• Et l'actualité, aussi

    Ce n'est pas parce que j'en parle peu que je ne suis pas l'actualité. Je suis juste peu à l'aise pour en parler, je ne me trouve pas assez d'intelligence, de recul...

    Le terrorisme, toutefois. Je me souviens, vaguement, d'une vague d'attentats, quand j'étais plus jeune, de Pasqua disant "il faut terroriser les terroristes" avec sa grosse voix. Et puis les années ont passé, et puis on a oublié.

    Là, c'est une chose nouvelle. Va-t-il falloir "faire avec", faire avec le risque d'attaques individuelles, qui pourront survenir n'importe quand, n'importe où ? J'y pense souvent quand je prends mon bus. Un fou - un terroriste est-il fou, toutefois - pourrait monter avec un arme, tirer dans la foule.

    Quand j'entends des députés de Droite demander des centres de rétention, j'hallucine. Plus ça va, moins j'aime les hommes politiques, de quelque bord qu'ils soient. Des centres de rétention, n'importe quoi. Mais j'espère que le gouvernement, celui-ci et ceux à venir, vont mettre l'accent sur la lutte anti-terroriste sur le net et les réseaux sociaux, car c'est là que se situe la guerre, à mon humble avis.


  • Commentaires

    1
    Bleu
    Vendredi 17 Juin 2016 à 01:26

    hmmm, là je ne peux pas être d'accord avec toi. J'aime pas les réseaux sociaux, mais internet fait toujours un bon bouc emissaire. Ce qu'il faut combattre, c'est l'exclusion. Si tous ces gens étaient correctement intégrés dans la société, avec respect et sans discrimination, les choses se passeraient peut-être autrement. C'est là qu'il faut à mon avis commencer les efforts.

      • Vendredi 17 Juin 2016 à 20:23

        Non, je ne dis pas que c'est la faute des réseaux sociaux. Je pense simplement qu'il faut surveiller les réseaux sociaux car ils permettent de  véhiculer des idées dangereuses. Sur la question de l'intégration, je suis mitigée. Les auteurs des actes terroristes étaient jeunes, et nés en France. Ce sont leurs parents qui avaient émigrés et dû faire face au problème de l'intégration. La radicalisation de cette deuxième génération ne peut s'expliquer uniquement par un problème d'intégration. On ne peut pas non plus parler d'un problème d'intégration concernant les européens et les français qui se convertissent et se radicalisent.

    2
    Bleu
    Vendredi 17 Juin 2016 à 22:52

    Les réseaux sociaux permettent de véhiculer des idées dangereuses, oui. Tout comme la radio, la télé, le téléphone, et les réunions entre amis (par exemple). J'ai surtout tendance à croire que les réseaux sociaux sont un peu le buzzword des dernières années dans les médias, et ça permet aux politiques de donner une cible pour détourner le regard du vrai problème.

    J'ai beau aimer mon Alsace maternelle, j'y vis depuis assez longtemps pour savoir que tes chances de trouver un boulot ne sont clairement pas les mêmes que tu t'appelles Roger ou Mohammed. Alors si, les jeunes de seconde (ou troisième) génération font aussi face à des difficultés d'intégration, même si certains réussissent mieux que d'autres. Mais j'ai souvent dit aux personnes avec qui j'ai eu cette discussion que, si ces gens qui ont commis des actes atroces et impardonnables avaient eu un boulot et un peu de respect plus tôt dans leur vie, ils ne se seraient probablement pas radicalisés.

    Mais j'avoue, je suis quelqu'un de naïvement optimiste, et je persiste à croire que les choses se passeraient mieux si tout le monde l'était un peu plus.

      • Samedi 18 Juin 2016 à 22:34

        Et sur ta dernière phrase, je suis bien d'accord.

        L'intégration, c'est un sujet qui m'intéresse, et me turlupine. Pourquoi certains s'intègrent, et d'autres, non ? Il m'intéresse d'autant plus que l'intégration, je l'ai vue se faire. Début des années 70, les petites espagnoles et portugaises intégraient mon école primaire. Dix ans plus tard, d'étaient les réfugiés cambodgiens et vietnamiens qui arrivaient en France. Au lycée, mes deux meilleurs amis étaient, l'un fils de réfugiés espagnols républicain, l'autre fille de réfugiés politiques chiliens. Deux ans plus tard, en fac d'espagnol, j'étais immergée au milieu de dizaines de filles - la fac était très féminin - aux noms de familles ibériques, mais aux prénoms français. Les espagnols, et portugais, venus chercher liberté ou travail en France avaient pressenti qu'un prénom français faciliterait la vie de leurs enfants. Comme tu le dis, s'appeler Mohammed ne facilite pas les choses.

        Dans mon équipe, nous sommes quatre. D. et moi, franco-françaises si l'on peut dire ça comme ça, Hubert, ne s'appelle pas Hubert mais porte un prénom hispanique, puisqu'il est né en Amérique du Sud, et n'est arrivé en France qu'à 11 ans. Chloé, qui ne s'appelle pas Chloé non plus, porte un prénom français, que lui ont donné ses parents, qui avaient fui la misère espagnole en 1960. Nous faisons le même boulot, avons le même salaire, et et cela me surprendrait bien si on me disait que notre chef fait une différence entre nous, car ce n'est absolument pas le cas. Comme tu le dis, il y a des intégrations qui se passent bien.

        Une remarque : dans les familles espagnoles et portugaises, les mères travaillaient. Les gosses, à qui ils avaient donnés des prénoms français, allaient à la garderie après l'école. Ces deux facteurs, associés à la volonté très nettes d'intégration, notamment de la part des réfugiés politiques qui n'étaient pas sûr de pouvoir revenir un jour chez eux, ont certainement contribué à une meilleure assimilation de ces populations. Deuxième remarque : chez ces mêmes familles, le recours à du logement social a généralement été très brève. Deux salaires, une natalité maitrisée, l'envie de posséder leur propre maison, et donc de sortir des quartiers concentrant les familles d'origines étrangères, cela a contribué à ce que ces populations bénéficient de l'ascenseur social des années 60 et 70. Pour les populations originaires d'Afrique du nord, je pense que cela aurait pu fonctionner aussi, d'ailleurs ça a fonctionné, fort heureusement, pour nombre d'entre elles, mais en prenant un peu plus de temps, le temps d'avoir une génération où père et mère auraient travaillé tout deux. Pas de chance, la fin des 30 glorieuses est arrivée, et avec elle le chômage, qui complique fortement les choses.

    3
    Bleu
    Dimanche 19 Juin 2016 à 09:46

    Note que, dans ma première remarque, la problématique n'était pas l'intégration, mais l'exclusion. S'intégrer relève de la bonne volonté de la personne qui arrive. L'exclusion relève de la mauvaise volonté de la personne qui reçoit. La nuance est là, je pense.

    Par ailleurs, l'autre subtilité est probablement toute bête : les exemples que tu cites correspondent pour la plupart à des personnes provenant de milieux chrétiens, sauf erreur. Les exemples que je vise, et qui font essentiellement la une des journaux actuellement, sont issus d'origines liées à la culture musulmane (ceci dit, l'exclusion affecte aussi d'autres cultures religieuses). J'ai tendance à croire que les personnes qui intégraient une culture pratiquant la même religion que la leur étaient largement moins exclus. A l'inverse, si ta croyance n'est pas la même, c'est un facteur d'exclusion supplémentaire. C'est pour ça que je me garde bien de cacher mes croyances pastafarianistes :D

    Et pour la légende, dans mon équipe de cinq personnes, j'en ai trois avec des prénoms d'origine moyen-orientale, et un avec un prénom d'origine espagnole. Et ils sont tous aussi bons que le dernier qui a un prénom d'origine française (et vu qu'il a un prénom composé, c'est même deux prénoms d'origine française qu'il a)

     

      • Dimanche 19 Juin 2016 à 22:10

        Je ne sais quoi te dire. Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse là d'une simple question d'exclusion, ni que celle-ci se résume à une religion plutôt qu'une autre. Pourquoi exclurait-on plus les musulmans que les bouddhistes ? Je me pose d'autres questions : quel est le poids de l'Histoire (je pense à la période coloniale) ? L'exclusion qui frappe les gens d'origine maghrébine n'est-elle pas l'arbre qui cache la forêt, n'est-ce toute une classe sociale qui, en fait, souffre d'exclusion ?

        Pastafarianiste... Google étant mon ami, j'ai trouvé ceci "Le Pastafarianisme a été fondé en 2005 par Bobby Henderson, un prophète, qui a été le premier à recevoir la vraie révélation du Monstre en Spaghettis volant et a été touché par son appendice nouillesque. Depuis, des milliers de gens dans le monde entier ont eu une apparition et été touchés par le Monstre en Spaghettis Volant. Au paradis pastafarianiste il y a des volcans de bière, et des stripteaseuse" C'est un programme intéressant, dont je déduis que le Pastafarianisme est une religion essentiellement masculine ?  ;-)

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    4
    Bleu
    Lundi 20 Juin 2016 à 20:56

    Oh on pourrait parler géopolitique pendant des heures sans arriver à un consensus, j'en suis bien conscient. Heureusement, c'est un peu le cas de tout le monde, donc on n'est pas une exception :)

    Pour le pastafarianisme, c'est avant tout une religion parodique qui a été créée pour protester contre l'enseignement du créationnisme dans les écoles américaines. Après, on est d'accord, c'est un gros délire, et s'il ne se résume pas à des volcans de bières et des stripteaseuses, il reste que son inventeur est masculin, avec les petits travers qui vont avec. Cela dit, si tu maitrises l'anglais, je te conseille d'aller voir cette page http://flyingspaghettimonster.wikia.com/wiki/The_Eight_I'd_Really_Rather_You_Didn'ts qui énonce les 8 "commandements" qui régissent cette bonne blague, et qui globalement, ont un petit fond féministe (sans être parfait non plus). En terme de religion, je trouve que c'est presque ce qu'on a fait de mieux.

    5
    Bleu
    Mardi 21 Juin 2016 à 22:00

    tu me diras ce que tu en as pensé

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