j'ai attrapé les chatons que j'ai installé bien à l'abri entre deux buissons éloignés des allées, suivi de près par leur mère attentive à mes gestes. Une fois la mère revenue à ses petits, je les ai tous recouverts de la cape, ils ont alors disparus des regards, et en m'éloignant j'ai pensé que c'était bien le meilleur usage que je pouvais en faire.

     

    (Note : le fait que je parle de ma femme a surpris une jeune femme, qui est venue me voir ensuite. Je lui ai expliqué que lorsque j'écris, je me genre souvent au masculin)


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