• ... et j'avais oublié que le café accentue les crises d'angoisse. Or j'en bois pas mal en ce moment, le midi et le soir, alors que d'habitude je n'en prends que le midi. Si les crises d'angoisse persistent, il faudra que j'envisage de passer au décaféïné. La crise a duré jusqu'au cinéma, en fin d'après-midi. Demain j'espère un mieux, le samedi ayant longtemps été un jour plus difficile que les autres. Au programme, marché dominical, balade en vélo dans  Bordeaux - il faut que j'aille à l'office du tourisme récupérer le programme des visites guidées dans Bordeaux - et puis cinéma, à 17 heures il y a une séance du mythique Sept ans de réflexion, je ne peux pas passer à côté, d'autant que je ne l'ai jamais vu.

    Et merci Fabrice et Isabelle, votre sms, que j'ai découvert en sortant du ciné, m'a fait chaud au coeur.


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  • J'étais acoudée à la rambarde de ma terrasse juste au bon moment, ce soir, j'ai entendu du bruit dans les feuillages un peu plus bas, et je l'ai vu, petit éclair roux et blanc. Il a sauté dans l'acacia juste en face de moi, je l'ai aperçu entre les branches de sauts en sauts.

    Je l'avais espéré, vu le nombre d'arbres qui entourent la résidence, mais je n'osais y croire. Un écureuil ! De quoi terminer cette sale journée le coeur un peu plus léger.

    Un peu plus tard, j'ai entendu un véritable vacarme, un groupe de geais installés dans un arbre. Ca caquetait, ça criaillait. Dans ces arbres, acacia, érable, chênes, et d'autres aussi dont j'ignore le nom, il y a tout un tas de gros oiseaux. Merles, tourerelles, pigeons et, donc, des geais également. Ces gros oiseaux semblent effrayer les plus petits, malheureusement, car j'aurais aimé voir des rouge-gorges par exemple.  Et puis, cet après-midi, j'ai également vu quelque chose qui m'a surprise, compte-tenu que je suis au second étage. Un lézard qui courait sur ma terrasse. Cela m'a fait plaisir, j'ai toujours beaucoup aimé les lezards, et j'espère en voir d'autres. Le soir, quand la nuit tombe, je vois parfois de petites chauve-souris voleter. Cette résidence est vraiment bien, j'espère que j'y resterai longtemps.


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  • Comme je suis allée à l'Utopia cet après-midi, j'en ai profité pour dire à un des types qui tient la caisse que je trouvais pas vraiment bien que le Jean-Eustache et eux programment exactement les mêmes films. Il m'a répondu : "vous n'avez qu'à aller dans un seul cinéma."

    Le monde entier

    est un cactus...


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  • J'étais en super forme, avec un moral au plus haut pas plus tard que jeudi encore. Hier, comme je l'ai écrit hier soir, ce n'était plus tout à fait ça, mais ce matin, ça a été la cata. Il y avait longtemps que je n'avais pas eu un de mes samedi matin difficiles. D'abord, je me suis levée avec les cervicales en vrac (il y avait longtemps que cela ne m'était pas arrivé) et le léger mal au crâne qui va avec. Et puis surtout, le moral a chûté - mais hier soir quand je me suis couchée il était déjà descendu bien bas. La dernière chose que j'ai faite hier soir : écrire sur un papier : "appeler D. " (ma soeur), "appeler L." (un de mes frères), "appeler V." (mon autre frère). Tout en me disant : "et pourquoi on ne m'appelle pas, moi ?" Et comme la dernière pensée avec laquelle je me couche est toujours celle avec laquelle je me réveille le lendemain, le moral, donc, n'était pas top. Mais le pire c'est qu'au fil de la matinée une crise d'angoisse s'est installée, celle qui fait mal, qui paralyse, qui rend malade. Dans ces cas là, la moindre chose parait insupportable. On ne peut pas rester comme ça, on est fébrile et on a besoin de faire n'importe quoi pour échapper à la crise - pour s'échapper de soi-même en fait - et en même temps, l'angoisse étreint et met un tel poids dans chaque action qu'il est difficile d'arriver à trouver la volonté de bouger. Je suis quand même partie à la médiathèque, comme je l'avais prévu. Et en vélo, pas en voiture. Le vélo parce que c'est meilleur que la voiture, et parce que ça m'aide souvent à aller mieux. L'aller-retour n'a pas été suffisant, il aurait fallu que la médiathèque soit plus loin. Digression à propos de la médiathèque : elle est un peu loin de chez moi pour y aller à pied, mais à vélo c'est rapide, et en plus une piste cyclable part de chez moi et arrive quasiment à la médiathèque. Que rêver de mieux ?

    Il faisait bon, pas encore trop chaud et heureusement, j'ai remarqué que les crises d'angoisses sont particulièrement mauvaises quand il fait chaud. J'ai lutté, à la médiathèque, pour arriver à faire ce que j'avais prévu de faire. En effet, les crises d'angoisse me désorientent. C'est étrange, l'angoisse. Le mot laisse penser que ce n'est qu'un phénomène abstrait, un truc qu'on s'invente, que c'est "dans la tête". En fait c'est quelque chose de "vrai", on est réellement mal, oppression, désorientation, malaise...

    Elle était encore là quand je suis revenue, et, toujours à cause de cette fichue désorientation (je ne trouve pas d'autre mot. Disons que le cerveau fonctionne mal à ce moment là) je n'ai même pas pensé à prendre des Fleurs de Bach, que je voudrais bien tester sur ces crises, dès fois que ça marche. A défaut, j'ai allumé la télé, on en pensera ce qu'on voudra, mais la télé a un réel effet sur le moral et les angoisses. Dans ces moments là je me suis aperçue qu'il faut distraire le cerveau, c'est à dire l'occuper à autre chose. Il y a certainement une explication médicale à ce phénomène. Comme d'habitude, on trouve de tout sur le net mais on ne trouve pas tout, et je pense que même mon généraliste serait bien en peine de m'expliquer concrètement le mécanisme de l'angoisse. Je commence une psychothérapie en septembre, me débarrasser de ces crises d'angoisse est mon objectif premier.

     

    J'ai laissé un message sur le répondeur de mon frère n°2, envoyé un sms à mon frère n°1. J'ai appelé ma soeur, au bord des larmes,  en lui expliquant que ça me ferait plaisir de la voir, si elle en avait envie elle aussi, bien sûr. C'est compliqué, la famille, ça fait mal, la famille. Comme je lui ai dit : ça ne sert à rien d'attendre que les autres téléphonent, si on ne téléphone pas soi-même, parce que finalement, tout le monde s'attend. Et à force d'attendre, c'est comme ça que les liens se défont. Mais en même temps, quand les liens sont devenus si distendus, sur fond de relations familiales difficiles comme c'est le cas pour ma soeur, on ne sait jamais si cela fait plaisir à l'autre qu'on l'appelle, ou non, on ne sait pas comment on sera accueilli. Je souffre énormément de mes relations avec mes frères et soeur, ou, plutôt, du relâchement de mes relations avec mes frères et soeur.

     

    Cela va un  peu mieux, l'angoisse s'est presque totalement effacée. Je vais pouvoir aller faire mes courses plus tranquillement. Dans les choses qui accentuent l'angoisse, pour moi, il y a les courses en grande  surface. Je ne sais pas  pourquoi un acte aussi anodin a une telle conséquence. Je me retrouve en train de faire mes courses, avec l'angoisse qui m'étreint, et le cerveau en compote, en souffrance lui aussi. Difficile de parcourir les rayons de façon sereine, chaque pas est douloureux. Encore une fois, l'angoisse, c'est réellement quelque chose de physique.

    Comble de malchance, j'ai trouvé à la médiathèque le  programme du ciné Jean-Eustache (je fonctionne avec le Jean-Eustache à Pessac, et l'Utopia à Bordeaux), et la programmation est la même que celle de l'Utopia, Harry Potter mis à part (et je n'ai pas d'affinité particulière avec HP), et cette programmation n'est, en plus, pas folichonne. Quand je bossais à l'informatique, mon collègue Cléante m'avait dit un jour, d'un air désolé pour moi : "arrête d'aller voir ce genre de films, ça te fait du mal". C'était à la fois de l'humour, et en même temps, pas tout à fait. C'est vraiment que le ciné estampillé "art et essai", ce n'est pas très rigolo. Il y a deux semaines, un dimanche pluvieux, j'ai attéri dans un UCG pour voir Les Tuche, la dernière comédie française en date, et cela m'a fait le plus grand bien. Et je râle d'avoir loupé le dernier X-men.

     

    La crise d'angoisse de ce matin a eu un effet d'autant plus désastreux en ce début de vacances. Alors que je pensais passer deux semaines agréables, ciné, plage, visites guidées dans Bordeaux, expo (Afrique, Voir l'invisible, au Musée d'Aquitaine), dernières finitions dans mon appartement aussi (j'ai encore deux-trois cartons à ranger), j'apréhende maintenant d'avoir d'autres crises d'angoisse.

    En attendant, je pars faire mes courses, parce que j'en ai besoin, parce qu'il faut que je m'occupe aussi, et on verra bien comment ça se passe/en espérant que ça se passe bien.


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  • Rien de bien méchant. J'ai passé la soirée avec mes fils, chez mes parents, l'après est toujours un peu difficile.

    Quand nous allons dîner chez mes parents, mon fils aîné s'y rend directement depuis son travail, et moi je prends mon fils cadet chez mon ex-mari, et nous y allons tous les deux. C'est toujours l'occasion d'un moment privilégié entre lui et moi, mon fils est aussi bavard que moi, je crois qu'il est aussi attaché que moi à ces petits moments. Je ne conduis pas très vite, dans ces moments là, pour rallonger au maximum ce moment magique. Nous discutons intensément, il est intelligent et curieux et souvent un fil conducteur nous amène à débattre sur un sujet particulier. La dernière fois, je l'ai écris ici, c'était sur les rapports entre soi et autrui.

    Aujourd'hui, le débat portait sur l'homosexualité : nait-on homosexuel ou le devient-on ? est-ce que toutes les sociétés humaines ont des homosexuels ? pourquoi a-t-on l'impression qu'il y a plus d'homosexuels que dans les époques passées ? etc. J'essaie de répondre en mettant les choses en perspective, en ayant des réponses les plus ouvertes possible. Ce n'est pas évident de parler de certaines choses, quand on est ado, alors je m'efforce de répondre autant que je peux à toutes ses questions. Ce ne sont pas toujours que des questions d'ailleurs, il y a aussi un réel échange entre ses points de vue et les miens. De fil en aiguille, on a même abordé la question de la transformation physique transexuelle. A son âge, on se pose des questions et on entend beaucoup de conn*** ; je lui expliqué les différentes étapes hormonales et chirurgicales, parce que je pense que la connaissance évite le préjugé, et j'ai encore mon rôle de mère à jouer, même si je ne suis plus là au quotidien, j'essaie de compter encore dans l'éducation de mes fils.

    Le dîner a été plutôt rapide, mon fils aîné a passé son temps (il faudra que je l'engueule) à échanger des sms avec sa nouvelle petite amie, ma mère n'était pas bien, et mon père fatigué, et mes deux fils avaient chacun des copains à rejoindre ensuite. Mon fils aîné est reparti, puis après avoir débarassé je suis rentrée avec mon cadet, que j'ai laissé un peu avant chez moi, chez un ami, donc. J'étais un peu triste après l'avoir laissé, j'ai un attachement pour mon second fils assez viscéral. Ce n'est pas que j'en préfère l'un à l'autre, mais les relations que j'ai avec l'un  ne sont pas les mêmes que celles que j'aie avec l'autre, elles ne se nourrissent pas des mêmes choses, et c'est normal, chaque enfant est différent. Il faudrait que j'essaie de trouver des moments seule à seule avec mon fils aîné, mais il a une vie tellement pleine, entre le travail, ses copains, ses cousines... ça risque d'être difficile. En lui proposant une séance de shopping, peut-être... il aime bien ça !

    Avant celà, la journée n'avait pas été simple, je me suis pris la tête parce qu'on me proposait un petit chat, et que je ne savais pas quoi répondre, au début j'ai dit oui, puis finalement j'ai dit non, cela m'a contrariée de ne pas savoir ce que je veux en fait. Ca parait anecdotique et sans importance. Je pense qu'en effet j'ai fait tout une montagne de pas grand'chose. Parce que je suis comme ça, aussi, à me torturer le cerveau parfois, ce n'est pas pour rien que je dis souvent que je me fatigue moi-même et que parfois, ou souvent, je ne m'aime pas.

    Et puis ce soir, en rentrant chez moi, outre que j'avais laissé mon fils avec le chagrin que cela me cause, j'étais travaillée par l'état de santé de ma mère. Ma mère est atteinte de la maladie de Parkinson. Ce n'est pas une maladie mortelle. C'est une maladie neurodégénératrice. On associe toujours parkison à des tremblements, en fait ce n'est pas ça. Les tremblements sont un symptôme, mais pas le seul, et les tremblements sont souvent masqués par les médicaments. Masqués, pas soignés, parce que la maladie de Parkinson ne se guérit pas, les médicaments visent, au mieux, à atténuer les symptômes de la maladie et rendre la vie du malade supportable. La maladie continue à évoluer. Jusqu'où ? je ne sais pas, justement, et c'est ce "jusqu'où" qui me travaille. On trouve de tout sur le net, mais si on trouve de tout on ne trouve pas tout, et je n'arrive pas à savoir ce qui va se passer, comment la maladie de ma mère va évoluer concrêtement, quotidiennement. Elle a de plus en plus de mal à coordonner ses mouvements, à se mouvoir, je ne parviens pas à savoir si ses fonctions cérébrales sont, ou non atteintes (pour parler plus directement, si elle a toujours toute sa tête ou pas). Alors pour être franche, les questions que je me pose sont : jusqu'où va aller la dégénérescence ? combien de temps cela va-t-il encore durer ? Ce genre de questions pourra révolter. Il faut vivre avec un malade parkinsonien pour comprendre à quel point cette maladie est terrible, et comprendre que ces questions se posent forcément à ceux qui sont dans l'entourage proche du malade. Sans parler du malade lui-même bien sûr, qui se voit perdre son autonomie petit à petit, qui se voit devenir grabataire sans pouvoir rien y faire, qui sait qu'il se retrouvera dans un fauteuil roulant, puis finalement recroquevillé dans un lit ; inutile de dire que ma mère prend aussi des médicaments contre la dépression et les angoisses. Pas question de me plaindre, pas question pour mon père non plus, qui vit cela au quotidien, jours et nuits. Il n'est pas malade mais il vit avec une malade. Autant dire qu'ils sont deux galériens attachés au même banc. Jusqu'où, jusqu'à quand.


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