• Redescente non climatisée

    J'étais en super forme, avec un moral au plus haut pas plus tard que jeudi encore. Hier, comme je l'ai écrit hier soir, ce n'était plus tout à fait ça, mais ce matin, ça a été la cata. Il y avait longtemps que je n'avais pas eu un de mes samedi matin difficiles. D'abord, je me suis levée avec les cervicales en vrac (il y avait longtemps que cela ne m'était pas arrivé) et le léger mal au crâne qui va avec. Et puis surtout, le moral a chûté - mais hier soir quand je me suis couchée il était déjà descendu bien bas. La dernière chose que j'ai faite hier soir : écrire sur un papier : "appeler D. " (ma soeur), "appeler L." (un de mes frères), "appeler V." (mon autre frère). Tout en me disant : "et pourquoi on ne m'appelle pas, moi ?" Et comme la dernière pensée avec laquelle je me couche est toujours celle avec laquelle je me réveille le lendemain, le moral, donc, n'était pas top. Mais le pire c'est qu'au fil de la matinée une crise d'angoisse s'est installée, celle qui fait mal, qui paralyse, qui rend malade. Dans ces cas là, la moindre chose parait insupportable. On ne peut pas rester comme ça, on est fébrile et on a besoin de faire n'importe quoi pour échapper à la crise - pour s'échapper de soi-même en fait - et en même temps, l'angoisse étreint et met un tel poids dans chaque action qu'il est difficile d'arriver à trouver la volonté de bouger. Je suis quand même partie à la médiathèque, comme je l'avais prévu. Et en vélo, pas en voiture. Le vélo parce que c'est meilleur que la voiture, et parce que ça m'aide souvent à aller mieux. L'aller-retour n'a pas été suffisant, il aurait fallu que la médiathèque soit plus loin. Digression à propos de la médiathèque : elle est un peu loin de chez moi pour y aller à pied, mais à vélo c'est rapide, et en plus une piste cyclable part de chez moi et arrive quasiment à la médiathèque. Que rêver de mieux ?

    Il faisait bon, pas encore trop chaud et heureusement, j'ai remarqué que les crises d'angoisses sont particulièrement mauvaises quand il fait chaud. J'ai lutté, à la médiathèque, pour arriver à faire ce que j'avais prévu de faire. En effet, les crises d'angoisse me désorientent. C'est étrange, l'angoisse. Le mot laisse penser que ce n'est qu'un phénomène abstrait, un truc qu'on s'invente, que c'est "dans la tête". En fait c'est quelque chose de "vrai", on est réellement mal, oppression, désorientation, malaise...

    Elle était encore là quand je suis revenue, et, toujours à cause de cette fichue désorientation (je ne trouve pas d'autre mot. Disons que le cerveau fonctionne mal à ce moment là) je n'ai même pas pensé à prendre des Fleurs de Bach, que je voudrais bien tester sur ces crises, dès fois que ça marche. A défaut, j'ai allumé la télé, on en pensera ce qu'on voudra, mais la télé a un réel effet sur le moral et les angoisses. Dans ces moments là je me suis aperçue qu'il faut distraire le cerveau, c'est à dire l'occuper à autre chose. Il y a certainement une explication médicale à ce phénomène. Comme d'habitude, on trouve de tout sur le net mais on ne trouve pas tout, et je pense que même mon généraliste serait bien en peine de m'expliquer concrètement le mécanisme de l'angoisse. Je commence une psychothérapie en septembre, me débarrasser de ces crises d'angoisse est mon objectif premier.

     

    J'ai laissé un message sur le répondeur de mon frère n°2, envoyé un sms à mon frère n°1. J'ai appelé ma soeur, au bord des larmes,  en lui expliquant que ça me ferait plaisir de la voir, si elle en avait envie elle aussi, bien sûr. C'est compliqué, la famille, ça fait mal, la famille. Comme je lui ai dit : ça ne sert à rien d'attendre que les autres téléphonent, si on ne téléphone pas soi-même, parce que finalement, tout le monde s'attend. Et à force d'attendre, c'est comme ça que les liens se défont. Mais en même temps, quand les liens sont devenus si distendus, sur fond de relations familiales difficiles comme c'est le cas pour ma soeur, on ne sait jamais si cela fait plaisir à l'autre qu'on l'appelle, ou non, on ne sait pas comment on sera accueilli. Je souffre énormément de mes relations avec mes frères et soeur, ou, plutôt, du relâchement de mes relations avec mes frères et soeur.

     

    Cela va un  peu mieux, l'angoisse s'est presque totalement effacée. Je vais pouvoir aller faire mes courses plus tranquillement. Dans les choses qui accentuent l'angoisse, pour moi, il y a les courses en grande  surface. Je ne sais pas  pourquoi un acte aussi anodin a une telle conséquence. Je me retrouve en train de faire mes courses, avec l'angoisse qui m'étreint, et le cerveau en compote, en souffrance lui aussi. Difficile de parcourir les rayons de façon sereine, chaque pas est douloureux. Encore une fois, l'angoisse, c'est réellement quelque chose de physique.

    Comble de malchance, j'ai trouvé à la médiathèque le  programme du ciné Jean-Eustache (je fonctionne avec le Jean-Eustache à Pessac, et l'Utopia à Bordeaux), et la programmation est la même que celle de l'Utopia, Harry Potter mis à part (et je n'ai pas d'affinité particulière avec HP), et cette programmation n'est, en plus, pas folichonne. Quand je bossais à l'informatique, mon collègue Cléante m'avait dit un jour, d'un air désolé pour moi : "arrête d'aller voir ce genre de films, ça te fait du mal". C'était à la fois de l'humour, et en même temps, pas tout à fait. C'est vraiment que le ciné estampillé "art et essai", ce n'est pas très rigolo. Il y a deux semaines, un dimanche pluvieux, j'ai attéri dans un UCG pour voir Les Tuche, la dernière comédie française en date, et cela m'a fait le plus grand bien. Et je râle d'avoir loupé le dernier X-men.

     

    La crise d'angoisse de ce matin a eu un effet d'autant plus désastreux en ce début de vacances. Alors que je pensais passer deux semaines agréables, ciné, plage, visites guidées dans Bordeaux, expo (Afrique, Voir l'invisible, au Musée d'Aquitaine), dernières finitions dans mon appartement aussi (j'ai encore deux-trois cartons à ranger), j'apréhende maintenant d'avoir d'autres crises d'angoisse.

    En attendant, je pars faire mes courses, parce que j'en ai besoin, parce qu'il faut que je m'occupe aussi, et on verra bien comment ça se passe/en espérant que ça se passe bien.


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