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Le bouquet des trois feuilles d’or
C'était le temps des récitations, au tableau devant la classe, voix et genoux un peu tremblants, mains serrées dans le dos. On énonçait le titre, puis le nom de l'auteur, avec un peu de solennité, puis on se lançait dans la récitation en espérant arriver jusqu'au bout sans faillir.
Dans le cahier de récitation, il y avait la page à grands carreaux, d'un côté, et de l'autre, la page blanche, sur laquelle on dessinait un dessin en rapport avec le poème. C'est bien quelque chose que j'aurais aimé retrouver, un de mes vieux cahiers de récitations...
J'avais gardé un très vague souvenir d'automne, de feuilles, d'un bâton et de boue collée aux souliers. Je suis heureuse d'avoir pu le retrouver, Google étant mon ami. Retrouvé, relu, les sonorités du nom de l'auteur, Henri de Régnier, ont éveillé un lointain écho dans ma mémoire.
Pourquoi celui-là plutôt qu'un autre, parmi tous ceux que j'ai pu apprendre, du cours primaire au CM2 ? Mystère. Quoiqu'il en soit, le voilà...
Le bouquet des trois feuilles d’or.
Je n’ai rien
Que trois feuilles d’or et qu’un bâton
De hêtre ; je n’ai rien
Qu’un peu de terre à mes talons,
Que l’odeur du soir en mes cheveux,
Que le reflet de la mer en mes yeux;
Car j’ai marché par les chemins
De la forêt et de la grève
Et j’ai coupé la branche au hêtre,
Et cueilli en passant à l’automne qui dort
Le bouquet des trois feuilles d’or.
Henri De Régnier
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Commentaires
Si, si mais pas sur des cahiers spéciaux !
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Samedi 5 Novembre 2016 à 20:05
C'était des cahiers de travaux pratiques en fait, utilisés pour les récitations. Vous ne dessiniez donc pas d'illustrations des poèmes ?
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4JadisLundi 11 Mai 2020 à 09:37Je m'en souviens, je l'ai appris à l'école. Régnier n'est sans doute plus à la mode, et pourtant des poèmes tels que celui-ci m'ont toujours coupé le souffle.
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Lundi 11 Mai 2020 à 19:46
La récitation, c'était un de mes moments préférés, à l'école. Jacques Prévert, Lucie Delarue-Mardrus, Henri De Reignier, étaient des noms que nous retrouvions souvent, alors. Ils sont tombés dans l'oubli - c'est la vie, c'est le temps qui passe, c'est bien dommage. Je garde moi aussi le souvenir de sensations très fortes, au détour d'un alexandrin ou d'une strophe… Merci de votre commentaire, Jadis !
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Je ne connaissais pas ce poème. Et puis je n'ai pas non plus souvenir de cahier de récitation. Ah moins que cela soit un problème de mémoire....
On n'apprend pas de récitations, en région parisienne ? ;-)