• En vrac, et à 100 à l'heure

    Il y a donc le projet immobilier. Les contacts avec ma banque, qui m'a fait une première proposition, qu'il faut affiner (il y a encore des détails en suspens) et, hier soir, un rendez-vous avec une agence de la Big Bank qui m'emploie. Parce que, bien sûr, en tant qu'employée de la Big Bank, j'ai droit à des tarifs préférentiels. Ce premier rendez-vous m'a stressée : la conseillère m'a sauté dessus, et était plus intéressée par m'ouvrir un compte que de monter mon projet immobilier. Dont du reste elle ne peut s'occuper car les prêts immo sont maintenant traités par une autre agence, sur Bordeaux centre. On a tout de même avancé, par conférence téléphonique avec un des conseillers de l'agence de Bordeaux. Et on a fixé un rendez-vous la semaine prochaine, pour monter le projet. Entre temps, j'aurais revu mon conseiller bancaire, pour lui expliquer que la Big Bank pratique des taux particulièrement attractifs - oui mais combien me coûterait le fait de changer de banque ? Il faut penser à tout, et c'est justement ce qui me fatigue en ce moment, tout ce à quoi je dois penser en même temps.

    Car il y a aussi la vente de mon appartement actuel, et la pression que cela me met (Mon Dieu faites que je vende, et vite, et au prix que je souhaite), et un potentiel visiteur qui voudrait voir les derniers compte-rendus des assemblées générales de la copropriété, et même le carnet d'entretien de l'immeuble - faire un mail au syndic pour demander ce carnet - et refaire un mail pour relancer, n'ayant toujours rien reçu. Même si je vends, je suis toujours impliquée dans la vie de la copropriété, et la concierge, à qui je n'ai pas dit que je vends, ne manque pas de me solliciter quotidiennement. Non, en effet, les travaux de jardinage n'ont pas encore été faits. Oui j'ai bien donné mon accord par mail au syndic. Oui je vais les relancer à ce sujet, aussi. Non, personne n'a encore identifié son vélo dans le local vélo, oui je vais faire un rappel à ce sujet.

    Il y a l'achat de l'appartement à venir. Prendre rendez-vous avec l'organisme qui me le vend, pour une nouvelle visite pour le revoir et prendre les mesures. Prendre contact avec l'artisan qui va faire les travaux, pour qu'il puisse se rendre disponible à ce rendez-vous. "Bon, tu me fais le plan avec les mesures et tu me fais un rétro-planning des travaux que tu souhaites". Argh, c'est pas comme ça que je voyais les choses. Réfléchir au plan d'aménagement de la cuisine, ne pas oublier les tuyaux , ça ne sera pas possible de coller un meuble contre ce mur, ah mince je n'ai pas vérifié s'il y a suffisamment de prises pour installer à la fois le lave-linge et un lave-vaisselle. Mais je sais déjà où sera installé l'arbre à chats. "Tu n'as pas peur que le déménagement stresse ton chat" se moquent mes collègues. J'ai beau aimer mes chats, leur transport est bien la dernière des choses dont j'ai le temps de me préoccuper, en ce moment (mais en fait, si, bien sûr, j'y ai déjà pensé).

    Qui dit prêt immobilier dit assurance. Une dépression, un neuroleptique... refus d'assurance. La première fois, lorsque j'ai acheté mon appartement il y a trois ans, ça a été une épreuve, difficile à vivre pour les souvenirs que ça ramène, et stressante bien sûr. Je passe donc par une délégation d'assurance, charge à moi de me trouver une assurance qui veuille bien m'assurer. Et voilà que le conseiller de la Big Bank m'assène "mais Madame, savez-vous que vous bénéficiez de tarifs préférentiels, car nous faisons aussi de l'assurance !". Pas si simple, de constituer un dossier de délégation d'assurance, et il faut donc que je mène en parallèle le montage financier du prêt immo (en l'occurence avec un prêt relais) et les démarches relatives au dossier d'assurance, et c'est lourd, et d'autant plus que le temps passe - et je dois signer l'acte d'achat le 17 novembre... Accessoirement, j'ai pris rendez-vous avec l'assistante sociale du boulot, j'ai besoin qu'elle m'explique un peu comment fonctionne le système de prévoyance, l'assurance refusant de m'assurer pour l'invalidité totale et partielle - et il faut qu'elle m'explique aussi ce que ça implique, précisemment. Quand je vous le dis, que j'ai un agenda de ministre !

    La Big Bank voudrait donc que je domicilie chez elle le salaire qu'elle me verse, et que je souscrive aussi mes assurances chez elle. Big Bank Big Brother, ça ne me plait pas. Mais un collègue vient de le faire, car le gain financier est particulièrement intéressant m'a-t-il assuré. L'indépendance a donc un prix - j'attends de savoir lequel.

    Laissé ce matin un message à mon banquier pour qu'il me rappelle, en vain. J'ai besoin qu'il anticipe notre rdv de la semaine prochaine en me calculant, justement, combien me coûterait le fait de le quitter...

    J'ai mis, je l'avoue, un certain temps à comprendre comment fonctionnait un prêt relais, et n'ai compris qu'après avoir signé (je l'avoue, sur le coup je me sens vraiment bête) à combien s'élèveraient les mensualités de ce prêt. En fait, ça ne passe pas, mais pas du tout, dans mon budget. Ne pas s'affoler, regarder la situation avec la tête froide. Ok, ça passe si je stoppe la mensualisation de mes impôts sur les revenus. Faire un mail aux impôts. Ah chic, réponse positive. Un souci de moins !

    'Je speede " ais-je dit à un collègue. "Oui, mais tu aimes ça" m'a-t-il répondu. C'est vrai. "Et puis, ce sont des problèmes de riche" m'a dit un autre. Pas faux. Allez, j'arrête de me plaindre, et puis j'avoue, en fait, je trouve ça passionnant, intellectuellement, tenter de comprendre les montages financiers, essayer de ne rien oublier dans tout ce que j'ai à faire, anticiper les questions que je dois poser à mes interlocuteurs, imaginer l'ordre dans lequel je dois faire faire les travaux... Fatiguant, mais passionnant et gratifiant aussi, pour mon amour propre, de savoir que j'arrive à mener ce projet, et seule (mais parfois, une épaule,une oreille, j'aimerai bien...).

    Au milieu de tout ça, figurez-vous, je travaille. De ce côté là, ça va, ce n'est plus aussi stressant qu'il y a quelques mois, en particulier parce que le nombre d'interventions est plutôt bas. En plus, on me sollicite pour des sujets intéressants. Du coup, comme je suis décidément à cent à l'heure sur tous les sujets, j'ai envoyé un mail à ma chef pour lui demander un rendez-vous pour un "entretien de rémunération", et un autre mail pour lui demander des détails sur le projet de réorganisation du service prévu à la rentrée de janvier. Là aussi j'avance et j'anticipe.  Au milieu de tout ça, j'ai trouvé le temps de faire un gâteau pour mes collègues, qui m'en ont réclamé un autre pour la semaine prochaine, les goinfres. Mais j'ai oublié l'invitation de ma cousine, à l'apéritif qu'elle donnait pour son anniversaire :-/ Ce n'est que partie remise, je vois ma cousine dans quinze jours pour son nouveau... déménagement...

    Demain, me lever tôt pour aller chercher ma nouvelle paire de lunettes, que j'ai fini par commander, après plusieurs échanges avec ma mutuelle pour connaître le montant de leur prise en charge. Là encore, bonne surprise. Par contre, j'attends toujours le paiement, par la Sécu, de ma semaine de maladie de juillet...

     

    Ce soir, comme une visite de l'appartement était finalement annulée, j'en ai profité pour aller, à pied, à la jardinerie du quartier, Loukoum ayant besoin d'herbe à chat (c'est ça où elle fait encore un sort à une de mes plantes vertes !). Une heure de marche dans la fraîcheur revenue. Rentrée par le parc d'à côté. En début de soirée l'aire de jeux pour enfants est désertée, je me suis installée sur une balançoire, et me suis longuement balancée, l'enfance n'est jamais vraiment loin en moi... Lancer les pieds en avant, les ramener en arrière, prendre de l'élan, m'émerveiller du mouvement perpétuel ainsi créé, prendre de l'altitude, rejeter la tête en arrière pour regarder la cime des arbres, faire le vide...

    et rentrer, en roulant dans ma main les trois premiers marrons de l'automne...


  • Commentaires

    1
    Vendredi 16 Septembre 2016 à 23:29

    Je vous admire. Non, vraiment moi qui stress quand il faut remplir un pauvre papelard ou pour essayer de calculer un budget !

    Et puis les assurances...Ces maudits charognards qui ne conçoivent le trajet de l'argent que dans un sens... 

      • Samedi 17 Septembre 2016 à 20:37

        Merci :-)

        Je pense qu'on stresserait moins si on apprenait, à l'école, à tenir un budget. J'ai un jour reproché à ma mère de ne pas nous avoir appris à tenir nos comptes (tabous familiaux : le sexe et l'argent), et elle m'a répondu "mais c'est une question de bon sens !". Mais non, gérer de l'argent ça ne coule pas de source !

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