• Franzen (spécialement pour Loïc)

    J'ai donc découvert Jonathan Franzen, qui figurait depuis longtemps sur ma liste à lire, par son roman Les Corrections.

    Les Corrections, c'est, sur 700 pages, l'histoire d'une famille américaine, de la classe moyenne. Il y a les parents Alfred et Enid, qui vieillissent dans la maison familiale qui vieillit aussi, et leurs trois enfants, Chip, Gary et Denise, tous adultes - au moins en âge, et indépendants, et si le bouquin fait 700 pages c'est que Franzen a découpé le roman en plusieurs parties, chacune étant consacrée à un personnage. C'est donc presque plusieurs romans formant un roman global. Un fil conducteur : le Noël à venir, dont Enid, sentant que c'est un des derniers qui verra la famille réunie (Alfred, malade, déclinant rapidement), fait l'objet principal de ses préoccupations, alors que les enfants, qui sont par ailleurs des adultes, sont plus ou moins enthousiastes à l'idée de cette réunion familiale.

    Je l'avoue franchement : au bout de cinquante pages, j'ai failli abandonner. Parce que la première partie du roman est consacrée à Chip, personnage dans lequel je ne me retrouvais pas et pour qui je n'avais aucune sympathie. J'ai tout de même persévéré (l'intuition que j'allais louper qq chose). J'ai bien fait : j'ai retrouvé beaucoup de moi-même, de ma vie, de ma famille, dans ce roman, et cela m'a même fait beaucoup de bien, en ce moment où je dois faire face au vieillissement et à la maladie de mes parents, à l'éclatement et l'individualisation de la fratrie. Je n'aime pas cette expression, mais, pour une fois, je vais l'utiliser : ce livre "m'a parlé".

    Franzen s'est-il inspiré de sa propre expérience ? Si ce n'est pas le cas, il fait preuve avec maestria d'une des qualités à laquelle on reconnait le grand écrivain : la capacité à percevoir la réalité de la vie d'autrui.

    Je ne vois pas pourquoi je devrais aller à Saint-Jude à une date particulière. Si papa et maman étaient mes enfants, que j'aurais créés à partir de rien sans leur demander leur permission, je pourrais comprendre être responsable d'eux. Les parents ont un extrème intérêt darwinien et génétiquement programmé au bien-être de leurs enfants. Mais les enfants, me semble-t-il, n'ont pas de semblable dette envers leurs parents.

    Fondamentalement, j'ai très peu de choses à dire à ces gens. Et je ne pense pas qu'ils aient envie d'entendre ce que j'ai à dire.

    Du coup, vendredi, j'ai emprunté un autre de ses romans :-)


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  • Commentaires

    1
    Julie
    Mercredi 7 Novembre 2012 à 20:34
    Je te conseille chaudement Freedom, qui est aussi bon et "parle" autant !
      • Feuilles_d_Acanthe Profil de Feuilles_d_Acanthe
        Mercredi 7 Novembre 2012 à 21:29
        Il est sorti en poche, je l'ai vu en faisant mes courses, puisque tu me le conseilles je vais probablement me laisser tenter, car il n'est pas dispo à la médiathèque ! En attendant, j'ai La Zone d'inconfort dans ma PAL. Et je continue mon incursion dans la littérature américaine contemporaine, je viens de lire Snuff, de Chuck Palanuiuk. Spécial !
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