Le Big Chef descendait de Paris aujourd'hui, j'avais un rendez-vous avec lui, alors j'ai mis une jolie robe-pull rose un peu près du corps, une jolie ceinture sur les hanches, des collants résilles motif panthère et des chaussures à talons. J'ai enfilé un blazer pour la touche working-girl - et pour cacher quelques rondeurs. J'ai toujours adoré me déguiser. J'avais rendez-vous pour faire un point sur mon poste, j'ai commencé l'entretien par des remerciements - j'ai en effet été augmentée, youpie hou ! 

Discussion ce midi avec des collègues, c'est donc la période où les augmentations de salaire sont annoncées, et on a parlé gros sous, une fois n'est pas coutume car le sujet est toujours plus ou moins tabou. L'occasion de constater, avec satisfaction, que j'ai presque atteint le niveau de salaire de la plupart de mes collègues, que je les dépasse désormais sur la grille de qualification et même que j'ai désormais une plus grosse prime cadre qu'eux. Diantre fichtre. Ce n'est pas faute d'avoir bossé, ces dernières années, ça finit par payer et je n'en suis pas fâchée. Et ça me change, de me sentir enfin à leur niveau ! 

La planète de l'argent doit être dans mon signe actuellement, puisque je me suis aperçue que ma mère a droit à une allocation dépendance totale de la part de sa mutuelle, et voilà un nouveau dossier à remplir, et si ça ne me rapporte rien, j'ai au moins la satisfaction de gérer au mieux ses intérêts. 

La planète de l'argent, et aussi des paperasses administratives, puisque me voilà en train de demander au juge des tutelles l'autorisation de faire une donation, au nom de ma mère, à un de mes frères qui m'en a fait la demande. Là par contre, j'ai des doutes sur le résultat de la démarche mais bon, la demande est lancée.

La planète de l'argent, décidemment, avec quelques sueurs froides lorsqu'un de mes volets roulants a cassé. J'ai fait faire un devis à une société qui m'a déclaré que c'était irréparable, et qu'il fallait changer le volet. La tuile, pas prévu dans le budget. Finalement l'ami d'un ami m'a conseillé un gentil artisan qui est venu, m'a réparé le volet, pour un peu moins de 100 euros, là où le commercial très propre sur lui m'avait fait un devis pour 1300 euros. 

La planète de l'argent, et celle de la guerre aussi qui passe dans le ciel astral de l'Europe, et j'ai mis un frein à ma consommation de chauffage que je n'allume plus que le matin le temps du petit déjeuner et de la toilette, et je suis bien contente de n'aller que deux jours par semaine travailler sur site, c'est une économie sérieuse sur les frais d'essence. Pour me réchauffer quand je suis en télétravail, j'ai un gros pull, une étole en pure laine, un plaid… et la petite Loukoum qui a découvert qu'elle pouvait se pelotonner sur mes genoux dans le pull, et c'est un petit chauffage d'appoint fort bienvenu. Et qui ronronne, en plus ! voilà qui console un peu des 17° qui règnent dans l'appartement la majeure partie du temps - et c'est ma façon aussi d'être solidaire avec les Ukrainiens, et sans me plaindre quand je vois dans quelle situation dramatique ils se retrouvent. 

La planète de l'argent, décidemment, j'ai entamé la lecture d'un roman américain qui situe son action en 2029, dans des Etats-Unis aux prises avec une crise économique sans précédent. Le dollar ne vaut plus rien, l'état a déclaré ne plus honorer ses dettes, et voilà que les riches, dont la fortune était faite de dollars et de bons du trésor, n'ont plus rien. Le roman est passionnant, l'auteure - Lionel Shriver - fort talentueuse, mais il me plonge dans un état d'anxiété accru - hasard du calendrier j'ai commencé le bouquin la veille de l'invasion de l'Ukraine - par la situation actuelle. J'avais été marquée par la banqueroute de l'Argentine, il y a une vingtaine d'années, et, plus récemment, par la crise en Grèce - qui peut affirmer de quoi notre futur sera fait ?