• ... j'ai su que j'allais m'ennuyer" a dit la dame derrière moi quand les lumières se sont rallumées. Je confirme, je n'aurais pas dit mieux (mais je l'aurais dit plus grossièrement).

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    Elle vit seule, elle mange seule, elle travaille seule, elle va au cinéma seule. Elle ne parle pas, ne sourit pas. Elle ne sympathise pas avec ses collègues, et quand elle va au ciné c'est pour voir un film de Mizoguchi. On finit par comprendre qu'il y a eu un enfant dans sa vie, un mari, une maison. Un jour, une tourterelle rentre dans son appartement, et l'oiseau va réveiller la belle endormie.

    Elle, c'est Anne, interprétée par Sandrine Kiberlain. Le film, c'est L'Oiseau, et je me suis demandée ce que je fichais là dès la première minute, en effet. C'est mou, c'est inintéressant, même glauque parfois. Les images sont sombres, la réalisation approximative (entre autre un zoom aussi discret que celui de mon APN). Et puis c'est pénible, de voir Kiberlain se balader tout au long du  film avec un air mou et sans nuances. Elle est censée être "absente à elle-même","en arret", je l'ai trouvée tout simplement chiante.

    En fait, à en lire la critique faite sur la gazette de l'Utopia, j'avais déjà des doutes. Je me méfie des critiques de l'Utopia, à les croire tous les films qu'ils proposent sont de véritables chefs d'oeuvre. Bien sûr, ils ne vont pas dire qu'ils programment des bouses, mais j'aimerais bien tout de même un peu plus d'impartialité. En fait, je ne serai probablement pas aller le voir si ce film n'avait pas été tourné... à Bordeaux. La cloche du tram, les quais éclaboussés de soleil, la rambarde du cinéma Jean-Vigo... Ca m'a fait drôle de voir Sandrine Kiberlain monter dans un tram comme moi une demi-heure plus tôt.

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    Intouchables... Ah oui, Intouchables. Une collègue m'a dit : "ce n'est pas une comédie, et quand on en voit le succès, ça veut bien dire que les français sont des nazes qui vont voir n'importe quoi." Bon, je ne suis pas très loin de penser cela. C'est vrai que quand on lit et qu'on entend les critiques enthousiastes, qu'on nous bassine chaque semaine avec les nombre d'entrées, et qu'on voit le film... :-/  Ce qui m'étonne surtout, c'est qu'on puisse le comparer aux Ch'tis. Intouchables, c'est une comédie dramatique, dont le seul point commun avec les Ch'tis est de jouer sur le même ressort, celui du comique d'opposition. Citadins/provinciaux, noirs/blancs,... le cinéma regorge de ce genre de scénarios "comiques". Je ne vais pas cracher dans la soupe : certaines situations et certaines répliques m'ont amusées. Je ne me suis pas tordue de rire pour autant. Omar Sy incarne à merveille le black-de-banlieue, puisque c'est ce qu'on attend de lui, quand à Cluzet il joue son rôle, point barre, ni plus ni moins. Je regrette d'avoir vu le film à la télé (chuuuut) et non au cinéma, je suis curieuse de la réaction des spectateurs pour mieux comprendre l'engouement que provoque ce film. Je soupçonne un peu de politiquement correct là-dedans, genre "ouais les handicapés sont des gens comme les autres" (avec, en plus, la caution morale du "c'est une histoire vraie") - et ça m'étonnerait que les handicapés qui au quotidien s'emmerdent à slalomer sur des trottoirs envahis de voitures et de crottes de chien, se retrouvent dans le film. Curieusement, je n'ai pas du d'interview de gens en fauteuil à la sortie des cinés. Et dire qu'on le pressent comme le grand succès des César....  :-(


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  • Il fait froid, et aujourd'hui ça se passe ici.

    Ecrit il y a quinze jours, avant la vague de froid. Je suis meilleure météorologue qu'écrivain.


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  • Il y a des jours - pas fréquents heureusement - où la solitude tord les tripes. C'était le cas ce soir, quand j'ai quitté le boulot. Dans mon service, on bosse un samedi par trimestre, de neuf à dix-heures, pour assurer une permanence téléphonique pour les clients (total des appels reçus aujourd'hui : cinq. Je ne sais pas si c'est vraiment rentable...). On est seul sur le plateau (*), juste une autre fille sur le plateau d'à côté. Pour la coupure déjeuner, la cafèt est ouverte en service minimum, une seule salle sur les deux habituellement ouvertes, une seule serveuse elle aussi de permanence. Ce midi, on était quatre à manger, éparpillées dans une salle tellement silencieuse que le bruit des couvers entrechoqués s'entendaient d'un bout à l'autre de la salle habituellement particulièrement bruyante. J'ai l'habitude de vivre seule, de manger seule, de me retrouver seule après le boulot. Mais là, après une longue journée de boulot seule, avec cette pause solitaire et forcément rapide (même le coin café était fermé !), j'aurais donné cher pour un peu de chaleur humaine, autrement que par téléphone ou par mail. J'ai des copines, chères et proches, mais pas du genre de chez qui on peut débarquer sans prévenir à sept heures du soir. Et mes frères et soeur se sont éparpillés aux quatre coins de la région, même ma soeur n'était pas là, partie en week-end en Charente. Un soir d'été, cela aurait été un peu différent, la nuit obscurcit tout, même le moral.

    Côté boulot, par contre, j'ai apprécié de travailler dans le calme, plutôt que dans le brouhaha habituel. La prochaine fois que je travaillerai un samedi, je prévoierai tout simplement une sortie entre copines ce soir là !

    Une fois n'est pas coutume, je me suis servie un apéritif.

     

    (*) Un plateau, c'est une équipe organisée en open-space. Il peut y avoir plusieurs plateaux dans un open-space, ce qui délimitera cette notion de plateau, cela pourra être le type d'activité si les équipes ont des activités différentes les unes des autres.


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  • Je suis toujours aussi douée pour la séance de rattrapage, l'avant dernière ou la dernière séance de programmation d'un film. En l'occurence, L'Exercice de l'Etat. J'ai été étonnée du monde que ce film attirait encore, et nous avons eu droit à la grande salle du Jean-Eustache. Celle-là, vu le genre de films que je vais voir, ce n'est pas souvent que je pose mes fesses dans ses fauteuils.

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    Comme à chaque fois lorsque je vois un film dont l'action se situe dans le monde politique (Harvey Milk, Les Marches du pouvoir *), je n'ai pas tout compris. Dans ce genre de film, le spectateur est imergé d'entrée au coeur d'une situation dont il tout, et qu'il doit comprendre au rythme des dialogues, et ceux-ci semblent parfois incompréhensibles. En l'occurence, je me suis trouvée perdue dans la myriade de conseillers qui gravitent autour de Bertrand Saint-Jean, ce ministre qui est le personnage principal du film, et dans les manoeuvres et coups bas qui agitent le monde de ce qu'on appelle "la politique politicienne".

    Le film nous décrit donc quelques jours dans la vie de Bertrand Saint-Jean, dans "l'exercice de l'état", dans l'exercice de ses fonctions. Il est ministre des transports, ministre d'un Président qu'on voit peu. On devine celui-ci au dessus de la mélée dans laquelle s'empoignent ministres et conseillers, tels des crocodiles entre eux (le film débute d'ailleurs par une scène onirique dans laquelle apparait un crocodile). Dans ces quelques jours, Saint-Jean doit faire face à un accident de la route particulièrement grave (un accident de car scolaire), et surtout à des pressions et manoeuvres visant à lui faire prendre une décision qu'il se refuse à prendre (la privatisation des gares). Le film décrit aussi et surtout la solitude d'un personnage pourtant toujours entouré : "Deux mille contacts, et pas un ami" dit Bertrand Saint-Jean en contemplant son téléphone.

    La vie du ministre se déroule à cent à l'heure, et le rythme du film est donc très rapide. J'ai malheureusement trouvé la bande son mauvaise, ce qui n'a rien arrangé pour la compréhension du film.

    En dépit de la difficulté que j'ai avec ce genre de film, je l'ai beaucoup apprécié. J'ai été intéressée (en même temps qu'effrayée) par le monde politique tel qu'il est décrit, parce que cela m'a semblé tout à fait véridique. Le film a une touche d'authenticité indéniable. J'ai aimé Olivier Gourmet, bien sûr, et j'ai été bluffée par Michel Blanc, qui incarne le directeur de cabinet du ministre, un conseiller (un de plus !) attaché à sa fonction, à laquelle il croit, mais laminé par les luttes intestines. Il est nommé pour le César du meilleur second rôle masculin pour  la cérémonie fin février, et j'espère qu'il l'obtiendra. C'est certainement son meilleur rôle. Zabou Breitman est également crédible dans son rôle de conseiller en communication. Je crois d'ailleurs qu'elle aussi est nommée dans la catégorie du meilleur second rôle féminin.

    Cette année, j'ai vu la plupart des films en lice pour les César, et il est vrai qu'ils sont tous bons, ce sera donc difficile de les départager. J'espère qu'il n'y aura pas de "grand vainqueur" mais qu'ils seront tous récompensés, dans les différentes catégories. Si je n'ai pas encore vu Intouchables, ça ne devrait pas tarder, demain soir peut-être, pour décompresser après ma journée de boulot (oui, dans mon service on doit assurer des permanences un samedi tous les deux-trois mois, et c'est pas rigolo, l'horaire c'est 9 h/19 h, et toute seule en plus !).

    * Les Marches du Pouvoir

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    L'intrigue : pendant une campagne présidentielle américaine, un des jeunes conseillers du présidenciable va être confronté à un scandale que celui-ci souhaite étouffer. Il va y perdre sa naïveté. (ok, c'est succint comme résumé)

    Après Drive, j'ai retrouvé Ryan Gosling (c'est décidemment le beau gosse du moment) dans le rôle du responsable de communication de la campagne présidentielle. Un rôle totalement différent, et, là encore, il se montre convainquant. On sent la progression du personnage, de l'enthousiasme vierge du départ à la dureté d'un homme ayant perdu une partie de ses illusions sur l'homme pour lequel il travaille. Là encore, j'ai eu un peu de mal avec les arcanes du pouvoir, difficulté accrue par ma méconnaissance du système électoral des Etats Unis (j'avais eu le même problème lors de la projection de Harvey Milk). En depit de cela, j'ai beaucoup aimé le film. A noter que, comme dans L'Exercice de l'Etat, le personnage occupant le poste le plus important (le président de la République français/le sénateur américain) est en retrait, traité comme un personnage secondaire, parti pris que j'ai trouvé intéressant. Je n'ai pas lu la liste complète des films nommés pour les Oscars (mis à part le buzz autour de The Artist), mais cela me semblerait assez normal que ce film y figure.

    A propos de The Artist, ce serait étonnant - et décevant - qu'il reparte sans aucun Oscar. Il me semble d'une facture tout à fait propre à attirer la sympathie du jury américain. Par contre j'espère qu'il ne raflera pas trop de prix aux César. C'est un bon film, original dans sa forme, mais pour moi c'est juste un bon film.

    J'attends donc la fin février avec impatience.


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  • Les élus locaux, gauche et droite réunies, et Alain Juppé en tête (et oui, ça va jusque là) y sont allés de leur communiqué de presse pour dénoncer le projet de suppressions de postes, parce que nous faisons partie d'un groupe financier qui fait de grooooos bénéfices. Les Verts s'en sont mélés aussi, et, ce soir à la sortie du parking, des militants du PCF et du Front de Gauche distribuaient des tracts nous assurant de leur soutien.

    J'espère que le petit Nicolas ne va pas se croire obligé de venir jouer les Zorro.

     

    Les "nouvelles du front" : on entre dans une période de négociation, la drh s'accrochant au nombre de  postes à supprimer pour alléger la masse salariale, les syndicats s'opposant à tout licenciement. Mais nous ne nous faisons pas d'illusion : même si ce plan là ne passe pas, ce ne sera que partie remise. Et si ce plan passe, ce ne sera que le premier. On nous parle de la conjoncture  qui est mauvaise, mais la vérité (notre principal concurrent se portant très bien en dépit de cette même conjoncture) c'est que ce sont les anciens dirigeants qui n'ont pas fait leur boulot ces dernières années. Et à l'heure qu'il est, rien ne semble indiquer que les nouveaux dirigeants aient la moindre stratégie pour nous permettre de remonter la pente.

     

    Rien à voir avec le sujet, quoique : un oeil sur le pc, l'autre sur la télé, un diagramme qui parle des différentes catégories sociales en fonction de leur revenu. Le présentateur parle des classes moyennes.... à 4000 euros par mois. Il y a aussi la catégorie à 1700 €. Pile mon salaire. Là, c'est carrément les travailleurs pauvres (on parle de "revenus modestes"). Je m'en doutais un peu. Je ne m'en sors déjà pas avec mon salaire (mes "unités d'argent"), alors si  je me retrouve au chômage ça ne va pas être très drôle.


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  • J'ai pas mal de photos en retard. Et mon ordi qui devient de plus en plus lent :-/   Néanmoins, je voudrais me mettre à jour des photos que je voulais/veux mettre sur le blog.

    Ce soir, il s'agit d'une photo prise cet été lors de ma semaine de vacances à Contis-Plage. Il s'agit d'une maison en construction. J'ai été particulièrement sensible au constraste des couleurs, due à la construction en cours, mais j'ai été bien sûre intéressée par la répartition atypique des volumes. Je suis curieuse de savoir ce qui était prévu comme revêtement sur les parties noires, et si je passe par Contis l'été prochain, je retournerai voir ce que ça donne, une fois fini.

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    J'ai aussi été attirée par la situation de cette maison, à deux pas du centre-ville, et pourtant comme semblant être seule au milieu des sables sur fond d'un ciel bleu immensément bleu.
     

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  • C - Chat. Parfois, j'aimerai bien en adopter un. J'y pense souvent, puis je renonce. Pas envie de m'embêter à éduquer un chaton, pas du tout envie d'avoir mon canapé griffé, ou ruiné par un pipi, pas envie de trouver des grains de litière dans ma salle de bain. En fait, j'ai juste besoin d'un truc à fourrure qui ronronne une fois de temps en temps. Ca doit bien exister au rayon jouets ?

    D - Découvert. La semaine dernière, lors d'un  JT quelconque, le présentateur parlait du 20 du mois, qui est pour bcp de français la période difficile en attendant le salaire de fin du mois. Pour moi, c'est carrément le découvert à partir du 8 du mois. La difficulté pour moi, et elle n'est pas mince, c'est d'arriver à rester dans les limites de mon découvert autorisé, de façon à éviter que ma banquière ne me pique du fric de mon compte épargne pour le mettre sur mon compte courant. Parce que chaque mois j'essaie quand même de mettre de l'argent de côté. Mission impossible. Ceci dit, je plaide non coupable : je n'achète absolument rien de superflu. Dans un roman de Nick Hornby, Pour un garçon (adapté à l'écran avec Hugh Grand et Tony Colette), le personnage principal est un jeune homme qui n'a financièrement pas besoin de travailler. Pour occuper ses journées vides, il a un système d'"unités de temps" d'une demie-heure : acheter un cd = une unité de temps, aller chez le coiffeur, deux unités, etc... Quel rapport avec mon porte-monnaie ? J'ai l'impression que mon argent peut se compter en unités d'argent, sur une base de 30 euros. Entretien de ma voiture : une unité, forfait internet : une unité, forfait téléphone : une unité, impôts : cinq unités, loyer : dix-huit unités, etc... Et il y a trop d'unités qui sortent pour le nombre qui rentre chaque mois, c'est une donnée objective. Ouais. En tout cas, c'est pas le fait de philosopher sur mon découvert qui va le combler.

    D - Déménagement. Paradoxalement, bien qu'on s'achemine vers le plan social, mon service va déménager. Dans cette entreprise, on passe son temps à redéfinir les stratégies, à réorganiser et redimensionner les équipes. Et donc à les bouger d'un bureau à un autre. Avec tout ce que ça entraîne comme coûts : cablâges électriques et informatiques à modifier, et bureaux et matériels informatiques à déménager. Ca coûte un fric fou (nous avons carrément un service de trois personnes entièrement consacré aux déménagements, sans compter l'entreprise de déménagement qui travaille, de nuit, pour qu'on puisse travailler sans arrêts), mais on continue. Courant février, mon équipe déménage donc d'un bâtiment vers un autre. La bonne nouvelle, c'est que je serais enfin à côté d'une fenêtre (qui ne s'ouvre pas, on ne peut pas tout avoir, et plein Nord en plus !), la mauvaise c'est que je serais à côté d'une collègue qui me tape sur le système. Mais comme elle est en arrêt de travail au moindre bobo, ainsi qu'avant chaque vacances scolaires (comment ça je suis médisante ? et ben non), ça devrait être moins insupportable.

    E - Elections. Je ne sais toujours pas pour qui je vais voter. Je lirai attentivement les programmes, mais comme entre les programmes et leur réalisation il y a un gouffre... :-/

    J - Jour. Il fait désormais jour quand j'embauche le matin, et quand je débauche le soir, il ne fait pas encore tout à fait nuit. C'est bien.

    M - Marché du dimanche. Plusieurs interruptions du rituel, ce mois-ci, pour cause de jours fériés, de repas familial... Hier, comme il pleuviotait, certains marchands n'étaient pas là, en particulier le vendeur sénégalais, qui m'a bien manqué. Les vendeurs italiens de pâtes fraîches étaient là, je leur ai acheté des ravioli aux figues et jambon. La fois d'avant c'était des ravioli aux courgettes et fleurs de courge. J'aime bcp cette originalité. Et en plus, c'est délicieux !

    M - Massages. Je ne connaissais pas, je découvre. Le kiné chez qui je vais pour l'arthrose dont je souffre au niveau des cervicales, me masse le cou. Mon Dieu comme c'est bon ces papouilles ! sous une lampe à infrarouge, en plus ! ça me fait un bien fou, et même psychologiquement !

    N - New-York. Comme j'ai emmené mon fils aîné à NYC pour ses 20 ans, j'ai prévu de le faire cette année pour les 20 de mon cadet (20 ans ! ouille.). Le problème c'est d'arriver à trouver le voyage que je veux, et après quelques investigations dans les  agences de voyage, je sens que je vais avoir une déconvenue de ce côté là. Pour ce voyage là, pas la peine de compter en unités, je piocherai sur mes économies, elles servent à ça.

    P - Pau. Cet après-midi, j'ai croisé une de mes ex-collègue paloise. Elle a fait comme moi, le voyage Bordeaux/Pau, attirée par la nouveauté (et la prime). Comme moi, elle est redescendue du nuage : "il n'y a rien pour moi à Pau" m'a-t-elle dit aujourd'hui. Elle est actuellement en congés, elle en profite pour venir voir ses anciennes collègues bordelaises et... pour prendre des contacts afin... de revenir sur Bordeaux. On croie toujours que la mobilité professionnelle, c'est parfait pour les célibataires, dont on a vite fait de dire qu'ils sont sans attaches. En fait c'est une contre-vérité. Il est plus facile pour un couple, et surtout un  couple avec enfants, d'être mobile : à deux on est plus fort, et on affronter mieux le changement. Quand aux enfants, c'est l'idéal pour nouer des liens sociaux, à la porte de l'école par exemple. Ce midi, toutefois, j'ai déjeuné avec un parisien venu sur Bordeaux il y a deux ans. Lui a bien vécu son changement, mais, comme il me le dit, il avait bcp de choses à fuir, même si, comme il le reconnait, ce qu'on a dans la tête, ça y reste où qu'on soit (je le présume dépressif).

    P - Plan social. La tension est retombée, je parle de la tension qu'on ressentait tous en fin de semaine dernière. La coupure du week-end a été la bienvenue. L'ambiance était morne ce matin, bien sûr, mais on était plus calmes, la certitude c'est toujours mieux que les bruits qui courent.

    R - Reconversion. La question se pose, bien sûr. Je ne passerai pas le reste de mon temps avant la retraite dans la même entreprise. Mais s'il faut que je change d'orientation professionnelle, que pourrais-je bien faire ? A l'occasion de ce plan social, un plan d'action devrait être mis en place pour favoriser les départs pour création d'entreprise. Si j'étais entreprenante, justement, j'en profiterai pour monter un petit stand de crèpes à emporter (j'ai des indics dans la filière ;-)) en centre-ville, et avec mon fils cadet, puisqu'il est en plein errance professionnelle. Sauf que je ne suis pas courageuse. Ca peut rapporter combien d'unités, un stand de crèpes ?


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  • Avant même que la nouvelle nous soit officiellement communiquée, on l'a lue sur la tv de la cafèt : l'annonce des suppressions de poste. Drôle d'époque où tout va si vite.

    Les représentants de mon syndicat étaient tous à Paris, pour le CCE, justement. Il m'a donc fallu prendre la relève, en réunion intersyndicale, face aux élus locaux qui sont venus cet après-midi nous apporter leur soutien. Pas facile pour moi, je me suis sentie très, très mal à l'aise, déplacée. Je travaille dans une grande entreprise, elle même élement d'un grand groupe : je n'ai jamais maîtrisé les organigrammes, les plans stratégiques, les structures économiques. Alors ces élus, et la nuée de journalistes avec appareils photos et caméras... Je me suis tenue sagement à côté du porte-parole de l'intersyndicale, et heureusement il avait suffisamment à dire. J'apparais quand même sur quelques reportages, mais les images vont toujours tellement vite qu'il n'y a que moi pour savoir que  je suis là  :-)   Après la réunion, les élus sont repartis, mais lentement, et certains m'ont approché pour en savoir plus, pour avoir mon ressenti sur la situation, sur la responsabilité de l'actionnaire majoritaire dans la situation présente. En tout petit comité, je me suis sentie bien plus à l'aise, et je m'en suis bien sortie.

    Ca fait bizarre, ces gens, qu'on voit souvent à la télé, ou dans les journaux, et puis ces dizaines de journalistes qui leur tournent autour, les flashs qui crépitent pour une ou deux photos seulement dans le journal - et encore !  C'est un autre monde. Existons-nous seulement pour eux autrement que par utilité ?

    Les chiffres sont donc tombés. Des suppressions de poste, et à la clé des licenciements économiques pour ceux pour lesquels on n'aura pas trouvé de solution de reclassement, de départ accompagné (pour une création d'entreprise par exemple), ou de mutation.

    Avec les chiffres, la pression elle aussi est retombée. Ces derniers jours ont été éprouvants pour nous, et la pression médiatique a été mal ressentie. Entendre parler du  plan social nous concernant à chaque flash info, cela avait fini par me saper le moral. Une collègue m'a racontée qu'hier soir son petit garçon s'est mis à pleurer, en entendant parler de cela à la télé, une fois de trop. Pour un enfant, l'idée que sa maman n'ait plus de travail, et donc plus de salaire, peut être très angoissante.

    Ces prochaines semaines, on en saura encore plus, par les négociations qui vont avoir lieu, sur les modalités pratiques de ce PSE, plan de sauvegarde de l'emploi. Le service dans lequel je travaille ne devrait pas être impacté, notre activité se portant encore bien. Ce n'est pas pour rien que j'avais souhaité quitter le service informatique, et un des buts de mon départ à Pau était de raccrocher avec une activité de production. Je savais que mon poste, à l'informatique, n'était pas perenne, au regard des difficultés qui commençaient alors à se faire déjà sentir. De fait, les services informatiques, services dit "supports" et non productifs, seront impactés par les suppressions de postes. J'ai passé assez d'années là bas pour y avoir noué quelques liens, et je crains pour mes amis et mes anciens collègues.

    Même si je ne devrais pas être concernée par ce PSE, nous ne savons rien de l'avenir. Ce PSE suffira-t-il à redresser la barre ? L'interrogation première concerne en fait avant tout notre actionnaire principal : souhaite-t-il, ou non, conserver notre entreprise ? si oui, on peut espérer que de nouveaux projets seront lancés, pour nous redonner un avenir. Si non, il est fort probable que ce PSE ne sera que le premier.

    D'une manière étrange, je partage avec mon fils cadet cette interrogation sur notre futur professionnel. De même qu'il ne sait pas ce qu'il veut faire, et donc ne sait comment s'orienter, je réalise qu'il va falloir que je réfléchisse moi aussi à un avenir professionnel.


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  • Après le réveil du début de semaine, la nouvelle a fait le tour des radios et des télévisions locales, et même nationales. On a vu passer des journalistes tous les jours, venant interviewer les organisations syndicales, mais surtout la CGT. La CGT, ça fait toujours vendre. La CGT qui en profite pour récolter des adhésions (ça m'insupporte un peu, quand on sait que la CGT est systématiquement dans l'opposition lors de négociations, et qu'ils signent rarement les accords d'entreprise, au moins dans l'entreprise qui m'emploie. Bref.).

    Un buzz dont on se serait bien passé. L'angoisse augmente parmi nous, et même les clients s'inquiètent. Les temps sont déjà assez difficiles, on se passerait volontiers de ce genre de publicité.

    Je commence à stresser pas mal. Ce PSE, serais-je "dans le wagon" ? Et n'est-ce pas le début d'un démantèlement de l'entreprise, pour en arriver à une fermeture dans quelques années ? Ce pourrait être le projet de l'actionnaire majoritaire.

    Le comité central d'entreprise se réunit demain, avec pour sujet, "point sur la situation financière de l'entreprise." Ca veut tout dire et rien dire. Suffisamment d'informations ont filtré ces derniers mois pour qu'on sache que la direction annoncera des mesures visant à la réduction de la masse salariale, autrement dit, ce sera l'annonce officielle du plan social.

    On va passer un sale week-end.


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  • A Oléron, nous sommes entrés dans une librairie-presse-papeterie. Le genre de magasin qui n'existe plus, ou presque. Des livres, des magazines, des cartes postales, des cahiers et des crayons... et une libraire qui ressemble à une libraire, sympathique et avenante.

    Côté livres, des étagères, pas mal d'étagères, même, et des tables. Des planches et des tréteaux, laissant à l'acheteur tout le loisir de découvrir les dernières nouveautés. Comme me l'a fait remarquer Fabrice, les livres sur des tables, ça donne plus envie de les ouvrir, de les feuilleter. C'est d'ailleurs ainsi que le libraire de la librairie du centre de Pessac présente ses livres. C'est une évidence, en fait. Mais c'est presque si simple que je ne l'avais jamais remarqué.

    J'en suis reparti avec Drive, le roman qui a inspiré le film, et une biographie de Colette.

    Vivent les librairies !


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  • Je l'ai dit, je suis un peu circonspecte sur la béate-attitude, il n'en demeure pas moins que je suis moi aussi sensible aux petits bonheurs qui allègent et embellissent le quotidien.

    Mon bonheur du jour, ce sont les mails d'amies un temps éloignées par le temps qui passe, reçus ce soir.


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  • Je me suis bien lamentée, hier soir au téléphone avec mes parents (*), ce matin chez mon psy. Mais la lamentation, c'est comme le chocolat : au bout d'un moment, tu sens que tu es dans l'excès. Je suis donc ressortie de chez mon psy en me disant "ça suffit", et je me suis sentie regonflée.
     
    Alors que j'étais au téléphone avec une cliente tout à l'heure, je me suis dit : "wouaouh, je suis gentille aujourd'hui" (**), et mes collègues m'ont dit "tu as raison, fais-toi des compliments, personne ne t'en fera."
     
    Positive attitude.
     
     
    (*) Ok, d'accord, c'est pas sympa. Mais ça m'a un peu énervée, alors que je venais d'avoir la réponse de ma banquière, de les entendre me dire qu'ils vont signer un sous-seing pour un appart' à 300 000 euros (et encore, je crois que je suis courte). J'espère qu'ils vont culpabiliser ; chacun son tour. Ok, ça, c'est pas de la positive attitude.
     
    (**) En fait je suis toujours gentille au téléphone. Ou presque. Mais là, j'étais carrément super gentille. Grosse tête attitude.

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  • Retour à la réalité, après cette amicale parenthèse oléronaise.

    Le radio-réveil m'a réveillé, avec les infos de huit heures... "Drame du Costa Concordia : le bilan s'alourdit." "Rumeur de plan social à ...., l'inquiétude grandit chez les salariés."...

    Oui, le plan social s'annonce, on en parle assez entre nous, et j'espère bien y échapper, en tout cas je n'avais pas envie d'en entendre encore parler, surtout à la radio.

    On fait mieux, comme réveil.

     

    En fin de semaine dernière, j'avais envoyé un mail à ma banquière pour savoir à combien je pourrais prétendre, en matière de prêt immobilier, parce que j'aurais bien aimé acheter qq chose, quitte à y faire qq travaux (mon expérience du studio m'a donné envie de recommencer), pour arriver à la retraite débarrassée d'un loyer. Comme m'ont dit mes collègues "si ta banquière a écouté les infos ce matin, c'est mal parti pour un  prêt !" Finalement j'ai eu la réponse dans la matinée : la banque m'accorderait un prêt de... 88 000 euros, sur... 25 ans. Sur Bordeaux, avec 88 000 euros, on a un studio de 24 m². La moitié du salon de mes parents  :-/

     

    Une de mes collègues, qui fêtait son anniversaire ce week-end, ayant eu la bonne idée de me porter un peu du punch qu'elle avait préparé pour l'occasion, je m'en suis servi un grand verre ce soir...


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  • J'ai quitté la terre ferme ce week-end pour aller à la découverte de l'île d'Oléron. Temps très froid, et malheureusement gris dimanche, mais je suis toujours partante pour une nouvelle découverte. Surtout quand la découverte se fait avec des amis ! Encore merci, Isabelle et Fabrice, pour ces moments partagés avec vous :-)

     

    Oléron, ce sont des paysages très contrastés. Des viviers à poissons, des marais salants, des villages aux maisons blanches aux volets pastels, des vignes aussi.

    Oléron, c'est aussi Vauban et océan...

    oleron
     
    Des milliers d'oiseaux...
     
    comme une broderie dans le sable...
     
     
    Et là, dans le couchant, mais oui, là, ce petit point au milieu...
     
    c'est évident, non ? mais si ! Fort Boyard ! Et oui, entre Oléron et Ré, l'île prison.
     
    Je n'ai pas pris beaucoup de photos ce week-end, mais je ne le regrette pas, j'ai préféré passer ces moments avec mes amis qu'en tête à tête avec mon APN !
     
     

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  • J'ai un peu de mal désormais à verser dans l'optimisme béat. Mais j'ai bien aimé la découverte de ce blog,

    Bonheur du jour

    dont j'apprécie particulièrement la définition qui en est donnée.


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