• Je termine l'année crevée, et après un aller-retour dans les Landes hier pour aller voir mon frère, je prends demain la voiture pour monter dans le Médoc passer le réveillon de la Saint-Sylvestre chez ma soeur.  J'espère me reposer la semaine prochaine, mais rien n'est moins sûr, l'état mental de ma mère devenant préoccupant. J'ai bien fait de poser une deuxième semaine de congés, je ne suis pas pressée de reprendre le boulot.

     

    En attendant, je souhaite à chacune et chacun d'entre vous un bon réveillon, et avec un peu d'avance, une très bonne et très heureuse nouvelle année :-)


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  • Le moral était déjà bas, mais j'ai carrément craqué ce matin, quand une de mes tantes m'a téléphoné pour prendre de mes nouvelles. Ya pas tant de monde que ça qui s'inquiète pour moi, et ça m'a fait chaud au coeur, même si j'étais désespérée quand elle m'a dit qu'elle ne passerait pas voir ma mère à l'hôpital. Elle devait venir, et en profiter pour me voir, mais sa belle-fille a elle aussi des problèmes de santé, et il est normal que ma tante s'occupe d'elle en priorité. Coup dur, car même si je ne devais la voir qu'une heure ou deux, ça m'aurait fait du bien. Elle vit au Pays Basque, ce n'est pas si loin que ça de chez moi, et c'est toujours  rassurant de savoir qu'au pire, je peux y descendre en deux heures de voiture. Sauf que là, elle part à Montpellier pour s'occuper de sa belle-fille :-(  Ceci dit je sais qu'elle sera toujours joignable par téléphone - ou par appel vidéo sur messenger, ma tante est à la pointe du progrès ! Celle-ci de mes tantes, la plus jeune de toutes, est aussi la plus dynamique et la plus positive.

    Du côté de ma mère, si, physiquement elle se remet de son opération, elle est toujours dans un "ailleurs" qui, au demeurant, l'empêche de se sentir seule : elle discute toute la journée, soit avec un "invité" invisible ("j'ai un invité, il a mangé avec moi ce midi" m'a-t-elle dit hier) soit avec une autre de mes tantes - qui, bien sûr, n'est pas là. Et il faut le voir pour le croire : elle dialogue. Ca peut paraître drôle, et j'aimerai avoir assez de distance pour prendre ça avec humour, en fait c'est émotionnellement difficile, j'ai l'impression de la voir s'éteindre.

    Je n'y suis pas allée aujourd'hui, je n'aurais pas pu, j'irais demain. Aujourd'hui, c'est le plus jeune de mes frères, qui vit à Poitiers, qui est descendu. Il ne faut pas espérer qu'il en ait profiter pour venir me voir, ou au moins me téléphoner. Mais ça, j'en ai fait mon deuil. Je n'ai jamais été particulièrement proche de lui, et de toute façon il faut savoir admettre qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. J'ai eu du mal à m'endormir hier soir, et j'ai mal dormi, il y avait un gros coup de vent et ça me rend toujours un peu inquiète. J'espère mieux dormir cette nuit.

    Sinon, le plaisir du moment, c'est la lecture du Clan des Otori, que Corentin m'a passé en m'en disant le plus grand bien. Ce ballot ne m'a passé que le premier tome, que j'ai déjà fini, et il va me falloir attendre la reprise du boulot pour avoir le second volume. Diantre, j'en trépigne !

    Le moral est meilleur ce soir que ce matin, de toute évidence j'ai vraiment, vraiment, vraiment beaucoup de progrès à faire en matière de gestion du stress et des émotions !


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  • J'espère que vous aurez toutes et tous passé un Joyeux Noël. Le mien s'est passé relativement tranquillement, j'étais encore très stressée et fatiguée samedi, alors heureusement que mon cadet est venu faire les courses avec moi. J'avais bossé vendredi jusqu'à 19 hh 00 c'était trop tard pour faire les courses, nous avons donc dû affronter la foule d'un samedi pré-réveillon. Mais bon, avec un peu d'organisation et beaucoup de motivation, nous avons plié l'affaire en un temps record, et j'ai pu faire une petite sieste réparatrice samedi après-midi. J'ai consacré mon dimanche à préparer la table, je ne suis pas une grande cuisinière donc je mise beaucoup sur la décoration de la table. Et puis j'ai attaqué la préparation du repas, et mes fils, ma belle-fille et mon ex-mari sont arrivés. 

    Nous avons passé une bonne soirée, et je me suis enfin détendue. Après leur départ, j'ai tout rangé, car j'aime me réveiller dans un appartement propre, et je me suis levée de bonne heure ce matin pour profiter du petit matin, dans le calme du quartier encore endormi en ce jour férié.

    Bon, je ne suis pas aussi insensible qu'on pourrait le croire, et je suis allée à la clinique cet après-midi, pour voir ma mère. Je l'ai trouvée dans un état épouvantable, mal en point, confuse, et en pleurs. Je me suis efforcée de lui remonter le moral, de l'orienter vers des pensées plus positives - mes parents, peu enclins à l'optimisme par nature, sont devenus carrément sinistres ces dernières années, et ça finit par avoir des conséquences. J'ai pris le temps d'aller voir l'infirmière du service, qui m'a confirmée ce que je craignais : ma mère n'avait pas pris son traitement pour la maladie de Parkinson depuis sa chute, vendredi matin. Mauvais compréhension entre mon père (qui aurait pu poser la question !) et les infirmières, j'ai aussitôt envoyé un sms à mon père pour qu'il vienne avec les médicaments, et coup de bol, il a reçu mon sms au moment même où il s'apprêtait à venir voir ma mère. Le problème n'est donc plus seulement de devoir gérer ma mère, mais de devoir gérer mon père aussi.

    A mes lecteurs : soyez positifs ! prenez soin, dès maintenant, de votre corps et de votre esprit ! Vous n'imaginez pas à quel point votre futur dépend de votre présent ! C'est en voyant la façon dont mes parents vieillissent que j'ai pris conscience de celà, et je m'efforce de cultiver l'optimisMe tout autant que ma forme physique.

     

    Bref, ma mère, pauvre petit chose souffrante, j'ai finalement été capable d'affronter le fait de la voir souffrante, diminuée, et d'arriver à m'occuper d'elle avec patience et compassion. Je ne suis pas sûre d'aller à la clinique tous les jours, mais je vais y aller aussi souvent que possible.

     

    Mourir, cela n'est rien, mais vieillir, ah, vieillir... (Brel)


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  • Voilà, et je suis super contente. Vraiment super hyper contente. Ca, au moins, c'est bien :-)

    Bleu !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bleu !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bleu !


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  • J'étais toujours aussi stressée, en cette fin de semaine, les vacances vont me faire du bien, mais au moins j'étais soulagée d'avoir décidé de couper, pour une durée indéterminée, les ponts avec mes parents.

    C'était sans compter ma copine Chloé, qui habite dans la même résidence que mes parents, et qui (elle ne travaillait pas aujourd'hui) m'a appelé en fin de matinée : "écoute, je viens de sortir de l'immeuble et il y avait une ambulance et les pompiers avec la grande échelle, je crois que c'était pour l'appartement de tes parents...".

    Un instant, j'ai espéré un suicide collectif.

    Mais j'ai pensé que, plus probablement, ma mère avait fini par mettre le feu à la cuisine. Ben oui, elle perd la tête, elle oublie qu'elle a quelque chose en train de cuire, et mon père n'est pas toujours derrière elle.

    Bon, gourde que je suis, j'ai d'abord appelé mon frère pour le prévenir qu'il y avait peut-être un problème, pouvait-il appeler chez nos parents ? Sur le moment, je n'avais pas envie de le faire, m'en tenant à ma volonté de distance. Mais il ne m'a pas fallu cinq minutes pour reprendre mon téléphone, appeler les pompiers pour savoir ce qui s'était passé. Refus des pompiers de me répondre sous le prétexte du secret médical, ils m'ont renvoyés vers le samu, qui a également refusé de me renseigner et m'a conseillé d'appeler les différents hôpitaux bordelais... Je raccrochais juste avec le samu quand mon téléphone a sonné, et conne comme je suis, bien que voyant le numéro de mon père s'afficher, j'ai décroché.

    Mais quelle conne quelle conne quelle conne. Bête à bouffer du foin.

    Evidemment, évidemment, il était fort aimable, pour m'apprendre que ma mère venait de se péter le col du fémur. Et évidemment comme à chaque fois j'ai fait la bonne fifille qui aime son papa et sa maman, et je lui ai dit de me tenir au courant, ce qui n'a pas manqué car il m'a rappelé dans l'après-midi pour me dire que ma mère serait opérée demain. Et, toujours aussi fifille terrorisée par son papa, j'ai raccroché en lui disant "grosses bises".

    P**** de b**** de merde. Trois ans de psychanalyse et j'ai pas avancé d'un pouce.

    Et bien sûr, bien sûr, il va falloir que j'aille voir ma mère à l'hôpital. Embrasser mes parents. Prendre l'air compatissant. Pire, devoir y aller au moins une deuxième fois.... et ensuite ???

     

    Ce soir une de mes tantes m'a envoyé un sms "si baisse de moral, appelle-moi". Mais comment faut-il que j'explique que je ne veux pas, que je ne peux pas, rentrer dans le costume de la petite fille aimant ses parents qu'on voudrait me faire porter ??? Je n'aime pas ma mère, je n'aime pas mon père, je n'ai que de la colère pour ma mère parce qu'elle refuse d'admettre qu'elle a été une mauvaise mère, et à cinquante ans passés j'éprouve toujours pour mon père une trouille telle que je suis malade quand je dois aller les voir.

     

    "Allo Docteur... vous vous souvenez de moi ? Vous pourriez me proposer un nouveau rendez-vous ?..."


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  • Je me suis engueulée avec mes parents ce soir.

    Je suis passée les voir pour parler de leur situation, la maladie de ma mère qui s'aggrave, l'état de santé de mon père qui se détériore... je leur ai proposé des pistes de solutions, le portage des repas à domicile, l'embauche d'une dame de compagnie, leur ai donné les coordonnées du service qui gère l'aide aux aidants que m'a communiqué la neurologue de ma mère la semaine dernière... J'ai essayé de rester patiente quand ils m'ont soutenus que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.

    Ca a dérapé, forcément, ça dérape toujours, quand ma mère a évoqué ma nièce enceinte, ma mère n'aime pas le mari de ma nièce et ne manque pas de le dire, ça n'a pas loupé encore cette fois-ci, et je lui ai fait remarqué qu'elle n'avait déjà pas aimé les conjoints de ses enfants, mon père s'en est mêlé, le ton est monté et j'ai fini par leur dire "de toute façon vous n'aimez rien ni personne", mon père a tourné les talons violemment en disant qu'il préférait s'éloigner sinon ça allait mal tourner, et ma mère m'a répondu "si, nos enfants, excessivement".

    Ah ben voilà, j'aurais au moins entendu ça une fois dans ma vie.

    C'est facile, d'aimer ses enfants quand on devient vieux et qu'on réalise qu'on est seuls, alors qu'on n'a jamais cessé de les rabaisser tout au long de l'enfance et de l'adolescence. Cinq minutes plus tôt ma mère m'avait dit, parlant de mon ex-mari, que je "méritais mieux", et ça résume tout, son snobisme, son éternelle insatisfaction, son refus d'accepter les choix de ses enfants.

    J'ai tourné les talons moi aussi, je suis partie, avec la ferme intention de couper les ponts. Je sais, c'est pas la première fois que je le dis, mais là j'en ai vraiment marre.

    Hier soir, à la télé, j'ai vu cinq minutes du film Maman, ce huis-clos entre une mère aigrie et ses deux filles en quête d'amour et de reconnaissance. J'étais trop crevée pour le regarder jusqu'au bout, de toute façon ces premières cinq minutes disaient déjà tout des ravages que peut faire le manque d'amour maternel.

    Bref, ce soir j'aurais tendance à dire "ça, au moins, c'est fait".

    Mon fils aîné a signé l'achat de sa première maison ce soir, et c'est ça, c'est la nouvelle la plus importante de la journée.

     


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  • Les aiguilles de pin étaient trop humides pour craquer sous mes pas, et du sable émergeaient de petits champignons

    Passer à autre chose, ter


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  • Ce qui est fait est fait, et je ne perds pas de temps à y penser. Mais depuis hier, je réfléchis beaucoup à ces dernières semaines, à la façon dont je me suis laissée submerger par les sentiments, les émotions, le stress. C'est trop tôt encore pour que je puisse surmonter le traumatisme de ce qui s'est passé, par contre j'avance sur l'idée de me détacher de mon implication au sein de mon travail. Faire mon boulot, le faire bien, mais ne rien faire de plus. Le management, j'ai une chef pour ça. J'ai rendez-vous cette semaine pour l'entretien annuel d'évaluation, ça tombe bien.


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  • Il n'y avait personne sur la route du Grand Crohot, cette petite route qui serpente sur les dunes couvertes de pins, avec pour seule destination l'océan. Enfermée dans l'habitacle de ma voiture, j'ai pourtant senti l'odeur des pins.

    Je me suis garée sur le parking, suis sortie de la voiture et, déjà, le ressac de l'océan se faisait entendre. J'ai traversé la dune, me suis emplie de l'odeur des immortelles, puis arrivée au sommet de la dune, ai contemplé l'océan.

    Passer à autre chose

     


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  • Comme je m'apprêtais à me coucher, crevée, à onze heures hier soir, la musique a commencé. Du "boum boum boum boum" bien grave, qui traverse bien les murs et les sols, qui vibre bien dans les meubles, et le lit en particulier, un "boum boum boum boum" auquel on n'échappe pas, qui empêche de se concentrer pour lire, de trouver l'abandon propice au sommeil et, pour le coup, assez fort pour couvrir la télé : bref, aucune échappatoire possible.

    Les basses de la musique au plus haut, des rires, des cris, bref une soirée de "djeuns" qq part dans l'immeuble, vraisemblablement dans l'appartement en dessous du mien.

    Je me suis tout de même couchée, essayé de trouver le sommeil, peine perdue. Enervée je me suis levée à 1 h 30, ai enfilé un jean et un pull, et suis allée sonner à l'étage en dessous, une gamine m'a ouvert et j'ai lâché "merci de baisser la musique" d'un ton très énervé.

    Me suis re-deshabillée, et re-tenter de trouver le sommeil. Trois quart d'heure plus tard, je ne voyais pas de mieux, toujours du bruit, de la musique, des cris - les djeuns ne savent pas faire la fête sans gueuler. Me suis rhabillée, suis redescendue sonner, suis tombée sur une autre gamine "qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans "baissez la musique" ?" Regard désagréable de la gamine, porte limite claquée derrière moi.

    A quatre heures du matin je n'avais pas réussi à dormir une seule minute, mon état de stress était au plus haut, mal au ventre d'énervement et rythme cardiaque au plus haut, et je le dis tel quel : j'avais des envies de meurtre.

    Me suis re-re-rhabillée, suis re-re-descendue. J'ai balancé un coup de poing dans la porte, écrasé la sonnette jusqu'à ce que la porte s'ouvre, la première gamine a ouvert, j'ai poussé la porte violemment et suis rentrée dans l'appartement "il est quatre heures du mat', mon réveil sonne dans trois heures et je voudrais dormir !" Alerté par ma voix des gamins se sont radinée, la deuxième gamine, un grand black - oh putain l'armoire - et un mec un poil agressif, un joint en cours de confection dans la main. J'ai répété la même phrase en boucle, les gamins ont levé la voix en disant que je n'avais pas à pénétrer de cette façon dans l'appartement, et la deuxième gamine m'a jeté un coup d'oeil méchant...

    et c'est là que tout à dérapé, j'ai attrapé la gamine par les cheveux, le black s'est interposé et m'a fait lâcher la gamine, et celle-ci a peine libérer m'a sauté dessus en me propulsant dans l'entrée, coincée contre le mur. C'est là que je me suis dit "putain, là t'as déconné grave", et quand la gamine m'a foncé dessus en hurlant qu'elle avais plus de force que moi je me suis dit qu'elle avait raison et je me suis dit qu'elle allait me tabasser. Je me voyais déjà aux urgences. Le grand black s'est de nouveau interposé, retenant la gamine, et c'est parti en grande engueulade. La première gamine a essayé de calmer tout le monde, le gamin au joint me gueulait après que c'était pas des manières de faire.... les gamins m'ont repoussé vers mon escalier, que j'ai remonté en leur gueulant d'éteindre la musique et en leur promettant de régler ça avec les parents.

    Musique qui n'a été éteinte qu'à six heures ce matin.

    Je suis rentrée dans mon appartement, sous le choc de ce déchainement de violence, la mienne et celle de la gamine, persuadée qu'ils allaient monter me faire la peau. Je me suis recouchée toute habillée, en laissant la lumière allumée. Les chattes, perturbées par le vacarme et mon état, se sont collées à moi.

    Je me suis levée à 7 heures, je n'avais toujours pas dormi, le stress m'ayant de surcroît rendue malade.

    Et comment on en sort, de cette impasse ?

    Je me suis vite rendue compte que ce serait forcément par le dialogue, avec les parents, avec les gamines ci-besoin.

    Je suis descendue en fin de matinée, ai sonné à l'appartement du dessous, la première gamine m'a ouvert, j'ai juste demandé, poliment et après avoir dit bonjour, si ses parents (absents la nuit dernière) étaient rentrés, la réponse à été négative, la gamine avait l'air pas bien, je ne me suis pas attardée.

    Comme j'émergeais de la sieste - j'ai enfin réussi à trouver le sommeil cet après-midi - on a frappé à la porte et c'était la mère de la gamine. J'ai appris qu'elle vit seule, que les deux gamines ne sont pas soeurs comme je le croyais, que seule la première gamine est sa fille, et que celle-ci vit maintenant avec sa mère suite à une rupture. Bref, j'ai accueilli la mère en la remerciant d'être venue et en l'assurant que j'avais de toute façon la volonté d'aller la voir et nous avons discuté sur ce qui s'était passé, et je lui ai expliqué mon point de vue. J'ai reconnu que je m'étais comportée de façon inappropriée, mais qu'on ne gère pas toujours ses réactions quand on se prend du boum boum boum dans les oreilles pendant plusieurs heures d'affilée. Elle a compris, et l'échange a été constructif. Je lui ai dit aussi que j'aimerai aborder le sujet avec les deux demoiselles, car il me paraissait important de leur exprimer mon point de vue.

    Agacement quand à la fin de l'entretien elle m'a annoncé que les gamins comptaient fêter la saint-sylvestre dans l'appartement, que c'était prévu et qu'il valait mieux que je m'organise pour ne pas être là si le bruit me dérange....

    Comme je m'apprêtais à sortir, quelques minutes plus tard, les gamines sont venues sonner à ma porte, et je les ai accueilli avec amabilité. Nous avons beaucoup parlé sur ce qui s'était passé, le problème du bruit qui monte dans mon appartement, la violence qui entraîne la violence, etc. Je me suis excusée auprès de la deuxième gamine de lui avoir tiré les cheveux, en lui expliquant qu'à ce stade là de manque de sommeil et d'intolérance au bruit je n'étais plus en état de garder le contrôle de mes actes. Elle m'a assuré que de son côté si elle m'avait bien poussé elle n'avait pas pour autant l'intention de porter la main sur moi.

    Bref, nous nous sommes quittées en bons termes et j'ai été très soulagée d'avoir pu sortir de là de cette façon.

     

    Pour autant je suis très très mal, amère, extrêmement déçue de m'être laissée aller à la violence, de ne pas m'être maîtrisée.

    Après l'échange avec les gamines, je suis partie, à pied, à Pessac centre voir mon oncle et ma tante, mon oncle est sorti de la maison de retraite et je n'étais pas allé le voir depuis. L'aller-retour m'a permis de réfléchir à ce qui s'était passé.

    Ma violence, je la connais, je sais d'où ça vient, d'une agression vécue enfant, elle est en moi, tapie et maitrisée, sauf quand je dérape. Ca m'arrive très rarement, mais je sais que je suis potentiellement incontrôlable et dangereuse. Ca ne me plait pas.

    Le problème, c'est surtout que je n'ai pas géré mes relations avec les gamins. J'ai été désagréable dès le départ, alors qu'il m'aurait fallu être plus calme, et leur expliquer que le bruit me dérangeait - car ça, ils n'en n'avait pas vraiment confiance. Pourquoi n'ai-je pas agi ainsi, alors qu'en ce moment je passe mon temps à parler aux gens (Corentin, John, mes parents) pour gérer les problèmes rencontrés ? Peut-être que c'est ça, le problème. Je n'ai pas "géré" la situation. Mais peut-être bien que je "gère" trop de choses, que je veux trop agir là où je devrais peut-être me contenter de prendre de la distance.

    En rentrant de chez mon oncle et ma tante, je me suis arrêtée à l'église, comme à chaque fois que je le peux, pour une petite prière. Dans l'entrée, il y avait une affiche reprenant une des phrases des béatitudes : "Heureux les doux". Oui, voilà c'est ça.

    Bon, voilà, beaucoup d'amertume ce soir, je n'aime pas me déplaire à moi-même, devoir accepter le fait que j'ai merdé. Mon estime de moi, pas toujours au plus haut, en prend un coup.

    La leçon à tirer de tout cela, c'est que je ne cesserai jamais, tout au long de ma vie, de me remettre en question, et c'est douloureux. L'autre leçon, c'est que depuis des semaines que je suis sous tension, si j'avais eu la sagesse d'aller demander un petit arrêt de travail au lieu de vouloir tenir à tout prix, pour tout "gérer", j'aurais certainement mieux réagi cette nuit, avec plus de raison et moins de réaction épidermique.


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  • Qu'est-ce qu'il n'a pas compris, le Corentin, dans "j'ai du mal à gérer mon attirance pour toi, mettons un peu de distance entre nous". Même ma copine collègue Chloé, au courant de l'histoire, m'a dit tout à l'heure "c'est quand même incroyable, il te cherche tout le temps". Il m'envoie des vidéos de petits chats sur messenger, il me parle du nouveau prestataire, qu'il forme, par messagerie instantanée du boulot, il vient régulièrement me parler dans mon bureau, à midi, à la grande tablée où nous retrouvons d'autres collègues de l'informatique, il s'assoit à côté de moi ou en face de moi...

    Le jeune homme étant en rupture de ban avec sa famille, je pense qu'il me prend en fait pour une maman de substitution. D'ailleurs, quand je le vois arriver vers moi, j'ai parfois l'impression de voir accourir un poussin affamé.

    Mais moi je n'ai pas vraiment l'intention de jouer ce rôle là.

     

    Bon, sinon, il n'y a quand même pas que ça dans ma vie, cette semaine, qui se termine ce soir pour moi, ouf, s'est déroulée ans un état de stress maximal, les problèmes de santé de mes parents ajoutés aux relations tendues que j'ai avec eux sont un vrai problème pour moi. J'ai commencé la semaine par un appel à la neurologue qui suit ma mère, pour parler de la situation. Lundi prochain, j'ai rendez-vous avec son généraliste, et je vais passer voir mes parents ensuite, pour faire le point sur leur situation. J'appréhende beaucoup l'entrevue.

    Ensuite, au boulot, il y a aussi John, qui va nous quitter à la fin du mois, après presque quatre ans de prestation dans nos services. Cette fin de contrat se passe mal, il est amer pour un certain nombre de raisons, essentiellement le manque de reconnaissance de la hiérarchie parisienne, et lui qui était si charmant et boute en train est devenu aigri, et râlant sans cesse. Je l'ai donc pris à part cet après-midi, pour lui expliquer que si nous sommes désolés pour lui de ce qui se passe, et comprenons son amertume, pour autant nous avons du mal à supporter sa mauvaise humeur croissante, et nous trouverions dommage qu'il termine sa mission chez nous en  nous laissant un si mauvais souvenir. J'ai essayé d'être diplomate, compréhensive, positive. C'est un garçon intelligent et il a bien compris ce que j'essayais de dire. J'ai trouvé l'exercice difficile, mais je pense m'en être bien sortie. Une amertume toutefois, celle d'avoir dû faire le boulot de ma chef, même si je trouve intéressant de faire ce genre de choses. Ces derniers mois, j'ai pris confiance en moi, et j'apprécie d'arriver à accompagner les nouveaux arrivants (il y a quelques semaines j'avais dû reprendre Corentin sur un certain manque de professionnalisme, et je suis contente de voir qu'il a vraiment changé de ce côté là). Cela a, bien sûr, considérablement ajouté à mon stress déjà au plus haut. Un nouveau prestataire, appelons le Allan, va remplacer John. Corentin, qui a pris en main sa formation (c'est un des effets de mon entretien avec lui il y a quelques semaines) m'a remonté un avis négatif, et j'ai bien compris qu'il attend de moi que je prenne aussi les choses en main à ce niveau. J'ai donc prévu de faire la semaine prochaine un point avec Allan, dont j'assure déjà une partie de l'intégration (je l'ai briffé sur les horaires de travail, le fonctionnement du planning, ce genre de petites choses qui paraissent anodines mais ne le sont pas). Là encore, je fais le boulot de ma chef.  Mais bon, en même temps, mon boulot n'est pas passionnant, et j'aime faire ce "plus" qui m'intéresse et me permet de progresser dans un domaine auquel je n'aurais pas pensé il y a encore quelques années, celui du management.

    J'ai terminé la semaine en dînant avec mes fils, un repas gai malgré ma fatigue, et Noël approchant, avons parlé de l'organisation de celui-ci.

    Mais ce soir, mes pensées vont vers Julie, amie fidèle qui m'apporte tant, et qui traverse, à son tour, de turbulents remous. Bon courage Julie !


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  • La nuit a été courte, ce qui n'a pas arrangé l'état dans lequel j'étais. Loukoum a dû sentir quelque chose car elle a dormi tout contre moi, plus près qu'elle n'avait jamais été, et j'ai su apprécier cette chance de l'avoir tout contre moi, confiante et ronronnante.

    Je me suis, comme d'habitude, préparée et pomponnée, j'ai soigneusement choisi ma tenue, et en arrivant au bureau, j'ai accroché un grand sourire à mon visage, et suis entrée en claironnant un "bonjour !' sonore à l'ensemble de mes collègues - dont Corentin. Que j'étais, malgré tout, heureuse de voir. Je crois beaucoup à l'auto persuasion : sourire, même quand on est mal, ça aide à aller mieux.

    J'appréhendais ce matin. Je ne savais pas comment aller se comporter Corentin, comment nous allions parler, travailler ensemble, au milieu des autres et je ne voulais surtout pas risquer de plomber l'ambiance générale, assez bonne, par une tension entre lui et moi. Mais finalement, tout s'est très bien passé... parce que Corentin s'est comporté comme si rien ne s'était passé hier. La différence, que personne n'a vue, c'est qu'au lieu de venir me voir pour me montrer des vidéos de petits chats comme tous les matins (oui, des vidéos de chats. Oui, tous les matins) il m'a envoyé les vidéos sur messenger (cela fait plusieurs mois que nous communiquons par messenger) avec un petit mot pour me demander comment j'allais, ce que j'ai trouvé gentil. En fait, je l'ai trouvé adorable toute la journée, attentif et prévenant, et ça a été plus facile pour moi.

    Bon, ce soir il m'a aussi envoyé un petit mot pour se demander comment s'était passée ma permanence, du coup je me demande s'il a bien tout compris, quand je lui ai dit que j'avais besoin de mettre de la distance entre lui et moi...

    En fait il faut que je trouve un Corentin de mon âge...

     


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  • Bleu, c'est bien, alors la semaine prochaine, je me fais teindre les cheveux en bleu. Je ne garantis pas le résultat, mais au moins j'aurais essayé.

    Hashtag kamikaze, hashtag je n'ai peur de rien.

    Et rien à voir avec ce crétin de Corentin qui du reste n'aime que les rousses.


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  • Bon, aveugle et demeuré, le Corentin, il l'était bien, et j'ai eu l'impression de ramer dans le sable, tout à l'heure, quand, n'y tenant plus, je lui ai expliqué mon attirance pour lui, et la nécessité pour moi de prendre un peu de distance. Il a fallu que je m'y reprenne à trois fois pour arriver à voir une lueur de compréhension s'allumer dans ses yeux, heureusement que le ridicule ne tue pas, et bon, d'ici quelques semaines je serai capable de raconter ça en riant franchement. Pour l'instant c'est plutôt douloureux, mais, comme tout, ça passera.

    Et après tout, déjà me dire qu'aveugle et demeuré, finalement, ce n'était pas un si bon plan que ça ;-)

     

     

    Au delà de l'aspect anecdotique, bilan mitigé de la non-aventure. Au positif, avoir éprouvé désir et sentiments c'était plutôt pas mal, il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, j'avais oublié à quel point c'est bon d'avoir envie de faire l'amour, d'avoir le coeur qui palpite au son d'une voix ou d'un regard posé sur soi. Au négatif, le désir non assouvi c'est galère, et les sentiments non partagés c'est super triste. Et, surtout, en arrière plan, ça me renvoie au fait que si je suis seule, c'est que je suis incapable d'être deux, et même d'éprouver des sentiments sans en souffrir en même temps. Ca m'a bien donné envie de rencontrer un homme (de mon âge pour une fois) pour une relation durable, mais je ne suis pas prête à rentrer dans une démarche de recherche de l'Homme, avec tous les aléas que ça suppose, de déceptions et de remise en question quand les échecs se succèdent. Et quand bien même je trouverai, entamer une relation serait prendre le risque d'en vivre la fin, et il y a des choses que je ne me sens pas capable de vivre une fois encore.

     

    Alors, quoi ?


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  • J'ai allumé la deuxième bougie, et fait mon sapin.

    Deuxième dimanche de l'Avent

     

    J'aurais pu enlever la toile très printanière, mais non, car j'ai aimé cette incongruité :-)


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