• Victoire donc. Non, pas une victoire par KO, je n'ai pas foncé dans ce type (mon billet d'hier) pour le mettre en pièces - non que sur le coup de la colère je n'en serais pas capable - mais sur un lieu de travail, ça fait mauvais effet dans le dossier.
    La journée a pourtant bien mal commencé :  en arrivant au boulot, ce crétin me demande avec un grand sourire si j'allais... mieux qu'hier... Evidemment, j'ai explosé, fondu en larmes, tourné les talons car en plus il voulait qu'on s'explique... Je me suis réfugiée à l'infirmerie, ou plutôt devant, l'infirmerie n'ouvrant pas avant neuf heures (En cas d'urgence s'adresser au PC sécurité) mais finalement il ne passait personne (ouf !) dans le couloir donc j'ai pu me calmer.
    Retour dans mon bureau où personne n'avait bronché, y compris mes proches collègues (ce qui me met également très en colère), j'ai pris le temps de commencer à bosser calmement, puis finalement j'ai dit au type que je voulais bien qu'on s'explique. On a trouvé un coin tranquille et là j'ai réussi :

    - à m'exprimer
    - à exprimer ce que je voulais dire
    - à exprimer tout ce que je voulais dire
    - à le faire calmement

    Et il s'est excusé.

    Ses excuses comptent, bien sûr, mais la vraie victoire, pour moi qui suis hypersensible et ai généralement du mal à exprimer mes émotions et souvent aussi à affronter situations et personnes, elle est là : j'ai réussi à parler, et même mieux, à parler comme je le voulais.

    Ben à 45 balais, c'est pas trop tôt... :-/

    Et la journée s'est bien continuée : j'ai pris mon après-midi pour aller au ciné, vu Boy A, très beau film anglais, et, en passant devant la librairie à côté du ciné : le tout nouveau Stephen King, Duma Key ! Tout juste débarqué aujourd'hui chez le libraire !

    Tout de même, c'est encore une de ses journées que je termine complètement crevée d'avoir dû affronter le monde. Le paradoxe : je suis une fille super bavarde, qui adore le contact et l'île déserte, c'est qq chose d'impossible à envisager, quand bien même on m'expédierait un nouveau S King chaque semaine... Mais voilà, je ressens régulièrement les relations avec les autres comme une souffrance, et cette différence me pèse souvent.

    Les autres pas tous bien sûr, et j'ai heureusement un certain nombre d'ami-e-s qui m'aiment telle que je suis et parmi lesquels je me sens bien.

    Et une pensée ce soir pour celle qui me ressemble et qui doit déjà penser à la reprise du boulot demain, dans une ambiance encore pire que la mienne... Courage à toi  :-D


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  • Si quelqu'un(e) connait les références d'un manuel de survie en milieu hostile efficace, je prends. Par milieu hostile, je n'entends pas, malheureusement, désert, jungle ou banquise, malheureusement non, quand je parle de milieu hostile c'est celui, quotidien et désespérant, du milieu du travail. Et ne croyez pas que j'ai à subir une hiérarchie particulièrement désagréable, tatillonne, acerbe, dévalorisante... Que nenni ! l'homme étant un loup pour l'homme, le problème se situe... au niveau de mes collègues. Pas tous, dieu merci, un seul suffit pour me pourrir l'ambiance assez régulièrement.
    Et ce d'autant plus facilement que : je suis une fille, je pèse moins de cinquante kilos toute mouillée, que je ne suis pas jolie, que je ne suis pas informaticienne, que je suis syndicaliste, que je suis hypersensible, et qu'en plus, vraiment pas de chance, je n'ai aucun, mais strictement aucun sens de la répartie. Ce tordu couillu d'un quintal se sent donc supérieur et cherche régulièrement à me mettre en défaut. Non qu'il en ait après moi particulièrement : il cherche la faille chez tout le monde, et partout aussi : ce type a passé recemment une journée entière à chercher les défauts d'un... nouveau logiciel mis en place dans l'entreprise. Je précise que ce n'est pas du tout son boulot, et pas vraiment son niveau non plus... Super intelligent, n'est-ce pas ? Alors je sais : je devrais me blinder, ne pas me sentir aussi vulnérable face à ce genre de type. Croyez-vous que je ne me le dise pas très souvent ? Malheureusement, la rationalité ne fait pas le poids face à l'hypersensibilité dont je suis encombrée bien malgré moi.
    A défaut d'un manuel de survie, si vous avez une vieille armure qui traine dans votre grenier, je prends volontiers... Une poupée vaudou ? ah oui, c'est une idée, merci !!!



    Je ne voudrais pas terminer ma journée sur un billet aussi consternant. Voilà une photo toute gentille :


    Il s'agit d'une bergeronnette qui a pris l'habitude de venir voleter parmi les clients et les fruits du magasin de primeurs où j'achète mes fruits et légumes. La photo n'est pas très nette - et prise en contrejour - car même si l'oiseau est devenu relativement familier il n'a pas encore l'habitude de prendre la pose ;-)   

     


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  • Cela faisait extrèmement longtemps que je ne m'étais pas trouvée devant un journal télévisé, d'une part parce que je n'avais plus vraiment le temps cette année avec la fac, et que les tons des présentateurs (pour moi ce ne sont pas des journalistes) m'horripilent. Le hasard a fait que, ce soir, je me suis trouvée devant les infos de la 3 tout d'abord, puis le six minutes de la 6 qui s'est considérablement étoffé d'ailleurs. Les propos étaient sobres, les sujets terribles. L'usine Heulliez, les ouvriers de chez Continental, la ville de Vesoul où les petites entreprises licencient les unes après les autres...  En Tchécoslovaquie, la célèbre - et historique - usine des Cristalleries de Bohème vient de fermer elle aussi... Le ministre tchèque de l'économie refuse de prolonger les indemnités chômage au-delà des cinq mois habituels, et en France le ministre qui visite Heulliez déclare "l'état seul ne peut aider Heulliez, ce serait privatiser Heulliez". Les employés d'une usine pharmaceutique 3M séquestrent un de leurs dirigeants et les employés tchèquent regrettent le plein emploi des temps communistes, l'ancien dirigeant d'une banque anglaise en faillitte touchera plus de huit cent mille euros par an jsq à la fin de sa vie...
    Cela va mal se terminer. Les dirigeants, politiques, responsables d'entreprise, ferment les yeux et continuent à empocher des sommes indécentes. La majorité des salariés ferme les yeux comme les anglais pdt le blitzkrieg en se disant "pourvu que ça tombe à côté plutôt que sur moi". Quel drame va-t-il falloir pour qu'enfin, les uns et les autres veuillent bien regarder la réalité en face ?


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  • Si je pouvais y aller tous les jours, je le ferai. En l'occurence, samedi après-midi, c'était cinoche, et dimanche midi aussi. Oui, je sais, pour bcp de gens, c'est plutôt difficile d'aller de bonne heure s'enfermer dans le noir, ça fait bizarre quand on en sort en pleine après-midi. En fait, comme bcp de choses, c'est une question d'habitude, et je suis devenue une inconditionnelle des séances du samedi 14 h à l'Utopia, et du lundi ou du vendredi 17 h au Jean-Eustache, juste en sortant du boulot. Je trouve que c'est bien mieux comme ça, aller au ciné le soir quelle horreur, on a mangé, on est peinard ds ses charentaises, faut ressortir dans le froid et la nuit, et puis après le ciné, rentrer dans le froid et se mettre au lit en suivant, en plus si le film était bon on a pas envie de dormir de suite...

    Bref.
    Ce week-end, hasard de la programmation, j'ai vu deux très bons films qui, des deux bouts du continent américain, racontaient finalement la même histoire, celle de ces femmes, seules et pourvues de gamins, doivent se débrouiller quoiqu'il arrive pour nourrir leurs gosses et payer le loyer. Et qui finissent, forcément, par devenir moins regardantes sur la façon de trouver le fric adéquat.



     


    Linha de Passe
    , tout d'abord. Film brésilien, il raconte le quotidien de Cleuza, mère de famille dont on ne sait pas qui lui fait des enfants, vraisemblablement des mecs sympas mais vraisemblablement assez fugitifs, vus que les gamins - quatre garçons - ne les connaissent même pas. Cleuza et sa famille vivent dans une favela de Sao Paulo, et chacun de ses cinq personnes a son rêve. Un des fils rêve d'être footballeur professionel, le plus jeune voudrait retrouver son père et comprendre d'où lui vient son teint si noir, et Cleuza voudrait faire vivre ses enfants decemment, et peut-être aussi que celui qu'elle attend soit une fille. Le talent des réalisateurs est de parvenir à nous intéresser à chacun d'eux, et à nous  les rendre si proches qu'on a l'impression de les connaître intimement. Aucun pathos, aucune volonté de faire du misérabilisme sur le dos des habitants de la favela. Comme dans John-John, film philippin vu l'an dernier, la favela est filmée comme tout autre endroit dans le monde.







    Frozen River
    nous emmène donc à l'autre bout -
     pas tout à fait mais presque -  du continent américain, à la frontière USA/Canada. Le fleuve gelé réunit, le temps de l'hiver, les deux pays, et c'est là que vit Ray et ses deux gamins, plantés dans leur mobil-home pourri par le père, parti claquer les économies destinées à acheter un mobil-home (toujours pas de maison, mais au moins isolé correctement), dans un casino quelconque mais au soleil, la veille de Noël. Alors quand elle s'aperçoit que faire passer des travailleurs clandestins d'une rive à l'autre, c'est risqué mais bien payé, elle n'hésite pas longtemps, en dépit des réticences qu'elle peut éprouver en découvrant que l'esclavage, ça existe toujours...












    Le quotidien donc. Des employeurs peu scrupuleux et fermant les yeux sur les difficultés de ces femmes, la tentation pour ces femmes et, en suivant, pour leurs enfants, d'aller chercher l'argent facile là où il est, quitte à renoncer à certains principes moraux, ces deux films traitent ce même sujet sobrement, et sans happy-ends hollywoodiennes improbables. Linha de Passe a une fin ouverte, et c'est parce que la vie est ainsi, quand à Ray, si elle échoue en prison on sait qu'il ne pouvait en être autrement un jour ou l'autre.
    Au-delà de ces films, la description de notre société actuelle et de ses dérives. Les mobil-homes pour les pauvres, c'est fréquent aux USA depuis pas mal d'années. On les voit à l'écran, sont déjà présents en littérature depuis un certain temps (je vous conseille Trailer Park, de Russel Banks) - en France on commence juste, dans certains journaux télévisés,  à aborder le sujet de ces campings ouverts à l'année et qui abritent désormais ce qu'on appelle les "travailleurs pauvres". Il faut se rendre à l'évidence : le rêve américain est derrière nous.

    Et "rendre au travail sa vraie valeur" comme se plait à nous le chanter sur tous les tons le petit Nicolas, n'est qu'un bien mauvais slogan démagogique. Le petit Nicolas devrait aller au cinéma plus souvent, ou alors aller voir autre chose que les Ch'tis ou les Xmen...


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  • Mourir cela n'est rien, mais vieillir... Ah, vieillir.... Ainsi chantait Jacques Brel, et il devait savoir de quoi il parlait, vu que la vieillesse il y a eu droit version accelérée, compte-tenu de sa maladie. Et bien oui, veillir, moi aussi, je trouve ça difficile. Et l'interview qu'Isabelle Adjani donnait l'autre jour sur je ne sais plus quelle chaîne de tv allait aussi dans ce sens (eh zut pour une fois que j'allume la tv il faut que je tombe sur qq'une qui exprime sa peur de vieillir !). Bouffie (au point de se demander quel est le pire ? bouffie sans rides ? maigre avec rides ?), elle expliquait à quel point elle trouve ça dur, de vieillir. Le corps qui se délite, qui se défait... ben oui. La pauvre fille n'en trouvait plus ses mots.
    Je compatis, je partage la même angoisse.On essaie de nous vendre dans les magazines, dans les pubs, une image acceptable de la vieillesse, on nous présente des veillardes et veillards élancés, bronzés, souriants, ridés juste comme il faut, vêtus de blanc... pas de bol, je mesure un mêtre cinquante, je lutte contre le poids alors même que la ménopause n'est pas encore là, et quand je regarde mes tantes je mesure ce qui m'attend : peu de rides, mais des bajoues et un cou tout flappi... Une vieille dame de Kiraz quoi, pour celles qui se souviennent encore de lui (il dessinait les Parisiennes dans Jour de France, lecture incontournable - avec Point de Vue Images du Monde - du salon de coiffure de mon enfance, et je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans, etc, etc), bref, une vieille dame de Kiraz, cylindrique dans une robe noire. Je ne me suis jamais projetée dans ces parisiennes, belles, longilignes, bronzées, court-vêtues... non, petite j'avais déjà l'angoisse de la vieille dame cylindrique. Une névrose, ça doit s'appeler comme ça.
    Bien sûr, je sais que c'est irréversible, et que c'est certainement une faiblesse de caractère, voire un péché de se focaliser sur ça. Certain-e-s me trouveront futiles. Tant pis, j'assume. J'aurais voulu être belle, être jeune, le rester éternellement, et pouvoir vivre plusieurs vies aussi, tant qu'à faire.
    Quand j'étais gamine, et que je demandais timidement l'autorisation de me maquiller, ma mère m'a assené un de ses grands principes : "la beauté naturelle d'une jeune fille doit être sa seule parure". Si si, je vous jure. Bon, d'accord c'était dans l'autre siècle (eh oui) mais quand même, on était en pleine période disco... Dur d'être l'aînée... ma soeur, fine mouche, n'a rien demandé du tout, et s'est maquillée (outrageusement, comme toute ado, et puis vous aurez compris que ce n'est pas notre mère qui allait nous donner des cours de maquillage) quand elle l'a voulu. Bonne fille, j'ai courbé la tête, ai attendu des années pour oser me maquiller, moyennant quoi j'ai trainé une bonne partie de mon existence mes petits yeux de myope et mes boutons sur la figure. J'ai commencé à me trouver jolie à quarante ans, pour vous donner une idée du calvaire. Alors quoi, zut, s'il faut déjà vieillir à quarante-cinq, admettez qu'il y a de quoi se sentir frustrée... Comme disait Coluche, "pour les moches, c'est pas dur de vieillir, elles ont toujours été moches !" Salaud !
    Bref, sur ce, je vais aller faire la cuisine, pour moi ce sera yaourt (nature,  of course, et sans sucre, comme de bien entendu), demain je vais à la gym, et avant de me coucher je vais aller commander sur internet plein de crèmes anti-rides, anti-cernes, anti-cellulite, anti-tout s'il y a (anti-névrose, je prends aussi, vous me conseillez quelle marque ?).
    Oui, je sais, il y a des choses plus graves dans la vie. Vous viendrez m'expliquer lesquelles quand vos dents commenceront à se déchausser...


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  • ... que c'est le printemps ! Et même, comme dirait l'autre : le printemps est là, et l'été au coin de la rue !
     



    Chaleur estivale d'ailleurs hier sur Bordeaux. J'ai pris mon petit déjeuner dehors - à 10 h du matin, tant qu'à faire grève autant en avoir quand même un peu de plaisir ! Et la manif' de l'après-midi s'est déroulée sous un soleil de plomb. Il fait rarement aussi doux cours Alsace-Lorraine, souvent très froid même en plein été. Quand à la manifestation... du monde, du monde, du monde, je n'avais jamais vu ça et, je confirme, il y avait plus de monde qu'à celle de janvier. Une ambiance bon enfant, des bannières de toutes les couleurs, des manifestants de tous les secteurs et de tous les âges... On y prendrait presque du plaisir, si le sujet n'était pas si grave.

    Je n'ai pas pu prendre de photos du défilé, je suis bien trop petite pour prendre des clichés qui rendraient l'énormité de cette manifestation, et je le regrette. Mais vu la qualité de la lumière, j'ai sorti mon appareil à plusieurs reprises pour prendre en photo d'anciennes devantures de magasins. Dès que j'aurais un peu plus de temps, je viendrai les déposer sur ce blog.

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  • Ce matin, j'ai galopé dans la rosée avec les petits lapins pour étendre mon linge dans le soleil levant (il fait un beau temps limite indécent en ce moment sur le Sud-Ouest). Nan, je déconne, il n'y a pas de petits lapins, juste pleins d'oiseaux super contents qu'il fasse beau. Je suis d'accord avec les petits oiseaux.
    Ce matin j'ai passé trois heures à la DRH sur un dossier difficile (voir mon billet précédent).
    Ce matin j'ai relancé une énième fois un fournisseur de photocopieurs qui se fout de nous depuis qu'il a empoché le marché et le chèque...
    Ce midi j'ai pris le café avec mes collègues et leur ai fait un topo sur les motifs de la grêve nationale de demain, sur la crise et sur le système économique chinois, sur la chute du communisme et le libéralisme. Au soleil, le café, et la manif de demain aussi (il y a un Dieu pour les syndicalistes).
    Cet aprèm' j'ai assisté à une réunion sur une nouvelle application informatique, avec tout plein de mots très drôles. CRM, VPN SQL, ... j'en comprends même certains.
    Cet aprèm' j'ai râlé (gentiment) car Le Stagiaire n'était pas dispo pour la photo du jour !
    Cet aprèm' j'ai passé plein de commandes de plein de téléphones car je bosse pas demain et personne ne fera mon boulot à ma place.
    Cet aprèm j'ai rencontré une agence immobilière pour vendre mon appart', mauvais investissement.
    Ce soir j'ai décroché mon linge, il y avait toujours plein d'oiseaux, toujours pas de petits lapins.
    Ce soir j'ai mis tout plein de caleçons et de chaussettes dans la machine à laver.
    Ce soir j'ai sorti la poubelle et vu la première chauve-souris de la saison. C'est super joli une petite chauve-souris qui volette dans l'air tiède du soir.
    Ce soir l'air avait l'odeur de l'été.
    Ce soir j'ai expliqué à un ami comment insérer un lien dans une discussion sur un forum PHPBB.
    Ce soir j'ai reçu un mail de Julie (Youpie) qui m'a fait plaisir !  :-D
    Ce soir j'ai presque fini mon commentaire du Chant XX de l'Enfer de Dante. Commentaire du texte, en m'appuyant sur le texte original en italien, et sur trois traductions différentes...
    Ce soir j'ai sorti les caleçons et les chaussettes du sèche-linge.

    Je crois que j'ai bien mérité d'aller me mettre au lit en lisant Madame Figaro tout en me mettant du vernis à ongles....

    Demain repos grêve et manif. Une journée de salaire de moins, une balade au soleil en plus. Je m'arrêterai bien en route prendre un café en terrasse...


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  • Matinée particulière aujourd'hui : j'assurais l'accompagnement d'un salarié, convoqué à un entretien préalable au licenciement. Il faut savoir que tout salarié convoqué pour une procédure de licenciement a le droit d'être assisté, soit par un représentant du personnel de l'entreprise pour les entreprises où il y a des représentants du personnel (délégués syndicaux, membres du CE, délégués du Personnel...), soit par un conseiller du salarié pour les entreprises où il n'y a pas de représentants du personnel. Le conseiller du salarié étant un syndiqué ayant reçu une formation pour cela, nommé à cette fonction par l'union départementale de son syndicat, et figurant sur une liste de conseillers du salarié disponible auprès de l'inspection du travail.

    La semaine dernière, un salarié ayant reçu une lettre de convocation à l'entretien préalable à son licenciement a donc fait appel à mon syndicat, et c'est moi qui aie pris en main le dossier. Je précise que nous sommes une toute petite section, d'un syndicat pas très connu ni très remuant (il faut l'avouer) et jusqu'à présent nous n'avions jamais été sollicités pour ce genre de chose, toutefois notre union départementale nous proposant un certain nombre de formations, j'ai suivi le cursus "conseiller du salarié".

    En théorie, comme en pratique, le conseiller du salarié n'a pas de pouvoir - il n'est pas là pour assurer la défense du salarié, il ne faut pas m'imaginer débarquant à la DRH pour de grands effets de manche. Mais psychologiquement c'est très important pour un salarié, dans cette circonstance, de ne pas être seul face à la DRH et l'employeur (ou le manager), et puis le conseiller du salarié se doit de noter tout ce qui se dit lors de cet entretien, notes qui seront importantes si le salarié licencié décide de porter l'affaire devant le tribunal des Prud'hommes.

    De cette matinée (dont j'ignore pour l'instant l'issue, le dossier étant mal engagé), j'ai appris qu'il faut avoir un certain recul. En effet, on arrive face à une DRH et un manager ayant généralement bien monté leur dossier, et avec pour seules infos (généralement) celles données par le salarié, autrement dit on a son point de vue à lui, et il faut pouvoir être apte à écouter sereinement la version "officielle" j'entends par là celle qui conduit l'employeur à envisager le licenciement du salarié.

    Pas facile comme mission. D'un  intérêt dont on se passerait bien. Au-delà de la procédure, c'est un drame humain qui se joue. D'abord parce qu'à cette occasion, le salarié entend tout un tas de choses très désagréables, sur la qualité de son travail, sur la qualité de ses compétences, pire : sur sa personnalité ; et ensuite bien sûr parce que c'est terrible de savoir qu'on risque de se retrouver au chômage.


    Et toujours le même constat : l'humain est si peu considéré par ses pairs...


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  • La tête en bas et puis en haut
    Le coeur jamais vraiment en place
    Je me prends toujours en défaut
    quand je me croise dans la glace

    J'habite aussi mes antipodes
    je suis un autre et et je suis moi
    je me remaille et me débrode
    Pénélope de mon En-moi

    Vivre est une drôle de mode
    Je m'en irais par distraction
    du côté de mes antipodes
    et la clef sous le paillasson

    Partir pour ne plus revenir
    et n'étant plus que pour moi-même
    le souvenir d'un avenir
    qui s'était cru d'espèce humaine.

    Claude Roy

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  • Foule sur les Champs Elysées quais, rien de plus normal. Quelques manteaux, mais surtout beaucoup de débardeurs, et, déjà quelques jambes et bras nus. La bordelaise se découvre vite et n'hésite pas à exhiber une blancheur qui rappelle que nous ne sommes qu'en mars. Beaucoup de bruit aussi, entre les guitares sur les pelouses et les attractions de la foire aux plaisirs sur les Quinconces proches. Le bruit des rollers aussi, le glissement des vélos, et puis aussi toutes les conversations de ces gens qui vont à deux, à trois, en famille ou entre amis...
    Juppé a gagné son pari, ces quais autrefois industrieux, puis désertés, fourmillent aujourd'hui d'une vie retrouvée, toutes les générations s'y rassemblent pour une splendide et longue ballade, entre façades historiques éclatantes de soleil et Garonne boueuse et puissante.

    Je tourne le guidon et repars, soleil en face.

    La Converse est encore à la mode ce printemps.
    Ma selle a atteint un tel degré d'usure que j'en ai mal aux fesses.
    J'ai un coup de soleil sur la figure.
    Journée de m.....


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  • Dans une quinzaine de jours, elles éclateront en grappes violettes. En attendant, j'ai bien aimé l'aspect un peu étrange de ces boutons allié à une branchule morte de l'an dernier... Le ciel, c'est celui de ce matin sur la Gironde, il y a juste un quart d'heure... 



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  • Le linge sèche dehors, le vélo n'attend plus que moi, ce midi je prendrais mon café sur la terrasse en plein soleil...


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  • Morse, de Tomas Alfredson

     

    Un film fantastique, mais surtout exceptionnel.

    En Suède, dans les années 80, Oskar, 12 ans, vit seul avec sa mère et est le souffre-douleur de ses camarades de classe. Une nuit, un homme étrange aménage dans l'appartement d'à-côté, accompagné d'une fille du même âge qu'Oskar. Elle s'appelle Eli. Un sentiment profond va naître entre Eli et Oskar, nourri de leurs solitudes et différences respectives. Un jour Eli demande à Oskar : "m'aimerais-tu aussi si je n'étais pas une fille ?" et Oskar en arrive à lui demander "Depuis combien de temps as-tu 12 ans ?"...

    Car Eli est un vampire. Mais ce film n'est pas un "film de vampires". Morse est un film sur la naissance d'une amitié ? amour ? entre deux enfants tous deux marginalisés. Ce lien très fort qui se tisse entre OsKar et Eli, c'est ce qu'on retient de ce film, et on en sort avec une sorte de sourire béat, en flottant sur un petit nuage, celui que donne le sentiment d'avoir vu un film rare.

    Il faut ajouter que la réalisation est très soignée, l'atmosphère prend aux tripes, on découvre le film petit à petit sans rien deviner de ce qui va se passer... Une belle réussite, je pense d'ailleurs essayer d'aller le revoir. S'il passe dans une salle à proximité de chez vous, allez découvrir Morse...


    Vu une première fois le 27 février, revu aujourd'hui 14 mars, et je me demande si je ne vais pas me laisser tenter par une troisième séance...

    Ce film est décidemment très bon, cette deuxième fois m'a confirmé dans mon opinion, et, connaissant déjà l'histoire, j'ai profité pleinement du jeu des jeunes acteurs, exceptionnels de naturel et d'expressivité. Alfredson a un don pour filmer avec grâce corps et visages, et cela s'étend également aux acteurs adultes. Ainsi, si on voit très peu le père d'Oskar, ces quelques minutes suffisent pour que le spectateur percoive la fragilité du personnage. Et puis, ce dont je ne reviens toujours pas, c'est la façon dont Alfredson arrive à mélanger deux genres à priori totalement opposés, film intimiste et film fantastique, pour arriver à un résultat totalement génial là où on s'attendrait au pire nanar...
    Mon seul regrêt concernant Morse ne concerne pas le film, mais le livre : il n'est toujours pas traduit en français...
    Dernière chose : le titre, Morse, est le titre français. Le titre original est  "Laissez les bons entrer", et, lorsqu'on voit le film, on en mesure toute l'ambiguité...


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  • Bah voilà, deux d'un coup ! Celle d'hier et celle d'aujourd'hui, réclamées à grand cri par mon number-one-fan du moment, en l'occurrence le Stagiaire, qui s'éclate bien à me prendre en photo - je comprends, bosser toute la journée au milieu d'informaticiens,  c'est pas ce qu'il y a de plus drôle, surtout quand en plus il fait presque 30° dans le bureau… On en deviendrait presque fumeur pour avoir une excuse pour aller en pause dans le jardin (oui oui, un jardin, un vrai, avec prunus en fleurs et bassin à poissons rouges).




    Les photos, donc. Pour cette robe à motifs noirs et blancs, je me pose une question cruciale : devrais-je y rajouter un jupon en tulle noire, histoire d'aller jsq bout du look rétro ? Une de mes collègues m'a également suggéré le port d'une capeline noire… Ceci dit, il y a des limites au déguisement… Un petit clin d'oeil à mes amis parisiens : look at the escarpins ! ne dirait-on pas an Eiffel Tower ;-))


















    Quand à la jupe d'aujourd'hui, c'est assez drôle, ce sont des bandes de tissus cousues les unes à côté des autres, c'est à la fois très simple et très élaboré.







    Faudrait-il que j'ai qq chose de sérieux à dire ? Non, désolée, aujourd'hui c'est absolument futile. Evidemment pour essayer d'avoir l'air de me donner bonne conscience, je pourrais rajouter qq chose sur le fait que j'essaie de ne pas acheter de fringues made in China, etc… Mais non, pas de grand discours sur la mondialisation aujourd'hui, je suis fatiguée et de temps en temps je ferme les yeux sur le monde qui m'entoure.


    Un œil seulement d'ailleurs, je dois partir en réunion inter-syndicale préparer un tract pour appeler à la mobilisation pour la journée du 19 mars prochain. Journée de mobilisation qui ne mobilisera, comme d'habitude, aucun de mes collègues, et qui ne changera probablement rien à la ligne de conduite du gouvernement actuel… (futile et désabusée... le coup de blues du jour...)

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  • Je tiens à relayer l'information trouvée sur le blog de Miss Rainette que vous trouverez ici :

    http://missrainette.typepad.fr/benedicte/

    et je vous invite, comme moi, à transmettre l'info et vous prendre en photo avec une écharpe bleue ou un foulard bleu, par solidarité avec toutes les femmes du monde !


    Et n'oubliez pas que les droits de la femme ne se limitent pas à la liberté de ne pas porter une burqa. Les droits de la femme, ils se conquièrent et se reconquièrent chaque jour, y compris dans nos sociétés occidentales. Parce que trop de femmes se font traiter de salope ou de sale pute quand les mecs se font juste traiter de pauvre connard... Parce que trop de femmes se font encore taper dessus, violer, exciser, même chez nous, parce que le travail à temps partiel concerne plus les femmes que les hommes, alors même qu'une femme à temps partiel est plus productive et moins souvent absente qu'un salarié à temps complet (mais qui le sait ?), parce que les plannings familiaux voient encore arriver trop de femmes désemparées...

    Sur cette photo je porte un foulard ayant appartenu à ma grand'mère. Sept grossesses, deux bébés morts en bas âge, pas de salaires alors que ses journées, sans le confort dont nous bénéficions aujourd'hui (eau, électricité, chauffage central, et bien sûr, appareils électro-ménagers adaptés à chaque tâche !), devaient être épuisantes... Je travaille, mon salaire est viré sur mon propre compte bancaire, je sors quand je veux et je m'habille comme je veux... toutefois j'ai toujours peur de sortir le soir, depuis une agression survenue dans mon enfance, et le midi au restaurant d'entreprise je dois supporter les supputations de mes collègues masculins sur les mensurations des filles qui nous entourent... Je n'aurais pas aimé être un mec, je trouve qu'être une femme est bien plus intéressant, mais je trouve inadmissible ce sentiment d'infériorité trop souvent éprouvé au court de ma vie...


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