• Découragement

    (rubrique : le boulot quel monde de merde)

    Visite de notre N3 ce début de semaine, au boulot. Le N3, c'est à dire le Chef de la chef de ma chef. Bonhomme que je trouvais au demeurant sympathique, eu égard aux premiers contacts que nous avions eu, le ventre rond, la faconde soulignée par un accent toulousain chantant, un discours direct...

    Il m'a appelé dans son bureau, tout à l'heure.

    "Tu as l'air réticente au changement..."

    ...

    ...

    ...

    - Et toi tu m'as l'air d'être un sacré connard, tu sais ?

    ...

    ...

    Non, bien sûr, pas possible de répondre ça. Dans le milieu du boulot, c'est bien établi et ça n'a pas changé depuis le temps de l'esclavage : quoiqu'un chef te dise, tu la fermes.

    Un peu sonnée - je m'y attendais tellement peu - j'ai gentiment protesté, avec le sourire (surtout garder le sourire), qu'en effet le changement ce n'est pas confortable, mais que j'en ai l'habitude, mon parcours professionnel en atteste, et que même si je n'aime pas l'inconfort, 'aime bien le changement...

    "Alors c'est ennuyeux, car tu dégages l'impression contraire..."

    Fuck Fuck fuck gros connard.

    J'ai gardé le sourire, re-protesté de ma bonne volonté, ai accepté dans la foulée la proposition d'un prochain déplacement à Paris pour une "immersion favorisant ma montée en compétences" (putain de merde Paris en hiver il fait froid on se caille dans le métro surchauffé qui pue il va encore falloir que je me lève en pleine nuit pour prendre l'avion, et qui va garder mes chatounettes), toujours avec le sourire. Fuck. Paris comme une punition, je n'aurais jamais cru que ça me ferait ça un jour.

    Je suis sortie du bureau, sonnée, et surtout, découragée. La Big Bank, c'est ça : ils arrivent, font table rase du passé, te rappellent qu'ils auraient pu aussi bien fermer le site et mettre deux mille personnes au chômage, alors le changement "faut y aller", et dire merci. Je pense, accessoirement, que mon mandat de représentante du personnel, et le fait que je "la ramène" quand il faut, ne jouent pas en ma faveur. Découragée car je sais que dans le milieu du boulot, quand un chef de chef a une mauvaise opinion de toi, ça augure d'années difficiles...

    Bon, je profiterai du déplacement à Paris pour rejoindre des amis (Julie, un restau indien ?), quand au boulot, ben j'ai bien compris qu'il fallait que je fasse comme tout le monde : fermer ma gueule, et brasser de l'air en me mettant en avant.

    Et, accessoirement, acheter quelques poupées vaudous...


  • Commentaires

    1
    Bleck
    Vendredi 7 Octobre 2016 à 14:08

    Je ne me permettrai que de reprendre ta formule de départ : Le boulot quel monde de merde.

     

    Bleck

      • Vendredi 7 Octobre 2016 à 21:44

        Heureux homme toi qui en est enfin sorti ! :-D

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    2
    Vendredi 7 Octobre 2016 à 21:28

    Au moins vous dégager quelque chose. Vous !

    Et ça les chefs n'aiment pas que " l'on dégage quelque chose".

    Et en plus vous êtes représentante du personnel !

    Vous exagérez quand même...

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