• Vendredi soir

    Dans le TER qui me ramène de Pau, le vendredi soir, je suis entourée d'ados, pensionnaires qui rentrent eux aussi dans leur famille, et que je retrouverai pour le retour, dimanche soir. Je les observe, comme j'observe, par la vitre, le paysage qui défile. J'adore le train, parenthèse cahotante qui me permet de regarder autour de moi. Et dans ce cas, le spectacle est plus intéressant dedans que dehors, où ce Béarn que je n'aime décidemment pas égrenne ses bois dénudés et ses champs désolés (rien n'est plus laid qu'un champ de maïs, l'hiver, avec ces chaumes brulés qui émergent de terre en rangées rectilignes). Les ados sont relativement tranquilles : quelques discussions, éventuellement un peu de chahut entre deux ou trois copines ou copains, mais, avec l'arrivée des ipods, téléphones qui permettent d'écouter de la musique, et les pc portables, c'est le règne des écouteurs plantés dans les oreilles, mais parfois partagés à deux, chacun son fil relié à un même petit appareil, c'est assez drôle.

    Ces ados, ils poussent. Et ils poussent anarchiquement. Les pieds, les mains, les cheveux, les nez s'allongent alors que les visages restent encore ceux de l'enfance, c'est l'âge ingrat, qui porte bien son nom. Sans parler de l'acnée - et ils ne sont malheureusement pas égaux devant le phénomène. Peut-être l'adolescent qui est en face de moi fera-t-il un bel homme, mais pour l'instant il est d'une jeune laideur affligeante. Les filles s'en sortent globalement mieux, grâce à leurs tenues vestimentaires, on les sent déjà soucieuses de leur apparence. Ce n'est pas le cas des garçons, pantalons informes et sweat-shirts à capuche ! De temps à autre, une particularité, un garçon qui tente le look gothique, ou un autre qui arbore un bonnet péruvien noir à grosses mailles jaunes et vertes - j'ai du mal à comprendre que l'on puisse porter une chose aussi laide, avant de m'apercevoir qu'il est siglé Oxbow.

    Un étudiant vient s'asseoir en face de moi, version propre, nette, aboutie de ce que seront certains (ou tous, je le leur souhaite) de ces ados d'ici quelques années. Il a des cours du CNAM sur les genoux, et, lui aussi, des écouteurs dans les oreilles.

    Après Dax, les chênes laissent place aux pins. Je rentre chez moi.

     


  • Commentaires

    1
    l-homme-des-cavernes
    Samedi 29 Janvier 2011 à 19:05
    Ah,l'acnée juvénile,quel douloureux souvenir...
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    2
    Isabelle
    Samedi 29 Janvier 2011 à 21:26
    On sent qu'il y a une ambiance sympa dans ce train. Et observer les jeunes, c'est toujours quelque chose de plaisant. Le train, c'est un excellent terrain pour de bonnes observations sociologiques, en clair ça peut être croustillant et très distrayant.
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