• Et revoilà

    ... les crises d'angoisses. Tenaces, elles me bouffent des heures durant. Comme si de rien n'était, je continue à bosser, tant bien que mal, ce n'est pas facile de se concentrer sur le boulot quant le mal ronge, m'efforçant de ne rien laisser paraître, et pour l'instant j'y arrive pas trop mal, je doute que mon entourage s'aperçoive de quoi que ce soit.

    Fine observatrice, je me suis bien aperçue, moi, que le chef d'une autre équipe de l'informatique, qui bosse à quelques mêtres de moi dans le même open space, n'était plus très bien depuis quelques mois. C'est quelqu'un avec qui j'ai eu l'occasion de travailler, lors de mon premier passage au service informatique, il y a une dizaine d'années. C'est quelqu'un dont j'ai toujours admiré la différence, mélange de classe naturelle, de charme, de discrétion, d'amabilité, belle réussite sociale, belle réussite familiale... J'ai bien senti les lézardes, ces derniers mois. Quelque chose de subtil, une façon d'être à peine différente, un regard plus sombre, et de multiples coups de fil qui le faisaient sortir du bureau précipitamment. Pour autant personne ne se rendait compte de rien, je crois, puisque je n'ai jamais entendu qui que ce soit faire de commentaires ou poser de questions. Seul mon collègue Cyrille, aussi observateur que moi et, de plus, bossant juste à côté de lui, avait perçu lui aussi un changement, mais n'était au courant de rien, ce qui était assez étonnant car Cyrille sait toujours tout sur tous.

    Bref, il nous a envoyé un mail, à tous, ce midi, et est sorti aussitôt du bureau, comme on fuit. Un mail très émouvant pour nous dire qu'il quittait la société la semaine prochaine. Dans son mail, rien sur ce qu'il partait faire, mais un "merci merci merci" qui m'a bouleversé, et j'ai bien senti son émotion à travers les mots.

    Je l'ai croisé entre deux portes, dans l'après-midi, il s'est allé à quelques confidences - je crois qu'il m'a toujours considérée comme quelqu'un de confiance. Il part, il quitte la région, il fuit un divorce difficile. Cela m'a évoqué ma propre expérience, et je lui ai donc demandé de prendre bien soin de lui-même.

    Ce départ, surtout dans ces conditions, m'affecte particulièrement. Je suis attachée à tous mes collègues de l'informatique, que soient des collègues de mon service ou ceux d'un autre service car, au fil des années et des réorganisations régulières, nous avons tous un jour ou un autre eu l'occasion de travailler ensemble, et nous nous connaissons bien. Et, comme je l'ai dit, ses qualités naturelles font que c'est quelqu'un que nous avons toujours tous apprécié, ce qui n'est pas courant.

    Bref, cela a peut-être accentué la crise d'angoisse qui m'a taraudé toute l'après-midi, qui n'est d'ailleurs pas tout à fait terminée.

    Heureusement, ma psy, vue lundi, m'a appris qu'elle prenait ses vacances en septembre et non pas, comme la majorité des médecins, en août. Août est un grand désert médical, et c'est un soulagement de savoir qu'en cas d'urgence, je pourrais toujours me tourner vers ma psy. Je suis bien placée pour savoir à quel point les crises d'angoisse - qu'aucun traitement ne calme - peuvent être dangereuses pour moi, et à quel point l'été peut être meurtrier.

    Mais il fait beau, et bon, et je serre les dents.


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