• L'Abécédaire des cloches, en vrac

    D - Départ. J'ai horreur des départs, je suis toujours stressé à l'idée de m'éloigner de mon chez-moi, de quitter mes chatounettes, de louper mon train…. Pour moi qui suis anxieuse, c'est toujours un peu pénible et là en pluis il y avait la fatigue, j'appréhendais donc ce déplacement pour Paris, de quatre jours qui plus est ! Arrivée sur place, le stress m'a vite quittée, il faisait beau, le fait d'y être avec une collègue que j'aime bien y a fait beaucoup aussi. 

    D - Déplacement, donc. Ne pas profiter de Paris alors qu'il faisait si beau, aurait été dommage, alors pour une fois, j'ai fait juste mes heures, je n'ai pas joué les prolongations le soir. J'allais à Paris pour travailler avec un gars qui bosse dans un service avec lequel le mien travaille en étroite collaboration. Ce type, que je n'avais vu qu'une fois lors d'une réunion, s'est révélé pénible, le genre de type qui bosse à cent à l'heure, et qui continue à travailler depuis chez lui le soir - pas vraiment mon style. J'y reviendrais toutefois une nouvelle fois cet été, j'ai tout de même des choses à approfondir. C'était également l'occasion de rencontrer "en vrai" des gens avec qui je suis régulièrement en contact pour mon boulot, généralement via le logiciel sur lequel nous bossons. Pouvoir mettre un visage sur un nom, se serrer la main et faire connaissance, c'est une nécessité, et je sais que ça arrange bien les rapports, par la suite, c'est donc quelque chose que je fais aussi souvent que je le peux. Ne travaillant pas le vendredi, j'avais l'accord de ma chef pour rester sur place faire du tourisme, et ne rentrer que vendredi soir, mais mon collègue François s'est retrouvé tout seul, congés, maladie des uns et des autres, et j'ai aussitôt proposer de bosser à distance une partie du vendredi pour l'aider. Même si j'ai des rapports distants avec le boulot, j'ai aussi l'esprit d'équipe, et je sais à quel point cela peut être pénible de se retrouver seul un vendredi, face à la pression des clients internes qui veulent tous faire passer leur demande avant le Week-end. Je suis donc allée bosser sur le plateau de mon ancienne équipe, puisque les locaux parisiens sont en "flex office" c'est à dire que tu te poses où tu veux avec ton pc portable. J'ai trouvé l'expérience intéressante de travailler à distance et seule dans mon coin, j'ai été particulièrement efficace. 

    B - Bien. En fait ce déplacement m'a fait du bien, de façon tout à fait inattendue. Etre ailleurs m'a permis de mettre à distance ces derniers mois un peu difficiles (et j'avais d'ailleurs le moral un peu morose ces dernières semaines), et le beau temps, me permettant de faire du tourisme le soir, a renforcé cette sensation d'être ailleurs et de faire autre chose que mon quotidien. La fatigue s'est effacée devant le plaisir d'être sur place, de surcroit avec Véro nous en avons profité pour très bien manger dans des restaurants "goûteux" et le plaisir de la bonne chère, autant que le confort de mettre les pieds sous la table, a encore rajouté à la détente du moment. C'était inattendu, mais fort bienvenu, et je suis bien contente d'avoir fait cette parenthèse ! 

    R - Retour. J'ai retrouvé avec plaisir mon chez-moi et mes chatounettes. Partir c'est bien, revenir c'est mieux ! 

    P - Poids. Aïe. Des écarts depuis quelques semaines, quelques jours de restaurants et un Week-end familial...

    M - Matin. Je me suis réveillée samedi matin avec le soleil levant illuminant la chambre, et cela m'a fait du bien. J'ai ouvert la porte-fenêtre, j'ai découvert que l'acacia avait déjà quelques grappes de fleurs blanches, et que les petits étourneaux cachés au fond d'un trou dans le tronc étaient nés (je ne les vois pas mais j'entends leurs piaillements)

    L'Abécédaire des cloches, en vrac

    Sur le balcon de la cuisine, les fleurs du mandarinier avaient écloses, parfumant le balcon et la cuisine lorsque j'en ouvre la porte-fenêtre. Ce mandarinier, c'est le dernier cadeau que m'aura fait ma mère, offert lorsque j'ai aménagé dans cet appartement.

    L'Abécédaire des cloches, en vrac

    P - Parents. Je suis allée les voir samedi après-midi. Ma mère est définitivement dans un "ailleurs" qui ne lui laisse plus que quelques éclairs de lucidité. Mon père ne s'intéressant à rien d'autre qu'à lui-même il est difficile de tenir une conversation qui ne tourne pas autour de leur santé et de l'ehpad, sujets ô combien déprimants. 

    F - Frère. Mon frère et ma belle-soeur sont passés hier soir, à la faveur de ce long week-end, et nous avons passé une exxcellente soirée ensemble. Ma belle-soeur vit elle-même des moments difficiles en ce moment, ses parents viennent eux aussi de rentrer en ehpad à quelques semaines de distance. Le pire c'est que je me dis, justement, que le pire est encore à venir, car l'état de mes parents ne peut qu'empirer.

    F - Fils. Un week-end décidemment placé sous le signe de la famille, qui s'est terminé chez mon fils aîné pour un apéritif dînatoire, l'occasion de profiter de ma petite-fille, désormais tout sourire à chaque fois qu'elle me voit, c'est un vrai bonheur. 

    M - Money Money Money… Eh mec, ne compte pas sur moi pour verser mon obole pour la reconstruction de Notre-Dame. J'y avais bien pensé, pourtant, mais ça, c'était avant. Avant que la Big Bank ne décide de lâcher quelques millions pour l'occasion, la même Big Bank qui refuse de lâcher le moindre kopek lors des négos salariales. Alors que nenni non point, bosser pour la Big Bank c'est déjà bien assez, puisque mon boulot sert à engraisser des actionnaires qui décident qu'il vaut mieux payer pour des pierres que pour faire vivre des humains.

      


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