• Une journée comme une autre

    Je suis partie un peu à la bourre ce matin, un réveil difficile puis du linge à étendre, mais l'avantage c'est que j'ai évité l'habituel bouchon. Un quart d'heure pour aller de chez moi à la sortie de la rocade, et puis vingt minutes pour faire les derniers deux cents mètres, le télétravail c'est fini pour la majorité des gens, les vacances sont finies aussi, et puis voilà que le tram va desservir l'aéroport, ce qui signifie quelques années de travaux, de chaussées défoncées, de ralentissements qui se rajoutent aux embouteillages habituels.

    Bref, le boulot, contente de retrouver ceux qui étaient en télétravail la semaine dernière et qui ont repris le boulot ce matin. Côté travail c'est plutôt calme en ce moment, parce que je pense que ça ne va pas durer, lorsque je vais rejoindre la filiale IT du Groupe. Du coup, ça me laisse le temps de discuter, de prendre des nouvelles, d'échanger des infos. C'est ainsi que Fred m'a appris que la prime de compensation versée par l'IT pouvait être versée sur le plan épargne retraite, certes on ne la touche pas immédiatement mais au moins elle ne rentre pas dans le revenu imposable. L'info est bonne, il faut que j'y réfléchisse. Un de mes collègues du syndicat m'a appelée pour prendre des nouvelles du transfert, et j'ai déjeuné avec une copine que je n'avais pas vue depuis longtemps. Dans l'après-midi le syndic ayant envoyé les comptes de la copropriété je les ai épluchés, et j'ai envoyé à ma voisine, présidente du conseil syndical, mes remarques. 

    Je suis rentrée ce soir, dans la boîte à lettres il y avait deux lettres de la caisse de retraite complémentaire de mon père. J'avais renvoyé un dossier, il y a quinze jours, et ils m'en renvoient deux à compléter. Bon. Ca fait partie des bizarreries administratives auxquelles je suis confrontée depuis le mois de juillet. 

    Je venais juste de terminer mon appel à ma cousine, qui fête aujourd'hui ses 60 ans, quand mon portable a sonné. La femme de ménage de mes parents, au sujet de son licenciement, je n'ai pas tout à fait fini les papiers parce que c'est compliqué, et elle voulait surtout me parler de ma mère, qu'elle a trouvé toute seule en train de pleurer quand elle est allée lui rendre visite la semaine dernière à l'ehpad. Oui, je suis bien d'accord, ma mère passe une bonne partie de ses journées seule, dans son fauteuil roulant, dans un coin de la salle à manger ou du salon de l'ehpad. Et alors ? la réalité est là, il faudrait assez de personnel pour s'occuper de tous ces petits vieux qui ne peuvent plus bouger et s'occuper par eux-mêmes. Et ce n'est pas le cas. Alors on fait quoi ? Comme j'ai expliqué à la femme de ménage, ma mère n'ayant plus toute sa tête elle n'est pas aussi triste que si elle se rendait compte de la situation. Et puis que veux-tu que je te dise ? Je n'y peux rien. 

    Après avoir raccroché, je me suis demandée si je ne pouvais pas, finalement, conserver le contrat de la femme de ménage, et lui demander d'aller à l'ehpad deux heures par semaine pour tenir compagnie à ma mère. Si j'ai pensé à ça, c'est que dans la conversation, elle m'a demandé si elle pouvait aller la voir de temps en temps pour la voir et lui faire le tour du parc. Sur le moment, ça m'a un peu agacée, j'ai un peu de mal avec ce genre de dévouement gratuit. D'où mon idée de transformer ça en salariat. Bon, ça m'obligerait à faire toute la paperasserie pour la payer, mais au moins ce serait carré. Et ça me soulagerait un peu d'être la seule à aller voir ma mère.

    La nuit portant conseil, je reverrai ça demain.

    Entre deux, j'ai pris dix minutes pour appeler le fournisseur de ma box, dix minutes qui m'ont permis de conserver mon tarif un peu plus bas que le prix public (mais qui paie vraiment le prix public ?). Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand l'opérateur, ivoirien ou camerounais, m'a proposé de m'offrir le bouquet africain, alors il m'a proposé le bouquet chinois, on s'est finalement mis d'accord sur le bouquet cinéma et je l'ai chaleureusement remercié, il fait pas un boulot facile. 

    A ce stade là la crise d'angoisse qui me prend toujours à la débauche était oubliée depuis longtemps, et j'ai pris le temps de faire le câlin du soir à Loukoum, et puis de plier le linge qui avait séché dehors aujourd'hui. Maudire la moto et le quad qui passent bruyamment en bas de chez moi ne sert à rien, j'ai enfilé mon casque connecté en Bluetooth à la télé, un petit gadget dans lequel j'ai investi après les tribulations sonores du confinement, et qui me rend bien service.

    Il se fait tard, je vais aller au lit avec un bouquin, j'ai découvert un auteur prometteur, Gauz, j'aime quand le livre est littérature et pas seulement lecture.

    Demain sera une nouvelle journée. 


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